Ouïghours: après H&M, Nike dans la tourmente en Chine

Des membres de la minorité musulmane ouïgoure tiennent des pancartes et le drapeau du Turkestan oriental alors qu'ils manifestent pour demander des nouvelles de leurs proches et exprimer leur inquiétude concernant la ratification d'un traité d'extradition entre la Chine et la Turquie. (Ozan KOSE / AFP)
Des membres de la minorité musulmane ouïgoure tiennent des pancartes et le drapeau du Turkestan oriental alors qu'ils manifestent pour demander des nouvelles de leurs proches et exprimer leur inquiétude concernant la ratification d'un traité d'extradition entre la Chine et la Turquie. (Ozan KOSE / AFP)
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Publié le Jeudi 25 mars 2021

Ouïghours: après H&M, Nike dans la tourmente en Chine

  • Le Xinjiang a longtemps été frappé par des attentats attribués à des séparatistes ou des islamistes ouïghours
  • Selon des études d'instituts américains et australien, au moins un million de Ouïghours ont été internés dans des "camps" et certains soumis à du "travail forcé"

PEKIN : Après H&M, le géant américain des articles sportifs Nike est devenu jeudi la cible d'une tempête médiatique en Chine après son boycott du coton du Xinjiang, sur fond d'allégations de "travail forcé" imposé aux Ouïghours.

Le Xinjiang (nord-ouest) a longtemps été frappé par des attentats attribués à des séparatistes ou des islamistes ouïghours. Les autorités y imposent depuis quelques années une surveillance policière draconienne.

Selon des études d'instituts américains et australien, au moins un million de Ouïghours ont été internés dans des "camps" et certains soumis à du "travail forcé", notamment dans des champs de coton de la région.

La Chine dément catégoriquement et affirme que ces rapports sont biaisés. Elle assure que les "camps" sont des "centres de formation professionnelle" destinés à apporter un emploi à la population pour l'éloigner de l'extrémisme.

Après la publication début 2020 de cette étude de l'institut australien Aspi sur le "travail forcé", Nike s'était déclaré "préoccupé" et s'était engagé à ne pas acheter de coton du Xinjiang -- grande zone de production mondiale.

Ce communiqué a refait surface ces dernières heures sur le réseau social chinois Weibo, après l'imposition lundi par l'Union européenne et d'autres puissances occidentales de sanctions contre la Chine pour son traitement des Ouïghours.

Pékin a dénoncé des "mensonges" et sanctionné en représailles des personnalités et organismes européens, ouvrant la porte à d'autres ripostes potentielles.

La polémique visant Nike grandissant, un acteur et une actrice très connus en Chine, Wang Yibo et Tan Songyun, ont annoncé jeudi couper leurs liens avec la marque, dont ils étaient les ambassadeurs d'image.

"Les intérêts du pays passent avant tout. Nous sommes fermement opposés à toutes les actions malveillantes visant à salir ou à répandre des rumeurs sur la Chine", a indiqué l'agence chargée des intérêts de Mme Tan.

Mercredi, le géant du prêt-à-porter H&M était le premier à subir les foudres de plusieurs médias et internautes chinois, en raison de sa volonté de ne plus utiliser du coton du Xinjiang -- manifestée là encore dès l'an passé.

Les produits de la marque suédoise avaient été retirés mercredi des principaux sites de vente en ligne en Chine.

H&M Chine a déclaré qu'il n'endossait "aucune position politique" et restait engagé sur le long terme dans le pays.

Les Ouïghours, principalement musulmans et parlant une langue turcique, représentent un peu moins de la moitié des 25 millions d'habitants du Xinjiang.


Le vote arabo-américain sera déterminant dans la course à la présidence entre Trump et Harris

Quel que soit le vainqueur du scrutin, les électeurs américains arabes et musulmans auront été à coup sûr aux commandes. (AFP)
Quel que soit le vainqueur du scrutin, les électeurs américains arabes et musulmans auront été à coup sûr aux commandes. (AFP)
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  • L'enquête Arab News/YouGov révèle que les Arabo-Américains étaient divisés sur le choix des deux principaux candidats
  • C'est ce qui explique les efforts de dernière minute déployés par Kamala Harris et l'ancien président Donald Trump pour obtenir le vote des Arabo-Américains

LONDRES: Ils constituent une minorité d'environ 1%.

Lors du recensement américain effectué en 2020 – le premier à demander spécifiquement des informations sur les personnes originaires de la région Mena – seuls 3,5 millions des 334 millions de citoyens américains ont déclaré être d'origine moyen-orientale et nord-africaine.

Mais alors que les Américains se rendent aux urnes aujourd'hui pour choisir leur prochain président, ce 1% est sur le point d'avoir un impact de 100% sur l'une des élections américaines les plus importantes.

Personne ne prétend qu'il s'agit d'un groupe homogène. Culturellement, historiquement et linguistiquement, le terme «arabe» englobe des peuples aussi divers que les 22 nations qui composent la Ligue des États arabes.

Mais comme l'a révélé le mois dernier un sondage exclusif Arab News/YouGov, à l'approche de l'élection présidentielle américaine de 2024, tous les Américains d'origine arabe sont unis – dans la douleur, l'indignation et la déception face à la performance de l'administration américaine actuelle concernant les événements choquants qui ont eu lieu à Gaza et au Liban au cours de l'année écoulée.

L'enquête a également révélé que les Arabo-Américains se préparaient à voter en nombre sans précédent, ce qui souligne l'importance de leur vote dans les swing-states aujourd'hui pour Kamala Harris et Donald Trump.

Toutefois, l'enquête a également révélé que les Arabo-Américains étaient divisés sur le choix des deux principaux candidats.

C'est ce qui explique les efforts de dernière minute déployés par Kamala Harris et l'ancien président Donald Trump pour obtenir le vote des Arabo-Américains.

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L'enquête Arab News/YouGov a révélé à quel point le soutien traditionnel des Américains d'origine arabe au parti démocrate s'est effrité à cause de la question palestinienne. (AFP)

Jusqu'à la dernière minute, la course électorale a été trop serrée pour être décidée. C'est pourquoi, dans les États clés qui abritent les plus grandes concentrations d'Arabo-Américains, leurs votes sont d'une importance primordiale.

Dimanche, Harris était à Detroit, où elle a dit: «C’est un honneur pour moi d'obtenir le soutien de nombreux dirigeants arabo-américains qui représentent les intérêts et les préoccupations de la communauté arabo-américaine.»

Elle a également répété une phrase qu'elle a souvent prononcée au cours de la campagne, cherchant à se distancier de la perception selon laquelle l'administration Biden n'a pas réussi à contrôler Israël au cours de l'année écoulée.

«Le nombre de Palestiniens innocents qui sont morts est inadmissible», a-t-elle déclaré.

L'enquête Arab News/YouGov a révélé à quel point le soutien traditionnel des Américains d'origine arabe au parti démocrate s'est atténué à cause de la question palestinienne.

En octobre, Harris a rencontré des dirigeants communautaires à Flint, dans le Michigan, dans une tentative évidente de faire comprendre que, bien qu'elle ait été vice-présidente, elle n'est pas Biden.

Mais certains d'entre eux ont décliné l'invitation à rencontrer Harris et tous ceux qui ont participé à une réunion virtuelle avec le conseiller à la sécurité nationale de Harris, Phil Gordon, n'ont pas été rassurés par cette ouverture.

Ali Dagher, un dirigeant de la communauté libano-américaine qui n'a pas participé à la réunion, a qualifié la démarche de Harris auprès de la communauté arabe de «trop faible et trop tardive».

Vendredi, c'était au tour de Trump d'assurer aux 200 000 électeurs arabo-américains de l'État qu'il était de leur côté.

Dans des messages publiés sur des panneaux d'affichage le long des autoroutes du Michigan, Trump s'est présenté comme un partisan de la paix au Moyen-Orient, en qualifiant Harris de pro-Israël. Les sceptiques y ont vu une curieuse fantaisie de la part d'un homme dont le bilan en tant que président est entièrement pro-israélien et ne se sont pas laissés berner.

«Nous ne sommes pas naïfs quant à ce qu'il représente pour notre communauté», a déclaré à la BBC Rexhinaldo Nazarko, directeur de l'association de défense des droits de l'homme du Michigan, American Muslim Engagement and Empowerment Network (Réseau d'engagement et d'autonomisation des musulmans américains).

Nazarko et sans doute beaucoup d'autres Arabo-Américains n'ont pas oublié le «Muslim ban» de Trump en 2017, sa reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël et ses accords d'Abraham, largement perçus dans le monde arabe comme privilégiant Israël et traitant les Palestiniens avec condescendance.

Quoi qu'il en soit, plusieurs Arabo-Américains influents se sont déclarés en faveur de Trump, notamment Amer Ghalib, le maire de Hamtramck, près de Détroit. Il a déclaré que sa décision de soutenir l'ancien président était «une combinaison de déception et d'espoir» – déception à l'égard de la gestion de la situation au Moyen-Orient par Biden et «espoir qu'un changement apportera la paix au Moyen-Orient et nous avons constaté que le président Trump est si déterminé à cet égard».

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Des manifestants protestent en soutien aux Palestiniens tués à Gaza devant le Musée national arabo-américain à Dearborn, dans le Michigan. (AFP)

Toutefois, l'un des derniers sondages réalisés auprès des électeurs américains suggère que Harris commence à devancer Trump dans cinq des sept États clés.

Mais c'est dans les trois États restants que l'élection risque d'être gagnée ou perdue, notamment dans le Michigan, où les deux candidats sont au coude à coude avec exactement 47% des voix chacun.

Ces résultats reflètent presque exactement ceux du sondage Arab News/YouGov, publié la semaine dernière, qui a également révélé que le vote des Arabo-Américains est pratiquement polarisé. Interrogés sur le candidat pour lequel ils étaient le plus susceptibles de voter, 45% ont répondu Trump, tandis que 43% ont opté pour Harris.

Il s'agit là d'une grande surprise, d'autant plus que 40% des personnes interrogées se décrivent comme des démocrates naturels, 28% seulement comme des républicains et 23% comme des indépendants.

Le sondage montre clairement combien d'Américains d'origine arabe semblent avoir changé d'allégeance, passant des démocrates aux républicains, en réponse à la déception engendrée par la gestion d'Israël par l'administration Biden et par la catastrophe de Gaza.

On saura bientôt si Harris a réussi à se défaire de cette association parmi les électeurs arabo-américains.

Qu'elle l'ait fait ou non, et quel que soit le candidat qui siègera à la Maison Blanche en janvier à la suite du vote d'aujourd'hui, l'élection présidentielle de 2024 est déjà historique pour les Arabo-Américains. Leur adhésion sans réserve au processus démocratique américain – qui dépasse de loin celle de l'ensemble de l'électorat américain – a été d'une ampleur sans précédent, reflétant non seulement leur préoccupation pour leurs pays d'origine, mais aussi leur engagement dans la politique américaine.

Car il ne faut pas s'y tromper: bien que le monde les classe comme des Américains arabes, ils se considèrent comme des Arabes américains et leur intérêt pour le pays qui peut se targuer d'être le plus grand creuset d'immigrants au monde est aussi profondément ancré que n'importe quel autre.

En 2023, Dearborn, dans le Michigan, est devenue la première ville américaine à majorité arabe. Le fait que ce soit le cas et que les Arabes du Michigan aient été en mesure de jouer un rôle aussi essentiel dans la sélection du prochain président des États-Unis est dû à quelque chose d'aussi américain que le modèle T Ford – littéralement.

Au début du XXe siècle, il n'y avait rien d'autre que des terres agricoles à Dearborn et dans ses environs. En 1908, Henry Ford a commencé à produire ses voitures révolutionnaires Model T à Détroit, et parmi les premiers ouvriers qu'il a embauchés sur la chaîne de production se trouvaient des Arabes qui venaient d'émigrer de Syrie.

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Joe Biden s'est retiré en juillet pour permettre à sa vice-présidente, Kamala Harris, de participer à l'élection. (AFP)

Ils ont été suivis par d'autres, principalement originaires de Palestine, du Liban, d'Irak et du Yémen, qui se sont tous installés à Dearborn et dans ses environs, travaillant pour la gigantesque usine Ford qui y a vu le jour et où la société a toujours son siège aujourd'hui.

Il y a eu 21 présidents depuis que les premiers immigrants arabes ont commencé à travailler sur les chaînes de production du modèle T de Ford dans le Michigan, il y a 116 ans. Lorsque les derniers bureaux de vote fermeront dans le Michigan aujourd'hui à 21 heures (heure de l'Est), leurs descendants auront la satisfaction de savoir que, dans la course au 47e président des États-Unis, ils auront été résolument aux commandes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Harris ou Trump, l'Amérique à l'aube d'un choix historique

Des supporters brandissent des pancartes alors que Kamala Harris, vice-présidente des États-Unis et candidate démocrate à l'élection présidentielle, prend la parole lors d'un meeting de campagne sur la Benjamin Franklin Parkway à Philadelphie, en Pennsylvanie, le 4 novembre 2024. (AFP)
Des supporters brandissent des pancartes alors que Kamala Harris, vice-présidente des États-Unis et candidate démocrate à l'élection présidentielle, prend la parole lors d'un meeting de campagne sur la Benjamin Franklin Parkway à Philadelphie, en Pennsylvanie, le 4 novembre 2024. (AFP)
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  • Ce sont les derniers instants d'une campagne haletante pour la Maison Blanche: Kamala Harris et Donald Trump sont sur scène pour leurs ultimes meetings électoraux, juste avant un vote aux enjeux cruciaux pour les Etats-Unis et le reste du monde
  • Chacun des deux rivaux se dit confiant dans sa victoire. Si l'on croit les sondages, tout se jouera à quelques dizaines de milliers de voix seulement, dans sept Etats dits pivots

PHILADELPHINE: Ce sont les derniers instants d'une campagne haletante pour la Maison Blanche: Kamala Harris et Donald Trump sont sur scène pour leurs ultimes meetings électoraux, juste avant un vote aux enjeux cruciaux pour les Etats-Unis et le reste du monde.

"Ceci pourrait être une des élections les plus serrées de l'histoire. La moindre voix compte", a averti la candidate démocrate dans la nuit de lundi à mardi à Philadelphie, en Pennsylvanie, à quelques heures de l'ouverture des bureaux de vote.

D'un côté, la vice-présidente, qui en juillet a remplacé au pied levé le dirigeant vieillissant Joe Biden. Kamala Harris, 60 ans, peut devenir mardi la première femme à diriger la plus grande puissance économique et militaire de la planète.

De l'autre, l'ancien président Donald Trump, 78 ans, auteur d'un retour politique spectaculaire après avoir quitté la Maison Blanche en 2021 dans un contexte chaotique, avoir réchappé à deux procédures de destitution et avoir été condamné en justice.

Dans le Michigan, le républicain a promis lors de son tout dernier meeting de campagne de "mener l'Amérique et le monde" vers "de nouveaux sommets". Débordant de confiance, il a assuré plusieurs fois être "en très bonne position" pour l'emporter.

- "Retour à la normale" -

Emaillée de coups de théâtre, dont deux tentatives d'assassinat visant Donald Trump, cette course à la Maison Blanche a aussi été marquée par toutes les surenchères dans un pays fracturé.

Chacun des deux rivaux se dit confiant dans sa victoire. Si l'on croit les sondages, tout se jouera à quelques dizaines de milliers de voix seulement, dans sept Etats dits pivots.

Les Etats-Unis, pays fédéral, ont en effet un système de suffrage universel indirect, couronnant le candidat qui parvient à rassembler une majorité des 538 grands électeurs, soit au moins 270.

C'est donc logiquement en Pennsylvanie, qui offre le plus de grands électeurs de ces "swing states", que Kamala Harris et Donald Trump ont notamment jeté leurs dernières forces.

Electrice de cet Etat, Yvonne Tinsley, comptable de 35 ans, s'est déplacée pour voir la vice-présidente, disant rêver d'"un retour à la normale".

"Nous avons la possibilité de tourner enfin la page d'une décennie de projet politique guidé par la peur et la division. Nous en avons assez", a dit comme en écho Kamala Harris, ancienne procureure puis sénatrice de Californie, née d'un père jamaïcain et d'une mère indienne.

Pour son  dernier meeting, qui selon son équipe a rassemblé 30.000 personnes, Kamala Harris a soigneusement choisi le décor.

Elle s'est exprimée à Philadelphie, berceau de la démocratie américaine, au pied d'un grand escalier immortalisé dans le film "Rocky", voulant y voir "un symbole de ceux qui sont donnés perdants au départ et qui grimpent jusqu'à la victoire."

Un peu avant, la star Lady Gaga avait appelé sur scène à voter pour Kamala Harris en soulignant que "les femmes participeraient à la décision" mardi. La défense du droit à l'avortement est un grand thème de campagne de la vice-présidente.

- "Ennemis de l'intérieur" -

L'ancien président a lui encore alimenté les tensions d'un pays à cran en commençant à remettre en question l'intégrité des opérations de vote. L'équipe de Kamala Harris a déclaré "s'attendre" à ce que le républicain se déclare vainqueur de façon prématurée, comme il l'avait fait en 2020.

L'ancien magnat de l'immobilier, qui qualifie ses adversaires d'"ennemis de l'intérieur", est un "fasciste" animé par la vengeance et sa soif de "pouvoir sans limites" martèlent les démocrates.

Mais dans ses meetings, les trumpistes ne sont pas rebutés.

Ethan Wells, employé d'un restaurant et âgé de 19 ans, confie son enthousiasme: "Quand Trump était président, personne ne déconnait avec l'Amérique".

Près de 80 millions d'Américains, dont Kamala Harris, ont déjà voté de façon anticipée, sur 244 millions d'électeurs. Son rival devrait lui voter en personne mardi près de sa résidence en Floride.

La suite reste la grande inconnue.

Donald Trump n'a jamais reconnu sa défaite à la présidentielle de 2020, après laquelle ses partisans avaient pris d'assaut le Capitole le 6 janvier 2021.

Au moins trois Etats, celui de Washington, le Nevada et l'Oregon, ont mobilisé les réservistes de la Garde nationale. Ailleurs dans le pays, certains bureaux de vote seront surveillés par des drones et des tireurs d'élite sur les toits.

Dans la capitale fédérale, des barrières métalliques sont érigées autour de la Maison Blanche, du Capitole et d'autres sites sensibles.


Israël : le Forum des otages exige une enquête sur l'affaire de fuite de documents

Des manifestants tiennent des pancartes et des drapeaux nationaux lors d'une manifestation anti-gouvernementale appelant à une action pour assurer la libération des otages israéliens détenus depuis les attaques du 7 octobre par des militants palestiniens dans la bande de Gaza, le 2 novembre 2024. (Photo AFP)
Des manifestants tiennent des pancartes et des drapeaux nationaux lors d'une manifestation anti-gouvernementale appelant à une action pour assurer la libération des otages israéliens détenus depuis les attaques du 7 octobre par des militants palestiniens dans la bande de Gaza, le 2 novembre 2024. (Photo AFP)
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  • « Les familles d'otages exigent une enquête sur toutes les personnes impliquées dans des soupçons de sabotage et d'atteinte à la sécurité de l'État, a affirmé le Forum dans un communiqué.
  • Cette association regroupe la majorité des familles des 97 otages encore captifs à Gaza.

JERUSALEM : Le Forum des familles, principale association des proches d'otages retenus en captivité dans la bande de Gaza, a exigé lundi que toute la lumière soit faite dans l'affaire de fuite de documents qui éclabousse le Premier ministre israélien et aurait pu nuire à un accord sur la libération des otages.

« Les familles d'otages exigent une enquête sur toutes les personnes impliquées dans des soupçons de sabotage et d'atteinte à la sécurité de l'État. Une telle action, générale et encore plus pendant la guerre, met en danger les otages, compromet leurs chances de retour et les abandonne au risque d'être tués par les terroristes du Hamas", a affirmé le Forum dans un communiqué.

Cette association regroupe la majorité des familles des 97 otages encore captifs à Gaza.

Dimanche, un tribunal israélien a annoncé qu'un ancien porte-parole du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, avait été arrêté pour avoir diffusé à la presse sans autorisation des documents militaires confidentiels, ce qui aurait pu nuire à un accord sur la libération des otages.

Quatre personnes, incluant des membres de l'appareil sécuritaire israélien et Eliezer Feldstein, ancien collaborateur de M. Netanyahu, sont actuellement en détention, a précisé le tribunal de Rishon LeZion (centre).

Une enquête a été ouverte par le Shin Bet, les services du renseignement intérieur, et par l'armée après la diffusion en septembre d'articles dans la presse étrangère basés sur des documents militaires confidentiels.

L'un détaillait un plan supposé de Yahya Sinouar, l'ex-chef politique du Hamas, pour fuir la bande de Gaza avec les otages vers l'Égypte par le « couloir de Philadelphie », zone tampon le long de la frontière. L'autre se basait sur des notes présentées comme émanant de la direction du Hamas sur la stratégie de son chef pour faire achopper les négociations sur la libération des otages.

Ces informations, en partie fausses, auraient, selon le tribunal, « porté atteinte à la capacité des agences de sécurité à atteindre l'objectif de libérer les otages ». Il a émis un avis de censure sur une grande partie de l'enquête.