Le Sénat américain, prochain fossoyeur des projets de Biden?

Le Sénat américain, prochain fossoyeur des projets de Biden?
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Publié le Vendredi 12 mars 2021

Le Sénat américain, prochain fossoyeur des projets de Biden?

  • Limitation à l'achat des armes à feu, réforme de la police, loi anti-discrimination : la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, a déjà approuvé des projets de lois au coeur du programme Biden
  • Pour l'instant, ils apparaissent tous "mort-nés" au Sénat

WASHINGTON : Joe Biden a salué une "victoire historique" avec l'adoption de son plan colossal de relance cette semaine au Congrès. Mais derrière ce succès démocrate, plusieurs lois emblématiques de son programme risquent désormais de mourir au Sénat, faute d'une majorité suffisante.

"Le cimetière législatif, c'est terminé", a promis jeudi le chef des sénateurs démocrates, Chuck Schumer, en faisant référence aux années de blocage de projets démocrates par l'ancienne majorité républicaine à la chambre haute.  

Moins de deux mois après avoir pris les rênes de sa nouvelle majorité, très étroite, le sénateur de New York est pourtant déjà surnommé le "gardien du cimetière". 

Avec 50 démocrates contre 50 républicains depuis le 20 janvier, son groupe peut compter sur la voix de la vice-présidente Kamala Harris pour départager les votes ne nécessitant qu'une majorité simple. 

Pour la plupart des grandes lois voulues par Joe Biden, les démocrates ont toutefois besoin de 60 voix s'ils veulent éviter le fameux "filibuster", un terme de piraterie qui désigne un type d'obstruction parlementaire. 

Limitation à l'achat des armes à feu, réforme de la police, loi anti-discrimination, renforcement de la participation électorale et des droits des syndicats: la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, a déjà approuvé une volée de projets de lois au coeur du programme Biden. 

Pour l'instant, ils apparaissent tous "mort-nés" au Sénat. 

Certes, il reste un espoir de compromis sur une réforme de la police ou les armes. Mais dans un Congrès profondément divisé, la perspective du ralliement de dix sénateurs républicains aux projets déjà approuvés par la Chambre démocrate semble très improbable. 

Le "filibuster" en question

S'il a encore promis jeudi de ne plus laisser mourir les textes au Sénat, Chuck Schumer a fait l'aveu jeudi, en filigrane, de son actuelle impuissance en parlant d'un texte voté dans la matinée à la Chambre pour encadrer plus strictement la vente des armes. 

Ce projet "sera soumis à un vote au Sénat", a-t-il déclaré. "Peut-être que nous aurons assez de voix", a-t-il poursuivi sans grande conviction. "Et si non, nous nous rassemblerons au sein du groupe (démocrate) et verrons comment avancer". 

Le démocrate n'est que trop conscient du grand obstacle qui menace l'approbation des lois voulues par Joe Biden: le "filibuster" et l'opposition farouche de deux démocrates conservateurs à l'élimination de cette règle polémique. 

"Jamais! Mais bon sang, qu'est-ce que vous ne comprenez pas avec +Jamais+", a récemment lancé à des journalistes, qui lui redemandaient s'il était prêt à s'en débarrasser, Joe Manchin, élu de Virginie occidentale. 

Avec lui, la sénatrice démocrate de l'Arizona Kyrsten Sinema a aussi affiché son opposition. Tous deux jugeant qu'elle pousse à la recherche de compromis. 

"En pleine figure"

Pendant longtemps, le Sénat américain n'imposait pas de limite à la durée des débats. Une option parfois saisie par des parlementaires pour faire durer la procédure et empêcher d'arriver à un vote final. C'est le "filibuster". 

Depuis 1917, un vote de procédure permet de clore le débat, à condition de rassembler assez de voix. Aujourd'hui: 60 sénateurs.

En 2013, les démocrates avaient toutefois opté pour une "option nucléaire", ainsi surnommée tant elle rompt avec la tradition: abaisser la barre des 60 voix à 51 lorsqu'il s'agit des candidats au cabinet du président et la plupart des nominations judiciaires.

En 2017, les républicains avaient à leur tour déclenché l'option nucléaire pour abaisser également le seuil à 51 voix lors des nominations à vie à la Cour suprême, provoquant un tollé chez les démocrates. 

Mais la limite des 60 voix reste en vigueur pour la plupart des projets de loi. Et si les démocrates sont parvenus à le contourner pour faire adopter le plan de relance économique de Joe Biden, c'est grâce à une exception valide uniquement pour les lois budgétaires. 

Même si le "filibuster" risque d'entraver son mandat, Joe Biden n'est pas favorable à son élimination, a encore rappelé lundi la Maison Banche. Pourquoi? L'ex-sénateur pendant plus de 35 ans aime à rappeler sa volonté de chercher des terrains d'entente avec les républicains. 

Sur la même ligne, Joe Manchin a lancé une mise en garde aux démocrates, qui pourraient bien voir les républicains s'emparer, après les élections parlementaires de 2022, d'un Sénat alors débarrassé du "filibuster". 

"Quoi que vous fassiez aujourd'hui parce que vous pensez que vous êtes en mesure de le faire", a-t-il confié cette semaine au journal The Hill, "cela vous reviendra en pleine figure".  


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."


Trump reproche à Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions concernant le conflit Iran-Israël

Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
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  • Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran.
  • Il a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

CALGARY, CANADA : Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran, et a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

« Le président Emmanuel Macron, de France, a dit par erreur, dans le but de faire de la publicité, que j'avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington afin de travailler à un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n'a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C'est beaucoup plus gros que ça », a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social.

« Emmanuel ne comprend jamais rien, que ce soit volontairement ou non », a asséné le président américain, peu après avoir quitté le rassemblement des chefs d'État et de gouvernement du G7 dans les Rocheuses canadiennes, un jour plus tôt que prévu.

Le président français avait affirmé plus tôt, lors d'un point presse en marge du sommet, qu'« une offre avait été faite » de la part des Américains pour « une rencontre et des échanges » avec les Iraniens, ajoutant : « Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c'est une très bonne chose. » 

Ces dernières heures, Donald Trump a envoyé des signaux confus sur le conflit en cours entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel engagement militaire direct des États-Unis.

Tout en exhortant l'Iran à conclure un « accord » sur son programme nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard », il a aussi appelé à « évacuer » Téhéran dans un message particulièrement alarmiste sur Truth Social.

Le gouvernement américain a toutefois assuré que la posture des forces américaines dans la région restait « défensive ».

Selon le site Axios, l'exécutif américain n'a pas abandonné la voie diplomatique et discute d'une possible rencontre entre l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.