Pour ou contre Netanyahou? En Israël, question pour une 4e élection

Une affiche électorale au portrait du Premier ministre Benjamin Netanyahou, en langue arabe, dans la ville de Kfar Qassem dans le centre du pays (Photo, AFP).
Une affiche électorale au portrait du Premier ministre Benjamin Netanyahou, en langue arabe, dans la ville de Kfar Qassem dans le centre du pays (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 23 mars 2021

Pour ou contre Netanyahou? En Israël, question pour une 4e élection

  • Plus de 6,5 millions d'Israéliens votent mardi pour une quatrième élection en moins de deux ans qui porte sur l'avenir politique du Premier ministre Benjamin Netanyahou
  • Face à Netanyahou, les premiers rôles reviennent désormais au centriste Yaïr Lapid, au frondeur Gideon Saar et au ténor de la droite radicale Naftali Bennett

JERUSALEM: Les Israéliens votaient mardi dans le quatrième épisode en deux ans d'une saga électorale portant sur l'avenir politique du Premier ministre Benjamin Netanyahu, à la fois jugé pour « corruption » et architecte d'une intense campagne de vaccination anti-coronavirus. 

Près de trois heures avant la clôture des bureaux de vote, une roquette a été lancée depuis la bande de Gaza, enclave palestinienne de deux millions d'habitants, vers le sud d'Israël, vaste région où se trouvait alors M. Netanyahu.  

Une porte-parole de l'armée a précisé que cette roquette, la première tirée vers Israël depuis fin janvier, s'était abattue sur un terrain vague. 

Peu avant les élections de septembre 2019, le Jihad islamique --second mouvement armé de la bande de Gaza-- avait tiré une roquette en direction d'un meeting en Israël de M. Netanyahu, ce qui avait mené deux mois plus tard à une escalade armée meurtrière. 

Le tir de roquette mardi soir n'a pas perturbé le déroulement du scrutin marqué à 18H00 (16H00 GMT) par une baisse de près de cinq points de pourcentage du taux de participation par rapport à la même heure lors des élections de mars 2020. 

« Bibirendum »  

Pour ou contre « Bibi »?, surnom de M. Netanyahu. Telle reste la question d'un feuilleton politique qui s'étire depuis deux ans en Israël. 

Mais, pour ce quatrième épisode, les acteurs ont changé: le rôle de son principal rival, attribué lors des trois dernières élections au général Benny Gantz, appartient désormais à Yaïr Lapid, chef du parti centriste Yesh Atid. 

« C'est le moment de vérité (...) soit Yesh Atid est fort, soit nous avons un gouvernement des ténèbres, raciste et homophobe », a déclaré M. Lapid, après avoir voté à Tel-Aviv, appelant les électeurs à rejeter le Likoud (droite) de M. Netanyahu. 

Dans cette quête du Graal --une majorité de 61 députés sur les 120 du Parlement pour former un gouvernement--, Yaïr Lapid table sur une entente avec des partis de gauche, du centre mais aussi de droite déçus par le Premier ministre, tandis que Benjamin Netanyahu compte faire alliance avec les formations religieuses et, nouveauté, avec l'extrême droite. 

Laboratoire du monde  

« J'espère que c'est la dernière élection » pour mettre un terme à la crise politique en Israël, a lancé M. Netanyahu, appelant ses partisans à voter massivement. 

Il a lancé sa campagne électorale par un accord avec le géant pharmaceutique Pfizer permettant à Israël d'obtenir rapidement, dès fin décembre, des millions de doses du vaccin contre la Covid-19 en échange de données biomédicales sur ses effets. 

Le pays a mené ces dernières semaines l'une des plus intenses campagnes de vaccination au monde, administrant les deux doses nécessaires à près de 50% de la population, soit plus des deux tiers des électeurs. 

Malgré le déconfinement récent --réouverture des bars, des restaurants, des cafés--, des bureaux de vote spéciaux ont été aménagés pour les personnes en quarantaine ou infectées. 

« On ne change pas un cheval qui gagne. Netanyahu a réussi à vaincre le coronavirus et à faire d'Israël le premier pays du monde à sortir de la crise sanitaire (...) Et il est le seul qui puisse assurer la stabilité économique du pays après le coronavirus », estime mardi Asher Lévy, un chef d'entreprise de 57 ans. 

Outre Yaïr Lapid, les autres principaux rivaux de Benjamin Netanyahu de cette élection sont le frondeur Gideon Saar et le ténor de la droite radicale Naftali Bennett (Parti Yamina). 

Les derniers sondages créditent le Likoud de la première place avec environ 30 sièges, devant une vingtaine pour Yesh Atid et près d'une dizaine chacun pour les partis de MM. Saar et Bennett. S'ensuit une noria de formations (arabes, ultra-orthodoxe, gauche, nationalistes laïcs) dont les performances pourraient affecter la capacité des deux grands camps à former un gouvernement. 

Netanyahou, «défenseur» d'Israël et «maître» de la survie politique

Premier ministre le plus pérenne de l'histoire d'Israël, Benjamin Netanyahou est passé maître dans l'art de la survie politique, jouant la carte de la « défense » d'Israël pour y parvenir malgré les accusations de corruption qui le visent.

De quoi Netanyahou est-il le nom ? Ses opposants en Israël voient en lui un « Crime minister » et non un « Prime minister », allusion à ses démêlés avec la justice qui l'accuse de corruption, malversation et abus de confiance dans une série d'affaires.

Ses admirateurs voient au contraire en « Bibi » l'incarnation du nouveau « Roi d'Israël » pour sa défense arc-boutée du pays face à un Iran présenté comme le nouvel « Amalek » --l'ennemi mortel des Hébreux dans la Bible.

Pour ses partisans, ce statut de grand protecteur a été renforcé par sa gestion de la menace Covid-19, contre laquelle il a lancé une massive et rapide campagne de vaccination.

Mais d'importants pics de contamination ont encore été enregistrés et Netanyahou est accusé dans la rue de ne pas avoir suffisamment aidé les travailleurs ayant perdu leur emploi.

Après plus d'une trentaine de semaines de contestation hebdomadaire, ses détracteurs promettent de lui faire enfin mordre la poussière lors des législatives du 23 mars.

« Bye Bye Bibi »?  

Si le Premier ministre joue sur la vaccination, l'opposition a fait ses choux gras de son procès pour « corruption », « malversation » et « abus de pouvoir », débuté il y a quelques mois et qui alimente des manifestations chaque samedi à travers le pays, depuis 39 semaines. 

Samedi soir, des milliers des manifestants à Jérusalem ont encore crié « Yalla dégage Bibi », ou « Bye Bye Bibi ». 

« Nous voulons du changement, du changement et encore du changement (...) mais il faut reconnaître que Benjamin Netanyahu a une solide base électorale », souligne Michael, septuagénaire ayant voté à Jérusalem avec son épouse. 

Après l'annonce tard mardi soir des premiers sondages à la sortie des urnes, les regards pourraient se tourner vers Naftali Bennett. 

Il est considéré comme le « faiseur de roi » de cette élection car il n'a pas dit clairement s'il soutenait un gouvernement anti ou pro-Netanyahu, personnalité dont il partage l'idéologie mais critique la gestion. 

« J'espère seulement que nous aurons enfin un gouvernement qui sera au service de la population », a-t-il sèchement lancé mardi, suggérant ainsi vouloir éviter un cinquième épisode à ce feuilleton électoral. 


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.


Série de raids israéliens sur le Liban, Israël dit viser le Hezbollah

Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
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  • Israël a mené des raids aériens contre le sud et l’est du Liban, affirmant viser des infrastructures militaires du Hezbollah
  • Ces frappes surviennent à la veille d’une réunion du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, toujours fragile

BEYROUTH: L'aviation israélienne a lancé jeudi matin une série de raids contre le sud et l'est du Liban, selon l'agence de presse officielle libanaise, Israël affirmant viser des infrastructures du Hezbollah pro-iranien.

Ces frappes interviennent à la veille d'une réunion du groupe de surveillance du cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre 2024, qui comprend, outre le Liban et Israël, les Etats-Unis, l'ONU et la France.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), des raids ont visé plusieurs régions du sud du Liban, frontalier d'Israël, ainsi que des zones montagneuses de la Békaa (est), un bastion du Hezbollah.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir frappé "plusieurs structures militaires du Hezbollah où des armes étaient stockées, et à partir desquelles les terroristes du Hezbollah ont continué d'opérer récemment".

Deux personnes avaient été tuées mardi dans deux frappes israéliennes qui avaient visé une camionnette au sud de Beyrouth et une voiture dans le sud du Liban. L'armée israélienne avait affirmé avoir visé des membres du Hezbollah.

Malgré le cessez-le-feu qui a mis fin il y a plus d'un an à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier poursuit ses frappes au Liban, qui ont fait environ 340 morts selon une compilation de l'AFP sur la base des chiffres du ministère de la Santé.


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
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  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.