Biden s'indigne face à une nouvelle loi électorale en Géorgie

Ce texte «va à l'encontre des valeurs américaines afin de priver les électeurs de leur droit de vote», a martelé le 46e président des Etats-Unis (Photo, AFP).
Ce texte «va à l'encontre des valeurs américaines afin de priver les électeurs de leur droit de vote», a martelé le 46e président des Etats-Unis (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 27 mars 2021

Biden s'indigne face à une nouvelle loi électorale en Géorgie

  • Le texte, présenté par les républicains, est censé rendre les élections plus «sûres» et éviter les «fraudes» de 2020 qui, selon eux, ont permis la victoire de Biden
  • Les démocrates parlent d'un «triste jour» pour cet Etat du Sud portant encore les plaies de la ségrégation car cette loi vise particulièrement les électeurs afro-américains

WASHINGTON: Joe Biden a étrillé vendredi l'adoption en Géorgie d'une loi électorale présentée par les républicains pour rendre les élections plus «sûres» mais qui piétine, selon le président démocrate, «les valeurs américaines» en limitant l'accès aux urnes et visant particulièrement les électeurs afro-américains.  

Dans cet Etat du Sud portant encore les plaies de la ségrégation, une mobilisation record, électeurs noirs en tête, a permis à Joe Biden de remporter l'Etat en novembre 2020. Une première pour un candidat démocrate à la Maison Blanche en près de trois décennies. 

Et en janvier, les démocrates ont transformé l'essai avec les victoires surprises de leurs candidats, Jon Ossoff et Raphael Warnock, face aux deux sénateurs républicains sortants. Deux sièges qui ont permis à leur parti de reprendre le contrôle du Sénat.

Pour Donald Trump, qui n'a jamais concédé explicitement sa défaite, les victoires démocrates en Géorgie symbolisent bien les «fraudes» qui ont selon lui entaché le scrutin du 3 novembre. Malgré ses nombreuses actions en justice, elles n'ont jamais été démontrées.

Mais à travers les Etats-Unis, des responsables républicains citent désormais le «manque de confiance» dans le système électoral pour justifier quelque 250 projets de lois qui pourraient limiter l'accès au vote dans plus de 40 Etats, sur 50.  

Et jeudi, le gouverneur républicain de la Géorgie, Brian Kemp, a promulgué l'un de ces textes, se disant «fier» de pouvoir assurer que les prochaines élections en Géorgie seraient «sûres, justes et accessibles». 

«Félicitations à la Géorgie», a réagi vendredi Donald Trump dans un communiqué. 

«Ils ont tiré les leçons de cette mascarade d'élection présidentielle en 2020», a-t-il ajouté en concluant: «Dommage que ces changements ne soient pas arrivés plus tôt!» 

«Passé sombre»

«Triste jour pour la Géorgie», un rappel de son «passé sombre»: le texte a au contraire provoqué un tollé chez les démocrates. Avec en plus puissant porte-voix le président américain. 

«C'est atroce», a lancé Joe Biden vendredi devant les journalistes.

«Ils ont approuvé une loi disant qu'on n'a pas le droit de donner de l'eau aux gens qui attendent pour voter», a-t-il dénoncé. «Pas besoin d'en savoir plus pour comprendre qu'il s'agit de pratiques punitives pour empêcher les gens de voter.» 

Lors de la présidentielle de novembre, les électeurs avaient parfois attendu de longues heures pour pouvoir voter pendant les journées ouvertes au vote anticipé. 

Des volontaires étaient alors passés distribuer des vivres dans la chaleur moite encore lourde de la Géorgie à l'automne. 

Or la nouvelle loi interdit effectivement de donner de «la nourriture et des boissons à un électeur». Les responsables électoraux pourront néanmoins «donner accès à une fontaine». 

Ce texte «va à l'encontre des valeurs américaines afin de priver les électeurs de leur droit de vote», a martelé le 46e président des Etats-Unis dans un communiqué. 

«Nous avons l'obligation morale, et constitutionnelle, d'agir».

«Manque de confiance»

Avec la pandémie, les possibilités de voter par anticipation et par courrier avaient été élargies, «avec une hausse spectaculaire des bulletins envoyés par correspondance», affirme le texte de loi. Ces scrutins ont engendré un «manque important de confiance dans le système électoral» en Géorgie, poursuit-il.

La loi républicaine restreint le nombre d'urnes installées dans la rue pour déposer les bulletins («drop box») et leurs horaires d'ouverture, renforce les contrôles sur l'identité des électeurs votant par correspondance, et limite le délai autorisé pour demander ses bulletins par procuration. 

«Cette loi sape notre démocratie et le pouvoir politique des électeurs noirs», a réagi la puissante association de défense des droits civiques, ACLU.

Dès jeudi, plusieurs organisations oeuvrant pour mobiliser les électeurs en Géorgie ont porté plainte contre la nouvelle législation. 

De plus, à Washington, les démocrates promettent de tout faire pour adopter un vaste projet de loi qui renforcerait le droit de vote à travers les Etats-Unis. 

Déjà adopté à la Chambre, le texte sera soumis à un vote au Sénat, a promis son chef démocrate Chuck Schumer. 

Mais sa majorité est bien trop étroite pour qu'il y soit adopté en l'état, à moins d'une réforme explosive des règles de la chambre haute. 

Malgré cette réalité, Joe Biden a exhorté vendredi le Congrès à adopter cette loi, en concluant: «Laissez le peuple voter.» 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.