Un général éthiopien dénonce, devant des diplomates, une «guerre sale» au Tigré

Des réfugiés éthiopiens, qui ont fui le conflit du Tigré, arrivent au camp de Tenedba à Mafaza, dans l'est du Soudan, le 8 janvier 2021 (Photo, AFP).
Des réfugiés éthiopiens, qui ont fui le conflit du Tigré, arrivent au camp de Tenedba à Mafaza, dans l'est du Soudan, le 8 janvier 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 17 mars 2021

Un général éthiopien dénonce, devant des diplomates, une «guerre sale» au Tigré

  • «C'est une guerre sale car elle affecte tout. Il n'y a pas de fronts. Le prix est directement payé par ceux qui sont sans défense»
  • «Concernant les atrocités, viols, crimes (...) Je ne crois pas que nous aurons la chance de nous apercevoir que de telles choses ne sont pas arrivées»

ADDIS ABEBA: Une «guerre sale» qui touche des victimes «sans défense» se déroule au Tigré, région du Nord de l'Ethiopie, a affirmé un général éthiopien lors d'une rencontre privée avec des diplomates.

Ces propos du général Yohannes Gebremeskel Tesfamariam, chef d'une commission spéciale chargée par le gouvernement éthiopien de superviser le rétablissement de l'ordre au Tigré, tranche avec les déclarations du gouvernement, selon lequel la vie y a repris son cours normal.

«C'est une guerre sale car elle affecte tout. Il n'y a pas de fronts. Le prix est directement payé par ceux qui sont sans défense», a déclaré M. Yohannes lors d'un briefing donné le 11 mars dans la capitale régionale du Tigré, Mekele, et auquel participaient des dizaines de diplomates. 

«Concernant les atrocité, viols, crimes (...) Je ne peux pas vous donner de preuves concrètes, mais je ne crois pas que nous aurons la chance de nous apercevoir que de telles choses ne sont pas arrivées.»

Il n'a pas indiqué qui seraient les responsables de ces atrocités alléguées.

L'enregistrement a été authentifié par deux participants. 

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix 2019, a lancé début novembre une intervention militaire visant à renverser le parti au pouvoir dans la région, le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), dont il a accusé les forces d'avoir attaqué des bases de l'armée fédérale.

Il a proclamé la victoire le 28 novembre mais certains des dirigeants du TPLF, que le gouvernement veut tous voir désarmés et emprisonnés, sont en fuite et ont promis de continuer à se battre.

L'accès au Tigré s'est récemment amélioré mais pendant des semaines, un blackout sur les communications et des restrictions de déplacement ont rendu difficile de connaître la situation sur le terrain.

Négociations

Le 11 mars, la plupart des diplomates accédaient à Mekele pour la première fois depuis le début des combats. Ils s'attendaient à visiter un hôpital et des sites d'accueil de déplacés tigréens, mais ont été cantonnés à cette réunion dans un hôtel.

Lors de cette rencontre, M. Yohannes a sous-entendu qu'il ne voyait pas comment une approche militaire pourrait venir seule à bout du conflit. 

«Je connais très peu (...) de conflits ou de violences, ou dois-je dire de combats, qui se sont terminés seulement par les armes. Très peu», a dit ce général qui a commandé auparavant deux forces onusiennes de maintien de la paix.

Sans faire de proposition formelle, il a évoqué d'autres «mécanismes», citant par exemple des négociations et des appels au cessez-le-feu.  «Je crois que c'est la porte de sortie. Je ne pense pas que nous échapperons à ce processus», a-t-il poursuivi. 

Lors du briefing, l'ambassadeur du Soudan du Sud-en Ethiopie, James P. Morgan, s'est interrogé sur les raisons de l'absence, pour le moment, de négociations de paix. 

«Je ne vois pas comment vous comptez en finir avec cette situation, parce qu'il me semble qu'il n'y a pas (...) de négociations», a-t-il souligné, «mes frères éthiopiens, voulez vous finir cette guerre ? Par quels moyens ?» 

«Veuves et orphelins»

Depuis l'ouverture de l'accès à la région, ses habitants ont raconté aux organisations humanitaires et aux journalistes des massacres, des violences sexuelles et des assassinats de civils commis par les forces progouvernementales.

Des travailleurs humanitaires ont, eux, affirmé que le système sanitaire s'était en grande partie effondré et se sont inquiétés d'un risque de famine à grande échelle.

Agezew Hidaru, membre du gouvernement régional intérimaire du Tigré, a déclaré lors de la même réunion que, sur 226 dispensaires qui existaient dans la région avant la guerre, «pas plus de 20» ne fonctionnent actuellement, et seulement 10 hôpitaux sur 40 sont opérationnels.

La plupart des 271 écoles secondaires du Tigré sont «totalement endommagées et pillées», a-t-dit, précisant que certaines sont utilisées pour héberger les quelque 700 000 déplacés de la région.

M. Agezew a dit aux diplomates que les autorités ne connaissaient pas le bilan précis du conflit - qui n'a pu être établi de manière indépendante.

«Il y a des combats sporadiques ça et là. Nous ne savons pas combien de gens mourront ou sont déjà morts, donc un grand nombre de veuves, un grand nombre d'orphelins sont à prévoir dans les mois à venir», a déclaré M. Agezew. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.