Mort de George Floyd: le procès retardé, incertitude sur la suite

Portrait de George Floyd lors d'une manifestation à Nantes, France. (AFP)
Portrait de George Floyd lors d'une manifestation à Nantes, France. (AFP)
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Publié le Lundi 08 mars 2021

Mort de George Floyd: le procès retardé, incertitude sur la suite

  • Remis en liberté sous caution, Derek Chauvin, vêtu d'un costume sombre, s'est présenté au tribunal de Minneapolis, dans le nord du pays, où le 25 mai il était resté agenouillé pendant près de neuf minutes sur le cou du quadragénaire noir
  • Pour l'instant, cet homme de 44 ans, dont 19 au service de la police de Minneapolis, est inculpé de meurtre et d'homicide involontaire

MINNEAPOLIS : Faux départ et confusion: le procès du policier blanc, accusé du meurtre de l'Afro-Américain George Floyd a été retardé lundi en raison d'incertitudes sur les charges pesant sur l'accusé.

Pourtant, tout était prêt pour l'ouverture de ce procès historique, qui est autant celui d'un homme que des méthodes policières aux Etats-Unis.

Remis en liberté sous caution, Derek Chauvin, vêtu d'un costume sombre, s'est présenté au tribunal de Minneapolis, dans le nord du pays, où le 25 mai il était resté agenouillé pendant près de neuf minutes sur le cou du quadragénaire noir.

A l'extérieur du bâtiment, qui a pris des allures de camp retranché, des centaines de manifestants s'étaient rassemblés pour réclamer sa condamnation.

Les jurés potentiels avaient également répondu à l'appel, prêts à passer sur le gril de l'accusation et de la défense. Mais, après des débats techniques, le juge Peter Cahill les a renvoyés chez eux.

«Soyons réalistes, on ne va pas commencer la sélection avant au moins demain», a-t-il déclaré, prenant acte des réticences de l'accusation à aller de l'avant tant que demeure un doute sur les chefs d'inculpation retenus contre Derek Chauvin.

Pour l'instant, cet homme de 44 ans, dont 19 au service de la police de Minneapolis, est inculpé de meurtre et d'homicide involontaire. 

Un troisième chef, proche de «violences volontaires ayant entraîné la mort», fait l'objet d'un ultime recours. L'Etat du Minnesota, qui porte l'accusation, craint qu'entamer le procès sans attendre l'issue de ce recours, fasse courir un risque sur toute la procédure.

«Le système»

Le 25 mai, Derek Chauvin était intervenu avec trois collègues afin d'arrêter George Floyd, soupçonné d'avoir utilisé un faux billet de vingt dollars pour s'acheter un paquet de cigarettes.

En pleine rue, et devant des passants effarés, il avait maintenu son genou sur le cou du quadragénaire noir, menotté et plaqué au sol, bien que celui-ci ait lancé à vingt reprises: «Je ne peux pas respirer».

Ce furent ses derniers mots et ils sont devenus le cri de ralliement de millions de manifestants qui, alertés par une vidéo du drame, sont descendus dans les rues de Miami à Los Angeles, mais aussi Londres, Paris ou Sydney pour réclamer justice.

La mobilisation, qui a ouvert un débat de fond aux Etats-Unis sur les méthodes de la police et le passé raciste du pays, s'est tassée à l'automne. 

Mais, à l'approche du procès, elle a repris à Minneapolis, où plusieurs rassemblements ont eu lieu ce week-end. 

Lundi, encore des centaines de personnes se sont massées dans le centre de Minneapolis. «Il y a un problème en Amérique», commentait un militant noir, Marcus Smith: «les flics sont acquittés par un système raciste».

Comme lui, les proches de George Floyd abordent le procès avec appréhension. 

«Je veux que justice soit rendue», a déclaré à l'AFP son oncle Selwyn Jones, tout en exprimant sa méfiance envers un «système» qui, dans le passé, a souvent disculpé les policiers. Selon lui, si Derek Chauvin échappe à la prison, «les gens vont se déchaîner».

Par anticipation, la ville de Minneapolis, secouée par de violentes émeutes à la fin mai, a déjà renforcé son dispositif de sécurité et mobilisé des milliers de policiers et de soldats de la Garde nationale.

Des clôtures en béton et barbelés ont également été érigées autour du siège du gouvernement local qui abritera les audiences au sein d'un 18e étage inaccessible, sauf pour les protagonistes.

Plus de pouls

Compte tenu de l'énorme intérêt du public, le procès sera filmé et retransmis en direct dans tous les Etats-Unis.  

Ses trois premières semaines seront consacrées à la sélection des jurés, un exercice délicat tant l'affaire a été médiatisée.

Les débats entreront ensuite dans le vif.

L'accusation, qui aura la parole en premier, tentera de démontrer que Derek Chauvin avait «l'intention» de causer des souffrances, et qu'il ne s'agit pas d'une simple négligence.

Pour ce faire, elle s'appuiera sur la vidéo du drame: celle-ci montre que le policier a maintenu la pression sur le cou de George Floyd, même une fois celui-ci devenu inconscient et son pouls indétectable. 

La défense soutiendra pour sa part que Derek Chauvin a agi conformément à sa formation et que le quadragénaire noir est mort d'une overdose au fentanyl. L'autopsie a montré qu'il avait consommé cet opiacé de synthèse, mais identifié la «compression de son cou» comme cause de la mort.

Les trois autres policiers impliqués dans le drame, Alexander Kueng, Thomas Lane, et Tou Thao, seront pour leur part jugés ensemble en août pour «complicité de meurtre».

 

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.