Accueil glacial pour Deliveroo à la Bourse de Londres

 Un livreur de chez Deliveroo et son sac à dos turquoise, le 26 mars 2021 (Photo, AFP)
Un livreur de chez Deliveroo et son sac à dos turquoise, le 26 mars 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 31 mars 2021

Accueil glacial pour Deliveroo à la Bourse de Londres

  • «Flopperoo», «Deliveroo arrive froid»,.. les analystes s'en donnaient à cœur joie pour décrire une entrée en Bourse mal accueillie
  • Les livreurs, reconnaissables chez Deliveroo à leurs sacs à dos turquoise, sont des travailleurs indépendants, symboles de la «gig economy»

LONDRES: La plateforme de livraison alimentaire Deliveroo a fini sa première séance à la Bourse de Londres sur un plongeon de 26%, les investisseurs montrant peu d'appétit pour son modèle qui doit encore prouver sa rentabilité, ou pour les polémiques sur la rémunération de ses livreurs. 

Le titre a fini sur un repli à 2,87 livres, bien moins que le prix de l'introduction fixé à 3,90 livres, alors que la société avait déjà dû revoir ses ambitions à la baisse pour cette opération qui a valorisé l'entreprise à 7,6 milliards de livres, contre jusqu'à 8,8 milliards espérés initialement. 

La baisse du cours est une mauvaise nouvelle pour les 70.000 investisseurs particuliers qui ont souscrit, selon une estimation de la presse britannique. 

Les échanges sont pour l'heure réservés aux investisseurs professionnels avant d'être ouverts au grand public à partir du 7 avril. 

« Flopperoo », « Deliveroo arrive froid »,.. les analystes s'en donnaient à cœur joie pour décrire une entrée en Bourse mal accueillie. 

Pour Sophie Lund-Yates, analyste chez Hargreaves Lansdown, la chute du cours « n'est pas une immense surprise compte tenu du contexte entourant la société ». 

« La principale crainte porte sur la réglementation des droits des travailleurs », explique-t-elle. 

Alors que le statut des livreurs est contesté devant les tribunaux dans plusieurs pays et forcé d'évoluer dans d'autres, les investisseurs pourraient s'inquiéter d'un potentiel changement vers davantage de protection sociale, qui pourrait empiéter sur les perspectives de rentabilité du groupe. 

« Réfléchir à deux fois » 

Ces livreurs, reconnaissables chez Deliveroo à leurs sacs à dos turquoise, sont des travailleurs indépendants, symboles de la « gig economy », ou l'économie des petits boulots, et jouent un rôle crucial dans le modèle d'activité des plateformes numériques. 

« Si la société pense pouvoir juste profiter de sa cotation sans améliorer les conditions de travail, elle devrait y réfléchir à deux fois. Deliveroo va être scruté en tant qu'entreprise cotée », souligne Frances O'Grady, secrétaire générale de la confédération syndicale TUC. 

Le syndicat des travailleurs indépendants britanniques, l'IWGB, prévoit lui un mouvement de grève le 7 avril afin de demander de meilleures conditions de travail. 

La viabilité du modèle économique préoccupe des investisseurs très influents de la City comme les gérants d'actifs Aberdeen Standard et Aviva Investors. 

D'autant que Deliveroo n'est pas encore rentable, malgré une année de pandémie et de confinements favorable au e-commerce. 

Certains investisseurs ont pu aussi être découragés par le choix du fondateur et patron Will Shu d'opter pour un système à deux types d'actions durant une période de trois ans afin de garder le contrôle, tout en cédant une partie du capital. 

Il s'est agi toutefois de l'opération la plus importante depuis 2011 sur la place londonienne, qui cherche à rester attractive face à la concurrence accrue de l'Europe avec le Brexit. 

« Résultat décevant » 

La société a mis en Bourse 21,3% de son capital, lui permettant de récupérer 1,5 milliard de livres. Deliveroo, dont le géant Amazon détenait 16% du capital avant l'opération, veut utiliser l'argent pour financer sa croissance. 

« Je suis très fier que Deliveroo entre en Bourse à Londres, chez nous », s'est félicité Will Shu, promettant des investissements et de donner davantage de travail aux livreurs. 

Les livreurs interrogés étaient circonspects, à l'instar de Raphael, qui souligne que « les conditions n'étaient pas terribles à présent, espérons qu'elles ne vont pas devenir pires ». 

L'introduction en Bourse doit permettre à Deliveroo de mieux rivaliser avec ses concurrents, comme Uber Eats (soutenu par sa maison mère Uber) et Just Eat Takeaway, considéré comme le numéro un du marché. 

Il restera en outre à voir quelles seront les performances de Deliveroo une fois les restrictions sanitaires levées. 

« Ceux qui misent sur une hausse du titre diront que la pandémie a fait entrer dans le quotidien les commandes alimentaires en ligne », souligne Russ Mould, analyste chez AJ Bell. 

Et, selon lui, « ceux qui misent sur une baisse estiment que le secteur est très concurrentiel, que Deliveroo ne gagne pas d'argent et que les commandes à emporter vont se réduire après la pandémie ». 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com