Libye: Mahmoud al-Werfalli, un militaire recherché par la CPI, abattu à Benghazi

Le militaire libyen Mahmoud al-Werfalli. (AFP)
Le militaire libyen Mahmoud al-Werfalli. (AFP)
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Publié le Jeudi 25 mars 2021

Libye: Mahmoud al-Werfalli, un militaire recherché par la CPI, abattu à Benghazi

  • Ce membre des forces loyales au maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est libyen et chef de l'autoproclamée Armée nationale libyenne, a été «abattu avec son cousin, après que des hommes armés non identifiés ont ouvert le feu sur sa voiture»
  • Grièvement blessé, Al-Werfalli et son cousin sont décédés à leur arrivée au Centre médical de Benghazi, situé près du lieu de la fusillade, selon une autre source sécuritaire

BENGHAZI: Le militaire libyen Mahmoud al-Werfalli, visé par deux mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), a été abattu de plusieurs balles mercredi alors qu'il se trouvait dans sa voiture à Benghazi (Est), a-t-on appris de source sécuritaire.

Ce membre des forces loyales au maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est libyen et chef de l'autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL), a été "abattu avec son cousin, après que des hommes armés non identifiés ont ouvert le feu sur sa voiture (...) dans le centre de Benghazi", a déclaré cette source, qui a requis l'anonymat. 

Grièvement blessé, Al-Werfalli et son cousin sont décédés à leur arrivée au Centre médical de Benghazi, situé près du lieu de la fusillade, selon une autre source sécuritaire.

Al-Werfalli était accusé par la Cour pénale internationale de "crimes de guerre, torture, traitements cruels, crimes contre l'humanité et d'autres crimes inhumains".

Le militaire de 43 ans était notamment accusé d'avoir "directement commis et ordonné" des meurtres "en tant que crime de guerre dans le contexte de sept incidents, concernant 33 personnes", de juin 2016 à juillet 2017 dans la région de Benghazi, selon la CPI. 

Connu pour ses exécutions sommaires de prisonniers politiques, il aurait en outre "exécuté par balle 10 personnes devant la mosquée Bi'at al-Radwan à Benghazi" en janvier 2018, selon la même source.

Ce qui ne l'a pas empêché d'être promu par le maréchal Haftar lieutenant-colonel en juillet 2019, après avoir servi en tant que major. "Cette promotion envoie un message clair selon lequel Khalifa Haftar n'a aucune intention" de le faire poursuivre en justice, avait alors déploré la procureure générale de la CPI, Fatou Bensouda.

Al-Werfalli était récemment apparu dans une vidéo s'en prenant violemment au patron d'une concession automobile à Benghazi, suscitant une vive polémique en Libye. 

Impunité 

La Libye tente de s'extraire d'une décennie de conflit, depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, un chaos marqué par l'existence ces dernières années de pouvoirs rivaux, en Tripolitaine (ouest) et Cyrénaïque (est).  

Les combats se sont arrêtés à l'été 2020, un cessez-le-feu est observé depuis l'automne et un nouveau gouvernement d'unité vient d'être mis sur pied pour gérer la transition jusqu'à des élections en décembre. 

La situation sécuritaire reste néanmoins précaire à Benghazi, deuxième ville de Libye et berceau de la révolte de 2011 contre le régime de Kadhafi.

Deux autres Libyens sont poursuivis par la CPI, Seif al-Islam Kadhafi, fils de l'ex-dictateur Mouammar, et Al-Tuhamy Mohamed Khaled, ex-chef de l'Agence de sécurité intérieure libyenne.

Le sort de Seif al-Islam (48 ans), qui a longtemps fait figure de successeur à son père, reste un mystère. 

Capturé en novembre 2011 par un groupe armé à Zenten, au sud-ouest de Tripoli, il a été condamné à mort en 2015 à l'issue d'un procès expéditif. Mais le groupe le détenant a refusé de le livrer. La CPI le recherche pour des accusations de crimes contre l'humanité. 

La trace du fils le plus en vue de Kadhafi s'évapore après l'annonce en juin 2017 de sa libération - jamais confirmée - par le même groupe armé. La CPI a cependant déclaré l'avoir localisé à Zenten fin 2019. 

Al-Tuhamy Mohamed Khaled est accusé pour des crimes qu'il aurait commis durant la révolte de 2011. II aurait torturé des opposants au régime de Kadhafi, selon la CPI. Il est toujours en fuite.

En novembre 2019, plusieurs membres du Conseil de sécurité de l'ONU avaient jugé honteuse et incroyable l'impunité bénéficiant aux deux fugitifs ainsi qu'à Mahmoud al-Werfalli.


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.