L’Iran passé maître dans l’art de manipuler la faiblesse américaine

L'ancien secrétaire d'État américain Mike Pompeo a parlé, dans une interview exclusive avec Arab News, de la menace sérieuse que représente le régime iranien. (Photo Arab News/ capture d'écran)
L'ancien secrétaire d'État américain Mike Pompeo a parlé, dans une interview exclusive avec Arab News, de la menace sérieuse que représente le régime iranien. (Photo Arab News/ capture d'écran)
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Publié le Jeudi 11 mars 2021

L’Iran passé maître dans l’art de manipuler la faiblesse américaine

  • L’ancien secrétaire d’État estime que protéger les soldats américains au Moyen-Orient nécessite une réponse américaine ferme à l’Iran
  • Refuser aux Saoudiens «le droit de se défendre est tout simplement de la folie, et pourtant, c’est bien la direction que semble prendre cette administration»

RIYAD : L'administration américaine a la responsabilité de s’opposer aux efforts qui tentent d’affaiblir l'Arabie saoudite, a déclaré l'ancien Secrétaire d'État américain Mike Pompeo dans une interview exclusive à Arab News. Il ajoute que refuser aux Saoudiens «le droit de se défendre est tout simplement de la folie, et pourtant, c’est bien la direction que semble prendre cette administration».

Il a affirmé que «les dirigeants iraniens savent comment tirer profit de la faiblesse américaine» et que pour dissuader le régime, il faudra «un message cohérent et solide» et «la volonté de lui en faire payer le prix».

Pompeo s’oppose fermement au retrait de la désignation de terroriste à la milice yéménite Houthi par l’administration Biden. Il rappelle que «personne ne conteste le fait que les Houthis soit des terroristes, et personne ne conteste non plus le fait que les Iraniens les soutiennent».

Au cours de l'interview, l’ancien secrétaire a abordé un certain nombre de questions importantes, notamment la montée en flèche des attaques contre les zones peuplées et les infrastructures pétrolières saoudiennes, la perception iranienne des mesures de politique étrangère de l'administration Biden, le rôle des Houthis dans l'aggravation de la crise humanitaire au Yémen, et la gestion par l'administration Trump des relations américano-saoudiennes.

«En fin de compte, les dirigeants iraniens, le (guide suprême) l'ayatollah (Ali Khamenei) et son entourage comprennent une chose: ils comprennent le langage de la force. Et quand ils agissent, et qu'ils voient des faiblesses ou qu'ils voient un apaisement ou qu'ils s'attendent à ce qu'il y ait un apaisement, ils vont continuer à agir», a déclaré Pompeo.

Tirant la sonnette d’alarme, il a précisé: «Donc, que ce soit par les frappes de missiles que (les Iraniens) ont entreprises, ou les efforts qu'ils ont déployés pour continuer à faire pression sur l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) pour réfuter ce que nous savons tous, leur programme clandestin, les sites clandestins où ils détenaient des armes de destruction massive qui n'ont pas été déclarées - voilà le genre de choses que nous continuerons de constater, jusqu’à ce que le monde, pas uniquement les États-Unis, mais le monde entier, l'E3 (Royaume-Uni, France, Allemagne) inclus, dise que «cela suffit, nous n'allons plus permettre que cela se produise.»

Pompeo, originaire du Kansas, était membre du Congrès. Il a ensuite été directeur de la CIA sous la présidence de Donald Trump, avant d'être nommé et confirmé comme Secrétaire d'État en 2018. Sous sa direction, les États-Unis ont adopté une campagne de «pression maximale» pour isoler le régime iranien, tout en gardant ouverte l'option d'une frappe militaire pour «assurer la sécurité des Américains».

Depuis son départ en janvier, Pompeo a continué à prendre la parole et a refusé d'exclure une éventuelle candidature à la présidentielle de 2024 si son ancien patron, Trump, ne se présente pas. En plus de nous faire part de ses projets d’aider les Républicains et de militer pour les conservateurs, Pompeo a critiqué la nouvelle administration américaine pour avoir refusé de donner la priorité à l'Amérique, en particulier dans le contexte du Moyen-Orient.

Pompeo assure à Arab News que ce qui le préoccupe, ce ne sont pas seulement les «messages envoyés par l'administration (Biden); mais l’orientation politique qu’elle dit avoir l’intention de suivre».

«L’administration Biden a clairement indiqué qu’elle préfère s’engager à nouveau des négociations étroitement liées au PAGC de 2015», a-t-il déclaré, faisant référence au Plan d’action global conjoint, communément appelé «accord nucléaire iranien».

L'accord a été conclu en juillet 2015 entre l'Iran et le P5 + 1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, plus l'Allemagne) ainsi que l'Union Européenne. L'administration Trump a retiré les États-Unis du PAGC en mai 2018, invoquant les failles de son caractère temporaire, son manque de contrôle sur le programme de missiles balistiques de l'Iran et le «comportement malveillant» de l'Iran en Syrie et ailleurs au Moyen-Orient.

«Examinons les actions. Jusqu'à présent, l'administration a retiré de la liste une organisation terroriste. Personne ne conteste, personne ne conteste le fait que les Houthis sont des terroristes. Et personne ne conteste le fait que les Iraniens les soutiennent», a affirmé Pompeo.

«Cette administration dit: «Nous allons les retirer de la liste. «Cette administration a travaillé aux côtés de l'AIEA pour dire: «Non, nous n'allons pas publier de rapport sur ce matériel qui a été (trouvé) dans des endroits non déclarés».

«Ils vont maintenant permettre à l'argent du FMI et de la République de Corée d’affluer dans les coffres iraniens. C’est ce genre de concessions avant qu’il n’y ait eu de discussions sur la possibilité même d’entrer dans une négociation. Cela fait montre de faiblesse et, je vous en assure, les dirigeants iraniens savent comment tirer profit de la faiblesse américaine».

Décrivant l'Arabie saoudite comme «un important partenaire de sécurité» pour les États-Unis, Pompeo a déclaré: «Pendant très longtemps, je pense que nous avons négligé ce fait. Lorsque nous y parviendrons, nous pourrons envoyer un nombre moins important de nos jeunes hommes et femmes, jeunes hommes et femmes américains, au Moyen-Orient, confrontés à des risques, et nous pourrons les soutenir.

Expliquant comment cela pourrait être réalisé, il a précisé: «Cela commence toujours par un engagement, un engagement diplomatique, un engagement du président des États-Unis, qui affirme que nous comprenons que vous, en Arabie saoudite, avez le droit de vous défendre alors que des missiles sont lancés contre votre pays. Leur ôter le droit de se défendre est tout simplement de la folie, et pourtant, c’est bien la direction que semble prendre cette administration».

«Deuxièmement, nous avons travaillé avec le Royaume d'Arabie saoudite sur un plus large éventail de questions, notamment la vente d'armes, éléments visant à la sécurité de la population du Royaume d'Arabie saoudite», rappelle-t-il.

Pompeo a rejeté les critiques selon lesquelles l'administration Trump a bafoué les droits de l’homme dans le processus. «Rien ne pourrait être plus loin de la vérité», a-t-il dit. «Nous avons soutenu le Royaume d'Arabie saoudite alors qu'il commençait à s'ouvrir de l'intérieur, pour permettre aux femmes d'être plus actives et de s’adonner à des activités qui leur étaient interdites depuis très longtemps. De réels progrès ont été réalisés».

Il a fait valoir que l'administration Trump a adressé des remontrances aux Royaume lorsque des erreurs s’étaient produites. Dans le dossier de l’assassinat de Jamal Khashoggi, l'administration a sanctionné les agents impliqués dans l’affaire.

À l'époque, le Royaume avait admis qu'en 2018, un certain nombre d'agents avaient outrepassé leur autorité et fini par tuer le journaliste au consulat saoudien à Istanbul, en Turquie. Un procès a vu cinq Saoudiens ont condamnés à mort, et trois autres à des peines de prison, à la suite de cet assassinat.

Néanmoins, Pompeo a réitéré le fait qu'avoir une «relation de sécurité approfondie avec le Royaume était lié à la sécurité de l'Amérique et à la sécurité de tout le Moyen-Orient».

Il a établi un contraste saisissant entre la politique de Trump au Moyen-Orient et celle de son successeur. «Nous avions trois principaux axes d'efforts. Le premier était de mettre en place une coalition contre le plus grand État commanditaire du terrorisme au monde, le régime iranien. Et nous l'avons fait», a déclaré Pompeo.

«Nous avons mis en place une coalition comprenant Arabes et Israéliens. Elle comprenait également d'autres pays qui étaient prêts à nous aider à patrouiller dans le détroit d'Ormuz. Nous avons bâti une véritable coalition mondiale contre l'Iran pour le dissuader d’effectuer des attaques militaires».

«En second lieu, nous avons exercé une énorme pression économique sur le régime iranien. Nous l’avons sanctionné; nous nous sommes assurés que les Iraniens ne pourraient pas vendre leur pétrole brut dans le monde - toutes choses qui forceraient le régime iranien à prendre des décisions difficiles sur la façon de dépenser ses ressources.»

«Si vous voulez financer le Hezbollah, vous allez avoir moins d’argent pour nourrir votre peuple et en prendre soin. Si vous voulez soutenir les milices irakiennes, si vous voulez aider le régime d'Assad en Syrie... Nous avons imposé de lourdes contraintes financières, dans l'espoir qu'ils en tireraient la conclusion que réaliser leur programme nucléaire et leur programme de missiles n’est pas dans le meilleur intérêt de leur pays».

Pompeo a poursuivi: «La troisième chose que nous avons faite, est d’avoir soutenu le peuple iranien. C'est différent de ce que l'administration Obama a fait. Nous étions conscients du fait que le peuple iranien lui-même souhaitait vivre une vie qui ne soit pas très différente de celle que vivent les gens du monde entier - et que les théocrates, les kleptocrates au pouvoir en Iran aujourd'hui, pouvaient avoir les systèmes d'armement, mais pas les cœurs et l’esprit du peuple iranien.

«Nous avons donc fait tout notre possible pour soutenir le peuple iranien. Ces trois piliers clés de notre politique marquaient la bonne direction. Ils représentaient le meilleur moyen de dissuader l’Iran d’attaquer les pays arabes, de sorte que l’intention déclarée par l’Iran de rayer Israël de la carte ne se concrétise pas.»

Pompeo affirme qu’il n’y a aucune raison de remettre en question l’état d’esprit du régime iranien. «Ils ont clairement indiqué qu’ils étaient prêts à faire des choses dans le monde entier, avec ce qu’ils considéraient comme étant la garantie de leurs droits dans le monde», a-t-il déclaré à Arab News.

«Lorsque j'étais Secrétaire d'État, j'ai beaucoup parlé de leurs efforts pour mener des campagnes d'assassinats dans toute l'Europe».

«Certains de leurs agents ont été arrêtés et emprisonnés en Europe. Cela m’a toujours déconcerté de voir l’E3 continuer à se rapprocher des Iraniens et de l’accord du PAGC pour dire «Non, c’est la bonne direction», alors qu’en fait, les Iraniens essayaient de tuer des gens à l’intérieur de chacun de leurs pays».

«Nous le constatons également ici aux États-Unis. N'oublions pas qu'il n'y a pas si longtemps, les Iraniens avaient comploté pour tuer l'ambassadeur saoudien ici même, pas très loin de l'endroit où je suis assis aujourd'hui, à Washington D.C.

«Ils ont une campagne mondiale, une campagne mondiale d’espionnage, un effort mondial d’assassinats, le tout pour défendre une poignée de hauts dirigeants à l’intérieur de l’Iran, qui siphonnent les fonds restants à la disposition des Iraniens. Nous ne pouvons pas continuer à souscrire à cela.»

«Nous ne pouvons pas lever ces sanctions tant que l’Iran n’a pas libéré tous les prisonniers américains, tant que l’Iran n’a pas compris qu’il est inacceptable de se livrer à ce genre de comportement. Nous ne pouvons pas récompenser ça, les récompenser avec des ressources financières, les inciter à continuer à agir ainsi et leur fournir les capitaux nécessaires pour poursuivre ces programmes.»

S'agissant de sa décision de désigner les Houthis comme une «organisation terroriste étrangère», Pompeo a affirmé à Arab News: «Bien sûr. C'était une simple mesure qui a été appliquée par l'administration (Trump). C'était simple. Il n’a pas fallu beaucoup de travail pour y parvenir».

«Mais, voyez-vous, l’administration (Biden) ne peut pas nier qu’il s’agit de terroristes, bien qu’elle affirme maintenant que les Houthis n’étaient pas des terroristes. Je comprends les préoccupations du monde face aux défis humanitaires au Yémen. L’administration Trump a effectivement dépensé une grande partie de l’argent des contribuables américains pour faire en sorte que les citoyens ordinaires du Yémen ne souffrent pas de la famine, et nous avons convaincu les Saoudiens et les Émiratis de faire de même».

«Nous avons travaillé très sur ce sujet. Nous nous sommes assurés, du mieux que nous le pouvions, que la nourriture entre dans ce pays. Mais les personnes qui empêchaient l'aide mondiale d'atteindre ceux qui avaient réellement besoin de cette nourriture et de ces médicaments étaient, en fait, les Houthis.

Faisant allusion à la décision du président Joe Biden de retirer la qualification de «terroriste» de la milice, il a déclaré: «Les Houthis ont maintenant démontré que si vous continuez à bloquer les routes de transit, si vous continuez à menacer les ports, si vous continuez à tenter de gagner du terrain, comme ils essaient de le faire à Marib aujourd'hui, s'ils continuent dans cette voie, ils seront récompensés par un allégement des sanctions. C’est la mauvaise direction. Ils ne comprennent que le langage de la force. Nous avons maintenant démontré que nous sommes prêts à leur donner quelque chose, alors qu’en fait, ils n’ont fait aucune concession.»

La semaine dernière, les cours à terme sur le Brent ont bondi au-dessus de 70 dollars pour la première fois en plus d'un an, après que les installations pétrolières saoudiennes ont été ciblées par des missiles et des drones. Un parc de réservoirs de pétrole dans l'un des plus grands ports de transport de pétrole au monde a été attaqué par un drone, tandis qu'un missile balistique ciblait les installations de Saudi Aramco, selon l'agence de presse officielle SPA. Les éclats du missile intercepté sont tombés près des zones résidentielles de la ville de Dhahran.

«Souvenez-vous que lorsque l’installation de Saudi Aramco a été prise pour cible durant notre administration, j’ai indiqué très clairement la provenance de ces missiles. Ils ne venaient pas du Yémen. C'étaient des missiles iraniens lancés par les Iraniens», a précisé Pompeo à Arab News.

«Cet effort continu pour déstabiliser le Royaume d'Arabie saoudite et pour menacer les gens, qu'ils soient à Dhahran - où se trouvent beaucoup, beaucoup d'Américains - ou à Riyad, constitue une menace réelle pour la stabilité dans tout le Moyen-Orient. Notre administration ici en Amérique, les administrations de toute l'Europe, ont la responsabilité de lutter contre cela et de faire payer aux Iraniens le prix de ce genre d’inconduite. Il est vraiment étrange que, d’une certaine façon, le lancement de missiles iraniens soit devenu, du moins pour cette administration, quelque chose qui n’est pas considéré comme exigeant une réponse directe», insiste-t-il.

«Il y a peu d'endroits dans le monde où cela serait autorisé sans une réaction sérieuse du monde occidental, et cela supposerait une réponse sérieuse, au moins pour la forme, de la part de l'ONU. J'espère que cela aura lieu». Pompeo dit qu’il est «difficile de savoir au jour le jour» si le risque aujourd'hui est plus élevé qu'il ne l’était il y a une semaine ou deux. Nous le savons: dissuader le régime iranien nécessite un message cohérent et solide et une volonté d’imposer un coût aux dirigeants iraniens.»

Alors, que pense Pompeo des frappes militaires américaines en Syrie le mois dernier, sur un site utilisé par deux milices irakiennes soutenues par l'Iran, apparemment en réponse à des attaques à la roquette contre les forces américaines en Irak? Le président Biden a décrit la frappe comme un message à l’Iran: «Vous ne pouvez pas agir en toute impunité, faites attention».

Pompeo a affirmé que «si la réponse à l'agression iranienne était de lancer des missiles dans le désert, ou de frapper un bâtiment d'approvisionnement en Syrie, ce qui n'a pratiquement pas d’effet sur le régime iranien lui-même, si ce sont là les réponses, alors il est peu probable de pouvoir établir des moyens de dissuasion pour protéger et défendre nos soldats qui sont stationnés dans tout le Moyen-Orient, pas seulement en Arabie saoudite, mais dans tout le Moyen-Orient».

De son point de vue, «nous avons l’obligation de bien faire les choses et il faudra une forte réponse américaine pour les dissuader d’agir de cette façon».

Encouragés peut-être par la campagne réussie visant à amener Biden à retirer la désignation de «terroriste» appliquée aux Houthis durant l'ère Trump, certains dirigeants religieux, politiques, et humanitaires, ont récemment signé une lettre appelant le président américain à lever les sanctions économiques contre la Syrie. Mais Pompeo considère que la loi César sur la protection des civils en Syrie est «vraiment importante».

«La bonne nouvelle est que c'était un effort émanant des deux partis, ce n'était pas seulement l'administration Trump», a-t-il précisé à Arab News. «Cela m'a donné le pouvoir, en tant que Secrétaire d'État à ce moment, de prendre des mesures concrètes et de répondre sous l'autorité de la loi César. C'était très efficace. Cela a mis la pression sur les hommes d'affaires syriens qui avaient des liens étroits avec l'Iran. Cela a mis la pression sur le Hezbollah et les hommes d'affaires qui soutenaient le Hezbollah.»

«C'était incroyablement efficace. J'espère que la loi César et son application par l'administration se poursuivront».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com   


Le ministre saoudien des finances avertit que les conflits constituent la plus grande menace pour l'économie mondiale

Environ 1 000 leaders d’opinion de 92 pays sont à Riyad pour le forum du WEF afin de « promouvoir des approches avant-gardistes face aux crises interconnectées » (Photo, Abdulrahman Fahad Bin Shulhub/AN)
Environ 1 000 leaders d’opinion de 92 pays sont à Riyad pour le forum du WEF afin de « promouvoir des approches avant-gardistes face aux crises interconnectées » (Photo, Abdulrahman Fahad Bin Shulhub/AN)
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  • Mohammed Al-Jadaan : Les guerres à Gaza et en Ukraine "exercent une forte pression sur l'émotion économique".
  • L'Arabie saoudite a pour "objectif spécifique" de désamorcer les tensions régionales, a-t-il déclaré lors d'un panel du Forum économique mondial

RIYAD: L'Arabie saoudite a appelé dimanche à une "désescalade" au Moyen-Orient et mis en garde contre les conséquences économiques de la guerre à Gaza, à l'ouverture d'une réunion spéciale du Forum économique mondial (WEF), en présence de nombreux dirigeants et hauts responsables.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, les représentants palestiniens et de haut diplomates impliqués dans les efforts visant à mettre fin au conflit entre Israël et le Hamas palestinien figurent sur la liste des participants à ce sommet organisé sur deux jours dans la capitale Ryad.

La guerre à Gaza ainsi que les conflits en Ukraine et ailleurs exercent "une forte pression" sur l'environnement économique, a déclaré le ministre saoudien des Finances, Mohammed al-Jadaan, lors d'un panel.

"Je pense que les pays, les dirigeants et les personnes qui font preuve de sang-froid doivent l'emporter et faire en sorte qu'il y ait une désescalade", a-t-il poursuivi.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du Hamas le 7 octobre en Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une offensive ayant fait 34.454 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Alors qu'Israël se prépare à lancer une offensive terrestre à Rafah, une ville du sud de la bande de Gaza où s'entassent 1,5 millions de Palestiniens, le Président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a exhorté depuis Ryad les Etats-Unis à intervenir pour empêcher une telle opération, qui serait selon lui "le plus grand désastre de l'histoire du peuple palestinien".

«Nouvelle dynamique»

Le président du WEF, Borge Brende, avait parlé samedi d'"une sorte de nouvelle dynamique dans les discussions autour des otages, et (...) d'une sortie possible de l'impasse dans laquelle nous nous trouvons à Gaza".

Israël n'est pas représenté au sommet, et les négociations sur une trêve à travers une médiation américaine, qatarie et égyptienne, se déroulent ailleurs, mais l'évènement sera "une occasion d'avoir des discussions structurées" avec "des acteurs clés", avait-il souligné lors d'une conférence de presse.

Le département d'Etat américain a indiqué qu'Antony Blinken fera le déplacement lundi à Ryad pour "discuter des efforts en cours visant à parvenir à un cessez-le-feu à Gaza qui permette la libération des otages". Il "mettra aussi l'accent sur l'importance de prévenir une extension" régionale de la guerre.

Le Hamas a dit samedi "étudier" une contre-proposition israélienne en vue d'une trêve associée à la libération d'otages, au lendemain de l'arrivée en Israël d'une délégation de médiateurs égyptiens pour tenter de relancer les négociations dans l'impasse.

Dans ses commentaires, M. Al-Jadaan a déclaré : "En matière de planification économique, il n'y a pas de mal à changer... à s'adapter aux nouvelles circonstances. C'est le conseil que je donnerais à tout le monde. Vous avez besoin d'un plan à long terme, comme Saudi Vision 2030, et de doubler la mise en œuvre, mais vous devez également vous assurer que vous vous adaptez.

"À plus long terme, indépendamment de ce qui se passe aujourd'hui, vous devez vous concentrer sur votre propre personnel, votre capital humain. C'est le jeu à long terme qui est essentiel.

"Je peux dire ceci : L'Arabie saoudite et la région ont les moyens de le faire, mais il y a beaucoup de pays qui auront du mal à fournir une éducation et des soins de santé de qualité à leur population", a-t-il déclaré.

Un millier de fonctionnaires, d'experts et de leaders d'opinion de 92 pays se trouvent à Riyad pour la réunion spéciale du Forum économique mondial sur la collaboration mondiale, la croissance et l'énergie pour le développement.

L'événement vise à "promouvoir des approches prospectives des crises interconnectées, tout en restant réaliste quant aux compromis à court terme" et à "travailler pour combler le fossé croissant entre le Nord et le Sud sur des questions telles que les politiques économiques émergentes, la transition énergétique et les chocs géopolitiques".

Depuis le début de la guerre, l'Arabie saoudite travaille avec d'autres pays pour tenter de mettre fin au conflit qui menace d'embraser la région.


Il n'est pas autorisé d'accomplir le Hajj sans permis selon le Council of Senior Scholars

Des pèlerins musulmans se rassemblent autour de la Kaaba dans la Grande Mosquée de la ville sainte de La Mecque, le 30 juin 2023, lors du pèlerinage annuel du Hajj. (AFP)
Des pèlerins musulmans se rassemblent autour de la Kaaba dans la Grande Mosquée de la ville sainte de La Mecque, le 30 juin 2023, lors du pèlerinage annuel du Hajj. (AFP)
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  • Le conseil a indiqué que l'obtention d'un permis est obligatoire pour se conformer à la charia, faciliter le Hajj et sauvegarder le caractère sacré des lieux saints
  • Plus le nombre de pèlerins est conforme aux chiffres autorisés, meilleure est la qualité des services et plus faible est le risque de préjudice

RIYAD : Le Conseil des hauts savants d'Arabie saoudite a déclaré dans un communiqué qu'il est obligatoire pour les musulmans d'obtenir un permis pour le Hajj s'ils veulent accomplir le pèlerinage.

Le conseil a indiqué que l'obtention d'un permis est obligatoire pour se conformer à la charia, faciliter le Hajj et sauvegarder le caractère sacré des lieux saints. L'accomplissement du Hajj sans permis est considéré comme un péché, selon l'interprétation du conseil.

Il a clairement indiqué qu'il n'était pas permis de se rendre au Hajj sans avoir obtenu de permis et que « ceux qui le font commettent un péché », peut-on lire dans la déclaration.

La déclaration du conseil note que les agences gouvernementales responsables de l'organisation de la saison du Hajj développent un plan complet basé sur les nombres autorisés de participants qui couvrent tous les aspects, y compris la sécurité, la santé, l'hébergement, la restauration et d'autres services.

Plus le nombre de pèlerins est conforme aux chiffres autorisés, meilleure est la qualité des services et plus faible est le risque de préjudice.

Il s'agit notamment d'éviter les situations où les pèlerins dorment sur les routes, ce qui peut entraver leurs déplacements et entraîner des pertes humaines.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le prince Faiçal, ministre saoudien des Affaires étrangères, accueille à Riyad une réunion ministérielle arabe sur Gaza

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza. (SPA)
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  • Les ministres ont mis en garde contre la poursuite des mesures israéliennes illégales en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupée, qui compromettent la solution des deux États, notamment l'expansion des colonies,
  • Les ministres ont souligné la nécessité d'un État de Palestine basé sur les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément aux résolutions internationales pertinentes

RIYAD : Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faiçal ben Farhane, a organisé samedi à Riyad une réunion ministérielle avec des représentants de six autres États arabes pour discuter de la situation à Gaza, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Ont participé à cette réunion Ayman Al-Safadi (Jordanie), Sameh Shoukry (Égypte), Hussein Al-Sheikh (Palestine), secrétaire du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Anwar ben Mohammed Gargash, conseiller diplomatique du président des Émirats arabes unis, et Mohammed ben Abdelaziz Al-Khulaifi, ministre d'État au ministère qatari des Affaires étrangères.

Ils ont discuté de la nécessité de mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, de parvenir à un cessez-le-feu immédiat et complet, d'assurer la protection des civils conformément au droit humanitaire international et de lever toutes les restrictions qui empêchent l'entrée de l'aide humanitaire dans l'enclave.

Ils ont également exprimé leur soutien à tous les efforts visant à la reconnaissance internationale d'un État palestinien indépendant, ce qui, selon eux, est essentiel pour que les Palestiniens puissent prendre des mesures irréversibles en vue de mettre en œuvre la solution des deux États.

Les ministres ont souligné la nécessité d'un État de Palestine basé sur les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément aux résolutions internationales pertinentes.

Ils ont exprimé leur rejet catégorique de toute tentative de déplacer le peuple palestinien de sa terre et de toute opération militaire dans la ville palestinienne de Rafah.

Les ministres ont mis en garde contre la poursuite des mesures israéliennes illégales en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupée, qui compromettent la solution des deux États, notamment l'expansion des colonies, la confiscation de terres, les opérations militaires contre les Palestiniens, les attaques de colons et les atteintes à la liberté de culte des musulmans et des chrétiens.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com