À Aden, un comité saoudien surveille le retrait des forces

Des combattants du Conseil de transition du sud (STC) se rassemblant lors d'affrontements avec les forces gouvernementales dans la région de Sheikh Salim, dans le sud de la province d'Abyan, le 12 mai 2020. (AFP)
Des combattants du Conseil de transition du sud (STC) se rassemblant lors d'affrontements avec les forces gouvernementales dans la région de Sheikh Salim, dans le sud de la province d'Abyan, le 12 mai 2020. (AFP)
Short Url
Publié le Lundi 17 août 2020

À Aden, un comité saoudien surveille le retrait des forces

  • Le gouvernement yéménite et les responsables du STC se sont engagés à se conformer aux décisions du comité saoudien malgré des accusations de violations de la trêve
  • De violents combats ont éclaté samedi et dimanche dans la province septentrionale de Jawf, après une attaque des forces gouvernementales, visant à libérer les zones de Khab et du district de Shaaf des Houthis, soutenus par l'Iran

AL-MUKALLA: Un comité saoudien comprenant des officiers militaires supérieurs du Conseil de transition du Sud (STC) s'est réuni dimanche dans la ville méridionale d'Aden pour discuter du retrait des forces d'Aden et d'Abyan. Cette information a été annoncée par les médias locaux et des responsables.

Désigné par le gouvernement saoudien pour surveiller la mise en œuvre de l'accord de Riyad, le comité s'est installé à Aden la semaine dernière. Ses membres ont rencontré le général Ahmed Saeed ben Break, président par intérim du STC, ainsi que d'autres responsables locaux.

Mohammed Al-Jaber, l’ambassadeur saoudien au Yémen, a déclaré que l'équipe saoudienne de coordination et de liaison, dirigée par Mohammed al-Rubaie, surveillerait le retrait des unités militaires du STC de la région, en coopération avec les troupes saoudiennes à Aden. Elles se rendront également dans la province méridionale d'Abyan pour vérifier que les forces du gouvernement et du STC se replient vers des positions antérieures, conformément à l’accord de Riyad.

Le président yéménite, Abdrabbo Mansour Hadi, a nommé un nouveau gouverneur et chef de la sécurité pour Aden et a mandaté le Premier ministre, Maeen Abdul Malik Saeed, pour former un nouveau gouvernement, au moment où le STC perd son autonomie dans les provinces du sud du Yémen.

Le gouvernement yéménite et les responsables du STC se sont engagés à se conformer aux décisions du comité saoudien malgré des accusations de violations de la trêve. Mohammed Al-Naqeeb, un porte-parole des forces du STC à Abyan, a déclaré par téléphone à Arab News que leurs forces respecteraient le cessez-le-feu ainsi que les autres termes de l'accord de Riyad.

L'équipe saoudienne de coordination et de liaison, en coopération avec les troupes saoudiennes à Aden, surveillera le retrait des unités militaires du STC de la région, leur départ du sud du Yémen ouvrant la voie à la paix.

« Nous sommes attachés à l'accord de Riyad et nous travaillerons à faciliter le succès du comité saoudien », a déclaré Al-Naqeeb. Les responsables militaires yéménites ont également fait savoir que leurs chefs leur avaient demandé de respecter la trêve et de se conformer à l’appréciation des observateurs saoudiens qui se rendraient à Abyan dans les zones contestées.

Consultations

À Riyad, dans le cadre de ses discussions avec les partis politiques du Yémen pour former le nouveau gouvernement, le Premier ministre a rencontré des membres de haut rang appartenant au parti du Congrès général du peuple (GPC).

L’agence de presse officielle Saba a rapporté que les consultations du Premier ministre s’étaient concentrées sur trois points: la formation du cabinet, ses nouvelles priorités et l’accord de Riyad. Le GPC a dirigé le Yémen pendant plus de trois décennies sous le règne du président Ali Abdallah Saleh.

Toujours à Riyad, l'ambassadeur américain au Yémen, Christopher Henzel, a félicité le nouveau gouverneur d'Aden, Ahmed Hamid Lamlis, pour sa nomination, la décrivant comme une étape importante vers la paix et la stabilité au Yémen.

« L'ambassadeur américain Christopher Henzel a rencontré le gouverneur d'Aden, Ahmed Lamlas, et l'a félicité pour sa nomination, qui constitue une étape importante dans la mise en œuvre de l'accord de Riyad et vers le rétablissement de la stabilité et de la sécurité au Yémen », a déclaré l'ambassade.

Des combats dans Jawf

De violents combats ont éclaté samedi et dimanche dans la province septentrionale de Jawf, après une attaque des forces gouvernementales visant à libérer les zones de Khab et du district de Shaaf des Houthis soutenus par l'Iran.

Le ministère de la Défense du Yémen a déclaré que les troupes de l’armée et les membres des tribus alliées avaient libéré un certain nombre de localités du district aux premières heures de l’attaque, après avoir tué et capturé des dizaines de Houthis.

Rabia Al-Qurashi, porte-parole de l’armée à Al-Jawf, a déclaré que les forces gouvernementales avaient saisi sept véhicules militaires abandonnés. Dans le même temps, un avion de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite en détruisait trois autres et visait des rassemblements et des renforts houthis, tuant des dizaines de rebelles.

Des combats similaires entre les forces gouvernementales et les Houthis ont éclaté dans le district montagneux de Nehim, près de Sanaa, la capitale du Yémen, tenue par les Houthis. L'armée a publié une vidéo des forces gouvernementales tirant sur des combattants houthis en fuite sur un champ de bataille à Nehim.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur ArabNews.com


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
Short Url
  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.


Explosion du port de Beyrouth: un juge libanais en Bulgarie pour l'enquête

Short Url
  • Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort
  • Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban"

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar s'est déplacé mercredi en Bulgarie pour interroger le propriétaire du navire lié à l'explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en 2020, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort.

M. Grechushkin est désigné par les autorités libanaises comme le propriétaire du Rhosus, le navire qui transportait le nitrate d'ammonium débarqué dans le port de Beyrouth dans un entrepôt, où il avait explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et d'importants dégâts.

Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban, acte terroriste ayant entraîné la mort d'un grand nombre de personnes et désactivation de machines dans le but de faire couler un navire", selon le parquet bulgare.

"M. Bitar est parti pour Sofia mercredi" et doit interroger M. Grechushkin jeudi, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la justice libanaise à l'AFP.

L'ambassade libanaise à Sofia s'est occupée de trouver un traducteur et un huissier chargé de prendre en note l'interrogatoire, qui se fera en présence d'autorités judiciaires bulgares, a précisé la même source.

La justice libanaise espère obtenir des informations sur la cargaison de nitrate d'ammonium et en particulier son commanditaire. Elle veut aussi savoir si Beyrouth était la destination finale du navire.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris en début d'année l'enquête qu'il avait dû interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah qui l'accusait d'impartialité, avant d'être poursuivi pour insubordination.

Son enquête a pu reprendre après l'entrée en fonction du président Joseph Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice, à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah dont le mouvement chiite soutenu par l'Iran est sorti très affaibli à l'automne 2024.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Short Url
  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.