Immigration: l'administration Biden sur la défensive

Des dizaines de migrants d'Amérique centrale sont expulsés des États-Unis par le pont international Paso del Norte-Santa Fe, d'El Paso, Texas, États-Unis à Ciudad Juarez. (Photo, AFP)
Des dizaines de migrants d'Amérique centrale sont expulsés des États-Unis par le pont international Paso del Norte-Santa Fe, d'El Paso, Texas, États-Unis à Ciudad Juarez. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 22 mars 2021

Immigration: l'administration Biden sur la défensive

  • Seulement deux mois après son arrivée à la Maison Blanche, Joe Biden est accusé par les républicains, mais aussi par certains démocrates, d'avoir créé un appel d'air à la frontière avec le Mexique
  • Le ministre de la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, a reconnu mi-mars qu'un afflux de migrants historique, le plus important depuis 20 ans, était attendu à la frontière américano-mexicaine

WASHINGTON : « La frontière est fermée ». Sur la défensive et accusé d'avoir provoqué l'afflux de milliers de migrants, le gouvernement de Joe Biden était sur tous les fronts dimanche pour tenter de rassurer sur sa capacité à gérer la première grande crise de sa présidence.

Le nouveau président des Etats-Unis a été élu notamment sur la promesse de tourner la page de la pandémie et du marasme économique qui en a découlé.

Mais seulement deux mois après son arrivée à la Maison Blanche, il est accusé par les républicains, mais aussi par certains démocrates, d'avoir créé un appel d'air à la frontière avec le Mexique et d'être désormais empêtré dans une crise migratoire qu'il refuse d'appeler par son nom.

« Nous expulsons les familles, nous expulsons les adultes seuls », a martelé dimanche le ministre de la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas, qui s'est démultiplié pour répéter ce message sur quatre chaînes américaines. « La frontière est fermée », a-t-il insisté.

Premier Hispanique en charge de la politique migratoire américaine, il a reconnu mi-mars qu'un afflux de migrants historique, le plus important depuis 20 ans, était attendu à la frontière américano-mexicaine.

Mais il est sous le feu des critiques pour son appel initial aux migrants d'Amérique centrale à ne pas venir aux Etats-Unis « pour l'instant », afin de laisser le temps à l'administration Biden de « rebâtir » le système migratoire "démantelé" par l'ex-président Donald Trump.

« Tout ce qu'ils avaient à faire, c'était de maintenir en mode pilote automatique un système qui fonctionne bien », a réagi Donald Trump, défendant sa propre politique migratoire. « Au lieu de cela, en l'espace de seulement quelques semaines, l'administration Biden a transformé un triomphe national en désastre national », a-t-il critiqué dans un communiqué.

5 200 enfants isolés

Des élus démocrates du Texas, Etat frontalier du Mexique, ont aussi déploré le message du gouvernement.

Et plusieurs migrants interrogés par l'AFP après leur arrivée ont confirmé avoir été motivés en partie par la promesse de Joe Biden d'une politique plus « humaine ».

Joe Biden a lui aussi manifesté dimanche son intention de se rendre à la frontière mexicaine, et a indiqué que son gouvernement allait insister sur son message demandant aux migrants de ne pas tenter de se rendre aux Etats-Unis.

« Nous allons le faire, et nous assurer que nous allons rétablir ce qui existait auparavant, à savoir qu'ils peuvent rester chez eux et faire leur demande depuis leur pays d'origine" », a déclaré le président à des journalistes.

L'administration démocrate tente donc de rectifier son message, tout en évitant de parler d'une "crise" pour évoquer seulement des « problèmes à la frontière ».

« Je peux dire clairement : ne venez-pas », avait déjà lancé mardi le président aux candidats à l'immigration.

Au-delà de l'afflux de migrants, c'est le sort des enfants isolés qui est au cœur des polémiques.

Joe Biden s'est engagé à effacer « une honte morale et nationale » héritée de son prédécesseur, à savoir la séparation de milliers de familles de migrants dont certaines n'ont toujours pas été réunies.

Mais si les enfants ne sont plus séparés de leurs parents, les Etats-Unis sont confrontés à l'arrivée d'un nombre important de mineurs isolés, et peinent à expliquer comment ils comptent s'en occuper.

« Nous avons pris la décision de ne pas expulser de jeunes enfants vulnérables », a réaffirmé dimanche Alejandro Mayorkas sur la chaîne CNN.

Le ministre n'a pas démenti le nombre de 5 200 enfants actuellement retenus dans des centres destinés aux adultes à la frontière, bien au-delà du pic enregistré sous la présidence Trump. Plus de 600 d'entre eux s'y trouvent en outre depuis plus de dix jours, alors que la loi n'y autorise leur transit que pendant trois jours maximum.

« C'est difficile »

Le sénateur démocrate Chris Murphy a raconté vendredi, après avoir visité un des centres controversés, que « des centaines d'enfants » étaient « entassés dans de grandes pièces ouvertes ».

« J'ai dû refouler mes larmes quand une fille de 13 ans s'est mise à sangloter de manière inconsolable » en « expliquant à quel point elle était terrifiée, ayant été séparée de sa grand-mère et sans ses parents », qui se trouvent aux Etats-Unis, a-t-il tweeté.

« Nous travaillons nuit et jour pour déplacer ces enfants de ces centres à la frontière vers des refuges gérés par le ministère de la Santé », a assuré Alejandro Mayorkas, soulignant à nouveau avoir hérité d'une système « ravagé » par l'administration Trump. « Nous avons mis en place trois nouveaux centres la semaine dernière », « nous déroulons notre plan, cela prend du temps, c'est difficile », a-t-il reconnu, sans donner plus de précisions sur ce « plan » ni s'engager sur un calendrier.

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.