La Grèce exhorte la Turquie à reprendre un millier de migrants déboutés du droit d'asile

Cette déclaration, dont Ankara réclame la révision, prévoit le renvoi des îles grecques vers la Turquie des migrants irréguliers. En échange, l'UE s'est engagée à verser 6 milliards d'euros pour aider la Turquie dans l'accueil des réfugiés, dont 4,1 milliards ont été versés, selon la Commission européenne.(AFP)
Cette déclaration, dont Ankara réclame la révision, prévoit le renvoi des îles grecques vers la Turquie des migrants irréguliers. En échange, l'UE s'est engagée à verser 6 milliards d'euros pour aider la Turquie dans l'accueil des réfugiés, dont 4,1 milliards ont été versés, selon la Commission européenne.(AFP)
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Publié le Mercredi 17 mars 2021

La Grèce exhorte la Turquie à reprendre un millier de migrants déboutés du droit d'asile

  • Dans un entretien mardi soir à l'AFP, Notis Mitarachi, le ministre en charge des questions migratoires et de l'asile, a insisté sur l'importance d'une «application convenable» de la déclaration conjointe du 18 mars 2016
  • «Il est clair que les Etats en première ligne portent le plus grand poids de la crise migratoire européenne», a dénoncé le ministre du gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis

ATHENES: Le ministre grec des Migrations appelle la Turquie à reprendre 1 450 migrants déboutés du droit d'asile, y voyant «une belle occasion» pour Ankara de démontrer sa volonté de coopérer avec l'UE et de faire respecter» l'accord controversé qu'elle a signé il y a cinq ans pour réduire l'afflux de migrants vers l'Europe.

Dans un entretien mardi soir à l'AFP, Notis Mitarachi, le ministre en charge des questions migratoires et de l'asile, a insisté sur l'importance d'une «application convenable» de la déclaration conjointe du 18 mars 2016, aux termes de laquelle «la Turquie a assumé certaines responsabilités», de même que l'Union européenne (UE).

Cette déclaration, dont Ankara réclame la révision, prévoit le renvoi des îles grecques vers la Turquie des migrants irréguliers. En échange, l'UE s'est engagée à verser 6 milliards d'euros pour aider la Turquie dans l'accueil des réfugiés, dont 4,1 milliards ont été versés, selon la Commission européenne.

A la mi-janvier, Athènes avait demandé l'aide de la commission européenne pour le «retour immédiat» de ces 1 450 migrants qui vivent sur les îles de la mer Egée.

«Les deux parties doivent remplir leurs obligations», a exhorté M. Mitarachi, «ce n'est pas un problème bilatéral, c'est un problème qui engage la famille européenne tout entière et la Turquie».

«Il est clair que les Etats en première ligne portent le plus grand poids de la crise migratoire européenne», a dénoncé le ministre du gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis. Ces pays doivent à la fois «protéger (leurs) frontières», «mener les procédures d'asile», «procéder aux retours et intégrer ceux qui ont droit à la protection internationale. Clairement, nous ne pouvons pas faire tout cela», a-t-il dit, désemparé.

«Ni l'Italie, ni l'Espagne, ni Malte, ni Chypre, ni la Grèce» ne le peuvent, a insisté M. Mitarachi, qui a invité des ministres de ces cinq pays du pourtour méditerranéen à participer à une réunion ce week-end à Athènes pour appeler «à la solidarité avec les pays en première ligne».

«Les relocalisations de ceux qui ne sont pas éligibles à la protection internationale et les retours en toute sécurité de ceux qui n'ont pas droit à l'asile doivent devenir une compétence européenne», a encore plaidé le ministre, exhortant à «partager le fardeau».

«Nous ne pouvons pas avoir à nouveau un million d'arrivées en Europe comme en 2015», s'est-il exclamé, jugeant «déterminant» de renforcer «les relations avec les pays d'origine et les pays de transit».

 «Nous avons empêché des bateaux de rentrer»

Interrogé sur les refoulements illégaux de migrants, dont la Grèce est accusée, le ministre a réaffirmé qu'Athènes est resté «dans le cadre du droit» international en «protégeant les frontières terrestres et maritimes» grecques.

«Nous n'avons pas ramené de bateaux (en Turquie, ndlr), nous avons empêché des bateaux de rentrer sur le territoire européen et grec. Mais c'est quelque chose qui est autorisé par les régulations» européennes, a déclaré M. Mitarachi.

«On peut attirer l'attention des garde-côtes turcs quand des bateaux arrivent» à la frontière «pour s'assurer que les autorités turques, en accord avec la déclaration conjointe de 2016, arrêtent et portent secours à ces personnes à l'intérieur du territoire turc», a-t-il souligné.

La Grèce et l'Agence de surveillance des frontières européennes, Frontex, sont montrées du doigt depuis la publication en octobre 2020 d'une enquête de plusieurs médias les accusant d'être impliquées dans des incidents de refoulement de bateaux de migrants à la frontière entre la Grèce et la Turquie.

Selon le ministre grec, «ni les investigations grecques ni celles de Frontex n'ont révélé une quelconque violation du droit international».

La Grèce, qui se félicite d'une «décongestion grandissante» de ses camps de migrants, compte ouvrir en 2021 de nouvelles infrastructures sur les cinq îles égéennes proches de la Turquie.

M. Mitarachi a assuré que les demandeurs d'asile «seraient vaccinés» contre le coronavirus «au printemps et à l'été». La pandémie a fait deux morts parmi les 58 000 migrants vivant dans les camps en Grèce, selon le ministre.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.

 


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
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  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

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Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com