Quelle rentrée universitaire pour les étudiants étrangers en France?

Jean-Michel Blanquer, ministre françaisde l'Education nationale (Photo, Anne-Christine POUJOULAT/AFP).
Jean-Michel Blanquer, ministre françaisde l'Education nationale (Photo, Anne-Christine POUJOULAT/AFP).
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Publié le Mardi 18 août 2020

Quelle rentrée universitaire pour les étudiants étrangers en France?

  • Qu’ils soient dans des cités universitaires, des résidences privées ou des locations, les étudiants étrangers ont eu recours à l’aide des associations
  • Nombreux sont ceux qui s’inquiètent aussi pour l’obtention des visas, ou leurs inscriptions pédagogiques et administratives

Paris: Faute de pouvoir se rendre dans leur pays pour les vacances d’été, de nombreux étudiants étrangers issus de pays hors Union européenne (UE), et inscrits dans des universités françaises, ont passé des vacances contraintes en France, souvent en situation de précarité. Et pour cause, la perte des emplois étudiants du fait de la pandémie du coronavirus, les restrictions des aides en provenance des proches et l’isolement ont rendu leur séjour forcé difficile.

Qu’ils soient dans des cités universitaires, des résidences privées ou des locations, les étudiants étrangers ont eu recours à l’aide des associations et des bénévoles qui se sont mobilisés pour distribuer l’aide alimentaire et les produits d’hygiène, notamment durant la période de confinement.

Interrogé par ArabNews, Mehdi, un étudiant inscrit dans une filière robotique, explique : « En plus des contraintes de voyages et de l’impossibilité de rendre visite à ses proches avant plusieurs mois, on vit des moments assez difficiles, on se retrouve sans emploi, sans ressources et souvent seuls, dans de très petits espaces ».

D’autres ont, eux, choisi de rester en France, de peur d’être bloqués dans leurs pays et de rater la rentrée universitaire. En effet, l’Union européenne a mis en œuvre des restrictions, notamment pour les pays du Maghreb.

Nombreux sont ceux qui s’inquiètent aussi pour l’obtention des visas, ou pour leurs inscriptions pédagogiques et administratives dans les universités.

 

Hausse des frais universitaires
Le 1er juillet 2020, le Conseil d’État a validé la décision actée en novembre 2018 concernant la hausse des frais universitaires pour les étudiants étrangers extracommunautaires. Contestée par de nombreuses associations étudiantes dont l’Union nationale des étudiants de France (Unef) et les universités, cette mesure a fait l’objet d’un recours auprès de la haute juridiction administrative.

« Les frais d’inscription contestés ne font pas obstacle à l’égal accès à l’instruction, compte tenu notamment des aides et exonérations destinées aux étudiants », lit-on dans le communiqué publié par le Conseil d’État.

En effet, à la rentrée universitaire 2020/2021, les droits d’inscription sont fixés à 2 770 euros pour une inscription en licence et à 3 770 euros pour un master, contre respectivement 170 et 243 euros pour les étudiants venant des pays européens. Ces frais d’inscription sont considérés par le Conseil d’État comme « modiques », comparés aux coûts réels des formations dans les universités publiques françaises.

Lors d’une déclaration à la presse, Mélanie Luce, présidente du syndicat Unef, a souligné, de son côté, que 3 770 euros, ce n’est pas une somme modique. « C’est scandaleux ! Cet argent, c’est parfois un an de nourriture, un an de loyer… C’est tout simplement notre vie sur un an. On ne peut pas faire d’études si on doit verser autant d’argent. », a-t-elle expliqué.

Cette mesure a été décidée en novembre 2018 par l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, dans le cadre de la présentation de la stratégie Bienvenue en France. Le 19 avril 2019, un arrêté ministériel a officialisé la hausse des tarifs de droits d’inscription pour les étudiants étrangers hors Union européenne.

 

500 000 étudiants étrangers
Censée dynamiser l’attractivité de l’enseignement supérieur dans les universités françaises, cette stratégie a pour objectif d’accueillir près de 500 000 étudiants étrangers d’ici à 2027. Or, elle pourrait ne pas atteindre le but escompté en raison de la crise sanitaire. Selon Campus France, 358 000 étudiants étrangers ont été accueillis dans l’Hexagone pendant l’année universitaire 2018-2019.

Pis encore, en raison des répercussions de la crise de Covid-19, ce dispositif pourrait être très négatif pour les universités. En effet, les présidents d’universités craignent que les étudiants inscrits pour cette rentrée ne puissent pas venir sur le territoire français en septembre prochain. « Rater l’arrivée des étudiants en master serait catastrophique pour les établissements, notamment dans le domaine des sciences et technologies », souligne Mohamed Amara, président de l’université de Pau, dans le sud de la France.

Selon la même source, plusieurs scénarios sont mis sur la table, y compris celui qui consiste à proposer un enseignement à distance en attendant l’ouverture des frontières. « On ne souhaite pas une année blanche pour les étudiants étrangers, il faut pouvoir anticiper », conclut Mohamed Amara.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».