Le président américain assure: «Je n'ai rien contre les millionnaires»

Le président américain Joe Biden. (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 01 avril 2021

Le président américain assure: «Je n'ai rien contre les millionnaires»

  • Pour financer ses grands projets, Biden mise sur les impôts des entreprises, qui profitent à ses yeux d'un taux particulièrement bas
  • Le locataire de la Maison Blanche reviendrait ainsi en partie sur la forte baisse décidée par Trump, qui avait diminué le taux de 35% à 21%

NEW YORK :  Pour financer son ambitieux programme d'infrastructures, Joe Biden veut s'attaquer à la fiscalité des entreprises, qui profitent à ses yeux d'un taux particulièrement bas et parviennent parfois, comme Amazon, à échapper totalement à certains impôts.

« Je n'ai rien contre les millionnaires et les milliardaires », a assuré mercredi le président américain.

Mais, plaidant pour une vaste réforme fiscale, il s'est aussi offusqué qu'un enseignant soit assujetti à un taux d'impôt de 22% quand « Amazon et d'autres ne paient aucun impôt fédéral ».

M. Biden a proposé d'investir, au cours des huit prochaines années, quelque 2 000 milliards de dollars dans les transports, l'industrie ou encore les réseaux internet, pour améliorer la compétitivité du pays.

Il compte beaucoup sur les entreprises pour financer ces projets, la mesure phare étant une hausse de l'impôt sur les sociétés, à 28%.

Le locataire de la Maison Blanche reviendrait ainsi en partie sur la forte baisse décidée par son prédécesseur Donald Trump, qui avait diminué le taux de 35% à 21%.

« Personne ne devrait s'en plaindre », a estimé M. Biden. Le taux serait « toujours inférieur » à ce qu'il était « entre la Seconde Guerre mondiale et 2017 ». 

En place depuis 1909 dans le pays, ce chiffre est monté jusqu'à 52,80% en 1968 avant de redescendre quasiment sans discontinuer : il était remonté d'un point, de 34% à 35% au début du mandat de Bill Clinton en 1993.

Cela placerait toutefois les Etats-Unis parmi les Etats de l'OCDE avec le plus fort taux d'imposition après la France et la Colombie (32%), l'Australie, le Mexique et le Portugal (30%).

Les entreprises paient toutefois en général moins que le taux officiel: une récente étude d'une commission du Congrès montre ainsi qu'aux Etats-Unis, elles étaient en moyenne assujetties à un taux de 16% avant la réforme de M. Trump, et de 8% ensuite.

« Dangereusement malavisées »

Les patrons sont déjà montés au créneau. 

La Chambre américaine du commerce a ainsi estimé que les propositions de financement « sont dangereusement malavisées » et qu'une hausse des impôts « ralentira la reprise économique et rendra les Etats-Unis moins compétitifs ».

L'organisation Business Roundtable, qui réunit les plus grandes entreprises du pays, a de son côté indiqué qu'elle s'opposerait « avec force » à toute hausse des impôts, et milite plutôt pour un modèle où les dépenses sont financées par les utilisateurs des infrastructures. 

Ce n'est pas une piste privilégiée par l'administration Biden, même si elle a été évoquée la semaine dernière par son ministre des Transports Pete Buttigieg.

Parmi les autres mesures envisagées, l'administration souhaite plutôt décourager les délocalisations et l'évasion fiscale en imposant par exemple un taux minimum de 21% sur les revenus mondiaux. Ses responsables veulent aussi mieux coordonner la fiscalité avec les autres pays.

Le projet prévoit par ailleurs d'augmenter les ressources des services fiscaux pour lutter plus efficacement contre la fraude et l'évasion fiscales, et d'éliminer des subventions aux industries du pétrole et du gaz ainsi que plusieurs niches fiscales.

L'ensemble de mesures fiscales devrait, selon la Maison Blanche, permettre de payer le plan sur les infrastructures en 15 ans.

Pour Dean Baker, économiste au Centre pour la recherche économique et politique (CEPR), la hausse de l'impôt sur les sociétés proposées par Joe Biden « n'est pas un grand saut dans l'inconnu ». « Ce n'est pas comme si les réductions d'impôts proposées par Trump étaient en place depuis des décennies », fait-il remarquer. 

De plus, à l'époque de la décision de Donald Trump, elles devaient s'accompagner d'une réduction drastique des niches fiscales et d'une augmentation importante des investissements des entreprises, ce qui n'a pas été le cas, ajoute-t-il.

Par ailleurs, « les multinationales et leurs actionnaires vont bénéficier de l'amélioration des infrastructures, actuellement déclinantes », remarque Chuck Marr, spécialiste de la fiscalité au Centre sur les priorités budgétaires et politiques (CBPP).

« Revenir en partie sur la forte baisse des impôts décidée par Donald Trump pour financer des grands projets est une bonne affaire pour l'économie », estime-t-il, en mettant par exemple en avant les dépenses prévues pour la recherche dans les semi-conducteurs, dont la pénurie affecte actuellement de plein fouet les constructeurs automobiles aux Etats-Unis.

Une hausse de sept points du taux des impôts sur les sociétés pourrait avoir un impact important sur les investissements d'entreprises étrangères, qui peuvent facilement décider de se tourner vers d'autres pays, reconnaît Thornton Matheson, du Centre Urban-Brookings sur les politiques fiscales. 

Mais les Etats-Unis « restent une grande économie dynamique qui peut supporter d'avoir un taux d'imposition moyen un peu plus élevé que des pays plus petits », ajoute-t-elle.


Un «Davos des banlieues» en septembre pour les entreprises des quartiers populaires

Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
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  • «C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues», estime Aziz Senni, organisateur de «Davos des banlieues»
  • «On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte», dit l'entrepreneur

PARIS: Un forum économique ou "Davos" des banlieues, visant à favoriser l'activité des entreprises des quartiers populaires, sera organisé les 17 et 18 septembre à Paris, ont annoncé jeudi ses organisateurs.

"L'enjeu (...) est d'identifier des leviers pour engager une véritable dynamique économique au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), où vivent plus de 5 millions de Français, dont la plupart sont exposés à un taux de chômage 2,7 fois supérieur à celui de la moyenne nationale", indique le Forum économique des banlieues (FEB).

Dans les locaux du Conseil économique, social et environnemental (Cese), le millier de participants attendus passeront d'abord une journée à plancher sur la situation économique des quartiers populaires et les solutions pouvant y être apportées.

La seconde journée sera consacrée à la mise en relation d'entrepreneurs des quartiers avec de grandes entreprises, avec pour objectif de décrocher 100 millions d'euros de commandes.

"C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues", estime auprès de l'AFP l'entrepreneur Aziz Senni, organisateur de ce "Davos des banlieues", clin d'œil à la ville suisse où se tient chaque année le Forum économique mondial.

"On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte", poursuit-il. "On a là un tissu économique qu'on pourrait développer, en créant des emplois locaux, des stages, des alternances".

Chaque intervenant sera invité à formuler des propositions pour les entreprises des quartiers populaires, qui seront consignées dans un Livre blanc.

Le Premier ministre Gabriel Attal, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ou les anciens ministres Jean-Louis Borloo et Najat Vallaud-Belkacem y sont attendus, selon le FEB.

Côté acteurs privés, le fondateur de Free Xavier Niel, la directrice générale de la Fédération bancaire française Maya Atig ainsi que l'ex-président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux ont confirmé leur participation, indique-t-on de même source.

Les organisateurs souhaitent mettre l'accent sur les TPE et PME créées depuis plus de deux ans et moins éligibles aux aides publiques à l'entrepreneuriat, a expliqué Aziz Senni.

Le Forum économique des banlieues souhaite faciliter l'accès de 250 000 de ces entreprises installées dans les QPV aux marchés publics et privés.


Saudi Mobily connaîtra la plus forte croissance dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
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  • Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.
  • Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future

RIYADH : Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.

La liste révèle que la valeur de l'entreprise a augmenté d'environ 18 % par rapport à l'année précédente, conservant ainsi sa position de leader parmi les plus grandes entreprises du secteur au Moyen-Orient.

Les classements et les chiffres récemment publiés s'alignent sur l'objectif de l'Arabie saoudite de développer et de promouvoir la transformation numérique dans le Royaume et d'améliorer les services fournis dans le domaine des technologies de l'information et de la communication.

"Mobily est devenue le meilleur choix pour les particuliers et les entreprises, car ses réalisations au niveau de la marque reflètent ses performances exceptionnelles dans la fourniture de services numériques intégrés et pionniers dans le Royaume et sa réalisation de grands progrès dans le développement de l'infrastructure numérique", a déclaré Noura Al-Shiha, vice-présidente principale de la marque et de la communication d'entreprise chez Mobily.

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques.

Cette place est principalement attribuée aux diverses initiatives qu'il a lancées depuis qu'il a rejoint la société, également appelée Etihad Etisalat Co, en 2019, et à son rôle central dans l'amélioration de la croissance de la marque de l'entreprise.

Al-Shiha a déclaré que l'inclusion du PDG de Mobily dans l'indice mondial de protection des marques reflète son intérêt à faire de l'entreprise l'un des noms commerciaux les plus forts au monde. 

Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future.

La majorité des investissements de Mobily se concentrent sur le développement de l'infrastructure et l'adoption de nouvelles technologies telles que l'informatique en nuage et l'Internet des objets, l'augmentation des centres de données et l'élargissement de la portée du déploiement du réseau 5G. 

Cherchant à offrir une expérience moderne à ses clients, l'entreprise souhaite les placer au centre de son attention en adoptant l'approche "Customer First". Cette stratégie vise à atteindre les objectifs de la Saudi Vision 2030, qui s'efforce d'améliorer la qualité de vie des familles et des individus dans le Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le marché saoudien du capital-investissement enregistre des transactions d'une valeur de 4 milliards de dollars

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  • Le secteur manufacturier est le plus important en termes de volume d'investissement, avec 46 % du total des capitaux investis.
  • Dominant la scène de l'investissement, les opérations de rachat ont représenté en moyenne 80 % du capital total investi, soulignant un changement stratégique et une importance croissante dans le paysage de l'investissement du Royaume.

RIYAD : Le secteur du capital-investissement en Arabie saoudite est en plein essor depuis cinq ans, avec des transactions d'une valeur de 4 milliards de dollars en 2023, selon MAGNiTT.

La plateforme de données sur le capital-risque, ainsi que la Saudi Venture Capital Co ont publié un rapport mettant en évidence une augmentation significative de l'activité de capital-investissement dans le Royaume. 

À partir de 2020, le secteur a connu une croissance impressionnante, atteignant un multiple de 3,7 en 2021 par rapport à l'année précédente et un bond exponentiel à 5,9 fois en 2022 par rapport à l'année précédente.

Les investissements en private equity impliquent l'injection de capitaux par des investisseurs ou des entreprises dans des sociétés privées non cotées en bourse. 

Gérés par des sociétés de capital-investissement, ces investissements visent à accroître la valeur de l'entreprise grâce à des améliorations stratégiques et à des gains d'efficacité opérationnelle, dans l'intention de vendre l'entreprise avec un bénéfice ultérieur.

Ce secteur se caractérise par des investissements à long terme, une gestion active et des profils de risque et de rendement plus élevés.

Le capital-investissement investit généralement dans des entreprises plus matures que le capital-risque, qui se concentre sur les entreprises en phase de démarrage à fort potentiel de croissance, souvent dans le secteur technologique, en utilisant le financement par actions.

Parallèlement, le rapport met en évidence un changement notable dans la nature des transactions de capital-investissement, avec une augmentation substantielle des transactions de rachat, dont la part dans le total des négociations a augmenté de 20 points de pourcentage entre 2020 et 2023, selon le rapport.

Les transactions de rachat font référence au processus par lequel une société de capital-investissement acquiert une participation majoritaire dans une entreprise, souvent en la privatisant pour la restructurer stratégiquement et améliorer sa santé financière.

Parallèlement, les transactions de croissance, qui se concentrent sur l'investissement de capitaux dans des entreprises établies à la recherche d'opportunités d'expansion ou de développement, ont également connu une augmentation de 2 points de pourcentage au cours de la même période.

Dominant la scène de l'investissement, les opérations de  rachat ont représenté en moyenne 80 % du capital total investi, soulignant un changement stratégique et une importance croissante dans le paysage de l'investissement du Royaume.

Le rapport met également en lumière la diversité des transactions et l'orientation sectorielle du secteur du capital-investissement au cours des cinq dernières années.

Le secteur de l'alimentation et des boissons est apparu comme l'un des domaines les plus actifs pour les transactions de capital-investissement.

Cependant, le secteur manufacturier a pris la tête du volume d'investissement, obtenant 46 % du capital total déployé entre 2019 et 2023.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com