Après un an de pandémie, la riposte s'organise mais le chemin paraît encore long

Un agent de santé prélève un échantillon par écouvillonnage de la bouche d'un journaliste pour un test d'acide nucléique Covid-19, neuf heures avant la session de clôture de l'Assemblée nationale populaire (ANP) à l'hôtel Huabin International à Pékin, le 11 mars 2021. (NICOLAS ASFOURI / AFP)
Un agent de santé prélève un échantillon par écouvillonnage de la bouche d'un journaliste pour un test d'acide nucléique Covid-19, neuf heures avant la session de clôture de l'Assemblée nationale populaire (ANP) à l'hôtel Huabin International à Pékin, le 11 mars 2021. (NICOLAS ASFOURI / AFP)
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Publié le Jeudi 11 mars 2021

Après un an de pandémie, la riposte s'organise mais le chemin paraît encore long

  • Les Etats-Unis, pays le plus touché au monde avec plus d'un demi-million de décès
  • En un an, la pandémie a par ailleurs fait "régresser" presque tous les indicateurs mesurant le développement des enfants et adolescents dans le monde

GENÈVE : Il y a un an jour pour jour, l'OMS qualifiait le Covid-19 de pandémie, se disant "profondément préoccupée" par ses "niveaux alarmants de propagation": après des mois de chaos et d'efforts, la riposte s'est organisée dans le monde mais reste inégale selon les régions.

A ce stade, le virus a fait au moins 2.611.162 morts dans le monde, avec plus de 117.511.850 cas d'infection diagnostiqués, selon un bilan établi mercredi par l'AFP.  

Les Etats-Unis, pays le plus touché au monde avec plus d'un demi-million de décès, vaccinent désormais à tour de bras et ont adopté mercredi un colossal plan de relance économique de 1.900 milliards de dollars, une "victoire historique" pour le président Joe Biden. De quoi faire souffler un certain vent d'optimisme sur le pays.

Quelque 15 milliards seront consacrés à la vaccination, 50 milliards pour les tests et le traçage et 10 milliards pour la production de vaccins.

Plus de 93 millions d'injections ont été réalisées dans le pays, qui a déjà passé des commandes suffisantes pour recevoir d'ici fin mai assez de doses pour vacciner l'ensemble des adultes américains. 

Joe Biden a malgré tout demandé qu'un contrat de 100 millions de doses supplémentaires soit négocié avec Johnson & Johnson.

Le nombre quotidien de décès est en outre en nette baisse à 1.600 en moyenne au cours de la semaine écoulée, contre 2.000 les précédentes.

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Nombre de morts liés au coronavirus officiellement annoncés par pays, au 10 mars à 11H00 GMT.

"2021 sera très dure"

La situation apparaît nettement moins favorable au Brésil, qui semble au contraire s'enfoncer dans la crise. Le pays a une nouvelle fois battu mercredi son record de décès en 24 heures (2.286).

"Nous sommes au pire moment de la pandémie au Brésil, le taux de transmission avec les variants rend l'épidémie encore plus grave. L'année 2021 va encore être très dure", a déclaré à l'AFP Margareth Dalcolmo, pneumologue et chercheuse à la Fiocruz, institut de référence en santé publique.

"La situation du Brésil est très préoccupante. Cela nous rappelle que les zones déjà très atteintes par le virus sont encore très vulnérables à de nouvelles infections", a renchéri la directrice de l'Organisation Pan-Américaine de la Santé (OPS) Carissa Etienne. 

La vaccination n'a débuté que tardivement dans cet immense pays aux dimensions continentales, qui compte à ce jour 270.656 décès et le président d'extrême droite Jair Bolsonaro n'a cessé de minimiser la pandémie et de s'opposer à toute fermeture des commerces, au nom de la préservation de l'emploi.

Revenu dans le jeu politique suite à une décision de justice, l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva a fustigé ses positions: "Je voudrais que le peuple brésilien ne suive aucune des décisions imbéciles prises par le président de la République et son ministère de la Santé", a-t-il lancé.

Enfants "affamés, isolés, maltraités"

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Graphique des six pays qui enregistrent plus de 100 000 morts du Covid-19, dont le Brésil où la situation se dégrade

En un an, la pandémie a par ailleurs fait "régresser" presque tous les indicateurs mesurant le développement des enfants et adolescents dans le monde, s'alarme l'Unicef.

"Le nombre d'enfants affamés, isolés, maltraités, anxieux, vivant dans la pauvreté ou contraints au mariage a augmenté", indique sa directrice Henrietta Fore.

"Parallèlement, leur accès à l'éducation, aux possibilités de socialisation et à des services essentiels tels que la santé, la nutrition et la protection a diminué. Tout indique que les enfants subiront les séquelles de la pandémie pendant des années", a-t-elle ajouté.

Ainsi, six à sept millions d'enfants supplémentaires pourraient être atteints de malnutrition ou d'émaciation en 2020, soit une hausse de 14% qui pourrait se traduire par plus de 10.000 morts supplémentaires par mois, essentiellement en Afrique sub-saharienne et en Asie du sud.

Le coronavirus a aussi entraîné la suspension de campagnes de vaccination contre d'autres maladies - à commencer par la rougeole - dans 26 pays, augmentant d'autant les menaces planant sur la santé des personnes non immunisées.

Mme Fore a appelé à placer les enfants "au cœur des efforts de redressement", en "donnant la priorité" aux réouvertures d'école et en fournissant une protection sociale aux familles - y compris sous forme de transferts monétaires - pour éviter "une génération perdue".

"Ca continue de monter" 

En Europe, plusieurs "points chauds" continuent de préoccuper la Commission, comme "le Tyrol en Autriche, Nice et la Moselle en France, Bolzano en Italie et certaines parties de la Bavière et de la Saxe en Allemagne". 

L'Europe se barricade 

Le 16 mars 2020, l'Allemagne appelle sa population à "rester à la maison" et le Royaume-Uni à éviter tout "contact social". La France est confinée à partir du 17 tandis que l'Union européenne ferme ses frontières extérieures.

Le 24, les Jeux olympiques de Tokyo de juillet 2020 sont reportés.

Des mesures de confinement sont prises partout dans le monde. Le 2 avril, plus de 3,9 milliards de personnes, soit la moitié de l'humanité, sont contraintes ou appelées à se confiner, selon un décompte de l'AFP. La barre du million de cas recensés est franchie.

Transport aérien, construction automobile, tourisme, grande distribution: de nombreux secteurs souffrent et suppriment des emplois.

La France se prépare à évacuer des patients de certaines régions pour soulager des hôpitaux débordés, notamment dans la région parisienne.

"Nous sommes à saturation, ça continue de monter et on est en train de dispatcher des malades un peu partout, comme on peut. On annule des opérations, on annule des prises en charge d'autres malades, voilà les conséquences de l'absence de décision", a regretté Stéphane Gaudry, professeur de médecine intensive et réanimation à l'hôpital Avicenne près de Paris, interrogé par l'AFP.

La Pologne a également fait part de son inquiétude après un nouveau record de cas de contaminations que les autorités attribuent à un "relâchement croissant" de la population et à la diffusion du variant anglais.

"Nous sommes loin de pouvoir dire que la troisième vague est en recul", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Piotr Muller.

2e et 3e vagues

Le seuil du million de morts dans le monde est dépassé le 28 septembre. En Europe, les contaminations flambent en octobre et de nombreux pays décrètent reconfinements et couvre-feux, partiellement allégés pour les fêtes de fin d'année.

En plein tumulte politique liée à la victoire contestée par Donald Trump de Joe Biden à l'élection présidentielle, les Etats-Unis s'enfoncent dans la crise sanitaire: un nouveau pic de décès est franchi le 13 janvier 2021 avec 4.470 morts en 24 heures.

Le 23 février, le pays affiche plus d'un demi-million de morts, plus que "la Première Guerre mondiale, Seconde Guerre mondiale et guerre du Vietnam réunies", déplore Joe Biden.

En Italie, l'espérance de vie a baissé en Italie de presque un an, à 82,3 ans à cause de la pandémie, selon des statistiques officielles.

Un étude publiée mercredi estime que le variant anglais est 64% plus mortel que le coronavirus d'origine du Covid-19.

Pour mille cas détectés, le variant anglais provoque 4,1 morts, contre 2,5 pour le coronavirus classique, concluent les auteurs de ces travaux publiés dans la revue médicale BMJ.


Un médecin syrien condamné à perpétuité en Allemagne pour crimes contre l'humanité sous Assad

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
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  • Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups
  • "Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad"

FRANCFORT: Un médecin syrien, accusé de tortures d'opposants au régime de Bachar al-Assad, a été condamné à la prison à vie lundi par la justice allemande, après un procès fleuve de plus de trois ans à Francfort.

Arrivé en Allemagne en 2015, où il a exercé comme chirurgien orthopédique jusqu'à son arrestation en 2020 après avoir été reconnu par d'autres réfugiés syriens, Alaa Moussa était jugé pour de multiples crimes sur des détenus dans des hôpitaux militaires de Damas et de Homs durant la guerre civile en Syrie.

Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups.

"Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad" aux manifestations des opposants.

Dénonçant "une violation massive des droits de l'Homme" par l'accusé, le juge a souligné que le verdict était aussi une façon de montrer "que la souffrance des victimes n'est pas oubliée".

"Outre les difficultés inhérentes à un délai de 12 ans, le régime syrien a tenté jusqu'à sa chute (en décembre 2024, ndlr) d'exercer une influence sur la procédure" allemande, a-t-il poursuivi, évoquant des menaces sur des proches des témoins.

Etant donné la gravité des faits, la condamnation à la perpétuité d'Alaa Moussa a été assortie d'une peine de sûreté pour une durée non encore définie (qui sera décidée au bout de quinze ans d'incarcération).

Lors de son procès commencé le 19 janvier 2022, entouré de hautes mesures de sécurité, Alaa Moussa avait été confronté à plus d'une cinquantaine de témoins et d'anciennes victimes.

Certains avaient témoigné masqués et beaucoup avaient fait état de menaces et d'intimidation à l'encontre de leur famille restée au pays alors que l'ombre des services secrets syriens planait sur les audiences.

Une situation qui s'est détendue après la chute, durant le procès, du dictateur Bachar al-Assad, renversé en décembre 2024 et désormais réfugié en Russie.

Parmi les témoins, un ancien lieutenant d'Alep, âgé aujourd'hui d'une quarantaine d'années, emprisonné après avoir refusé de tirer sur des manifestants en novembre 2011.

"Puni pour ses actes" 

Il avait affirmé avoir vu Alaa Moussa infliger des injections à des malades allongés sur le sol, qui sont décédés peu après, dans l'hôpital militaire où il sévissait.

"Aucun tortionnaire, quel que soit le lieu où il a commis son crime, ne peut être certain d'échapper à la justice. Il devra toujours s'attendre à être puni pour ses actes", a asséné le juge Christoph Koller lors de son verdict.

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle.

Il y a deux semaines, la justice allemande avait ainsi condamné à la prison à vie un ancien chef d'une milice syrienne soutenant l'ex-président Bachar al-Assad, reconnu coupable notamment de meurtre, d'actes de torture et de séquestration entre 2012 et 2014.

Lors du premier procès au monde sur des exactions du régime de Bachar al-Assad tenu en Allemagne, Anwar Raslan, un ex-gradé des services de renseignement syriens, avait été condamné en janvier 2022 à la prison à vie pour le meurtre de 27 prisonniers et des faits de torture sur au moins 4.000 autres, en 2011 et 2012, dans la prison Al-Khatib.

Des procès sur les crimes commis en Syrie ont également eu lieu ailleurs en Europe, notamment en France et en Suède.

Le conflit en Syrie, déclenché par des protestations pacifiques violemment réprimées en 2011, a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et ravagé l'économie et les infrastructures du pays.


Ukraine: l'aide européenne compense le désengagement américain, selon le Kiel Institute

Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
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  • « L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.
  • Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

PARIS : Selon l'institut de recherche allemand Kiel Institute, une hausse de l'aide des pays européens à l'Ukraine a permis début 2025 de combler le vide laissé par le désengagement de la nouvelle administration américaine de Donald Trump.

« L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.

Alors que « les États-Unis, qui étaient auparavant le plus gros donateur à l'Ukraine, n'ont pas annoncé de nouvelle enveloppe depuis début janvier », l'Ukraine a tout de même reçu plus d'aide de janvier à avril 2025 qu'en moyenne les années précédentes sur la même période. 

« Reste à savoir s'il s'agit d'une hausse temporaire ou du début d'une évolution plus durable du rôle de l'Europe en tant que principal soutien de l'Ukraine », a déclaré Christoph Trebesch, qui dirige l'équipe du Kiel Institute chargée de suivre les engagements en faveur de l'Ukraine, cité dans le communiqué.

Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

En revanche, « il est frappant de constater le peu d'aide allemande allouée ces derniers mois », a-t-il commenté. « Au lieu d'augmenter son soutien après l'arrivée de Trump au pouvoir, nous observons une forte baisse de l'aide allemande par rapport aux années précédentes. »

« La tendance est la même pour l'Italie et l'Espagne », a-t-il précisé. 

Au 30 avril 2025, 294 milliards d'euros au total ont été alloués à des dépenses précises en faveur de l'Ukraine (sur 405 milliards promis), selon les derniers chiffres du Kiel Institute. Les 111 milliards restants ont été promis à long terme, mais pas encore alloués.

Sur la somme déjà donnée, 140 milliards d'euros correspondent à de l'aide militaire, 133 milliards à de l'aide financière et 21 milliards à de l'aide humanitaire.

Les principaux donateurs sont l'Union européenne et ses membres (131 milliards d'euros donnés ou alloués), les États-Unis (115 milliards) et le Royaume-Uni (19 milliards).

En matière d'aide militaire, l'Europe, le Royaume-Uni compris, « dépasse pour la première fois depuis juin 2022 les États-Unis », selon le Kiel Institute. Les Européens ont déjà donné ou alloué 72 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine depuis le début de la guerre, contre 65 milliards pour les États-Unis. 


Les dirigeants du G7, dont Trump, se rejoignent au Canada tandis qu'un conflit oppose l'Iran et Israël

Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
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  • Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël.
  • La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

KANANASKIS, CANADA : Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël, alors que leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir en janvier, ce qui a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon).

Le président américain, qui n'a cessé de menacer le Canada ces derniers mois, est arrivé en fin de journée dans ce pays, avec sur la tête une casquette blanche portant son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »).

Pour cette réunion qui se déroule à Kananaskis, dans le parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 ainsi que les dirigeants de nombreux autres pays invités : l'Inde, l'Ukraine, le Mexique, l'Afrique du Sud et l'Australie seront notamment présents.

La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur cette région du monde ?

Israël a stupéfié le monde vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran.

Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement de soutenir Israël en affirmant que le pays a le droit de se défendre. 

Mais cette guerre n'est pas le seule enjeu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est parmi les invités et doit s'entretenir avec Donald Trump

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un entretien téléphonique samedi avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.

De leur côté, les Européens tentent de convaincre Donald Trump de promulguer de nouvelles sanctions contre Moscou, ciblant plus précisément les ventes de pétrole russe. 

Tous les pays souhaitent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé l'économie mondiale d'un ralentissement général. 

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menacé son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51^e État américain.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et Donald Trump se rencontreront lundi matin lors d'un tête-à-tête. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.