Arrivés aux Etats-Unis, un périple s'achève et un autre commence pour les migrants

Les frères et sœurs Dariel (G) et Diana (C), originaires du Honduras, sont assis avec Daniel (D), originaire du Salvador, à l'aéroport de Houston lors d'un transfert, le 30 mars 2021, après avoir été libérés d'un centre de rétention du gouvernement américain pour les migrants illégaux demandant l'asile à McAllen, au Texas. (ED JONES / AFP)
Les frères et sœurs Dariel (G) et Diana (C), originaires du Honduras, sont assis avec Daniel (D), originaire du Salvador, à l'aéroport de Houston lors d'un transfert, le 30 mars 2021, après avoir été libérés d'un centre de rétention du gouvernement américain pour les migrants illégaux demandant l'asile à McAllen, au Texas. (ED JONES / AFP)
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Publié le Vendredi 02 avril 2021

Arrivés aux Etats-Unis, un périple s'achève et un autre commence pour les migrants

  • Ils n'ont ni valises ni sacs à dos, qu'ils ont dû abandonner en route
  • Les migrants qui ont voyagé en partie dans le fourgon d'un camion, quasiment privé d'aération, disent tous que c'était la partie la plus désagréable du voyage

MCALLEN : "Aidez-moi s'il vous plaît, je ne parle pas l'anglais": munies d'une enveloppe avec ces quelques mots écrits en lettres noires, des dizaines de familles de migrants sans-papiers arrivent chaque jour à l'aéroport de McAllen, au Texas, souvent le premier aéroport qu'ils aient jamais vu de leur vie. 

C'est la fin d'un long voyage au cours lequel ils ont risqué leur vie, fuyant l'Amérique centrale en bus, à pied, en camion, pour finalement traverser le Rio Grande qui sépare le Mexique des Etats-Unis, après un itinéraire contrôlé à chaque étape par des cartels de drogue.

Ils n'ont ni valises ni sacs à dos, qu'ils ont dû abandonner en route. Tout est nouveau pour la plupart de ces migrants venus de régions rurales et agricoles: l'anglais, l'aéroport, l'avion, même les escalators...

"Pas d'alternative" 

"On vole dans les nuages!" s'exclame en riant Isaac, petit Hondurien de quatre ans, au décollage de l'appareil de la ville-frontière de McAllen. "Je veux toucher les nuages", dit-il, le nez collé au hublot.

Avec sa mère Lidia, 23 ans, il est en partance pour le New Jersey, à quelque 3.000 km de là, pour retrouver son père et son frère de six ans, qu'ils n'ont pas vus depuis deux ans.

"Ca va être le moment le plus heureux de ma vie", dit Lidia, en attendant l'embarquement.

Elle explique avoir fui la faim, la pauvreté et les violences qui secouent le Honduras.

"Nous avons dû nous séparer pour chercher un avenir meilleur pour nos enfants. Il n'y avait pas d'alternative", dit-elle.

Son mari n'ira pas l'accueillir à l'aéroport de Newark: sans-papier, il a peur d'être arrêté. Il enverra un ami, qui lui est en règle.

Après avoir traversé le Rio Grande près de McAllen, Lidia et son fils ont été détenus par la police américaine des frontières, la CBP. Ils ont passé quelques jours dans un centre de rétention, où on a pris leurs empreintes digitales et leurs coordonnées, avant de les mener dans une clinique pour les tester pour le coronavirus.

Après ça, comme de nombreuses familles, ils ont été libres de partir. Ils ont marché jusqu'au centre d'une association catholique d'aide aux migrants de McAllen, le Humanitarian Respite Center, où ils ont pu contacter le mari de Lidia et attendre qu'il leur envoie des billets d'avion.

Ils ont maintenant 60 jours pour se présenter dans un bureau de la police migratoire ICE. S'ils ne se présentent pas, ils seront expulsables, les prévient un document que leur a remis la CBP. 

Filomena, une mère guatémaltèque de 20 ans, a voyagé avec son fils Damian, âgé d'un an, qu'elle porte sur son dos. Elle espère retrouver ses parents, installés dans le Tennessee, partis pour les Etats-Unis quand elle avait 11 ans. 

"Je suis venue pour mon enfant, pour qu'il ait à manger", dit-elle. "Au Guatemala, il n'y a pas beaucoup d'opportunités".

"Ils m'ont laissée quand j'étais petite", dit-elle en essuyant des larmes. "J'ai très envie de les voir, de les embrasser, car ça fait huit ans qu'on n'est plus ensemble".

L'avion, "un bonheur"

Reina, une Salvadorienne de 25 ans et mère de deux enfants, pleure à l'aéroport en racontant les difficultés de son voyage. 

"On a passé des moments très difficiles au Mexique. On a eu faim, sommeil, c'était fatigant et parfois risqué", explique Dania, une Hondurienne de 24 ans que Reina a rencontrée en chemin, et qui elle aussi voyage avec un enfant.

Les migrants qui ont voyagé en partie dans le fourgon d'un camion, quasiment privé d'aération, disent tous que c'était la partie la plus désagréable du voyage.

"Nous avons passé 16 heures dans un camion avec 200 personnes. Les hommes étaient devant, suant à grosses gouttes, criant parfois qu'ils allaient mourir, ils s'évanouissaient et on leur jetait de l'eau", raconte une mère hondurienne. 

Ils vont maintenant prendre l'avion pour la première fois. Valeriano, un agriculteur guatémaltèque qui dans son pays cultivait maïs et haricots, est sur le point d'embarquer pour New York avec son fils de six ans, en quête lui aussi d'"opportunités."

Il y a quatre ans, des membres d'un cartel ont tué son frère qui refusait de vendre de la drogue pour eux, raconte-t-il en pleurant. Le cartel a ensuite voulu le recruter lui. 

"J'ai fui au Belize, ils m'ont dit qu'ils me tueraient si je ne partais pas, qu'ils tueraient mes enfants". 

"Notre voyage a été terrible" dit-il. "Maintenant l'avion c'est un bonheur, même si je suis un peu nerveux et que j'ai peur de l'altitude".

Arrivée à l'aéroport de LaGuardia, à New York, Dania, la Hondurienne de 24 ans, est accueillie par son mari, Samuel, ravi de pouvoir prendre leur fils dans ses bras. 

"Ensuite, on ira acheter ce que tu veux", lui dit-il en souriant.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.