Des historiens algériens réclament l'accès aux archives de leur pays

Le bâtiment des Archives nationales d'Algérie, Alger. (Photo, AFP)
Le bâtiment des Archives nationales d'Algérie, Alger. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 26 mars 2021

Des historiens algériens réclament l'accès aux archives de leur pays

  • Cette démarche intervient après que Paris a décidé de faciliter l'accès aux archives françaises classifiées de la guerre d'Algérie (1954-1962)
  • Une dizaine d'historiens exhortent M. Tebboune à ordonner l'application de la loi régissant les archives nationales

ALGER : Des historiens et des chercheurs algériens réclament l'accès aux fonds d'archives en Algérie, dans une lettre ouverte adressée au président Abdelmadjid Tebboune et publiée jeudi dans des quotidiens locaux.

Cette démarche intervient après que Paris a décidé de faciliter l'accès aux archives françaises classifiées de la guerre d'Algérie (1954-1962), comme l'a préconisé le rapport de l'historien français Benjamin Stora sur la réconciliation mémorielle franco-algérienne.

Dénonçant « les entraves bureaucratiques qui viennent à bout des chercheurs », une dizaine d'historiens exhortent M. Tebboune à ordonner l'application de la loi régissant les archives nationales « sans qu'interfèrent des interprétations personnelles qui vont à l'encontre de l'esprit même des archives qui sont un patrimoine de la nation ».

Sans le citer nommément, la lettre vise le directeur des archives nationales Abdelmadjid Chikhi, chargé par M. Tebboune de travailler sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'indépendance, de concert avec M. Stora.

Déplorant « le verrouillage incompréhensible » de l'accès aux archives depuis deux décennies, les signataires estiment agir par devoir « moral » et « national » car ce blocage affecte « négativement les études historiques et le travail sur la mémoire nationale ».

Ces universitaires de renom s'étonnent qu'en dépit de l'intérêt du chef de l'Etat pour ce dossier, l'accès aux archives soit un parcours du combattant qui « vient à bout des chercheurs les plus opiniâtres ».

C'est la première fois que le président algérien est ainsi directement interpellé à ce sujet. 

L'historien Mohamed El Korso, l'un des signataires, a indiqué au quotidien francophone El Watan qu'il était « inconcevable de demander l'ouverture des archives en France et de ne pouvoir les consulter convenablement en Algérie ».

Faute de pouvoir « introduire un téléphone, un ordinateur ou tout autre appareil, les historiens algériens en sont réduits à faire les scribes », a-t-il regretté, rejetant l'argument de la direction des archives qui s'abrite « derrière la protection des secrets de l'Etat ».

« De quels secrets de l'Etat s'agit-il, sachant que les faits remontent à plus de 60 ans », a-t-il poursuivi.

« Schizophrénie »

A l'approche du 60e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie (5 juillet 1962), le président français Emmanuel Macron a engagé ces derniers mois une série d' « actes symbolique » afin de « réconcilier les mémoires » entre Français et Algériens.

Parmi ces gestes, M. Macron a pris l'initiative au début du mois de faciliter l'accès aux archives classifiées de plus de 50 ans, notamment celles sur la guerre d'Algérie.

Dans une émission de la chaîne qatarie Al-Jazeera diffusée lundi, M. Chikhi a exigé la restitution de « la totalité » des archives de la période coloniale (1830-1962).

« Comment arriver à la vérité historique quand l'intégralité de notre histoire est entreposée en France et ailleurs à l’étranger ? », a relevé le conseiller de M. Tebboune sur la mémoire.

Réponse jeudi de l'historien Amer Mohand Amer dans le quotidien francophone Reporters : « Nous sommes, aujourd'hui, dans une sorte de schizophrénie: on demande aux Français de nous donner des archives qui leur appartiennent et on ferme les portes des archives en Algérie. Ce n'est pas normal ».

 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.