Covid-19: seuls les plus de 55 ans doivent recevoir le vaccin AstraZeneca

Le Premier ministre français Jean Castex a reçu sa première dose du vaccin AstraZeneca contre la Covid-19 vendredi à l'hôpital militaire Bégin de Saint-Mandé, près de Paris (Photo, AFP)
Le Premier ministre français Jean Castex a reçu sa première dose du vaccin AstraZeneca contre la Covid-19 vendredi à l'hôpital militaire Bégin de Saint-Mandé, près de Paris (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 19 mars 2021

Covid-19: seuls les plus de 55 ans doivent recevoir le vaccin AstraZeneca

  • Le vaccin du laboratoire anglo-suédois était jusqu'ici recommandé pour les personnes âgées de 50 ans et plus 
  • Ces pathologies sont «très rares», mais «graves», et n'ont «rien à voir» avec les thromboses habituelles telles que la phlébite, a expliqué le Pr Le Guludec

PARIS: La Haute autorité de santé (HAS) a donné son feu vert à la reprise « sans délai » de la vaccination avec AstraZeneca, mais recommande de le réserver aux personnes de 55 ans et plus, dans un avis publié vendredi. 

Cette restriction a été décidée car les graves --et rares-- troubles de la coagulation qui avaient motivé la suspension de ce vaccin dans plusieurs pays européens ont uniquement été observés chez des moins de 55 ans, a précisé l'autorité de santé française. Il y a eu trois cas en France, a-t-elle ajouté. 

Le vaccin du laboratoire anglo-suédois était jusqu'ici recommandé pour les personnes âgées de 50 ans et plus. 

« Il y a un doute de sur-risque de maladie grave » chez les moins de 55 ans, a déclaré le Pr Dominique Le Guludec, présidente de l'autorité sanitaire, lors d'une conférence de presse. 

Or « pour les personnes jeunes, qui pour la plupart n'ont pas de risques de faire une Covid sévère, prendre un risque, même très faible, d'une maladie sévère voire mortelle, ne nous paraît pas devoir être recommandé », a justifié le Pr Elisabeth Bouvet, présidente de la commission technique des vaccinations. 

La HAS s'appuie sur les données de l'Agence européenne des médicaments (EMA), qui a jugé jeudi le vaccin AstraZeneca « sûr et efficace », mais « estime que la possibilité de lien entre le vaccin et des cas de coagulation intravasculaire disséminée (trouble de la coagulation, NDLR) et de thrombose veineuse cérébrale (formation de caillots dans des veines du cerveau) ne peut être écarté ». 

Ces pathologies sont « très rares », mais « graves », et n'ont « rien à voir » avec les thromboses habituelles telles que la phlébite, a expliqué le Pr Le Guludec. 

CASTEX A REÇU UNE PREMIÈRE DOSE DU VACCIN ASTRAZENECA

Le Premier ministre français Jean Castex a reçu sa première dose du vaccin AstraZeneca contre la Covid-19 vendredi à l'hôpital militaire Bégin de Saint-Mandé, près de Paris, une injection destinée à rassurer les Français après la brève suspension du sérum. 

« Je n'ai rien senti alors que je suis un peu douillet », a commenté le Premier ministre, 55 ans. « On ne va pas faire comme M. Véran », a-t-il plaisanté en remontant la manche de sa chemise pour recevoir l'injection. 

A la date du 16 mars, 25 cas ont été observés en Europe, entraînant 9 décès, chez des moins de 55 ans « dont une majorité de femmes ». En France, sur un 1,4 million de doses de vaccin AstraZeneca administrées, un cas de coagulation intravasculaire disséminée a été signalé chez une femme de 26 ans, et deux cas de thrombose veineuse cérébrale chez un homme de 51 ans et une de femme de 24 ans. Ces deux dernières personnes sont « en cours de rétablissement », a assuré la HAS. 

« En France, on a plus vacciné les professionnels de santé parmi les gens jeunes, et parmi eux il y a plus de femmes que d'hommes, ce qui peut expliquer en partie » le fait que la population féminine soit davantage concernée, a souligné le Pr Bouvet. 

La recommandation de la HAS « ne pose pas de difficultés aujourd'hui dans la campagne de vaccination dans la mesure où les moins de 55 ans sont rarement prioritaires », a fait valoir le Pr Le Guludec. 

Les moins de 55 ans - soignants, personnes de 50 ans à risques - qui doivent se faire vacciner devront le faire avec d'autres produits, ceux à ARN messager, selon la HAS qui attend des informations « plus précises » pour éventuellement revoir son avis. 

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi que la France reprendrait les vaccinations avec AstraZeneca, après les conclusions du régulateur européen. 

Plusieurs pays européens, dont la France lundi, avaient suspendu son utilisation en raison des craintes suscitées par ces troubles de la coagulation. 

La HAS rappelle l'efficacité du vaccin, qui permet une « prévention des hospitalisations liées à la Covid-19 de 94% », et recommande un intervalle de 12 semaines entre les deux injections. 


«Simplification!» Bruno Le Maire dévoile son «plan d'action» anti-paperasse pour les entreprises

Le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, assiste à une conférence de presse pour présenter un plan visant à simplifier les démarches administratives des entreprises au ministère de l'Économie à Paris, le 24 avril 2024 (Photo, AFP).
Le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, assiste à une conférence de presse pour présenter un plan visant à simplifier les démarches administratives des entreprises au ministère de l'Économie à Paris, le 24 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • La commande publique, «qui obéit à des règles dignes de Balzac», sera également simplifiée
  • Il comprend quelques mesures s'appliquant également aux particuliers

 

PARIS: "Balzac", "Kafka" et "Ubu" contre le 21e siècle: le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a présenté mercredi en conseil des ministres un plan visant à débarrasser les entreprises de "la paperasse", via notamment un nouveau bulletin de salaire.

Après le Premier ministre Gabriel Attal, qui a présenté mardi des mesures de "débureaucratisation" de l'administration à destination des particuliers, M. Le Maire a dévoilé mercredi comment l'Etat allait aider des patrons de TPE et PME "fatigués, exaspérés" par les tâches administratives auxquelles ils consacrent "en moyenne huit heures par semaine", l'équivalent de trois points de PIB par an.

Il y a en France 400.000 normes applicables, les huit principaux codes comptent 23.000 pages... contre 828 en 1833, et entreprises et administrations s'envoient chaque année 253 millions de courriers, met en avant Bercy.

Pour les petits patrons, "on est parfois chez Kafka", a remarqué la ministre des Entreprises, Olivia Grégoire.

D'où ce "plan d'action : simplification!", en 50 mesures dont la moitié feront l'objet d'un projet de loi discuté à partir du 3 juin au Sénat.

Il comprend quelques mesures s'appliquant également aux particuliers; une possible future feuille de paye simplifiée, qui devrait passer de 55 à 15 lignes, ou des astreintes pour les assureurs qui ne respectent pas les délais d'indemnisation.

M. Le Maire a aussi annoncé la suppression des 1.800 formulaires administratifs Cerfa d'ici à 2030, dont 80% d'ici à 2026. Cela dans le cadre d'une philosophie "dites le nous une fois", pour éviter de multiplier la communication des mêmes documents à plusieurs administrations.

Il a annoncé aussi "une revue complète" sur trois ans des 2.500 autorisations administratives. L'obligation pour l'employeur d'envoyer les arrêts-maladie à la Sécu est supprimée.

La commande publique, "qui obéit à des règles dignes de Balzac", sera également simplifiée, avec le dépôt de tous les appels d'offres publics sur une plateforme unique, Place, en 2027.

«Trouille»

M. Le Maire a confirmé l'institution d'un "test PME", pour évaluer l'impact de nouvelles normes pour les petites et moyennes entreprises, avant leur application.

"Certains patrons disent qu'ils ont la trouille d'avoir fait une erreur, mais il n'y a aucune raison d'avoir peur de l'administration", a-t-il observé.

Il a ainsi annoncé que le rescrit, la possibilité de demander au fisc de se prononcer sur tel ou tel point, afin d'éviter des problèmes ultérieurs, serait élargi à d'autres administrations comme la Direction générale de la concurrence, de la consommation, et de la répression des fraudes (DGCCRF) ou aux Douanes.

"Toujours dans cette logique de confiance", des peines de prison prévues pour certains manquements déclaratifs seront supprimées, au profit de sanctions moins lourdes. "Les chefs d’entreprise ne sont pas des bandits en puissance", a dit M. Le Maire.

Tandis que le ministre de l'Industrie Roland Lescure observait "qu'Ubu est encore un peu roi dans notre pays", M. Le Maire a dévoilé des mesures de simplification spéciales pour les industriels.

Notamment, "les grands projets industriels n'auront plus à organiser un débat au titre de la Commission nationale du débat public (CNDP)" et la compensation environnementale des projets pourra s'effectuer "dans un délai raisonnable", et non plus immédiatement.

Il s'est toutefois opposé "avec colère" à l'idée que Bercy reculerait ainsi sur l'écologie.

Chaque année enfin, sera organisée une nouvelle revue des mesures "inutiles ou trop lourdes". Le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini a assuré de "l'engagement de l'administration à installer le plan dans la durée".

Les patrons ont plutôt bien réagi au plan : "Je veux y croire", a indiqué à l'AFP François Asselin, président de la CPME, "car il semble que Bercy ait embarqué toute l'administration" sur ce projet.

Le Medef pour sa part "soutient l'esprit" du texte, qui néanmoins "n'épuise pas l'ensemble du chantier de simplification".

Le premier syndicat patronal a cependant mis en garde contre "des signaux contradictoires", évoquant la transposition en France de directives européennes complexes comme la CSRD et le devoir de vigilance, ou encore l'accord trouvé mardi sur le Compte épargne temps universel (Cetu) entre une autre organisation, l'U2P, et des syndicats.


Tournée du chef de la diplomatie française au Proche-Orient

Le ministre français des Affaires étrangères et européennes Stéphane Séjourne lit un dossier devant le 8e comité interministériel pour la transformation publique à l'hôtel Matignon à Paris, le 23 avril 2024. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français des Affaires étrangères et européennes Stéphane Séjourne lit un dossier devant le 8e comité interministériel pour la transformation publique à l'hôtel Matignon à Paris, le 23 avril 2024. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
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  • Il s'agira de la seconde visite de Stéphane Séjourné dans la région après celle qu'il avait faite début février, peu après sa prise de fonction
  • Samedi, il entamera sa tournée régionale par Beyrouth où il discutera des propositions de la France destinées à rétablir la stabilité à la frontière entre le Liban et Israël

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères va se rendre à partir de samedi au Proche-Orient où il évoquera notamment l'instabilité au sud Liban et la situation à Gaza, a-t-on appris mercredi auprès de son entourage.

Il s'agira de la seconde visite de Stéphane Séjourné dans la région après celle qu'il avait faite début février, peu après sa prise de fonction.

Samedi, il entamera sa tournée régionale par Beyrouth où il discutera des propositions de la France destinées à rétablir la stabilité à la frontière entre le Liban et Israël, a-t-on précisé.

Le président français Emmanuel Macron a reçu vendredi à l'Elysée le Premier ministre libanais Najib Mikati ainsi que le commandant en chef de l'armée libanaise, Joseph Aoun dans un nouvel effort pour contenir la montée des violences entre le Liban et Israël.

Stéphane Séjourné devrait, lui, évoquer les propositions françaises qu'il avait portées en février pour désamorcer le conflit à la frontière libano-israélienne.

Beyrouth a pris acte de ces propositions sans pour autant les endosser alors que les Etats-Unis sont aussi à la manoeuvre.

Stéphane Séjourné poursuivra sa tournée en Arabie saoudite. Il s'agira là de sa première visite bilatérale, qui sera centrée sur les enjeux économiques, énergétiques, environnementaux et de défense, a-t-on indiqué de même source.

Le 30 avril, le chef de la diplomatie sera en Israël avant de se rendre dans les territoires occupés le lendemain. La France entend jouer un rôle actif "dans les efforts pour trouver une solution politique" à la guerre à Gaza avec un double enjeu "obtenir la libération des otages" toujours retenus par le groupe islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza et obtenir "un cessez le feu durable", a rappelé l'entourage du ministre.


Grève des contrôleurs: des «  dizaines de millions d'euros » en jeu, prévient ADP

Selon le Groupe ADP mercredi, Roissy en a accueilli lundi 203.000 et Orly 111.000, alors que ces deux aéroports concentrent environ la moitié de la fréquentation totale des aéroports français. (AFP).
Selon le Groupe ADP mercredi, Roissy en a accueilli lundi 203.000 et Orly 111.000, alors que ces deux aéroports concentrent environ la moitié de la fréquentation totale des aéroports français. (AFP).
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  • Les aiguilleurs du ciel sont appelés à cesser le travail jeudi pour protester contre les mesures d'accompagnement, notamment salariales, d'une refonte du contrôle aérien français
  • Pour mettre en adéquation les effectifs disponibles et le trafic, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé mardi aux compagnies aériennes de renoncer à une majorité de leurs vols jeudi

PARIS: La facture de la grève des contrôleurs aériens français prévue jeudi pourrait se chiffrer en "dizaines de millions d'euros" pour les compagnies aériennes et les aéroports, et affecter des dizaines de milliers de passagers, selon le gestionnaire des aéroports parisiens.

"Pour les compagnies aériennes, pour les aéroports, ce sont plusieurs dizaines de millions d'euros qui sont en jeu, chaque jour", a déclaré mercredi le PDG du Groupe ADP, Augustin de Romanet, au micro de la radio Franceinfo.

Les aiguilleurs du ciel sont appelés à cesser le travail jeudi pour protester contre les mesures d'accompagnement, notamment salariales, d'une refonte du contrôle aérien français.

Pour mettre en adéquation les effectifs disponibles et le trafic, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé mardi aux compagnies aériennes de renoncer à une majorité de leurs vols jeudi.

Cette proportion montera à 75% à Paris-Orly, deuxième aéroport français, et 65% à Roissy, le premier, et Marseille. Elle sera de 60% à Toulouse et Nice, et 50% pour les autres aéroports.

"Les abattements de vols qui vont être demandés aux compagnies sont extrêmement élevés, c'est rarement vu dans notre histoire", a commenté M. de Romanet.

"C'est vraiment très pénalisant pour les passagers", a déploré le PDG, alors que deux des trois grandes zones académiques sont en vacances de printemps.

Des dizaines voire des centaines de milliers de voyageurs risquent de voir leur vol annulé. Selon le Groupe ADP mercredi, Roissy en a accueilli lundi 203.000 et Orly 111.000, alors que ces deux aéroports concentrent environ la moitié de la fréquentation totale des aéroports français.

Face à l'échec des négociations avec la DGAC jusqu'ici, le SNCTA, syndicat majoritaire des contrôleurs aériens, a même déposé un deuxième préavis de grève en plein week-end de l'Ascension, les jeudi 9 (férié), vendredi 10 et samedi 11 mai.

"Je fais confiance aux négociateurs et à leur esprit de responsabilité pour que cette grève (...) n'ait pas lieu. On arrive à très fortement abîmer la sérénité des Français et des étrangers avec ces mouvements qui objectivement devraient pouvoir être réglés par la négociation", a jugé Augustin de Romanet.

Pour lui, "les réformes de productivité qui sont demandées (aux contrôleurs) par le gouvernement sont nécessaires, et sont demandées par les compagnies aériennes, notamment les compagnies européennes quand elles survolent la France. Elles ont besoin d'un contrôle aérien aussi efficace que possible".