Ces pépites de la French tech prudentes face au télétravail

Le travail à distance a des effets potentiellement délétères (Photo, AFP).
Le travail à distance a des effets potentiellement délétères (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 23 mars 2021

Ces pépites de la French tech prudentes face au télétravail

  • Même chez les start-up vedettes du nouvel âge numérique, bien adaptées par nature au travail à distance, le télétravail à haute dose doit être pris avec précaution
  • «Pouvoir travailler, mais ne plus pouvoir rencontrer les gens devenait contreproductif» pour une entreprise très jeune, avec beaucoup de collaborateurs entre 25 et 30 ans

PARIS: Même chez les start-up vedettes du nouvel âge numérique, bien adaptées par nature au travail à distance, le télétravail à haute dose doit être pris avec précaution, assurent plusieurs dirigeants de pépites de la French tech.

Vendredi, au lendemain de l'annonce d'un troisième confinement ou pseudo-confinement par le gouvernement, Oodrive, vedette française du stockage et du partage de document sécurisé - un des outils de base du télétravail - a mis en garde contre les effets potentiellement délétères d'un « stop-and-go » du travail à distance.

Il ne faudrait pas que ce troisième retour aux bureaux vides « dure trop longtemps » au risque de « perdre tous les gains qui ont été faits » cette année en termes de méthode de travail, d'adéquation à de nouvelles aspirations des salariés, a expliqué Stéphane Ankaoua, le directeur général chargé des opérations de cette entreprise de 400 salariés.

Tout au long de cette année exceptionnelle, qui l'a vu passer d'un taux de télétravail de 6% avant la crise à 95% au début du premier confinement, Oodrive a constaté dans son propre fonctionnement les limites d'un télétravail trop étendu, a-t-il expliqué.

Après un premier confinement plutôt « prometteur (...) on a un peu déchanté avec la phase 2 » à l'automne, a-t-il expliqué. « On a vu arriver les premières notions de souffrance, d'isolement », a-t-il poursuivi. 

« Pouvoir travailler, mais ne plus pouvoir rencontrer les gens devenait contreproductif » pour une entreprise très jeune, avec beaucoup de collaborateurs entre 25 et 30 ans, explique-t-il.

Pour ce troisième confinement, la direction a demandé au management intermédiaire de continuer à imposer des rendez-vous une fois par semaine dans les locaux de l'entreprise. Et ensuite, l'entreprise compte partir sur une base de deux jours de télétravail par semaine, adaptable suivant les situations.

Chez Contentsquare (740 salariés), spécialiste du comportement des internautes, on revendique également le maintien d'un « modèle hybride », avec 2 jours de télétravail par semaine pour l'après-confinement - sans forcément s'interdire plus, jusqu'à 100% télétravail, pour certains cas particuliers.

Sur un strict plan opérationnel, « on peut fonctionner à 100% en télétravail, sans aucun problème d'efficacité », explique  Nicolas Fritz, directeur des opérations de cette société en hypercroissance qui est l'une des onze licornes françaises (jeune société tech valorisée à plus d'1 milliard d'euros). 

« Mais on a décidé de ré-ouvrir les bureaux après le premier confinement parce que beaucoup de salariés nous ont appelé à l'aide », ne supportant plus le travail isolé « malgré les efforts et les dépenses que nous avons faits parce que ça se passe bien ».

Rituels d'équipe

L'entreprise n'est pas mûre pour un basculement généralisé dans le télétravail, malgré la réussite des évènements virtuels que Contentsquare a fait pour maintenir sa cohésion. Son séminaire annuel du personnel a été transformé en séminaire virtuel, « avec 80 à 90% de participation » sur « trois jours de session de 5 à 6 heures en ligne », se félicite Nicolas Fritz. 

Mathieu Beucher, patron de Klaxoon, autre vedette française de 250 personnes qui propose des outils de travail collaboratif, est lui un enthousiaste du télétravail, même s'il ne nie pas les efforts de ré-organisation qu'il implique. 

Un sondage interne à l'entreprise rennaise montre que les salariés privilégient en moyenne une formule à trois jours de télétravail, explique-t-il.

« Dès qu'elle arrive à fonctionner avec des collaborateurs à distance, l'entreprise s'ouvre beaucoup plus vers l'extérieur, vers de nouvelles opportunités », argumente-t-il. « On peut vendre partout dans le monde, recruter des personnes auxquelles on n'avait pas accès avant » du fait de la barrière géographique.

Mais cela nécessite des changement « profonds » des méthodes de management, en obligeant par exemple à formaliser chaque jour des « rituels d'équipe » qui permettent « des temps de synchronisation » entre tous, reconnaît-il.

Ce dialogue de toute façon "n'existe pas forcément tous les jours en présentiel, « où l'on confond souvent le fait d'avoir fait une réunion avec le fait d'avoir établi un dialogue », ironise-t-il


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com