Boeing ukrainien: l'Iran blanchit son armée et provoque l'ire de Kiev et d'Ottawa

Le 9 janvier 2021, près de 200 personnes se sont rassemblées devant l'université de Toronto avant d'effectuer une marche en hommage aux victimes du crash d'un Boeing ukrainien abattu par l'Iran (Photo, AFP).
Le 9 janvier 2021, près de 200 personnes se sont rassemblées devant l'université de Toronto avant d'effectuer une marche en hommage aux victimes du crash d'un Boeing ukrainien abattu par l'Iran (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 18 mars 2021

Boeing ukrainien: l'Iran blanchit son armée et provoque l'ire de Kiev et d'Ottawa

  • Des missiles sol-air tirés par erreur par le Corps des gardiens de la révolution ont provoqué la mort des 176 personnes à bord du vol
  • La nuit du 8 janvier 2020, les défenses aériennes de l'Iran étaient en état d'alerte maximale par crainte d'une riposte US à une attaque sur une base américaine en Irak

TEHERAN: Téhéran a publié mercredi son rapport final sur la catastrophe du Boeing ukrainien abattu le 8 janvier 2020, qui blanchit la chaîne de commandement militaire et a été immédiatement rejeté par Kiev et Ottawa.

L'Ukraine a dénoncé une «tentative cynique de cacher les vraies causes» du drame tandis que le Canada, qui a perdu 85 citoyens et résidents permanents, a fustigé un rapport qui «semble incomplet et ne contient ni faits ni preuves tangibles».

Les 176 personnes à bord du vol PS-752 Téhéran-Kiev de la compagnie aérienne Ukraine International Airlines (UIA) - en majorité des Iraniens et des Canadiens, pour beaucoup binationaux - ont péri dans ce drame pour lequel le Canada et l'Ukraine ne cessent de demander des comptes à Téhéran. 

A l'issue d'un rapport en anglais de plus de 145 pages, l'Organisation de l'aviation civile iranienne (CAO) consacre deux paragraphes aux «causes de l'accident et (aux) facteurs y ayant contribué».

Le premier indique ce qui est déjà connu, à savoir que deux missiles tirés «par la défense aérienne» ont provoqué «l'écrasement de l'avion et son explosion immédiate au sol».

«Les mesures de prévention et les autres strates de protection dans le système de gestion des risques se sont avérées inefficaces à cause d'une erreur non prévue dans l'identification des menaces et au bout du compte elles ne sont pas parvenues à assurer la sécurité du vol contre les menaces causées par l'état d'alerte des forces de défense», indique le second paragraphe, sur «les autres facteurs» déterminants.

Cette nuit-là, les défenses aériennes de l'Iran étaient en état d'alerte maximale par crainte d'une attaque américaine.

L'Iran venait d'attaquer une base utilisée par l'armée américaine en Irak en riposte à l'élimination cinq jours plus tôt, dans une frappe américaine à Bagdad, du général Qassem Soleimani, artisan de la stratégie régionale de l'Iran, et s'attendait à une réplique de Washington.

En juillet 2020, dans un rapport d'étape, la CAO avait jugé que l’«élément clef» à l'origine du drame du Boeing ukrainien était une «erreur humaine», le mauvais réglage d'un radar militaire, ayant été suivi d'autres dysfonctionnements.

La tragédie a suscité une forte réprobation en Iran, surtout après qu'il eut fallu trois jours pour que les forces armées reconnaissent avoir abattu l'avion «par erreur».

Réagissant à la publication du rapport final de la CAO, le ministre des Affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kuleba, a déploré que Téhéran n'ait pas tenu compte des «plus de 90 pages de remarques et suggestions» envoyées par l'Ukraine, qui a perdu onze ressortissants dans le drame.

«Ce que nous voyons publié aujourd'hui n'est qu'une tentative cynique de cacher les vraies causes de l'abattage de notre avion de ligne», a-t-il dit.  

«Le rapport ne tente pas de répondre aux questions critiques concernant ce qui s'est vraiment passé», ont abondé à Ottawa le ministre canadien des Affaires étrangères, Marc Garneau et son homologue des Transports Omar Alghabra. 

«Nous demeurons profondément préoccupés par le manque d'informations et de preuves convaincantes, malgré la publication de ce rapport d'enquête», soulignent-ils, rappelant que 138 des 176 victimes avaient des liens avec le Canada. 

Ottawa indique que le gouvernement canadien publiera «bientôt» les résultats de sa propre enquête sur ce drame.

«Après un examen préliminaire du rapport d'enquête, il est évident que nous n'avons toujours pas de réponses quant aux raisons pour lesquelles l'Iran n'a pas mis en place les mesures nécessaires, telle qu'une fermeture complète de son espace aérien, pour éviter une telle tragédie», concluent les deux ministres.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.