Au Maroc, l'oasis de Figuig s'accroche à son mode de vie

Une femme se tient à un point de vue surplombant la ville oasis de Figuig à la frontière avec l'Algérie, le 19 mars 2021. (Fadel Senna / AFP)
Une femme se tient à un point de vue surplombant la ville oasis de Figuig à la frontière avec l'Algérie, le 19 mars 2021. (Fadel Senna / AFP)
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Publié le Vendredi 26 mars 2021

Au Maroc, l'oasis de Figuig s'accroche à son mode de vie

  • Ces dernières décennies, l'oasis a perdu la moitié de ses habitants, près du tiers des jardins sont en friche, près de la moitié de ses 2000 maisons anciennes sont "dégradées ou en ruines", selon des études universitaires
  • L'oasis millénaire a vu se rétrécir son "espace vital" composé de petites palmeraies satellites dispersées autour de l'oued (rivière) qui sert désormais de frontière

FIGUIG, Maroc :"Cette terre, on la cultive de père en fils, depuis des générations", dit fièrement Abdelmajid Boudi, en montrant les jardins verdoyants de l'oasis de Figuig, vestiges de la grandeur passée de cet ancien carrefour caravanier en plein déclin, à la frontière du Maroc et de l'Algérie.

Comme ses ancêtres, ce cultivateur de 62 ans vit de ses dattes avec ses deux parcelles au coeur du "ksar" de Zenada, un des quartiers fortifiés de l'oasis, aux confins des montagnes de l'Atlas et du désert saharien.

Ici, la pollinisation des fleurs et la récolte des fruits se font comme autrefois, à la main, en grimpant en haut des arbres pour travailler debout, en équilibre sur les palmes des dattiers.

"Notre culture est très attachée à l'agriculture: l'oasis c'est un mode de vie", assure Abdelmajib Boudi qui exerce aussi la fonction cruciale de "zrayfi" (aiguadier), chargé de la répartition de l'eau entre les "abonnés", via un réseau complexe d'irrigation hérité du passé.

"Ruines"

"Les gens d'ici sont liés à leur terre, nos veines sont irriguées par nos racines", assure Rajae Boudi, sa cousine. Comme beaucoup, cette enseignante d'une quarantaine d'années a quitté sa ville natale pour trouver un emploi mais revient "dès qu'elle peut" voir les siens.

Ces dernières décennies, l'oasis a perdu la moitié de ses habitants, près du tiers des jardins sont en friche, près de la moitié de ses 2000 maisons anciennes sont "dégradées ou en ruines", selon des études universitaires.

Mais ceux qui sont partis contribuent à la survie de l'oasis, notamment en investissant dans de nouvelles plantations de palmiers-dattiers autour du périmètre historique, comme le souligne Mustapha Lali, un historien élu à la municipalité de Figuig de 1992 à 2016.

"Nous sommes une communauté très soudée", explique Yamina Hakkou, une aubergiste de 58 ans qui aime faire découvrir aux visiteurs les jardins de l'oasis, ses bassins d'eau, son architecture mêlant pierre, terre crue et bois de palmier.

Dans le labyrinthe des ruelles de Zenaga, le plus grand des six quartiers fortifiés et le mieux préservé, tout le monde se connaît. Pour sortir, les femmes se drapent dans des haïks de coton blanc. A la saison des grands froids, les hommes portent des burnous de laine tissée à la main. Et tout le monde parle l'amazigh, langue des berbères.

"On a gardé notre langue, on a résisté à tout", souligne Mohamed Djilali, le président d'une association locale.

Mais le carrefour stratégique qui a accueilli "jusqu'à  mille chameaux" au faîte de sa gloire "décline depuis la création d'une frontière entre le Maroc et l'Algérie", en 1845, à l'époque de la colonisation française, rappelle Mustapha Lali.

Relativement épargnée par les bombardements de l'armée française en 1903 et par la "guerre des sables" entre Maroc et Algérie dans les années 60, le centre marchand est devenu un cul-de-sac depuis la fermeture totale de la frontière en 1994, en lien avec les relations conflictuelles entre Rabat et Alger.

"Espace vital"

Surtout, l'oasis millénaire a vu se rétrécir son "espace vital" composé de petites palmeraies satellites dispersées autour de l'oued (rivière) qui sert désormais de frontière: les différends diplomatiques entre les deux pays voisins débouchent ponctuellement sur des expulsions de cultivateurs marocains de leurs "terres ancestrales" situées côté algérien, rappelle M. Lali.

Ainsi, la semaine dernière, l'armée algérienne a été déployée pour interdire le passage vers l'oasis d'El Arja, dite Laaroda en Algérie, jusque-là toléré malgré la fermeture de la frontière.

Les 1.500 hectares de cultures desservies par le réseau électrique marocain et irriguées par pompage de la nappe phréatique se sont ajoutés aux "spoliations" précédentes recensées par le Maroc depuis 1955 et touchant 130 000 palmiers sur 2 000 hectares de terre répartis dans 23 secteurs frontaliers proches.

"Les palmiers seuls font vivre les familles, cette nouvelle perte va aggraver la situation économique", s'inquiète Mustapha Lali.

Malgré la beauté du site, les touristes restent très rares du fait de la situation géographique excentrée, à plusieurs heures de route de Rabat, Fès ou Marrakech.

Les dernières expulsions coïncident avec un regain de tension autour du Sahara occidental, dossier qui plombe les relations entre Alger et Rabat depuis près d'un demi-siècle.

Alger soutient des indépendantistes (Polisario) qui demandent l'autonomie de l'ancienne colonie espagnole située au nord de la Mauritanie. Rabat qui contrôle plus de deux tiers de ce territoire riche en phosphate et en eau poissonneuse, propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté.


Le prince héritier saoudien déclare à M. Pezeshkian que les attaques israéliennes contre l'Iran violent le droit international

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
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  • Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales
  • Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

RIYAD : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a exprimé la condamnation par le Royaume des attaques israéliennes contre l'Iran lors d'un appel téléphonique avec le président Masoud Pezeshkian samedi.

Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales, a rapporté l'agence de presse saoudienne, selon laquelle le prince héritier a déclaré.

Le prince héritier a déclaré que les attaques israéliennes ont perturbé le dialogue en cours pour résoudre la crise autour du programme nucléaire iranien et ont entravé les efforts de désescalade et de recherche de solutions diplomatiques.

Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

Vendredi, Israël a lancé une attaque sans précédent contre l'Iran, tuant de hauts commandants de l'armée, des scientifiques nucléaires et d'autres hauts responsables, dans un tir de missiles qui, selon Téhéran, a fait 78 victimes. Les deux pays ont échangé des coups samedi.

Le prince héritier a exprimé ses condoléances et sa sympathie à M. Pezeshkian, au peuple iranien et aux familles des victimes des attaques. Il a prié pour que les blessés se rétablissent rapidement.

M. Pezeshkian a remercié le roi Salman d'avoir répondu aux besoins des pèlerins iraniens et de leur avoir facilité l'accès aux services jusqu'à leur retour dans leur pays.

Auparavant, le prince Mohammed a discuté des répercussions des opérations militaires israéliennes contre l'Iran avec le Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'un appel téléphonique.

Le prince Mohammed et M. Starmer ont discuté des derniers développements dans la région et de l'importance de déployer tous les efforts pour désamorcer et résoudre les différends par des moyens diplomatiques, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince Mohammed s'est également entretenu avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. Les deux dirigeants ont passé en revue les développements dans la région à la suite des frappes israéliennes sur l'Iran, a indiqué l'agence de presse saoudienne. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


« Nous nous apprêtons à reconnaître l'État palestinien », annonce le président français à Asharq

Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
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  • Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York
  • Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel

Dans un entretien accordé à Asharq en marge d'une rencontre avec des journalistes et des représentants d'organisations de la société civile palestinienne et israélienne, le président français Emmanuel Macron s’est engagé à ce que son pays reconnaisse l'« État de Palestine » lors de la conférence que la France et l'Arabie saoudite accueilleront prochainement à New York.

En réponse à une question sur les conditions à la reconnaissance d'un État palestinien, M. Macron a déclaré : « Il n'y a aucune condition. La reconnaissance se fera selon un processus incluant la fin de la guerre, la reprise de l'aide humanitaire à la bande de Gaza, la libération des otages israéliens et le désarmement du Hamas.»

« Il s'agit d'un ensemble de mesures, » a-t-il souligné.

Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York, soulignant que la situation actuelle empêche le président palestinien Mahmoud Abbas de se rendre à New York en raison de la suspension des vols dans la région.

Le président français Emmanuel Macron s’exprime devant la presse à Paris, le 13 juin 2025- Asharq.

M. Macron a expliqué s'être entretenu à plusieurs reprises vendredi avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président palestinien Mahmoud Abbas, et qu'il avait été convenu de « reporter la réunion à une date proche ».

Il a indiqué que le président indonésien lui avait promis de reconnaître Israël si la France reconnaissait l'État palestinien, soulignant « la nécessité de poursuivre cette dynamique ».

Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne

Le document de la Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne, prévue à New York du 17 au 20 juin sous la coprésidence de l'Arabie saoudite et de la France, stipule que la conférence se tiendrait sur la base de la « solution à deux États », que sa mise en œuvre s’accompagnerait d’un calendrier précis, que des engagements concrets seraient pris par l’ensemble des parties, et que des mécanismes internationaux seraient instaurés pour en garantir la continuité.

Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel, et garantir la pleine reconnaissance de l’État de Palestine comme composante essentielle de la solution politique, tout en assurant le respect des droits des peuples ainsi que de leur aspiration à la paix et à la sécurité.

Le document souligne que les attaques du 7 octobre 2023 et la guerre contre Gaza ont entraîné une escalade de la violence sans précédent, des pertes humaines massives, la pire crise humanitaire jamais enregistrée, des destructions généralisées et d'immenses souffrances pour les civils des deux camps, notamment les détenus, leurs familles et les habitants de Gaza.

Le document indique que les activités de colonisation menacent la solution à deux États, seule voie permettant de parvenir à une paix juste, durable et globale dans la région. Elles ont un impact négatif sur la paix, la sécurité et la prospérité régionales et internationales.

Le document explique également que la conférence vise à changer de cap en s'appuyant sur des initiatives nationales, régionales et internationales et en adoptant des mesures concrètes pour renforcer le respect du droit international et promouvoir une paix juste, durable et globale qui garantisse la sécurité de tous dans la région et favorise l'intégration régionale.

La conférence réaffirme l’engagement indéfectible de la communauté internationale en faveur d’un règlement pacifique de la question palestinienne et de la solution à deux États, ainsi que l’urgence d’agir pour atteindre ces deux objectifs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq.com


Le ministre saoudien et l'envoyé américain ont discuté des événements récents lors d'un appel téléphonique

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
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  • les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

RIYAD : L'agence de presse saoudienne rapporte que le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu samedi un appel téléphonique de l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack.

Au cours de cet appel, les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

Leurs discussions ont également porté sur l'actualité régionale et internationale.  

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com