Ouverture des archives françaises: un "acquis" vers la réconciliation

Une photo montre une vue du Maqam Echahid, un monument en béton commémorant la guerre d'indépendance de l'Algérie, le 21 janvier 2021 à Alger. RYAD KRAMDI / AFP
Une photo montre une vue du Maqam Echahid, un monument en béton commémorant la guerre d'indépendance de l'Algérie, le 21 janvier 2021 à Alger. RYAD KRAMDI / AFP
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Publié le Jeudi 11 mars 2021

Ouverture des archives françaises: un "acquis" vers la réconciliation

  • Le président français, Emmanuel Macron, a décidé de faciliter l'accès aux archives de la guerre d'Algérie classifiées "secret défense"
  • Pour l'historien algérien et spécialiste reconnu des archives Fouad Soufi, il s'agit d’un important "acquis" même si cette "déclassification ne se fera pas du jour au lendemain"

TUNIS : Le président français, Emmanuel Macron, a décidé  de faciliter l'accès aux archives de la guerre d'Algérie classifiées "secret défense", tel que préconisé par le rapport de l'historien français Benjamin Stora pour la réconciliation des mémoires entre les deux pays.

Pour l'historien algérien et spécialiste reconnu des archives Fouad Soufi, il s'agit d’un important "acquis" même si cette "déclassification ne se fera pas du jour au lendemain".

En quoi la décision d'Emmanuel Macron est-elle significative?

En France, une loi de 2008 donne accès aux archives après 50 ans, mais en 2011, une instruction interministérielle a allongé le délai de non communicabilité de ces documents. 

Ainsi, la décision de Macron est une sorte de rappel à la loi, mais elle ne signifie pas que toutes les archives seront ouvertes. On risque de rester sur un système de feuille par feuille au lieu d'une déclassification au "carton" (comme autorisé par la présidence française), car c'est du +secret défense+, donc on est obligé d'être précis. 

Il y a un principe acquis en faveur des historiens, quels qu'ils soient. Ils peuvent émettre des avis sur les documents à ouvrir. Il ne s'agit pas seulement des documents de la guerre, mais de l'ensemble des documents +secret défense+. Cela donnera surtout accès à des archives militaires, à des procès verbaux d'interrogatoires par exemple s'ils n'ont pas été détruits. 

Mais les archives des essais nucléaires ne seront pas rendues publiques. 

C’est un gros acquis, mais la déclassification ne va pas se faire du jour au lendemain. Une fois un document déclassifié, il devient toutefois accessible à tout le monde.

Les historiens demandent que le travail sur les archives soit aussi fait du côté algérien. Qu’en est-il des archives nationales de l’Algérie? 

Le président Macron a donné une grande leçon de gestion de l'Etat. Le minimum qu'on puisse faire maintenant en Algérie, c'est de rouvrir les archives. Elles ont été petit à petit fermées au cours des dernières années et le sont complètement aujourd’hui. 

Pour y remédier, les chercheurs algériens vont à Aix-en-Provence (pour consulter les archives nationales d'Outre-mer) ou à Vincennes (où est basé le Service historique du ministère de la Défense). 

Cela est très certainement dû à l’ignorance du métier, à la peur de divulguer quelque chose d'important, mais aussi à l'abus de certains responsables algériens.

Pour ce qui est de la rapatriement des archives, je suis pour le principe de partage, je le maintiens. C'est une question de principe: toutes ces archives n'appartiennent pas à la France et il ne peut pas y avoir une mainmise de la partie française sur ces documents. 

Toutefois, exiger le retour de toutes les archives comme le demande Abdelmadjid Chikhi (le directeur général des Archives nationales algériennes) est une position très simpliste. Il sait que ce n'est pas faisable.

Le rapport Stora, cible de vives critiques aussi bien en Algérie qu'en France, a-t-il réussi à relancer la dynamique de la réconciliation mémorielle entre les deux pays ? 

Il a ouvert un débat chez nous et les dernières décisions du président Macron font bouger les lignes en Algérie. C'est une politique des petits pas que fait la France, mais c'est quand même le deuxième petit pas en un mois.

En préconisant la reconnaissance de l’assassinat du nationaliste algérien Ali Boumendjel, entérinée par l'Elysée début mars, Benjamin Stora a voulu choisir un symbole et montrer que les militaires français ont assassiné un avocat. C'est un choix judicieux.

Pour ce qui est des critiques, il faut se rappeler que c'est le rapport d'un expert français à un président français et à l'opinion publique française. Il parle de nous mais il ne nous est pas destiné. 


Israël approuve la création de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie

Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
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  • Israël a approuvé l’installation de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie, portant à 69 le nombre de colonies validées en trois ans, dans une démarche visant selon le gouvernement à empêcher la création d’un État palestinien
  • Cette décision, critiquée par l’ONU et de nombreux pays, intervient dans un contexte d’intensification de la colonisation et de fortes violences depuis le 7 octobre 2023

JÉRUSALEM: Les autorités israéliennes ont annoncé dimanche avoir approuvé l'installation de 19 colonies en Cisjordanie, une mesure visant selon elles à "bloquer l'établissement d'un Etat palestinien terroriste", dans un contexte d'intensification de la colonisation depuis le 7-octobre.

Cette annonce porte à 69 le nombre total de colonies ayant obtenu un feu vert ces trois dernières années, d'après un communiqué publié par les services du ministre des Finances d'extrême droite Bezalel Smotrich, lui-même colon et partisan d'une annexion de ce territoire occupé par Israël depuis 1967.

Elle intervient quelques jours après un rapport du secrétaire général des Nations unies faisant état d'une croissance record des colonies israéliennes depuis le début du suivi en 2017.

"La proposition du ministre des Finances Bezalel Smotrich et du ministre de la Défense Israël Katz de déclarer et formaliser 19 nouvelles colonies en Judée et Samarie (la Cisjordanie, NDLR) a été approuvée par le cabinet" de sécurité du gouvernement, ont annoncé les services de M. Smotrich.

Selon lui, cette initiative doit permettre d'empêcher l'émergence d'un Etat palestinien.

"Sur le terrain, nous bloquons l'établissement d'un Etat palestinien terroriste. Nous continuerons à développer, construire et à nous implanter sur la terre de notre patrimoine ancestral", est-il écrit dans le communiqué.

Hormis Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

Sur les colonies dévoilées dimanche, cinq sont des avant-postes qui existent déjà depuis plusieurs années, c'est-à-dire des colonies déjà implantées en territoire palestinien, sans avoir obtenu les autorisations nécessaires des autorités israéliennes.

Ces 19 colonies se trouvent dans des zones "hautement stratégiques", ont précisé les services du ministre. Deux d'entre elles, Ganim et Kadim, dans le nord de la Cisjordanie, seront réinstallées après avoir été démantelées il y a deux décennies.

- "Expansion implacable" -

La colonisation s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite depuis 1967, et s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Dans le rapport de l'ONU consulté mi-décembre par l'AFP, son secrétaire général Antonio Guterres avait "condamné l'expansion implacable de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem Est, qui continue à alimenter les tensions, empêcher l'accès des Palestiniens à leur terre et menace la viabilité d'un Etat palestinien totalement indépendant, démocratique, continu et souverain".

"Ces développements enracinent encore l'occupation israélienne illégale et viole le droit international et le droit des Palestiniens à l'autodétermination", a-t-il ajouté.

L'avancée de la colonisation s'accompagne en outre d'une augmentation "alarmante" des violences des colons, dénonce-t-il dans le document, évoquant des attaques parfois "en présence ou avec le soutien des forces de sécurité israéliennes".

Depuis le 7-octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels des combattants, mais aussi beaucoup de civils, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les nouveaux projets de colonies dévoilés par Israël provoquent régulièrement un tollé international, Paris y voyant une "menace existentielle" pour un Etat palestinien.

Fin septembre, le président américain Donald Trump, pourtant un soutien indéfectible d'Israël, avait averti qu'il "ne lui permettrait pas d'annexer la Cisjordanie".


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com