Climat: L'OCDE déplore la hausse des subventions aux énergies fossiles

L'OCDE observe un repli des aides au consommateur final, en partie du fait de la chute des prix du pétrole (Photo, AFP).
L'OCDE observe un repli des aides au consommateur final, en partie du fait de la chute des prix du pétrole (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 31 mars 2021

Climat: L'OCDE déplore la hausse des subventions aux énergies fossiles

  • Crédits d'impôts, aides directes, investissements dans les infrastructures.... plusieurs politiques publiques encouragent la consommation de combustibles fossiles
  • «De nombreux gouvernements n'ont pas ou peu saisi l'occasion de donner la priorité à des investissements durables» dans leurs plans de relance post-pandémie

PARIS: A rebours de la lutte contre le réchauffement climatique, les subventions aux énergies fossiles sont reparties à la hausse dans de nombreux pays, tandis que les prix du carbone restent «bien inférieurs» au coût réel des émissions de CO2 pour la planète, pointe l'OCDE mardi.

Le soutien public aux combustibles fossiles, surtout au pétrole, a crû de 5% en 2019, à 178 milliards de dollars, dans cinquante pays de l'OCDE, du G20 et du Partenariat oriental de l'Union européenne (six pays d'Europe centrale du Caucase).

Ce rebond inverse la tendance à la baisse entamée cinq ans auparavant et semble se confirmer pour 2020.

En cause, une hausse de 30% du soutien à la production, marquée «dans les pays de l'OCDE, sous l'impulsion de l'Amérique du Nord», indique l'organisation qui tient un inventaire annuel des subventions. Les compagnies pétrolières, endettées, ont notamment ont été aidées face à la fluctuation des cours.

«Cette tendance semble s’être poursuivie en 2020, les données préliminaires indiquant un soutien accru aux producteurs, en raison de l’aide apportée par les gouvernements dans le cadre des plans de relance Covid-19», note l'OCDE, qui fournit là une estimation «a minima», ne prenant pas en compte par exemple le soutien à l'aérien et autres secteurs carbonés.

Responsables de trois quarts des émissions de gaz à effet de serre, les énergies fossiles restent très soutenues par les États: crédits d'impôts, aides directes, investissements dans les infrastructures...

En revanche, l'OCDE observe un repli des aides au consommateur final, en partie du fait de la chute des prix du pétrole.

Quand on élargit le cercle étudié à 81 pays, le portrait est différent: les subventions aux énergies fossiles se sont élevées à 468 milliards de dollars, en baisse globale de 19%, selon l'OCDE et les chiffres de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Car les aides à la consommation, par exemple à la pompe, en constituent la majeure partie et se réduisent mécaniquement quand les cours du pétrole baissent.

«Cela ne reflète pas forcément un effort pour mettre en place des politiques structurelles de réduction des subventions. Mais plutôt une baisse du prix du pétrole, qui amoindrit l'effort nécessaire», résume Nathalie Girouard, auteur du rapport.

Le juste prix du carbone

«De la même manière, de nombreux gouvernements n'ont pas ou peu saisi l'occasion de donner la priorité à des investissements durables» dans leurs plans de relance post-pandémie, souligne le bilan.

Pourtant, le G20 a décidé dès 2009 de s'attaquer aux subventions aux fossiles, considéré comme un sujet incontournable si le monde veut limiter le réchauffement à 2 degrés.

«Pour aller vers la neutralité climatique, il faudrait “accorder nos violons”: si on impose un prix du carbone d'un côté, il ne faut pas redonner aux fossiles de l'autre côté via des subventions! Il faut plus de cohérence», souligne Mme Girouard.

Dans le même temps, les différentes formes de prix donnés au carbone par les gouvernements restent «bien inférieurs aux estimations du coût réel des émissions de CO2 pour la planète», en dépit de progrès, souligne l'OCDE dans un autre rapport.

Mettre un prix sur la tonne de carbone rejetée dans l'atmosphère est une façon de taxer les énergies les plus émettrices, dans le but d'inciter consommateurs et entreprises à recourir à des énergies propres.

Mais à ce stade, ce prix - taxe ou permis d'émissions échangeable - reste trop bas.

C'est ce qu'a mis en évidence l'OCDE en examinant les prix du carbone en 2018 dans 44 pays membres et du G20 - responsables d'environ 80% des émissions - et en étudiant l'écart avec une valeur cible de 60 euros la tonne.

Cette valeur de 60 euros est une «estimation moyenne du coût réel des émissions de CO2 pour 2020 et une estimation basse pour 2030». C'est un chiffre «compatible avec un scénario de décarbonation lente d'ici 2060», précise l'OCDE.

Résultat: seules 19% des émissions se voyaient appliquer une tarification de 60 euros ou plus. Seuls la Suisse, le Luxembourg et la Norvège, ont pris de l'avance, avec près de 70% des émissions ainsi tarifées.


Les Émirats arabes unis annoncent la mise en place d'un impôt sur les bénéfices des multinationales

Short Url
  • Les Émirats arabes unis, qui accueillent le siège régional de nombreuses entreprises, ont annoncé lundi l'introduction d'un impôt de 15 % sur les bénéfices des multinationales à partir de janvier 2025.
  • « Cette étape stratégique reflète l'engagement des Émirats à mettre en œuvre la solution des deux piliers de l'OCDE, qui vise à établir un système fiscal équitable et transparent », a indiqué le ministère émirati des Finances dans un communiqué.

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis, qui accueillent le siège régional de nombreuses entreprises, ont annoncé lundi l'introduction d'un impôt de 15 % sur les bénéfices des multinationales à partir de janvier 2025.

« Cette étape stratégique reflète l'engagement des Émirats à mettre en œuvre la solution des deux piliers de l'OCDE, qui vise à établir un système fiscal équitable et transparent », a indiqué le ministère émirati des Finances dans un communiqué.

Fin 2021, près de 140 États se sont accordés sur une taxation minimale des multinationales sous l'égide de l'OCDE, consistant en deux piliers : le premier visant une meilleure répartition de la fiscalité des géants du numérique et le second une imposition minimale à 15 % sur les sociétés.

La mesure s'appliquera aux multinationales opérant dans le riche pays pétrolier du Golfe dont le chiffre d'affaires global consolidé s'est élevé à au moins 750 millions d'euros au cours d'au moins deux des quatre exercices financiers précédents, a précisé le ministère.

Les Émirats arabes unis, qui figurent parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, ont diversifié leur économie en s'imposant comme un centre régional pour les affaires et le tourisme.

Longtemps considéré comme un paradis fiscal, le pays a été retiré de la liste grise de l'OCDE en février 2023 et a commencé l'année dernière à taxer les bénéfices des entreprises de plus de 375 000 dirhams (environ 91 500 euros) à 9 %.

Il fait toutefois face à une concurrence croissante dans la région, notamment de la part de l'Arabie saoudite qui cherche elle aussi à réduire sa dépendance aux hydrocarbures et à attirer les entreprises étrangères.

Les Émirats continueront « à développer un environnement favorable aux entreprises » et à renforcer leur compétitivité, a souligné le ministère des Finances, annonçant par la même occasion de nouvelles mesures d'incitations fiscales étaient à l'étude pour soutenir l'innovation.


L'Arabie saoudite met en place un comité national pour le développement durable

L'Arabie saoudite prend des mesures décisives pour lutter contre le changement climatique, protéger son environnement et réduire les émissions de carbone (Photo Fournie)
L'Arabie saoudite prend des mesures décisives pour lutter contre le changement climatique, protéger son environnement et réduire les émissions de carbone (Photo Fournie)
Short Url
  • Le 8 décembre, la Fédération des chambres saoudiennes a annoncé la formation de son premier comité sur sa plateforme X.
  • Le Royaume partage les défis environnementaux auxquels sont confrontés de nombreux autres pays, principalement en raison de l'industrialisation rapide et de la croissance démographique.

DJEDDAH: L'Arabie saoudite a mis en place le premier comité national pour le développement durable, afin de promouvoir une économie verte et d'intégrer des pratiques commerciales respectueuses de l'environnement.

Le 8 décembre, la Fédération des chambres saoudiennes a annoncé la formation de son premier comité sur sa plateforme X. Khaled bin Abdulrahman Al-Othman en a été nommé président et Nouf bint Abdulaziz Al-Ghamdi vice-présidente.

Le Royaume partage les défis environnementaux auxquels sont confrontés de nombreux autres pays, principalement en raison de l'industrialisation rapide et de la croissance démographique.

En réponse, l'Arabie saoudite prend des mesures décisives pour lutter contre le changement climatique, protéger son environnement et réduire les émissions de carbone, d'après l'agence de presse saoudienne.

Alignée sur les accords climatiques internationaux tels que l'Accord de Paris, la nation s'est engagée à atténuer les effets du changement climatique. Le Royaume, qui connaît un climat aride et qui possède de vastes étendues désertiques, est particulièrement vulnérable à ces impacts environnementaux.

Pour relever ces défis, l'Initiative verte saoudienne a été lancée en 2021, avec pour objectifs de réduire les émissions de carbone, de planter 10 milliards d'arbres et de protéger 30 % des zones terrestres et marines du pays.

Le SIG permet de passer de la vision à la mise en œuvre, avec plus de 80 initiatives lancées et soutenues par un investissement de 188 milliards de dollars. Ces initiatives couvrent des domaines clés tels que le reboisement, la conservation de la biodiversité et la réduction des émissions.

Le Royaume progresse également vers son objectif de devenir le premier producteur et exportateur mondial d'hydrogène, avec des plans visant à séquestrer 27 millions de tonnes de CO₂ par an en produisant 4 millions de tonnes d'hydrogène propre.

L'Arabie saoudite a réalisé des progrès impressionnants dans sa transition vers l'énergie propre. L'année dernière, elle a raccordé 1,3 GW d'énergie renouvelable au réseau national, portant sa capacité totale à 4,1 GW.

Quatre nouvelles centrales électriques au gaz ont également été mises en service, portant ainsi la part de la production d'électricité à partir du gaz naturel à 50 % d'ici 2030.

Le SIG a également permis d'importants progrès dans la réhabilitation des terres, avec la plantation de plus de 95 millions d'arbres et la restauration de 111 000 hectares, soit l'équivalent de plus de 172 000 terrains de football. Grâce à ces efforts, le Royaume-Uni est en bonne voie pour créer une économie durable et respectueuse de l'environnement.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Un prix visant à améliorer les normes touristiques dans les pays arabes a été mis en place

Khaled Al-Akwa, directeur technique et consultant du Prix de la qualité touristique (à gauche), Bandar Al-Fuhaid, président de l'Organisation arabe du tourisme (au centre), et Talal Mandoura, PDG de la Quality Applications Company (à droite), sont photographiés peu après la signature d'un protocole d'accord lançant un nouveau prix touristique. (Photo Fournie)
Khaled Al-Akwa, directeur technique et consultant du Prix de la qualité touristique (à gauche), Bandar Al-Fuhaid, président de l'Organisation arabe du tourisme (au centre), et Talal Mandoura, PDG de la Quality Applications Company (à droite), sont photographiés peu après la signature d'un protocole d'accord lançant un nouveau prix touristique. (Photo Fournie)
Short Url
  • Le prix encouragera une concurrence saine, selon un fonctionnaire Ce prix s'inscrit dans le cadre des efforts déployés pour développer un tourisme durable.
  • Il a également expliqué que le prix nécessiterait une gouvernance efficace afin de garantir sa transparence et sa crédibilité, et d'atteindre les objectifs fixés

RIYADH : Un nouveau prix a été lancé dans le but d'améliorer la qualité des offres touristiques dans le monde arabe.

Selon un communiqué publié dimanche, Bandar Al-Fuhaid, président de l'Organisation arabe du tourisme, et Talal Mandoura, PDG de la société Quality Applications, ont signé un mémorandum de coopération lançant le Prix de la qualité touristique.

L'Organisation arabe du tourisme a déclaré que ce prix s'inscrivait dans le cadre de ses efforts visant à améliorer la qualité des services touristiques et à contribuer au développement durable du secteur.

Il comprendra une évaluation complète des différents aspects du secteur, allant des réglementations et des lois à la qualité des services fournis aux touristes.

L'évaluation portera sur huit domaines principaux : la qualité des réglementations et des lois, les services et produits touristiques, la gestion du tourisme, les destinations touristiques, le transport, l'hébergement et la restauration, les visites et les guides, ainsi que la gestion et le transfert des connaissances.

« La société développera des programmes de formation et de qualification pour les individus et les institutions afin de leur permettre d'appliquer les normes de qualité et d'excellence du tourisme », a déclaré M. Mandoura à Arab News.

Il a également expliqué que le prix nécessiterait une gouvernance efficace afin de garantir sa transparence et sa crédibilité, et d'atteindre les objectifs fixés.

Khaled Al-Akwa, directeur technique du prix, a déclaré à Arab News que ce prix encouragera les institutions touristiques à adopter les meilleures pratiques mondiales et à développer leurs produits et services pour répondre à la demande croissante des touristes.

Il a expliqué comment ce prix créerait un environnement concurrentiel sain entre les institutions et stimulerait l'investissement.

« Le prix de la qualité du tourisme est une étape cruciale pour dynamiser le secteur du tourisme arabe. En appliquant les principes de bonne gouvernance, ce prix peut atteindre les objectifs souhaités, à savoir améliorer les services touristiques et renforcer la position du tourisme arabe dans le monde », a déclaré M. Al-Akwa.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com