Beeple, artiste devenu symbole de la fièvre numérique des collectionneurs

L'artiste américain Beeple est à l'avant-garde d'un marché virtuel en pleine explosion, alimenté fiévreusement par les collectionneurs numériques. Les chiffres, naturellement, le font sourire. Pourtant, à 39 ans, Beeple - de son vrai nom Mike Winkelmann - garde les pieds sur terre, même s'il admet que tout cela lui fait "un peu tourner la tête". (Scott Winkelmann / AFP)
L'artiste américain Beeple est à l'avant-garde d'un marché virtuel en pleine explosion, alimenté fiévreusement par les collectionneurs numériques. Les chiffres, naturellement, le font sourire. Pourtant, à 39 ans, Beeple - de son vrai nom Mike Winkelmann - garde les pieds sur terre, même s'il admet que tout cela lui fait "un peu tourner la tête". (Scott Winkelmann / AFP)
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Publié le Jeudi 11 mars 2021

Beeple, artiste devenu symbole de la fièvre numérique des collectionneurs

  • A 39 ans, Beeple - Mike Winkelmann de son vrai nom - garde les pieds sur terre, même s'il avoue que tout cela lui donne un peu "le tournis"
  • Mike Winkelmann, allure passe-partout et lunettes sages, n'a rien d'un excentrique créé par le marché de l'art.

NEW YORK : Il n'avait vendu aucune oeuvre il y a six mois, mais jeudi, une de ses créations, entièrement virtuelle, va dépasser les 13 millions de dollars aux enchères: l'artiste américain Beeple incarne la fièvre des collectionneurs numériques, qui déversent des milliards sur un marché en pleine explosion.

Les chiffres le font sourire, et il semble en falloir plus pour déstabiliser ce père de famille de Charleston (Caroline du Sud). A 39 ans, Beeple - Mike Winkelmann de son vrai nom - garde les pieds sur terre, même s'il avoue que tout cela lui donne un peu "le tournis".

Après deux semaines d'enchères en ligne organisées chez Christie's - première fois que la maison d'enchères propose une pièce 100% virtuelle - son "Everyday: the First 5.000 days", devrait être adjugé jeudi. Mercredi soir, l'oeuvre atteignait déjà 13,2 millions de dollars.

Fin février, une autre de ses oeuvres, "Crossroads", s'était revendue 6,6 millions de dollars (dont Beeple a touché 10%) sur la plateforme Nifty Gateway, spécialisée dans les oeuvres virtuelles. Et une animation qu'il avait lui-même vendue fin octobre, pour un dollar symbolique, a récemment été acquise pour 150.000 dollars.

Pourtant, Mike Winkelmann, allure passe-partout et lunettes sages, n'a rien d'un excentrique créé par le marché de l'art. 

L'oeuvre proposée chez Christie's s'appuie sur un projet atypique de long terme, celui de réaliser, chaque jour, une oeuvre, sans interruption, pour progresser en dessin et graphisme.

Concepteur de sites internet lassé par son emploi, Mike Winkelmann s'est lancé en mai 2007 dans "Everyday" et en est désormais à 5.062 jours consécutifs. "The First 5.000 days" réunit, sous forme numérique, ses 5.000 premiers dessins et animations.

Pendant 14 ans, il a accumulé près de deux millions d'abonnés sur Instagram et collaboré avec de grandes marques ou des musiciens célèbres, attirés par son univers graphique, sans pour autant vendre aucune oeuvre à son nom.

Mais en quelques jours, une nouvelle technologie l'a placé en orbite, pour en faire l'un des artistes les plus en vogue du monde.

Elle permet de commercialiser des oeuvres, et à peu près tout ce qui est imaginable sur internet, des albums musicaux aux tweets de personnalités, sous la forme de "NFT", pour "non-fungible token", ou jeton non fongible.

Cette appellation obscure, née en 2017, recouvre tout objet virtuel à l'identité, l'authenticité et la traçabilité en théorie incontestable et inviolable, grâce à la technologie dite de la "blockchain", utilisée pour les cryptomonnaies telles le bitcoin.

"Je ne peux pas m'arrêter" 

"Je crée de l'art numérique depuis un moment maintenant", explique Mike Winkelmann, "mais ce truc de NFT, c'est nouveau pour moi. (...) J'avais l'impression que ça sortait de nulle part."

"C'est comme si, tout d'un coup, y avait le moyen parfait pour vendre les oeuvres que je fais depuis une décennie", s'émerveille-t-il. "C'est énorme."

"Ce n'est que lorsqu'il s'est mis aux +NFT+, en octobre, qu'il a pu entrer sur le marché et vendre son art comme le fait un peintre ou un sculpteur", explique Noah Davis, expert de Christie's.

"Ca fait 20 ans que j'essaye de convaincre les gens qu'un fichier numérique peut être considéré comme de l'art", explique Steven Sacks, propriétaire de la galerie new-yorkaise bitforms. Jusqu'ici, "nous avions vendu beaucoup d'oeuvres, mais à une toute petite communauté de gens dans le monde de l'art."

"Maintenant", dit-il, "vous avez des millions de gens qui considèrent ça comme un support légitime."

Pour autant, s'il dit respecter le travail de Beeple qui, "à la différence de beaucoup de gens sur ces plateformes (de vente +NFT+), a construit une oeuvre", le galeriste voit surtout dans la folie du moment de la spéculation.

"L'aspect artistique est superficiel" pour beaucoup de ces collectionneurs, regrette-t-il. "L'important pour eux, c'est la rareté."

"Il y aura probablement une bulle", estime Mike Winkelmann, qui compare le phénomène à la bulle internet des années 2000. Après son éclatement, "il y a un tas de trucs qui ont disparu, mais on n'a pas arrêté d'utiliser internet pour autant."

Beeple fourmille d'idées, et songe déjà à des expositions physiques après la pandémie, et plus généralement, à donner à certains de ses travaux une incarnation matérielle.

Quant aux "Everydays", la gloire et la fortune n'y font rien, "je ne peux pas m'arrêter". "Personne ne l'a fait aussi longtemps."

Chaque création quotidienne "n'a pas besoin d'être un chef-d'oeuvre", plaide-t-il. Il faut "ôter la pression de créer de l'art et faire de tout ça quelque chose d'amusant".


Rami Al-Ali intègre la haute couture à Paris

Travaillant avec une palette de neutres doux, de pastels glacés et de métallisés discrets, le designer a exploré les volumes, les textures et les structures avec une approche architecturale distincte. (Getty Images)
Travaillant avec une palette de neutres doux, de pastels glacés et de métallisés discrets, le designer a exploré les volumes, les textures et les structures avec une approche architecturale distincte. (Getty Images)
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  • Le designer syrien Rami Al-Ali est entré dans l’histoire cette semaine en devenant le premier couturier de son pays à figurer au calendrier officiel de la haute couture à Paris
  • Originaire de Damas, Rami Al-Ali a perfectionné son art à Dubaï et à Beyrouth, avant de fonder sa marque éponyme en 2001

DUBAÏ : Le designer syrien Rami Al-Ali est entré dans l’histoire cette semaine en devenant le premier couturier de son pays à figurer au calendrier officiel de la haute couture à Paris, étouffant ses larmes à la fin d’un défilé de pièces délicatement taillées.

Travaillant dans une palette de neutres doux, de pastels glacés et de métallisés discrets, le créateur a exploré le volume, la texture et la structure avec une approche architecturale affirmée.
Les silhouettes structurées, aux coupes asymétriques, étaient adoucies par des drapés élégants ou des ornements délicats.

Les robes longues en organza et mousseline de soie jouaient sur la fluidité, avec une transparence subtile leur conférant une qualité éthérée. Broderies à la main, tulle plissé et smocks complexes ont ajouté profondeur et intérêt visuel à l’ensemble.

Plusieurs modèles comportaient des détails tissés ou en treillis, que ce soit sur des panneaux entiers ou en touches décoratives, mettant en valeur la virtuosité artisanale. D'autres créations remarquables exploraient des volumes sculpturaux : une robe s’ouvrait en plis façon éventail, une autre adoptait des couches en cascade.

L’entrée d’Al-Ali dans le calendrier parisien marque une étape majeure, signifiant son accession au cercle le plus élitiste de la mode. Pour obtenir la désignation officielle de « haute couture », les maisons doivent satisfaire à des critères stricts, définis par la loi française.

« Une étape historique, célébrant le dévouement de toute une vie à l’artisanat, à la culture et à l’expression créative, enracinée dans l’héritage et portée par une vision », a posté la maison de couture sur Instagram à l’annonce de sa participation.

Originaire de Damas, Rami Al-Ali a perfectionné son art à Dubaï et à Beyrouth, avant de fonder sa marque éponyme en 2001.

Ses créations ont séduit de nombreuses célébrités, parmi lesquelles Amal Clooney, Eva Longoria, Jennifer Lopez ou encore Jessica Chastain.

Son travail est salué pour sa capacité à fusionner les influences moyen-orientales et occidentales : des silhouettes fluides enrichies de détails ludiques et raffinés, entre tradition et modernité.

Al-Ali rejoint ainsi un cercle restreint de créateurs arabes figurant au calendrier officiel, aux côtés de Georges Hobeika, Elie Saab, Zuhair Murad et Mohammed Ashi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le premier sac Birkin d'Hermès vendu près de 8,6 millions d'euros à Paris

(AFP)
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  • Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros
  • Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde

PARIS: Le premier sac Birkin d'Hermès, conçu spécialement pour Jane Birkin en 1984, a été vendu aux enchères, jeudi à Paris, pour 8,582 millions d'euros frais inclus, a indiqué la maison d'enchères Sotheby's.

Ce grand fourre-tout en cuir noir est le premier exemplaire de ce qui est devenu l'un des sacs les plus célèbres et les plus chers au monde.

Jusqu'à présent, le sac le plus cher jamais vendu aux enchères était un Kelly Hermès en crocodile, serti de diamants et rehaussé d'or blanc, ajdugé à plus de 513.000 dollars (438.000 euros), selon Sotheby's.

Ce "prototype historique réalisé à la main", gravé des initiales J.B., se distingue par plusieurs particularités qui en font une pièce unique, notamment sa taille, ses anneaux métalliques fermés, sa bandoulière non-détachable ou encore la présence d'un coupe-ongles intégré. Des traces d'autocollants sont aussi visibles sur le cuir patiné.

Icône de mode au look effortless chic (presque sans effort, ndlr), Jane Birkin privilégiait le côté pratique des choses.

Lors d'un vol Paris-Londres, la chanteuse et actrice anglaise, décédée en 2023, se plaint à son voisin de ne pas trouver un sac adapté à ses besoins de jeune maman.

Ce dernier n'est autre que Jean-Louis Dumas, gérant d'Hermès de l'époque. Un fourre-tout avec un espace dédié aux biberons voit ainsi le jour en 1984 et porte le nom Birkin.

Quarante ans plus tard, ce sac à main en cuir est devenu le produit emblématique du sellier-maroquinier. Produit en très petite quantité, il cultive une image d'exclusivité, avec un prix pouvant varier grandement, de quelques milliers d'euros pour les modèles les plus simples, jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'euros pour les plus luxueux.

Outre le sac Birkin, la vente "Fashion Icons" de Sotheby's proposait des pièces emblématiques issues de défilés de créateurs tels que Christian Dior, John Galliano, Thierry Mugler ou encore Alexander McQueen.


Le musée de Djeddah expose 1 000 objets rares retraçant l’histoire de l'islam

La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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La Maison des Arts Islamiques présente une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique. (SPA)
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  • La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle)
  • La deuxième galerie met en lumière le travail des métaux islamiques, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien

DJEDDAH : La Maison des Arts Islamiques, le premier musée du Royaume entièrement dédié à l’art islamique, abrite une collection couvrant plusieurs époques de la civilisation islamique.

Situé dans le parc de Djeddah, le musée expose plus de 1 000 objets qui donnent un aperçu des valeurs islamiques et du patrimoine culturel et historique de la région, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Le musée comprend six galeries, chacune explorant une facette distincte du patrimoine islamique.

La première galerie retrace l'évolution de la céramique et de la verrerie du Ier au Xe siècle de l'Hégire (du VIIe au XVIe siècle), mettant en valeur la poterie, un artisanat de l'Antiquité qui a connu un développement majeur sous l'impulsion des artisans musulmans.

La deuxième galerie met en lumière le travail du métal islamique, avec des objets décorés de manière complexe et des récipients d'usage quotidien.

La troisième galerie présente 500 pièces de monnaie de l'époque du prophète Mahomet à l'époque moderne, offrant un aperçu de l'histoire économique du monde musulman.

La quatrième galerie se concentre sur l'influence de l'art islamique sur les autres civilisations et sur la manière dont les cultures européennes se sont engagées dans les traditions artistiques islamiques.

La cinquième galerie présente des manuscrits coraniques rares, des pièces de calligraphie arabe et des tablettes de bois utilisées pour la mémorisation du Coran.

La dernière galerie présente des textiles islamiques, notamment des pièces provenant des revêtements intérieurs et extérieurs de la sainte Kaaba et un rare rideau de la porte Shammi de la mosquée du Prophète à Médine, fabriqué à l'époque ottomane au XIIIe siècle de l'ère chrétienne.

La visite du musée s'achève à la bibliothèque, qui propose une large sélection de livres en arabe et en anglais sur l'histoire, la culture et la littérature islamiques.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com