Loin des espoirs révolutionnaires, le désenchantement de journalistes libyens

Un journaliste couvrant la ligne de front pendant les affrontements entre les forces loyales à l'homme fort Khalifa Haftar et les combattants loyaux au gouvernement libyen d'accord national (GNA) reconnu par la communauté internationale, au sud de la capitale libyenne Tripoli. (Mahmud TURKIA / AFP)
Un journaliste couvrant la ligne de front pendant les affrontements entre les forces loyales à l'homme fort Khalifa Haftar et les combattants loyaux au gouvernement libyen d'accord national (GNA) reconnu par la communauté internationale, au sud de la capitale libyenne Tripoli. (Mahmud TURKIA / AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 21 mars 2021

Loin des espoirs révolutionnaires, le désenchantement de journalistes libyens

  • Les journalistes sont "dépités de voir déchus les espoirs de liberté. On est loin des conditions de travail auxquelles nous aspirions"
  • A ce jour, la situation est sans doute la plus compliquée à l'Est, où la censure bat son plein

TRIPOLI : Des journalistes en danger et une liberté de parole bafouée: dix ans après l'espoir d'une ère de liberté, des journalistes libyens ne cachent pas leur désenchantement, même si la récente embellie politique pourrait offrir une lumière au bout du tunnel.

Menaces, censure, manipulation... les tares sont multiples une décennie après un soulèvement démocratique contre la dictature de Mouammar Kadhafi, malheureusement suivi par une interminable transition. Des journalistes racontent ces désillusions.

"L'échec est total", affirme Mohamed al-Najem, directeur du Centre libyen de la liberté de la presse (LCFP), pour lequel le pays "n'a cessé de régresser" depuis 2011, après une courte parenthèse.

Les journalistes sont "dépités de voir déchus les espoirs de liberté. On est loin des conditions de travail auxquelles nous aspirions", confie-t-il.

Seule lueur d'espoir à ce sombre tableau: la Libye semble désormais disposer d'une réelle opportunité de s'extraire du chaos marqué par l'existence de pouvoirs rivaux en Tripolitaine (ouest) et Cyrénaïque (est).

Après que les combats ont cessé l'été dernier, un cessez-le-feu a été conclu à l'automne. Et, surtout, un nouveau gouvernement d'unité vient d'être mis sur pied pour gérer la transition jusqu'à des élections en décembre.

Mais les défis sont énormes et, jusqu'à ce jour, les professionnels des médias ont payé un lourd tribut au conflit.

A la dictature Kadhafi a en effet rapidement succédé l'anarchie. De nombreux journalistes, libyens et étrangers, ont été la cible d'attaques et d'enlèvements.

Parmi les cas emblématiques figurent ceux des Tunisiens Sofiene Chourabi et Nadhir Ktari, disparus en 2014 dans la région d'Ajdabiya.

Selon des témoignages, ils ont été exécutés par des membres du groupe Etat islamique (EI). Mais, après des années d'une incertitude insoutenable pour leurs proches, leur mort n'a toujours pas été confirmée officiellement.

Par la suite, la vaine tentative du maréchal Khalifa Haftar de s'emparer de Tripoli en 2019-2020 a exacerbé les clivages médiatiques et la propagande dans les deux camps.

"Embrigadés" 

Beaucoup se sont retrouvés "embrigadés de force par les factions belligérantes", alertait en 2020 Reporters sans frontières (RSF), classant la Libye à la 164e place (sur 180) en matière de liberté de la presse.

Les acteurs du conflit se muent en "censeurs de l'information", fustigeait l'ONG, en dénonçant une "impunité totale" face au bilan dramatique: une vingtaine de journalistes tués depuis 2011.

Il y a dix ans, tous les espoirs étaient pourtant permis. Des dizaines de journaux et chaînes privés ont vu le jour après la chute de Kadhafi, qui exerçait un monopole total. Mais beaucoup ont été contraints de baisser le rideau ou de s'exiler.

Mohamed al-Najem regrette "l'absence de volonté politique", sans laquelle il est "impossible de garantir un minimum de sécurité pour les journalistes et de défendre leurs droits".

Pour Nahla Tarhouni, journaliste de radio, "la situation de la presse est à l'image de celle de l'Etat: catastrophique". Elle aussi ne cache pas sa désillusion: "Nous avions beaucoup d'attentes".

Si les autres pays du Printemps arabe réclamaient essentiellement de meilleures conditions économiques, "les Libyens aspiraient à davantage de libertés", dit-elle.

"Deux boutons"

A ce jour, la situation est sans doute la plus compliquée à l'Est, où la censure bat son plein.

"La réalité des médias se résume à la peur et à l'intimidation de la part des milices qui contrôlent le terrain", a récemment expliqué la journaliste indépendante Mariam al-Mezweghi, rappelant que "des dizaines de journalistes et de défenseurs des droits humains ont été incarcérés ou assassinés".

"Pour celui qui a lutté pendant dix ans pour faire entendre sa voix, qui est parvenu à s'exprimer librement, se retrouver subitement confronté à la censure ne peut que le décevoir", a ajouté Naïma Mohamed, une autre journaliste indépendante, interrogée avant l'avènement du nouveau gouvernement d'unité.

Sanaa Habib, animatrice pour une radio privée, a un avis moins tranché: "La situation s'est quand même améliorée même si on rencontre toujours des difficultés sur le terrain".

Sur des questions sociétales délicates, "le problème ne vient pas toujours des autorités mais des réactions violentes des gens", selon elle.

"Il ne faut pas oublier que sous Kadhafi, il n'y avait pas vraiment de journalistes à proprement parler, l'information était orientée à 100%. Elle est à présent ouverte et accessible à tous", juge-t-elle.

Un de ses confrères abonde: "Kadhafi avait deux boutons pour couper la radio et la télé quand quelque chose ne lui plaisait pas, même si le journaliste ne faisait que lire un texte écrit par les plumes du Guide. Avant 2011, personne n'avait le droit d'être déçu".


Les autorités saoudiennes accueillent le premier groupe de pèlerins du Hajj arrivant à Médine

Les pèlerins ont été accueillis avec des cadeaux, des exemplaires du Coran et des brochures d’orientation dans leurs langues
Les pèlerins ont été accueillis avec des cadeaux, des exemplaires du Coran et des brochures d’orientation dans leurs langues
Les pèlerins ont été accueillis avec des cadeaux, des exemplaires du Coran et des brochures d’orientation dans leurs langues
Les pèlerins ont été accueillis avec des cadeaux, des exemplaires du Coran et des brochures d’orientation dans leurs langues
Les pèlerins ont été accueillis avec des cadeaux, des exemplaires du Coran et des brochures d’orientation dans leurs langues
Les pèlerins ont été accueillis avec des cadeaux, des exemplaires du Coran et des brochures d’orientation dans leurs langues
Les pèlerins ont été accueillis avec des cadeaux, des exemplaires du Coran et des brochures d’orientation dans leurs langues
Les pèlerins ont été accueillis avec des cadeaux, des exemplaires du Coran et des brochures d’orientation dans leurs langues
Short Url
  • Le vice-président des Affaires religieuses de la mosquée du prophète, le cheikh Mohammed Al-Khudairi, a souligné que la présidence était soucieuse d’enrichir l'expérience religieuse des pèlerins,
  • La présidence des Affaires religieuses a affirmé viser à développer ses services religieux à travers des initiatives ciblant les pèlerins en utilisant la technologie, la numérisation, les médias modernes, l'intelligence artificielle et la traduction

RIYAD : La présidence des Affaires religieuses en Arabie saoudite a accueilli le premier groupe de pèlerins arrivés à Médine à la Mosquée du Prophète pour accomplir le pèlerinage du Hajj, comme l’a rapporté vendredi l'agence de presse saoudienne.

Les pèlerins ont été accueillis avec des cadeaux, des exemplaires du Coran et des brochures d'orientation dans leurs langues respectives.

Le vice-président des Affaires religieuses de la mosquée du prophète, le cheikh Mohammed Al-Khudairi, a souligné que la présidence était soucieuse d’enrichir l'expérience religieuse des pèlerins, de créer une atmosphère de dévotion religieuse et de garantir le succès de leur voyage de foi.

La présidence des Affaires religieuses a affirmé viser à développer ses services religieux à travers des initiatives ciblant les pèlerins en utilisant la technologie, la numérisation, les médias modernes, l'intelligence artificielle et la traduction, conformément aux aspirations et aux directives des dirigeants saoudiens.


La Royal Saudi Air Force a achevé sa participation à l'exercice « Desert Flag » aux Émirats arabes unis

La Royal Saudi Air Force a conclu l'exercice « Desert Flag » aux Émirats arabes unis (X/@modgovksa)
La Royal Saudi Air Force a conclu l'exercice « Desert Flag » aux Émirats arabes unis (X/@modgovksa)
La Royal Saudi Air Force a conclu l'exercice « Desert Flag » aux Émirats arabes unis (X/@modgovksa)
La Royal Saudi Air Force a conclu l'exercice « Desert Flag » aux Émirats arabes unis (X/@modgovksa)
La Royal Saudi Air Force a conclu l'exercice « Desert Flag » aux Émirats arabes unis (X/@modgovksa)
La Royal Saudi Air Force a conclu l'exercice « Desert Flag » aux Émirats arabes unis (X/@modgovksa)
Short Url
  • Le lieutenant-colonel Adel Abou Malha, commandant du groupe de la force aérienne participant à l'exercice, a déclaré que celui-ci avait atteint ses objectifs
  • L'exercice de trois semaines comprenait des opérations aériennes offensives, défensives et stratégiques contre l'air, ainsi que le soutien aux forces terrestres dans de nouveaux scénarios complexes

RIYAD : Les Forces aériennes royales saoudiennes ont achevé vendredi leur participation à l'exercice multinational « Desert Flag » sur la base aérienne d'Al-Dhafra aux Émirats arabes unis, a annoncé le ministère saoudien de la Défense.

La RSAF a pris part à cet exercice aux côtés des forces d’un certain nombre de pays alliés.

Le lieutenant-colonel Adel Abou Malha, commandant du groupe de la force aérienne participant à l'exercice, a déclaré que celui-ci avait atteint ses objectifs, notamment en favorisant l’échange d'expériences militaires, en renforçant la préparation et l'efficacité au combat, ainsi qu’en consolidant les relations avec les forces participantes.

 Il a également souligné le professionnalisme du personnel de la RSAF.

L'exercice de trois semaines comprenait des opérations aériennes offensives, défensives et stratégiques contre l'air, ainsi que le soutien aux forces terrestres dans de nouveaux scénarios complexes.

La force aérienne saoudienne a participé avec six avions de chasse F-15SA, ainsi qu'avec des équipages aériens, techniques et de soutien, tout en effectuant 80 sorties de jour et de nuit en assurant des ravitaillements en vol.


Les troupes israéliennes pénètrent davantage dans Rafah alors que les chars coupent la ville en deux

Cette photo, diffusée par l'armée israélienne le 10 mai 2024, montre des soldats israéliens de la Brigade Givati opérant dans le territoire palestinien à l'est de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. (AFP)
Cette photo, diffusée par l'armée israélienne le 10 mai 2024, montre des soldats israéliens de la Brigade Givati opérant dans le territoire palestinien à l'est de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. (AFP)
Cette photo, fournie par les forces de défense israéliennes, montre un char israélien pénétrant du côté gazaoui du passage frontalier de Rafah le 7 mai 2024. (AP)
Cette photo, fournie par les forces de défense israéliennes, montre un char israélien pénétrant du côté gazaoui du passage frontalier de Rafah le 7 mai 2024. (AP)
Short Url
  • Quatre soldats israéliens ont été tués alors que le Hamas et le Djihad islamique opposent une résistance farouche
  • L'incursion d'Israël dans Rafah n'a pas atteint l'ampleur de l'invasion totale dont il menaçait

JEDDAH : Les troupes israéliennes ont pénétré davantage dans Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, vendredi, alors que leurs chars coupaient la ville en deux et encerclaient la partie orientale.

Les forces israéliennes ont fait face à une résistance farouche de la part des combattants du Hamas et du Jihad islamique. Par ailleurs, les combats ont également repris dans le nord de Gaza, où le Hamas s'est regroupé après avoir été chassé plus tôt dans la guerre. Quatre soldats israéliens ont été tués lors de ces combats.

L'incursion d'Israël dans Rafah n'a pas atteint l’ampleur de l’invasion totale dont il menaçait. Les États-Unis et d'autres alliés d'Israël s’opposent vivement à une offensive majeure, et Washington a menacé de suspendre les livraisons d'armes à Israël.

Cependant, les violents combats ont secoué la ville et font craindre l'imminence d'un assaut plus dévastateur à venir.

L'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens a rapporté que plus de 110 000 personnes avaient fui Rafah, et que des familles, déjà contraintes à plusieurs déplacements pendant la guerre, ont dû le faire à nouveau.

« L'invasion totale n'a pas encore commencé et la situation est déjà désastreuse », a témoigné Raëd Al-Fayomi, un réfugié à Rafah. « Il n'y a ni nourriture ni eau. »

Les personnes en fuite ont établi de nouveaux camps de tentes à Khan Younes, partiellement détruite lors d'une précédente offensive israélienne, et dans la ville de Deir Al-Balah. L'organisation caritative Projet Espoir a signalé une augmentation du nombre de personnes de Rafah cherchant des soins pour des blessures par explosion, des infections et des grossesses dans sa clinique à Deir Al-Balah.

« Les gens sont contraints de fuir vers le néant. Il n'y a pas de maisons ni d'abris appropriés où se réfugier », a déploré Moses Kondowe, le chef d'équipe de l'organisation à Gaza à Rafah.

Georgios Petropoulos, un responsable de l'aide de l'ONU, a souligné le manque d'approvisionnement des travailleurs humanitaires pour s'installer dans de nouveaux endroits.

« Nous ne disposons tout simplement pas de tentes, de couvertures, de literie, ni des articles essentiels attendus par une population en mouvement et normalement fournis par le système humanitaire », a-t-il expliqué.

Les combats à Rafah ont rendu les points de passage cruciaux de l'aide inaccessibles, alors que les denrées alimentaires et autres fournitures étaient en quantité critique, selon les agences d'aide. Le Programme alimentaire mondial n'aura plus de nourriture à distribuer dans le sud de Gaza d'ici samedi, a averti Petropoulos.

De plus, les groupes d'aide ont signalé que le carburant sera également bientôt épuisé, ce qui entraînera l'interruption des opérations critiques des hôpitaux et la cessation des livraisons de secours dans le sud et le centre de Gaza.