Covid-19 : tableau sombre pour la France, qui attend l'accalmie

La vaccination est pour le moment trop lente pour freiner la progression du virus en France (Photo, AFP).
La vaccination est pour le moment trop lente pour freiner la progression du virus en France (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 30 mars 2021

Covid-19 : tableau sombre pour la France, qui attend l'accalmie

  • Des services de réa qui ont dépassé le pic de la 2e vague de l'épidémie de Covid-19, un virus qui ne freine pas encore sa course, une vaccination trop lente pour modifier la donne...
  • Avec 4 974 malades en réanimation lundi, le plus haut de la 2e vague de l'automne a été franchi

PARIS: Des services de réa qui ont dépassé le pic de la 2e vague de l'épidémie de Covid-19, un virus qui ne freine pas encore sa course, une vaccination trop lente pour modifier la donne : tel est le tableau qui se dresse devant l'exécutif, à la veille d'un énième conseil de défense annoncé comme décisif.

Avec 4 974 malades en réanimation lundi, le plus haut de la 2e vague de l'automne a été franchi. Mais la suite ne s'annonce pas meilleure, car mi-novembre, la circulation du virus et le nombre de contaminations refluaient déjà nettement, ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle.

En comptant les malades de la Covid et les autres, près de 9 lits de réanimation sur 10 (6 833 sur 7 665 à la date du 26 mars) sont actuellement occupés, selon le ministère de la Santé, qui précise que « la montée en charge des capacités se poursuit dans toutes les régions ».

Pour autant, les cris d'alarme des directeurs de crise de l'AP-HP et de médecins hospitaliers en Ile-de-France sur le spectre d'un tri des patients, « une ligne rouge » réaffirmée mardi par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, divise. Lundi soir, l'antenne Ile-de-France de la Fédération hospitalière de France (FHF) a critiqué une « véhémence » de « nature à inquiéter les malades et leurs familles ». Au pic de la première vague, au printemps 2020, 7 000 malades Covid-19 étaient soignés en réa.

Lundi, 362 morts

« On n'abandonnera pas les personnes qui viendront à l'hôpital, mais l'offre de soins sera dégradée pour les Covid et pour les non Covid », a insisté, sur France Inter, le Pr Gilles Pialoux, chef de service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Tenon à Paris. Le tri des malades ? « C'est déjà le cas » selon lui, puisque « le patient qui devait se trouver en réanimation se trouve en unité de soins intensif (...) et ceux qui devraient être en unité de soins intensifs se retrouvent dans une autre salle armée spécialement pour », a-t-il développé.

Lundi, 362 nouveaux décès ont été enregistrés dans les hôpitaux, portant le bilan total à 94 983 morts, preuve que les effets de la vaccination (7,9 millions de premières doses injectées, 2,7 millions de secondes doses) sont encore très limités. 

Dans ce contexte, l'opposition et une partie des médecins appellent Emmanuel Macron à ne plus attendre pour prendre de nouvelles mesures, dix jours après l'entrée en vigueur, dans 16 puis 3 autres départements, d'un tour de vis qualifié de « faux confinement ». Et dont les effets ne se voient pas encore de manière claire.

En Ile-de-France, l'une des régions concernées par l'interdiction de se déplacer à plus de 10 km sans dérogation et la fermeture de nouveaux commerces, le taux d'incidence s'élevait à 640 nouveaux cas pour 100 000 habitants sur les sept derniers jours, aux derniers chiffres arrêtés vendredi, en très légère baisse par rapport à la veille (643), mais toujours beaucoup plus haut que le seuil d'alerte maximale fixé par les autorités sanitaires (250). Ce seuil était dépassé vendredi dans 60 départements, contre seulement 23 le 10 mars.

« Roi thaumaturge »

« Il faut en finir avec le roi thaumaturge », ces rois « dont on pensait qu'ils faisaient des miracles », a critiqué le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.

Emmanuel Macron « ne doute pas : il pense que ses choix sont les meilleurs, qu'il est le champion de l'épidémiologie mondiale », a renchéri sur Public Sénat le patron des sénateurs PS Patrick Kanner, qui l'a exhorté à s'exprimer et à « (assumer) les décisions qu'il a prises, dès que possible ».

En cause, le choix du chef de l'Etat de ne pas suivre, fin janvier, les recommandations du conseil scientifique, qui préconisait un confinement strict de quatre semaines face à la propagation du variant anglais, plus contagieux et plus virulent. Emmanuel Macron avait écarté jeudi soir tout mea culpa, assumant son choix de ne pas reconfiner, en jugeant que « l'explosion qui était prévue par tous les modèles » n'a pas eu lieu. 

« Aujourd'hui la situation est effectivement dégradée. Maintenant est-ce qu'elle justifie d'aller encore plus loin ? », a interrogé, sur France 2, la députée LREM Yaël Braun-Pivet, en réaffirmant que « fermer les écoles, ce sera vraiment la dernière des dernières mesures à prendre ».

Mais dans les régions les plus touchées par l'épidémie, les fermetures de classe, désormais provoquées par un seul cas de Covid, risquent de se multiplier.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.