Le canal de Suez toujours bloqué ralentit le transport maritime mondial

L'Autorité du Canal de Suez le 24 mars 2021 montre le MV Ever Given (Evergreen), un navire de 400 mètres (1 300 pieds) de long et 59 mètres de large, coincé sur le côté et entravant tout le trafic sur la voie navigable du Canal de Suez en Egypte.  (CANAL DE SUEZ / AFP)
L'Autorité du Canal de Suez le 24 mars 2021 montre le MV Ever Given (Evergreen), un navire de 400 mètres (1 300 pieds) de long et 59 mètres de large, coincé sur le côté et entravant tout le trafic sur la voie navigable du Canal de Suez en Egypte. (CANAL DE SUEZ / AFP)
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Publié le Jeudi 25 mars 2021

Le canal de Suez toujours bloqué ralentit le transport maritime mondial

  • L'incident survenu dans la nuit de mardi à mercredi entraîne des embouteillages massifs de navires et d'importants retards de livraison de pétrole et autres produits commerciaux
  • L'incident devrait ralentir le transport maritime durant quelques jours, mais les conséquences en termes économiques devraient toutefois rester limitées

Le Caire: L'Egypte poursuit ses tentatives de dégager un porte-conteneur géant qui bloque depuis la veille la navigation sur le canal de Suez, route commerciale clé entre l'Europe et l'Asie, un incident qui pourrait ralentir le trafic maritime mondial encore plusieurs jours.

Jeudi, l'Autorité égyptienne du canal de Suez (SCA) a annoncé que le trafic maritime était "temporairement suspendu" jusqu'à la remise à flot de l'Ever Given, le navire de 400 mètres qui bloque la voie navigable.

"Les autorités maritimes ont indiqué que 13 navires du convoi nord (en provenance de la Méditerranée, ndlr) via Port Said qui devaient passer (...) sont à l'arrêt dans des zones d'attente", a précisé George Safwat, le porte-parole de la SCA.

Selon une carte évolutive du site vesselfinder, des dizaines de navires attendent aux deux extrémités du canal et dans la zone d'attente située au milieu du canal.

L'incident survenu dans la nuit de mardi à mercredi entraîne d'importants retards de livraison de pétrole et autres produits commerciaux. La nouvelle a fait bondir les cours du pétrole mercredi.

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Des remorqueurs égyptiens tentant de libérer le MV Ever Given (Evergreen), un navire taïwanais de 400 mètres (1 300 pieds) de long et 59 mètres de large, coincé latéralement et entravant tout le trafic sur la voie navigable du canal de Suez en Égypte. 
(CANAL DE SUEZ / AFP)

Plusieurs remorqueurs dépêchés par l'Autorité du canal de Suez (SCA) tentent de dégager le géant des mers depuis mercredi matin. Jeudi, une source maritime a ajouté que les autorités ont fait parvenir une drague sur les lieux de l'incident.

De son côté, la société japonaise Shoei Kisen Kaisha, propriétaire du porte-conteneur a annoncé jeudi qu'elle travaillait avec les autorités du canal pour la remise à flot, mais que l'opération était "extrêmement difficile".

Le blocage devrait ralentir le transport maritime durant quelques jours, mais les conséquences économiques devraient toutefois rester limitées si la situation ne s'éternise pas, selon des experts.

Effet d'entraînement

Les conséquences sur les prix dépendront de la durée du blocage selon Bjornar Tonhaugen, du cabinet Rystad, qui a précisé à l'AFP que "l'effet sera probablement faible et transitoire".

En revanche, "si le blocage dure plus que quelques jours, cela pourrait avoir un impact plus important sur les prix et de manière plus durable", a-t-il ajouté.

"Nous n'avons jamais rien vu de tel auparavant, mais il est probable que la congestion (...) prendra plusieurs jours ou semaines pour se résorber, car elle devrait avoir un effet d'entraînement sur les autres convois, les plannings et les marchés mondiaux", estime Ranjith Raja, responsable de la recherche sur le pétrole du Moyen-Orient et le maritime chez l'agrégateur de données financières Refinitiv.

Mais la situation économique actuelle, sur fond de crise sanitaire et de restrictions qui entravent la reprise, font que les prix ne devraient guère flamber dans l'immédiat.

L'Ever Given, un navire de plus 220.000 tonnes, qui se rendait à Rotterdam en provenance d'Asie, s'est échoué dans la nuit de mardi à mercredi, peu après son entrée dans le canal, non loin de la ville de Suez.

La taille du navire, long comme quatre terrains de football, complique les opérations de dégagement selon Jean-Marie Miossec, professeur à l'Université Paul-Valéry de Montpellier (sud-est de la France) et spécialiste du transport maritime.

"Ces navires ont un tirant d'eau important d'autant qu'il était à pleine charge. Sous la quille, la lame d'eau est faible", explique-t-il en assurant que les autorités doivent prendre le temps nécessaire pour "bien manoeuvrer".

"Il ne s'agit pas non plus de fragiliser la structure du navire dans les manoeuvres et bien doser les efforts à répartir tout au long de la coque", ajoute l'expert en affirmant que "les services techniques de l'autorité du canal sont compétents" pour cette opération.

Selon Bernhard Schulte Shipmanagement (BSM), la compagnie basée à Singapour qui assure la gestion technique du navire, les 25 membres d'équipage sont sains et saufs. Et il n'y a eu aucune pollution ni dommage sur la cargaison du navire d'une capacité de plus de 20.000 boîtes (EVP ou TEU).

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Les autorités égyptiennes vérifient l'opération visant à libérer le cargo MV Ever Given (Evergreen), un navire de 400 mètres (1 300 pieds) de long et 59 mètres de large, logé latéralement et entravant toute circulation sur la voie navigable du canal de Suez égyptien. 
(CANAL DE SUEZ / AFP)

Des experts citent des vents violents comme une des causes de l'incident sur ce navire de 60 mètres de haut. La SCA évoque également la visibilité diminuée en raison d'un vent de sable, courant en Egypte à cette époque de l'année.

Inauguré en 1869, le canal a depuis connu plusieurs phases d'agrandissement et de modernisation afin d'accompagner les évolutions du commerce maritime. Son percement a réduit drastiquement les distances: 6.000 km de moins entre Singapour et Rotterdam par exemple.

 

Dégager le navire pourrait prendre des semaines

Dégager le porte-conteneur géant qui bloque la navigation sur le canal de Suez pourrait prendre "des jours voire des semaines", a pour sa part déclaré le directeur exécutif de Royal Boskalis, maison mère de la société néerlandaise dont des experts devaient être sur place jeudi.

"C'est vraiment une baleine très lourde sur la plage, pour ainsi dire", a indiqué Peter Berdowski, interrogé dans un talk-show sur la télévision publique néerlandaise mercredi soir.

Une équipe de la société Smit Salvage, filiale du groupe de dragage et d'aménagement portuaire Royal Boskalis Westminster, devait arriver jeudi sur les lieux où l'Ever Given, navire de 400 mètres, s'est échoué peu après son entrée dans le canal, non loin de la ville de Suez.

"Je ne veux pas spéculer là-dessus, mais oui cela peut prendre des jours ou des semaines", a ajouté M. Berdowski.

La société japonaise Shoei Kisen Kaisha, propriétaire du porte-conteneur a annoncé jeudi qu'elle travaillait avec les autorités du canal pour la remise à flot, mais que l'opération était "extrêmement difficile".

L'équipe de Smit Salvage, société spécialisée dans la gestion des situations d'urgence en mer, évaluait jeudi un certain nombre de facteurs pour décider de la meilleure façon de dégager le navire battant pavillon panaméen, a indiqué M. Berdowski.

"Nous examinons la quantité de pétrole qu'il contient, la quantité d'eau, ce sont des calculs complexes", a-t-il souligné.

Smit Salvage, acheté par Boskalis en 2010, a participé à de grandes opérations de sauvetage ces dernières années, notamment celles du sous-marin nucléaire russe Koursk et du navire de croisière italien Costa Concordia.

L'entreprise affirme avoir des "bases d'intervention d'urgence" à Rotterdam, Houston, Le Cap et Singapour.


Soudan: craintes de la poursuite des exactions à El-Facher

Des enfants et des familles déplacés d'El-Fasher dans un camp où ils se sont réfugiés pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et le RSF, à Tawila, dans la région du Darfour. (UNICEF via AP)
Des enfants et des familles déplacés d'El-Fasher dans un camp où ils se sont réfugiés pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et le RSF, à Tawila, dans la région du Darfour. (UNICEF via AP)
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  • Des massacres se poursuivent à El-Facher, dernière grande ville du Darfour tombée aux mains des Forces de soutien rapides (FSR) après 18 mois de siège
  • La situation est décrite comme « apocalyptique » par les diplomaties allemande et britannique, tandis que l’ONU réclame des enquêtes rapides sur les atrocités et que plus de 65 000 civils ont fui la ville, désormais en ruines

Port-Soudan: De nouvelles images satellites et l'ONG Médecins sans frontières (MSF) suggèrent samedi la poursuite des massacres dans la ville soudanaise d'El-Facher, près d'une semaine après sa prise par les paramilitaires.

Alors que les informations sur des violences contre les civils se multiplient, les chefs de la diplomatie allemande et britannique ont alerté sur une situation "absolument apocalyptique" et "véritablement terrifiante" sur le terrain.

Après 18 mois de siège, les Forces de soutien rapides (FSR, paramilitaires) de Mohamed Daglo ont pris dimanche El-Facher, dernière grande ville du Darfour (ouest) qui échappait encore à leur contrôle dans leur guerre contre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane.

Selon le Laboratoire de recherche humanitaire de l'université de Yale, qui analyse des vidéos et des images satellites, les dernières images datant de vendredi ne "montrent aucun mouvement à grande échelle" à El-Facher, ce qui suggère que la majorité de sa population est "morte, capturée ou cachée".

Le laboratoire a identifié au moins 31 groupes d'objets correspondant à des corps humains entre lundi et vendredi, dans différents quartiers, sur des sites universitaires et des sites militaires. "Les indices montrant que les massacres se poursuivent sont clairement visibles", conclut-il.

- "Tuées, retenues, pourchassées" -

MSF a lui aussi dit craindre samedi qu'un "grand nombre de personnes" y soient toujours "en grave danger de mort" et que les civils soient empêchés par les FSR et leurs alliés "d'atteindre des zones plus sûres" comme Tawila.

Des milliers de personnes ont déjà fui El-Facher pour cette ville située à environ 70 km à l'ouest, et où les équipes de MSF se sont préparées à faire face à un afflux massif de déplacés et de blessés.

Des survivants ont raconté à l'ONG que les personnes ont été séparées selon leur sexe, âge ou identité ethnique présumée, et que beaucoup sont toujours détenues contre rançon. Un survivant a rapporté des "scènes horribles" où des combattants écrasaient des prisonniers avec leurs véhicules.

"Le nombre de personnes arrivées à Tawila est très faible (...) Où sont toutes les personnes manquantes, qui ont déjà survécu à des mois de famine et de violence à El-Facher?" s'interroge Michel-Olivier Lacharité, responsable des opérations d'urgence chez MSF. "D'après ce que nous disent les patients, la réponse la plus probable, bien qu'effrayante, est qu'elles sont tuées, retenues et pourchassées lorsqu'elles tentent de fuir", relate-t-il.

Au total, plus de 65.000 civils ont fui El-Facher, où des dizaines de milliers de personnes sont encore piégées, selon l'ONU. Avant l'assaut final des paramilitaires, la ville comptait environ 260.000 habitants.

- "Apocalyptique" -

Depuis dimanche, plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux montrent des hommes en uniforme des FSR procédant à des exécutions sommaires à El-Facher, les paramilitaires affirmant que plusieurs de ces enregistrements ont été "fabriqués" par des sites liés à l'armée.

Les paramilitaires ont affirmé jeudi avoir arrêté plusieurs de leurs combattants soupçonnés d'exactions lors de la prise d'El-Facher, l'ONU réclamant vendredi des enquêtes "rapides et transparentes" après des "témoignages effroyables" d'atrocités dans cette localité.

S'exprimant en marge d'une conférence à Bahreïn, le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a décrit samedi la situation à El-Facher comme "absolument apocalyptique", évoquant comme l'ONU la "pire crise humanitaire du monde". "Les FSR se sont publiquement engagés à protéger les civils et devront rendre compte de leurs actions", a-t-il ajouté.

"Les informations qui nous parviennent du Darfour ces derniers jours sont véritablement terrifiantes", a déclaré son homologue britannique Yvette Cooper, évoquant les "atrocités commises, exécutions de masse, famine et le viol comme arme de guerre".

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle l'est et le nord du pays, et les FSR, désormais maîtres de l'ensemble du Darfour, une région vaste comme la France métropolitaine.

Les pourparlers en vue d'une trêve, menés depuis plusieurs mois par un groupe réunissant les Etats-Unis, l'Egypte, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite, sont dans l'impasse, selon un responsable proche des négociations.

Les FSR ont reçu armes et drones des Emirats arabes unis, selon des rapports de l'ONU, tandis que l'armée bénéficie de l'appui de l'Egypte, de l'Arabie saoudite, de l'Iran et de la Turquie, selon des observateurs. Tous nient toute implication.


Le président libanais accuse Israël de répondre à son offre de négociations en intensifiant ses attaques

Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
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  • Le président libanais Joseph Aoun accuse Israël d’avoir répondu à son offre de négociations par une intensification des frappes, qui ont tué deux personnes dans le sud du Liban
  • En visite à Beyrouth, le ministre allemand Johann Wadephul appelle à un retrait israélien du sud du Liban et à un désarmement du Hezbollah, condition jugée essentielle pour la reprise du dialogue

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a accusé Israël de répondre à l'offre de négociations du Liban par une intensification de ses frappes, les dernières ayant tué vendredi deux hommes dans le sud du pays selon Beyrouth.

"Le Liban est prêt à des négociations pour mettre fin à l'occupation israélienne, mais toute négociation (...) a besoin d'une volonté réciproque, ce qui n'est pas le cas", a affirmé M. Aoun à l'issue d'un entretien avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul.

Le chef de l'Etat s'était déjà prononcé le 13 octobre pour des négociations entre les deux pays voisins, toujours formellement en état de guerre, et qui ont émergé en novembre dernier d'un an de conflit meurtrier entre Israël et le Hezbollah libanais.

Israël "répond à cette option en menant davantage d'attaques contre le Liban (...) et en intensifiant la tension", a déploré M. Aoun

Selon le ministère de la Santé libanais, deux personnes ont été tuées vendredi lors de deux frappes israéliennes dans le sud du pays.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani, officielle) a indiqué qu'un drone avait notamment visé un homme à moto dans le village de Kounine.

L'armée israélienne a affirmé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement pro-iranien.

La veille, une unité israélienne s'était introduite dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

M. Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

- "Condition sine qua non" -

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban disant viser des cibles du mouvement chiite, et a intensifié ses raids ces derniers jours.

L'armée israélienne se maintient aussi dans cinq positions dans le sud du Liban.

Selon un bilan de l'AFP basé sur des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées en octobre.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le chef de la diplomatie allemande a apporté son soutien au président libanais, affirmant qu'il exhorterait son homologue israélien, Gideon Saar, à retirer l'armée israélienne du sud du Liban.

"Il doit y avoir un retrait des troupes israéliennes. Je comprends qu'Israël ait besoin de sécurité (...) Mais nous avons maintenant besoin d'un processus de confiance mutuelle. Et je m'engage à ce que les deux parties se parlent", a dit le ministre allemand.

Il a également "encouragé le gouvernement libanais à veiller à ce qu'un processus crédible, compréhensible et rapide de désarmement du Hezbollah soit mis en place", une "tâche colossale" mais, a-t-il estimé, "la condition sine qua non" pour régler les relations avec Israël.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.