Les généraux birmans «pourraient connaître le même sort que Saddam et Kadhafi»

Un manifestant marche dans une rue parsemée de sacs d'eau, utilisés pour contrer les effets des gaz lacrymogènes, lors d'une manifestation anti-coup d'État, au carrefour de Hledan à Yangon, en Birmanie, le 14 mars 2021 (Reuters)
Un manifestant marche dans une rue parsemée de sacs d'eau, utilisés pour contrer les effets des gaz lacrymogènes, lors d'une manifestation anti-coup d'État, au carrefour de Hledan à Yangon, en Birmanie, le 14 mars 2021 (Reuters)
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Publié le Mercredi 17 mars 2021

Les généraux birmans «pourraient connaître le même sort que Saddam et Kadhafi»

  • L’envoyé spécial du Parlement birman auprès de l’ONU a appelé les chefs militaires qui contrôlent désormais le pays à se retirer, à libérer les prisonniers nouvellement détenus, et à veiller au retour de la démocratie
  • «Si nous ne formons pas une coalition internationale sur la Birmanie dès que possible, cela entraînera, j'en ai peur, la plus grande guerre civile que nous ayons jamais vue», affirmé le Dr Sasa

LONDRES: Depuis le coup d'État du 1er février, 138 manifestants ont été tués en Birmanie lors de manifestations, a indiqué l'ONU. Le Dr Sasa, envoyé spécial auprès de l’ONU du Parlement birman désormais dissous, a déclaré à Sky News que si les combats se poursuivaient sans une réaction de la communauté internationale, le peuple de son pays sera «obligé de se défendre». 

Il a appelé les chefs militaires qui contrôlent désormais le pays à se retirer, à libérer les prisonniers nouvellement détenus, et à veiller au retour de la démocratie. Sans cela, ils risqueraient «l'arrestation ou la mort» des putschistes. Le Dr Sasa les a comparés à Kadhafi, Saddam Hussein et Oussama ben Laden. 

L’envoyé spécial du Parlement birman auprès de l’ONU a affirmé que l’Inde, la Chine, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Europe et les voisins de la Birmanie devaient travailler ensemble pour faire pression sur les généraux qui ont pris le contrôle de son pays. 

«Si nous ne formons pas cette coalition internationale sur la Birmanie le plus rapidement possible, cela entraînera, j'en ai peur, la plus grande guerre civile que nous ayons jamais connue dans le pays», a-t-il ajouté. «Nous n’avons plus besoin de déclarations. Nous n’avons plus besoin de paroles. Nous avons besoin d'actions. Nous demandons donc une action de la communauté internationale.» 

«Ce que nous entendons par là, ce sont des sanctions coordonnées, ciblées et plus sévères, sur les plans diplomatique, économique et politique.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com 


Niger: pour l'ex-président Issoufou, une intervention militaire serait une «faute»

L'ancien président du Niger Mahamadou Issoufou (2011-2021), discret depuis le coup d'Etat du 26 juillet, a estimé samedi qu'une intervention militaire extérieure contre son pays pour rétablir l'ordre constitutionnel serait une faute. (AFP)
L'ancien président du Niger Mahamadou Issoufou (2011-2021), discret depuis le coup d'Etat du 26 juillet, a estimé samedi qu'une intervention militaire extérieure contre son pays pour rétablir l'ordre constitutionnel serait une faute. (AFP)
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  • «Toujours préoccupé par la grave crise que connaît mon pays, le Niger, je réaffirme que seule une solution négociée ouvrira la voie au retour rapide à un ordre démocratique stable», a affirmé M. Issoufou
  • «Une intervention militaire extérieure, dont les conséquences humaines et matérielles sont incalculables, y sera une source d'instabilité durabel», a-t-il ajouté

NIAMEY: L'ancien président du Niger Mahamadou Issoufou (2011-2021), discret depuis le coup d'Etat du 26 juillet, a estimé samedi qu'une intervention militaire extérieure contre son pays pour rétablir l'ordre constitutionnel serait une "faute", appelant à une "solution négociée".

"Toujours préoccupé par la grave crise que connaît mon pays, le Niger, je réaffirme que seule une solution négociée ouvrira la voie au retour rapide à un ordre démocratique stable", a affirmé M. Issoufou dans une série de publications sur X (anciennement Twitter).

"Une intervention militaire extérieure, dont les conséquences humaines et matérielles sont incalculables, y sera une source d'instabilité durable (...) Plus qu'une erreur, y recourir serait une faute. Je suis sûr que les chefs d'Etat de la Cedeao puiseront dans leur immense sagesse pour ne pas commettre une telle faute", a-t-il ajouté.

La communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cedeao) menace depuis plusieurs semaines les auteurs du putsch d'une intervention militaire pour rétablir le président renversé, Mohamed Bazoum, qui avait succédé à M. Issoufou.

Elle avait annoncé que le jour et les modalités de l'opération avaient été décidés, priorisant toutefois la voie diplomatique.

Soutenue par plusieurs pays occidentaux, dont la France, l'organisation ouest-africaine reste désormais relativement silencieuse sur la question d'une éventuelle intervention.

Depuis le coup d'Etat, plusieurs publications sur les réseaux sociaux ont évoqué le rôle supposé de Mahamadou Issoufou dans le coup d'Etat du 26 juillet.

"Archi-faux", avait répondu M. Issoufou dans une interview à Jeune Afrique, le 17 août, appelant à la libération de M. Bazoum et sa "restauration dans ses fonctions".


L'Éthiopie, l'Égypte et le Soudan reprennent les négociations sur le barrage du Nil

Des Soudanais ayant fui la guerre dans leur pays se rassemblent sur les rives du Nil, dans la ville égyptienne d'Assouan, le 8 septembre 2023. (AFP)
Des Soudanais ayant fui la guerre dans leur pays se rassemblent sur les rives du Nil, dans la ville égyptienne d'Assouan, le 8 septembre 2023. (AFP)
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  • L'Éthiopie a fait état le 10 septembre de la fin du remplissage du Grand barrage de la renaissance, suscitant la condamnation immédiate du Caire, qui a dénoncé l'illégalité de la démarche
  • Des négociations entre les trois pays, interrompues depuis avril 2021, ont repris le 27 août

NAIROBI: L'Éthiopie a annoncé samedi avoir entamé une deuxième série de négociations avec l'Égypte et le Soudan au sujet d'un méga-barrage controversé construit par Addis Abeba sur le Nil, source de tensions de longue date entre les trois nations.

L'Éthiopie a fait état le 10 septembre de la fin du remplissage du Grand barrage de la renaissance, suscitant la condamnation immédiate du Caire, qui a dénoncé l'illégalité de la démarche.

L'Égypte et le Soudan considèrent le gigantesque barrage, qui a coûté 4,2 milliards de dollars, comme une menace pour leur approvisionnement en eau. Ils ont demandé à plusieurs reprises à Addis Abeba de cesser de le remplir jusqu'à ce qu'un accord soit conclu sur ses modalités de fonctionnement.

Des négociations entre les trois pays, interrompues depuis avril 2021, ont repris le 27 août.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed ont convenu en juillet de finaliser un accord dans les quatre mois.

"Le deuxième cycle de la négociation tripartite entre l'Éthiopie, l'Égypte et le Soudan concernant (...) l'exploitation annuelle du Grand barrage éthiopien de la Renaissance (GERD) a débuté aujourd'hui, le 23 septembre 2023, à Addis Abeba", a déclaré le ministère éthiopien des Affaires étrangères sur X (anciennement Twitter).

"L'Éthiopie s'est engagée à trouver une solution négociée et à l'amiable dans le cadre du processus trilatéral en cours", a-t-il ajouté.

Ce barrage est au cœur d'un conflit régional depuis que l’Ethiopie a commencé sa construction en 2011.

L'Égypte considère le barrage comme une menace existentielle, car elle dépend du Nil pour 97% de ses besoins en eau.

Le barrage est au cœur des plans de développement de l'Éthiopie et, en février 2022, Addis Abeba a annoncé qu'il avait commencé à produire de l'électricité pour la première fois.

À pleine capacité, l'immense barrage hydroélectrique, long de 1,8 kilomètre et haut de 145 mètres, doit produire plus de 5.000 mégawatts. Cela doublerait la production d'électricité de l'Éthiopie, à laquelle seule la moitié des 120 millions d'habitants du pays a actuellement accès.

La position du Soudan, actuellement en proie à une guerre civile, a fluctué ces dernières années.

Les Nations unies estiment que l'Égypte pourrait "manquer d'eau d'ici 2025" et que certaines régions du Soudan, où le conflit du Darfour était essentiellement lié à l'accès à l'eau, sont de plus en plus vulnérables à la sécheresse en raison du changement climatique.


Nagorny Karabakh: les séparatistes négocient le retrait de leurs troupes et rendent les armes

Cette photographie prise du côté arménien de la frontière, près de la ville de Kornidzor, le 23 septembre 2023, montre une vue générale du couloir de Lachin et du pont Hakari. (ALAIN JOCARD / AFP)
Cette photographie prise du côté arménien de la frontière, près de la ville de Kornidzor, le 23 septembre 2023, montre une vue générale du couloir de Lachin et du pont Hakari. (ALAIN JOCARD / AFP)
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  • Des milliers de civils restent confrontés à une situation d'urgence humanitaire au Nagorny Karabakh disent les autorités locales, encerclée par les soldats azerbaïdjanais
  • L'opération militaire azerbaïdjanaise, qui s'est achevée en 24 heures mercredi à la mi-journée, a fait au moins 200 morts et 400 blessés, d'après les séparatistes arméniens

KORNIDZOR: Les séparatistes du Nagorny Karabakh négocient samedi avec l'Azerbaïdjan qui vient de leur infliger une lourde défaite militaire le retour à la paix dans cette région dont la population en majorité arménienne s'angoisse pour son avenir.

Après leur capitulation et le cessez-le-feu conclu mercredi à l'issue d'une offensive éclair déclenchée un jour auparavant par Bakou, ils doivent notamment évoquer le retrait de leurs troupes, tout en continuant de déposer leurs armes.

Cette enclave montagneuse, qui avait été rattachée en 1921 par le pouvoir soviétique au territoire azerbaïdjanais, avait été par le passé le théâtre de deux guerres entre les anciennes républiques soviétiques que sont l'Azerbaïdjan et l'Arménie : l'une de 1988 à 1994 (30 000 morts) et l'autre à l'automne 2020 (6 500 morts).

"Conformément aux accords de cessation des hostilités, les formations armées du Karabakh ont commencé à remettre" leurs armes "sous le contrôle des forces russes de maintien de la paix", a fait savoir vendredi le ministère russe de la Défense.

Six blindés, plus de 800 armes légères et environ 5.000 munitions ont pour l'instant été rendus, a précisé le contingent de la paix russe.

Les pourparlers des autorités du Nagorny Karabakh avec la partie azerbaïdjanaise entamés jeudi "sous les auspices des soldats de maintien de la paix russes" doivent permettre d'"organiser le processus de retrait des troupes et assurer le retour dans leurs foyers des citoyens déplacés par l'agression militaire", selon les séparatistes.

Les parties discutent également de "la procédure d'entrée et de sortie des citoyens" de cette région, ont-ils ajouté.

Le tout à un moment où des milliers de civils restent confrontés à une situation d'urgence humanitaire au Nagorny Karabakh, dont la "capitale" Stepanakert est, disent les autorités locales, encerclée par les soldats azerbaïdjanais.