Washington demande une enquête « transparente » sur l’explosion à Beyrouth

David Hale sur le site de l’explosion à Beyrouth, accompagné d’officiers de l’armée libanaise, samedi. (Nabil MOUNZER/POOL/AFP)
David Hale sur le site de l’explosion à Beyrouth, accompagné d’officiers de l’armée libanaise, samedi. (Nabil MOUNZER/POOL/AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 16 août 2020

Washington demande une enquête « transparente » sur l’explosion à Beyrouth

  • Des appels à une enquête internationale ont été lancés mais ils ont été rejetés par les dirigeants libanais, accusés par beaucoup d'être responsables du drame par leur corruption ou leur négligence
  • La police fédérale (FBI) « arrive ce week-end et ils vont jouer leur rôle à l'invitation des Libanais », a affirmé M. Hale. Elle aidera à déterminer « ce qui a mené aux circonstances de cette explosion »

BEYROUTH : Le numéro trois de la diplomatie américaine David Hale a plaidé samedi pour une enquête « transparente » sur l'explosion au port de Beyrouth, où des membres de la police fédérale américaine sont attendus pour assister les autorités.

« Nous devons nous assurer qu'une enquête transparente, complète et crédible soit menée », a déclaré M. Hale à des journalistes lors d'une visite au port.

Un incendie a provoqué le 4 août une forte déflagration dans un entrepôt du port où avaient été stockées, selon les autorités, 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium depuis six ans, « sans mesures de précaution » de l'aveu même du Premier ministre démissionnaire Hassan Diab.

L'explosion a ravagé des quartiers entiers de Beyrouth, tuant au moins 177 personnes et blessant plus de 6.500 autres. L'armée a annoncé en soirée que trois corps supplémentaires avaient été retrouvés samedi dans le port quasi-rasé, près des silos à grain.

Toute la République était au courant de la présence au beau milieu de la capitale d'une telle quantité de produits chimiques et de ses dangers, selon certains responsables et des sources sécuritaires.

Des appels à une enquête internationale ont été lancés mais ils ont été rejetés par les dirigeants libanais, accusés par beaucoup d'être responsables du drame par leur corruption ou leur négligence.

La police fédérale (FBI) « arrive ce week-end et ils vont jouer leur rôle à l'invitation des Libanais », a affirmé M. Hale. Elle aidera à déterminer « ce qui a mené aux circonstances de cette explosion ».

Le puissant mouvement chiite libanais Hezbollah est souvent accusé d'avoir ses entrées dans le port de Beyrouth mais aussi de gérer un réseau de contrebande à la frontière avec la Syrie voisine, où il est impliqué militairement dans le conflit.

Après l'explosion, le Hezbollah --classé "organisation terroriste" par Washington-- a été accusé d'entreposer des armes au port, ce que son chef Hassan Nasrallah a démenti.

"Nous ne pouvons pas retourner en arrière, à une époque où tout peut entrer au port, ou passer par les frontières du Liban", a souligné le diplomate américain, réitérant par ailleurs un appel à des réformes.

"Dans une certaine mesure, ce tragique évènement est juste un symptôme des difficultés plus profondes au Liban", a souligné M. Hale, lors d'un nouveau point presse en soirée, évoquant "des décennies de mauvaise gestion et de corruption".

Selon lui, "quasiment tout le monde au sein des autorités a une part de responsabilités". 

Les autorités libanaises ont ouvert une enquête et nommé le juge Fadi Sawan pour la diriger. Des ministres devaient être convoqués dès vendredi mais la première audition a été repoussée à la semaine prochaine pour lui laisser le temps de prendre connaissance du dossier, selon une source judiciaire.

En cas de constat d'un manquement ou d'une négligence, la justice régulière ne serait pas compétente pour poursuivre un ministre ou un président. Le dossier serait transféré par le procureur général au Parlement, et un Conseil spécial serait chargé des poursuites.


Netanyahu annonce fermer la chaîne Al-Jazeera en Israël

Netanyahu a annoncé la décision sur X (Photo, AFP).
Netanyahu a annoncé la décision sur X (Photo, AFP).
Short Url

JERUSALEM: Le gouvernement israélien a "décidé à l'unanimité" de "fermer en Israël" la chaîne qatarie Al-Jazeera, a annoncé le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un message sur X, sans autre détail sur les mesures prises.

Le ministre israélien de la Communication Shlomo Karhi a affirmé sur X avoir "aussitôt signé l'injonction contre Al-Jazeera" qui "entre en vigueur immédiatement".

Il a ajouté avoir fait en sorte qu'Al-Jazeera "ne puisse plus opérer depuis Israël" et accusé la chaîne de "menacer la sécurité" du pays.

Un ordre de saisie du matériel de la chaîne, signé par M. Karhi, a été publié dans la foulée.

Selon ce document, instruction est donnée de saisir "les équipements servant à diffuser les contenus de la chaîne", détaillés dans une liste dans laquelle figurent notamment les caméras, microphones, tables de montage, serveurs informatiques, ordinateurs, équipements de transmission et téléphones portables.


Le Hamas dit vouloir continuer à négocier une trêve avec Israël

Des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, emballent leurs affaires suite à un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, le 6 mai 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, emballent leurs affaires suite à un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, le 6 mai 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo par AFP)
Short Url
  • «Après le dernier cycle de négociations au Caire, la direction du mouvement mène des consultations internes et avec d'autres groupes» palestiniens, a déclaré un porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Abdel Latif Al-Qanou
  • L'armée israélienne a enjoint lundi les habitants à évacuer de plusieurs quartiers de l'est de Rafah, avertissant que l'armée s'apprêtait à y mener une opération militaire

TERRITOIRES PALESTINIENS : Le Hamas a indiqué lundi avoir l'intention de continuer à négocier une trêve dans la bande de Gaza, alors même qu'Israël a demandé aux habitants d'évacuer certains quartiers de Rafah, ville du sud du territoire palestinien, avant une possible opération militaire.

«Après le dernier cycle de négociations au Caire, la direction du mouvement mène des consultations internes et avec d'autres groupes» palestiniens, a déclaré à l'AFP un porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Abdel Latif Al-Qanou. «Nous allons continuer les négociations de façon positive et ouverte pour parvenir à un accord (...) qui prévoie un cessez-le-feu illimité».

L'armée israélienne a enjoint lundi les habitants à évacuer de plusieurs quartiers de l'est de Rafah, avertissant que l'armée s'apprêtait à y mener une opération militaire.

Une médiation Egypte-Qatar-Etats-Unis tente depuis plusieurs mois d'arracher une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, censée notamment prévoir une pause dans les combats et la libération de détenus palestiniens des prisons israéliennes contre celle d'otages israéliens enlevés par le mouvement palestinien lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre.

Un cycle de négociations indirectes a pris fin dimanche au Caire, sans avancée. Le Hamas réclame que l'accord de trêve prévoie la fin de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, ce que refuse Israël qui se dit déterminé à anéantir le Hamas. Le Hamas et le gouvernement israélien se renvoient mutuellement la responsabilité de l'absence de percée dans ces négociations.

Faisant fi des appels internationaux à la retenue, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, répète à l'envi sa détermination à mener une offensive terrestre d'ampleur sur Rafah, où se terrent selon lui les derniers bataillons du Hamas.

Les Nations unies ainsi que de nombreuses capitales et ONG redoutent qu'une telle attaque se solde par un bain de sang. Selon l'ONU, 1,2 million de civils sont massés, à Rafah.

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort, côté israélien, de plus de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Durant l'attaque, plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l'armée.

Depuis le 7 octobre, l'offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza a fait près de 34.700 morts, majoritairement des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, tenu par le Hamas.


L’autorité saoudienne Nazaha révèle les détails de cas de corruption récents

Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté. (Photo fournie)
Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté. (Photo fournie)
Short Url
  • Présentant vingt des cas de corruption les plus importants, le porte-parole a déclaré que des procédures judiciaires avaient été engagées contre tous les auteurs
  • Nazaha entend poursuivre toute personne qui, dans le Royaume, serait impliquée dans le détournement de fonds publics ou reconnue coupable d’abus d’autorité

RIYAD: Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté.

Présentant vingt des cas de corruption les plus importants, il a déclaré que des procédures judiciaires ont été engagées contre tous les auteurs.

Dans l’une de ces affaires, deux employés de la Banque centrale ont été arrêtés pour avoir reçu des sommes d’argent d’un résident en échange du dépôt de plus de 7,3 millions de riyals saoudiens, ou SAR (1 SAR = 0,25 euro), sans vérifier la source, sur des comptes bancaires qui appartenaient à des entités commerciales sur une période de deux ans. Le résident en question a également été arrêté.

Dans une autre affaire, un agent de sécurité qui travaillait au département général de la circulation a été arrêté pour avoir reçu 387 000 SAR du propriétaire d’un bureau de services publics, également arrêté, en échange de la modification illégale des données essentielles d’un groupe de véhicules.

Par ailleurs, un troisième cas de corruption fait la lumière sur l’employé d’un hôpital universitaire. Il avait été arrêté pour avoir empoché 100 000 SAR de la part de citoyens en échange d’une promesse de les nommer à des postes à l’université.

Nazaha entend continuer de travailler pour identifier et poursuivre toute personne qui, dans le Royaume, serait impliquée dans le détournement de fonds publics, reconnue coupable d’abus d’autorité à des fins personnelles ou accusée de nuire de toute autre manière à l’intérêt public.

L’autorité saoudienne a souligné que les coupables seraient tenus pour responsables et poursuivis. Elle a ajouté qu’il n’y aurait pas de délai de prescription pour de tels crimes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com