Pacte migratoire européen: réunion à Athènes des pays «en première ligne»

Le commissaire européenne chargé de la promotion du mode de vie européen Margaritis Schinas (à gauche) et la commissaire aux affaires intérieures Ylva Johansson (à droite). (Photo, AFP)
Le commissaire européenne chargé de la promotion du mode de vie européen Margaritis Schinas (à gauche) et la commissaire aux affaires intérieures Ylva Johansson (à droite). (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 20 mars 2021

Pacte migratoire européen: réunion à Athènes des pays «en première ligne»

  • L'objectif de cette réunion ministérielle, intitulée « Med5 », est de présenter « les positions et propositions communes » de ces pays
  • Athènes insiste sur « l'importance de l'élaboration d'un mécanisme européen fort et efficace de renvoi obligatoire de migrants » déboutés du droit d'asile

ATHENES : Cinq pays européens de Méditerranée, Chypre, Espagne, Grèce, Italie et Malte, « en première ligne de réception » des migrants, se sont retrouvés vendredi à Athènes pour formuler des « propositions communes » sur le nouveau pacte migratoire européen et « le mécanisme de renvoi des migrants ». 

L'objectif de cette réunion ministérielle, intitulée « Med5 », est de présenter « les positions et propositions communes » de ces pays souhaitant être plus entendus à Bruxelles sur « le fardeau migratoire » qu'ils doivent gérer, selon le ministre grec des Migrations Notis Mitarachi.

Les ministres en charge des questions migratoires se sont retrouvés vendredi soir dans un hôtel de la banlieue sud d'Athènes, où les discussions proprement dites doivent se dérouler samedi. Le vice-président de la Commission Margaritis Schinas et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis y participeront samedi, selon une source ministérielle grecque.

Athènes insiste sur « l'importance de l'élaboration d'un mécanisme européen fort et efficace de renvoi obligatoire de migrants » déboutés du droit d'asile, critiquant le refus de la Turquie voisine de reprendre ces exilés. 

La réunion d'Athènes intervient une semaine avant le sommet européen des 25 et 26 mars consacré aux relations UE-Turquie. Une visioconférence est prévue entre le président Recep Tayyip Erdogan et les chefs des institutions européennes après que Bruxelles a mis en garde Ankara sur les violations des droits fondamentaux.

Le mécanisme de renvoi de migrants a été déjà abordé dans le cadre de l'élaboration du « nouveau pacte sur la migration et l'asile » présenté par la Commission européenne en septembre dernier. Selon l'UE, la coopération avec les pays d'origine des migrants passe aussi par l'aide au développement, les investissements, le commerce et une meilleure organisation des voies d'immigration légale.

Il y a une semaine, la commissaire européenne Ylva Johansson, chargée des questions migratoires, avait estimé qu'il était « urgent » de définir avec les Etats membres une liste de pays avec lesquels engager en priorité des négociations pour « améliorer la coopération » sur les « réadmissions » de migrants.

« Couloirs de renvoi »

La commissaire s'est dite prête à faire « dès cet été » des propositions pour des restrictions en matière de visas à l'encontre des pays qui ne coopèrent pas suffisamment pour reprendre leurs ressortissants en situation irrégulière dans l'UE.

Le sujet avait aussi été abordé lundi lors d'une visioconférence des ministres européens des Affaires étrangères et des Migrations.

Notis Mitarachi plaide pour que les pays membres de l'UE créent des « couloirs de renvoi » et définissent des itinéraires pour le rapatriement des migrants.

Pour Athènes, la question est encore plus importante tant que la Turquie voisine, d'où viennent en Grèce des milliers de migrants et réfugiés chaque année, n'accepte pas ceux dont la demande d'asile a été déboutée par les autorités grecques.

Dans un entretien accordé mardi à l'AFP, Notis Mitarachi avait évoqué la déclaration controversée UE-Turquie signée le 18 mars 2016 en pleine crise migratoire pour réduire le nombre des exilés vers l'Europe, et appelé la Turquie à accepter 1 450 migrants dont la demande d'asile avait été rejetée.

Cinq ans après la signature de ce pacte, les arrivées ont été considérablement réduites, mais les deux parties s'accusent de ne pas remplir leurs obligations, et Ankara veut le réviser. 

Athènes évoque aussi le protocole bilatéral signé en 2001 avec Ankara qui autorise le retour en Turquie des migrants arrivés en Grèce dont la demande d'asile a été rejetée.

Toujours réticent à reprendre les exilés, Ankara utilise souvent la question migratoire pour faire pression sur l'Europe et demander plus d'aide financière pour les plus de 3,5 millions de réfugiés sur son territoire.

Les cinq pays méditerranéens veulent aussi aborder la question cruciale d'une coopération « solidaire » des pays européens pour « alléger leur fardeau migratoire » en tant que « premiers pays dans l'accueil de migrants ».

En novembre, l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Malte avaient jugé insuffisante la solidarité entre le club des 27 proposée dans le nouveau "pacte sur la migration et l'asile" de la Commission. Dans une lettre commune, ils avaient alors pointé du doigt des « déséquilibres entre solidarité et responsabilité » des Etats.

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.