Lara Bou Abdo, jeune chanteuse engagée pour le Liban

Lara Bou Abdo, une Libanaise de 16 ans, fait partie des plus jeunes talents de l’édition française de l’émission The Voice. (Instagram larabouabdo)
Lara Bou Abdo, une Libanaise de 16 ans, fait partie des plus jeunes talents de l’édition française de l’émission The Voice. (Instagram larabouabdo)
Lara Bou Abdo lors des auditions à l'aveugle de The Voice France. (Photo fournie)
Lara Bou Abdo lors des auditions à l'aveugle de The Voice France. (Photo fournie)
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Publié le Mardi 09 mars 2021

Lara Bou Abdo, jeune chanteuse engagée pour le Liban

  • La jeune Libanaise a intégré l’équipe de la chanteuse Amel Bent, qui sera sa coach pour la prochaine étape des duels
  • « Je ne veux pas quitter le Liban. J’y suis attachée avec une force et une ferveur que je ne soupçonnais même pas »

PARIS: Lara Bou Abdo, une Libanaise de 16 ans, fait partie des plus jeunes talents de l’édition française de l’émission The Voice.

Avec son grain de voix si particulier et ses graves envoûtants, Lara a convaincu le jury en chantant Li Beirut, l’hymne à l’amour du pays des Cèdres. La jeune Libanaise a intégré l’équipe de la chanteuse Amel Bent, qui sera sa coach pour la prochaine étape des duels.

C’est avec naturel, désinvolture et bonne humeur que Lara s’est livrée à Arab News en français.

«J’ai une bonne étoile»

Lara est convaincue d’avoir une bonne étoile qui veille constamment sur elle. En effet, sa participation à l’émission est née de plusieurs coups de chance. C’est en 2018 que la chanteuse en herbe, alors âgée de 14 ans, publie une vidéo amateur sur son compte Instagram avec pour identifiant «Thevoice_tf1».

Les années passent et Lara persévère dans sa pratique du chant. Au mois de juin 2020, elle reçoit un message de la part du directeur de casting de l’émission. «Au début, je croyais rêver. Je n’ai rien compris à ce qui se passait, j’ai demandé à ma grande sœur de vérifier si j’hallucinais ou non», confie-t-elle.

Dans le message, il était écrit noir sur blanc que l’équipe de repérage de talents voulait la rencontrer, ayant visionné cette fameuse vidéo postée deux ans auparavant. «Ma voix était encore immature, je faisais beaucoup d’erreurs dans le phrasé…», se souvient-elle. Pourtant, c’est cette séquence enregistrée qui lui a offert une porte d’entrée vers le plus prestigieux des concours de chant.

C’est avec un répertoire de trois chansons – une en français, une autre en anglais et la dernière en arabe – que Lara a été sélectionnée pour les auditions à l’aveugle.

«Aujourd’hui, j’ai même supprimé cette vidéo. J’ai fait beaucoup de chemin depuis en termes de technique vocale», reconnaît-elle. Après cette invitation inattendue et comme «tombée du ciel», tout s’est enchaîné très vite. «J’ai dû passer une série d’auditions. Tout s’est déroulé à distance en raison des conditions sanitaires.» Et heureusement, puisqu’il n’est pas toujours aisé d’obtenir un visa pour venir en France en partant du Liban!

C’est avec un répertoire de trois chansons – une en français, une autre en anglais et la dernière en arabe – que Lara a été sélectionnée pour les auditions à l’aveugle. Comme sa scolarité se déroulait à distance, la lycéenne de première a pu continuer à suivre ses cours tout en s’adonnant à sa passion… Encore un clin d’œil du destin? «Il faut croire que les astres sont alignés en ma faveur… Je crois en ma chance, et je remercie tous les jours le bon Dieu», confie la jeune fille.

Libanaise avant tout

«Le jour de l’explosion du 4 août 2020, tout a basculé», témoigne Lara. À ce moment, compte tenu des circonstances sanitaires, sécuritaires mais surtout socio-économiques, vivre au Liban relève de la survie. «Cette explosion c’était le pompon… Je n’ai jamais eu aussi peur…», avoue la jeune femme sept mois plus tard, toujours sous le coup de l’émotion.

Au lendemain de ce drame, bien que toujours marquée par l’ampleur des dégâts, Lara décide de chanter intégralement en arabe, en hommage à sa mère patrie. «Je me sentais impuissante, j’avais besoin de chanter mon amour pour mon pays… Parce que je tiens à le clamer haut et fort: je suis libanaise, et pour rien au monde je ne laisserais tomber ma terre.»

C’est avec des frissons dans la voix et une intense mélancolie que Lara affirme: «Je ne veux pas quitter le Liban. J’y suis attachée avec une force et une ferveur que je ne soupçonnais même pas.»

Dans le classement mondial des États défaillants et des pays «les plus difficiles où élever des enfants», le Liban est en haut de la liste… Une situation qui empire de jour en jour, et qui a une incidence très forte sur les jeunes. «Mes amis ne savent plus s’ils pourront rester au Liban. Tous les jours, des familles entières choisissent l’immigration; le peuple perd espoir, les gens meurent de faim, c’est atroce…», se désole l’artiste.

Malgré cet amer constat, la chanteuse poursuit: «Ce n’est qu’ici que je me projette, parmi les miens. Le Liban redeviendra ce pays où il fait bon vivre.» En dépit de son jeune âge, Lara endosse avec fierté et courage son rôle d’ambassadrice de l’espoir auprès des jeunes de son âge curieux de connaître son pays: «À The Voice, tout le monde était intrigué par le Liban. Je leur en parlais jour et nuit, et je leur expliquais cette cause qui m’est si chère…»

La jeune femme, qui est rentrée à Beyrouth, va par ailleurs s’engager auprès d’une œuvre de bienfaisance et compte intégrer dans sa carrière artistique son bagage culturel et son identité libanaise: «Je m’applique afin de mieux chanter en arabe, j’essaie d’avoir une prononciation impeccable et un phrasé plus fluide…» Une confidence qui nous renseigne sur ses projets!`

Lara Bou Abdo lors des auditions à l'aveugle de The Voice France. (AFP)
Lara Bou Abdo lors des auditions à l'aveugle de The Voice France. (Photo fournie)

«Une aventure humaine avant tout»

Les concours génèrent forcément du stress, puisqu’il s’agit avant tout d’une compétition. Participer à The Voice réclame une grande rigueur ainsi que beaucoup de travail et de dévouement. «Les journées sont longues et chargées, mais les coachs sont d’une gentillesse et d’une sincérité que je ne soupçonnais pas! Même sans caméras, ils sont tous comme à la télévision: très bienveillants, et ces mots me viennent du fond du cœur», confie Lara, qui insiste sur la dimension humaine de cette aventure. «The Voice, c’est avant tout une aventure humaine extraordinaire. J’y ai rencontré des candidats avec qui j’ai tissé des liens très forts», ajoute-t-elle. Elle révèle ainsi que les candidats se retrouvent souvent pour pousser la chansonnette et pour partager des moments de vie. «L’aventure ne fait que commencer, et on partage déjà plein de choses… On est très solidaires. On aimerait même organiser un voyage ensemble cet été!»

La recette du succès selon Lara

La recette du succès? Selon Lara, si la chance joue un certain rôle, ce sont avant tout le soutien sans faille de sa famille, une part d’audace et un travail acharné qui constituent le secret de sa réussite. «Sans ma famille, je n’aurais rien pu faire. Ils m’ont tellement épaulée… Je ne les remercierai jamais assez – surtout ma sœur, qui a mis sa vie entre parenthèses le temps de l’émission pour pouvoir être à mes côtés.»

Lara a une grande reconnaissance pour les siens, mais elle demeure consciente du travail que la compétition implique et déclare ne pas avoir peur des défis. «C’est ce qui me fait vibrer, j’aime me jeter dans la gueule du loup. Je suis une bonne vivante, mais je pense que ce qui me qualifie avant tout, c’est la curiosité, la soif de découvertes.»

Pour finir, la jeune femme, qui n’a que 16 ans mais s’exprime déjà avec beaucoup de maturité et d’aisance, avoue que, quoi qu’il en soit, où que la vie la mène, elle n’arrêtera jamais de chanter. «C’est ma vocation. Je crois que j’ai trouvé ma voie», conclut-elle.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.