Plus d'une centaine de civils tués en novembre au Tigré, selon la Commission éthiopienne des droits de l'homme

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali s'exprime lors d'une conférence de presse avec le Président sud-africain aux Union Buildings à Pretoria, suite à leur rencontre sur les questions de développement national mutuel, les questions régionales et continentales ainsi que les développements internationaux.  (Phill Magakoe / AFP)
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali s'exprime lors d'une conférence de presse avec le Président sud-africain aux Union Buildings à Pretoria, suite à leur rencontre sur les questions de développement national mutuel, les questions régionales et continentales ainsi que les développements internationaux. (Phill Magakoe / AFP)
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Publié le Mercredi 24 mars 2021

Plus d'une centaine de civils tués en novembre au Tigré, selon la Commission éthiopienne des droits de l'homme

  • Cet organisme indépendant, rattaché au gouvernement éthiopien, rejoint les conclusions d'Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) qui ont affirmé dans de précédents rapports que des centaines de civils ont été massacrés
  • L'ONU et la communauté internationale s'alarment des récits venant du Tigré, et ont demandé le départ des troupes érythréennes de la région

NAIROBI : Plus d'une centaine de civils ont été tués par les troupes érythréennes fin novembre dans la ville éthiopienne d'Aksoum, quelques semaines après le début du conflit au Tigré, affirme la Commission éthiopienne des droits de l'homme (EHRC) dans un rapport publié mercredi.

Cet organisme indépendant, rattaché au gouvernement éthiopien, rejoint les conclusions d'Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) qui ont affirmé dans de précédents rapports que des centaines de civils ont été massacrés à Aksoum fin novembre 2020 dans ce qui s'apparente à des crimes contre l'humanité.

"Les informations recueillies au cours de cette enquête préliminaire confirment que pendant les journées du 28 et 29 novembre de graves violations des droits de l'homme ont été commises et qu'à Aksoum, plus d'une centaine d'habitants (...) ont été tués par des soldats érythréens", affirme l'EHRC, en précisant que "ces chiffres ne sont pas définitifs".

"Ces graves violations des droits humains pouvant constituer des crimes contre l'humanité ou des crimes de guerre", l'EHRC souligne "la nécessité d'une enquête approfondie sur la situation générale des droits humains dans la région du Tigré".

Le Tigré est le théâtre de combats depuis le lancement, le 4 novembre, par le gouvernement éthiopien d'une intervention militaire visant à renverser le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), le parti au pouvoir dans cette région du nord du pays. La victoire a été proclamée le 28 novembre mais des combats persistent.

Après des mois de démentis officiels d'Addis Abeba et d'Asmara, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a pour la première fois fait état publiquement mardi de la présence de troupes venues d'Erythrée, pays frontalier du Tigré. Il a toutefois jugé "inacceptables" les atteintes aux civils commises dans la région.

Porte-à-porte

A la différence d'Amnesty et HRW qui avaient enquêté à distance, l'EHRC a pu se rendre à Aksoum. Elle a recueilli les témoignages de survivants, de témoins, de responsables locaux et de personnels médicaux, ainsi que "des preuves matérielles dont des (preuves) vidéo, audio et photo".

Les pires violences ont commencé le 28 novembre, au lendemain de l'arrivée de troupes érythréennes dans la ville. 

"Les soldats érythréens ont fait du porte-à-porte pour demander aux femmes où étaient leurs maris ou leurs enfants et leur disaient de +faire sortir leurs fils si elles en avaient+", indique le rapport.

Les témoignages glaçants d'exécutions sommaires évoquent une mère tuée alors qu'elle courait retrouver sa fille, des hommes exécutés sous les yeux de leurs femmes et de leurs enfants, ou d'autres encore abattus alors qu'ils voulaient récupérer des corps de victimes dans la rue...

Dans ce climat de terreur, des cadavres sont restés plusieurs jours dans les rues, parfois déchiquetés par des animaux. 

Certains de ces actes visaient spécifiquement les Tigréens. Un témoin raconte ainsi que des soldats érythréens, en fouillant des maisons, "ont trouvé deux résidents dont ils ont établi qu'ils ne pouvaient pas parler le tigrinya (la langue locale) et ils les ont laissés partir, tandis qu'ils ont sorti les autres du bâtiment et les ont abattus".

L'EHRC rapporte également des pillages d'hôpitaux (médicaments, lits, matelas...) par des soldats éthiopiens et érythréens à partir du 19 novembre.

L'ONU et la communauté internationale s'alarment des récits venant du Tigré, et ont demandé le départ des troupes érythréennes de la région.

Les autorités érythréennes ont toujours "rejeté catégoriquement" les accusations de massacre à Aksoum.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.