Ethiopie: l'Erythrée va retirer ses troupes du Tigré, selon Abiy Ahmed

Une photo publiée par le Bureau du Premier ministre éthiopien le 26 mars 2021 montre le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed (à gauche) rencontrant le président érythréen Isaias Afwerki
Une photo publiée par le Bureau du Premier ministre éthiopien le 26 mars 2021 montre le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed (à gauche) rencontrant le président érythréen Isaias Afwerki
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Publié le Vendredi 26 mars 2021

Ethiopie: l'Erythrée va retirer ses troupes du Tigré, selon Abiy Ahmed

  • Pendant des mois, les autorités d'Asmara et d'Addis Abeba ont démenti la présence de forces érythréennes au Tigré
  • Abiy Ahmed a lancé le 4 novembre une intervention militaire visant à renverser le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF)

ADDIS ABEBA: L'armée érythréenne va se retirer du Tigré, où elle a pénétré après le début du conflit en novembre dans cette région du nord de l'Ethiopie, a assuré vendredi le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed à l'issue d'une rencontre avec le président érythréen.

Pendant des mois, les autorités d'Asmara et d'Addis Abeba ont démenti la présence de forces érythréennes au Tigré, qui était pourtant largement rapportée par des habitants, des humanitaires, des diplomates et même certains responsables civils et militaires éthiopiens.

Ces troupes, ainsi que l'armée éthiopienne, y ont été notamment accusées de pillages, de massacres et de viols.

Abiy Ahmed a lancé le 4 novembre une intervention militaire visant à renverser le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), parti au pouvoir dans cette région. Il a proclamé la victoire le 28 novembre mais les combats s'y sont poursuivis.

Mardi, le Premier ministre éthiopien a admis pour la première fois, devant le Parlement, que des troupes érythréennes étaient présentes au Tigré.

Il s'est ensuite rendu dans la capitale érythréenne, Asmara, jeudi. 

"Dans mes discussions du 26 mars avec le président (érythréen) Issaias Afeworki (...), le gouvernement érythréen a accepté de retirer ses forces en dehors des frontières de l'Ethiopie", a-t-il annoncé vendredi matin dans un communiqué posté sur Twitter.

Le ministère érythréen de l'Information a publié en début d'après-midi un communiqué relatant la visite de M. Abiy, sans mentionner un retrait de troupes.

Mais l'ambassadeur au Japon, Estifanos Afeworki, a confirmé sur Twitter qu'"à partir d'aujourd'hui" les forces érythréennes "restitueront toutes les positions quittées par les troupes éthiopiennes" lorsque le conflit a éclaté.

Les Etats-Unis ont salué cette annonce, qualifiée de "pas important" vers une "désescalade du conflit" dans la région.

"Nous devons voir un retrait immédiat et inconditionnel des troupes, la fin des hostilités et une solution politique", a réagi de son côté le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, sur Twitter.

 Massacres 

L'Éthiopie et l'Érythrée se sont opposées entre 1998 et 2000 durant une sanglante guerre frontalière, alors que le TPLF dominait le pouvoir en Ethiopie. 

Les deux pays se sont rapprochés après l'arrivée au pouvoir en 2018 d'Abiy Ahmed, récompensé du prix Nobel de la paix en 2019. Mais l'Érythrée et le TPLF sont restés de féroces ennemis.

Selon M. Abiy, des tirs de roquettes du TPLF sur la capitale Asmara ont poussé "le gouvernement érythréen à traverser la frontière avec l'Ethiopie, à prévenir d'autres attaques et à sauvegarder sa sécurité nationale".

Selon lui, les troupes érythréennes ont pris le contrôle de zones proches de la frontière, mais des groupes de défense des droits humains et des habitants du Tigré ont, eux, décrit une présence érythréenne beaucoup plus loin dans la région.

Amnesty International et Human Rights Watch accusent l'armée d'Asmara d'avoir tué des centaines de Tigréens lors d'un massacre fin novembre dans la ville d'Aksoum.

La Commission éthiopienne des droits de l'Homme, organe indépendant mais rattaché eu gouvernement, a affirmé mercredi avoir "réuni des preuves concernant la mort de plus d'une centaine de victimes" dans cette ville sainte du Tigré.

L'AFP a documenté un autre massacre qui aurait été perpétré en novembre par les troupes érythréennes dans la ville de Dengolat.

Lors d'une visite ce mois-ci dans la ville de Wukro, des habitants ont également déclaré à l'AFP que des soldats érythréens étaient toujours présents, parfois vêtus d'uniformes éthiopiens.

Ces troupes sont également soupçonnées d'avoir attaqué deux camps abritant des dizaines de milliers de réfugiés érythréens. L'ONU a annoncé vendredi qu'elle a pu se rendre dans ces camps, Shimelba et Hitsats, qui ont été "totalement détruits".

"Tromperie" 

Le parti d'opposition tigréen, Salsay Weyane Tigray, a estimé que tout accord sur le retrait de l'Érythrée était "inutile" sans "un organisme de réglementation international pour vérifier".

"C'est un autre niveau de tromperie, un jeu auquel ils jouent depuis longtemps", a déclaré sur Twitter Hailu Kebede, en charge des affaires étrangères au sein du parti. "Retirez toutes les forces et mettez en place une équipe d'observation internationale. Le monde ne doit pas être dupé une nouvelle fois", a-t-il lancé.

Le conflit a fait près d'un million de déplacés. Les autorités locales estiment qu'environ 950 000 personnes ont fui les combats et les persécutions, essentiellement en provenance du Tigré occidental mais aussi du nord-ouest et du centre de la région.


Trump reçoit Netanyahu lundi en vue d'un cessez-le-feu à Gaza

Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
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  • Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.
  • Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

WASHINGTON : L'un veut « déraciner » le Hamas, l'autre un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. Cette rencontre sera déterminante pour l'avenir du territoire palestinien, et il sera également question de l'Iran.

Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.

Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

La fin de cette guerre de 12 jours a ravivé les espoirs d'un arrêt des combats dans la bande de Gaza, où les conditions humanitaires sont catastrophiques pour une population de plus de deux millions d'habitants.

Donald Trump, qui a déclaré cette semaine qu'il se montrerait « très ferme » avec M. Netanyahu, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, las d'une guerre sans fin.

« Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l'enfer », a-t-il affirmé jeudi, alors qu'on lui demandait s'il voulait toujours que les États-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien, comme il l'avait annoncé en février. 

« Grand marchandage » 

Une nouvelle proposition de trêve, négociée après la venue à Washington du ministre israélien Ron Dermer, a été soumise au mouvement islamiste palestinien par les médiateurs qatari et égyptien.

Donald Trump a sommé le Hamas d'accepter cette « ultime » proposition de cessez-le-feu, après 21 mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza déclenchée en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Vendredi soir, celui-ci a déclaré être prêt à « engager immédiatement » des négociations, soutenu par son allié, le Jihad islamique.

Selon une source palestinienne, la trêve serait assortie de la libération de la moitié des otages encore en vie détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.

« Je crois qu'on va assister à une réunion stratégique façon « grand marchandage » comme les aime Trump », a déclaré à l'AFP Michael Horowitz, analyste géopolitique indépendant.

Selon lui, « même M. Netanyahu a conscience qu'on arrive au bout de ce qui peut être fait à Gaza, et qu'il est temps de planifier une sortie ». Netanyahu la veut sûrement graduelle. »

Le dirigeant israélien est sous pression au sein de son gouvernement de coalition et cherchera à temporiser, tout en plaidant pour qu'une « sortie graduelle de la guerre se fasse en parallèle avec un effort de normalisation avec des partenaires régionaux comme l'Arabie saoudite », explique l'expert. 

 « Rien à offrir » à l'Iran

En 2020, les accords d'Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont mené à la normalisation des relations entre plusieurs pays arabes, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cependant, de nombreux pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, ont jusqu'à présent refusé de se joindre à ce processus, tant que la guerre à Gaza se poursuit et qu'il n'y a pas de trajectoire définie vers la création d'un État palestinien, ce que le gouvernement israélien rejette catégoriquement.

Concernant le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump a affirmé lundi dernier qu'il n'avait « rien à offrir » à l'Iran, avec qui il « ne parle pas ».

Fort des frappes de la nuit du 21 au 22 juin, qui, selon lui, ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le président américain a prévenu qu'il n'hésiterait pas à bombarder à nouveau le pays s'il cherchait à se doter de l'arme atomique.

Les relations entre MM. Netanyahu et Trump n'ont pas toujours été de tout repos.

Lors de leur précédent entretien, en avril, Donald Trump avait stupéfait M. Netanyahu en annonçant des négociations directes avec l'Iran.

Mais « Bibi », le surnom donné à M. Netanyahu, a été le premier dirigeant étranger invité du second mandat de Donald Trump.

Et leur alliance contre l'Iran semble avoir scellé leur réconciliation.

Le président américain a dit voir en lui « un grand héros », allant même jusqu'à appeler à l'abandon des poursuites judiciaires pour corruption le visant dans son pays. 


Trump estime qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"
  • A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour"

Morristown, États-Unis: Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine", avant une visite à la Maison Blanche prévue lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour".

En réponse aux informations selon lesquelles le Hamas avait répondu positivement aux propositions de négociations pour un cessez-le-feu, il a déclaré : "C'est bien. Ils ne m'en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza".


Turquie: l'un des feux près d'Izmir maîtrisé, mais la forêt brûle encore

Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
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  • "Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca",
  • En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli

ISTANBUL: L'un des incendies qui ravagent la région touristique d'Izmir, près de la station balnéaire de Cesme sur la côte égéenne de la Turquie (ouest), a été maîtrisé, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et des Forêts.

En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli.

"Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca", aux abords d'Izmir, la troisième ville du pays, a déclaré le ministre sur X.

Ces incendies poussés par des vents à plus de 85 km/heure ont fait deux morts, un employé des forêts qui participait à la lutte contre le feu et un octogénaire coincé chez lui.

Au moins cinq districts ont dû être évacués jeudi dans la région d'Ödemis.

Six avions et une vingtaine d'hélicoptères restent mobilisés sur ce site, selon l'agence étatique Anadolu.

"Le vent souffle de manière irrégulière et change constamment de direction rendant l'intervention depuis les airs et au sol très difficile car le feu se propage rapidement et change lui aussi rapidement de direction" a déploré jeudi le gouverneur provincial d'Izmir, Süleyman Elban.

En outre les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine.

La Turquie a enregistré "624 incendies juste au cours de la semaine écoulée dont 621 ont été éteints" a précisé le ministre.

Depuis le début de l'année, le pays confronté à une sécheresse récurrente a constaté le départ de plus de trois mille feux dont 1.300 dans les zones forestières.