Musique: les festivals d'été de nouveau en mode mineur

Des fêtards passent devant des lettres géantes "EUROCKS" lors du 31e festival de musique rock Eurockeennes à Belfort, dans l'est de la France, le 5 juillet 2019. (Photo, AFP)
Des fêtards passent devant des lettres géantes "EUROCKS" lors du 31e festival de musique rock Eurockeennes à Belfort, dans l'est de la France, le 5 juillet 2019. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 03 avril 2021

Musique: les festivals d'été de nouveau en mode mineur

  • Le cadre fixé par le gouvernement pour l'organisation de festivals cet été ne convient pas à la plupart des gros formats estivaux de musiques actuelles
  • Les « Eurocks » dénoncent dans un communiqué un « carcan » totalement « incompatible avec l'état d'esprit d'un évènement vivant et remuant »

PARIS : Les Eurockéennes de Belfort renoncent à leur tour ! C'est un nouvel été en sourdine qui se profile pour les gros festivals de musiques actuelles, contraints à l'abandon face à la crise sanitaire et aux restrictions.

Le rendez-vous des « Eurocks » (128 000 personnes en 2019), un pilier de l'été des festivals, et Musilac (85 000 personnes en 2019) ont rejoint vendredi la liste des évènements qui n'avaient déjà pas pu se tenir en 2020 et qui ont jeté l'éponge pour 2021.

On y trouve déjà Solidays (228.000 personnes en 2019), Hellfest (180 000 spectateurs en 2019), Garorock (162 000 spectateurs en 2019), Le Main Square (115 000 personnes), Art Rock (80 000 personnes en 2019) ou encore le Lollapalooza à Paris (95 000 personnes).

Le cadre fixé par le gouvernement pour l'organisation de festivals cet été – 5 000 personnes maximum, assises et distanciées – ne convient pas à la plupart des gros formats estivaux de musiques actuelles. Le public des « Eurocks », sondé début mars (plus de 21 000 réponses), avait ainsi rejeté à 72% l'idée d'assister aux concerts en étant assis.

Les « Eurocks » dénoncent dans un communiqué un « carcan » totalement « incompatible avec l'état d'esprit d'un évènement vivant et remuant ».

Mais la stratégie de soutien gouvernemental est aussi pointée du doigt par les organisateurs des gros festivals. « On demandait une garantie assurantielle de l'Etat qui nous aurait permis de ne pas avoir cette vague d'annulations », laquelle n'est pas venue, rapporte Jean-Paul Roland, directeur général des Eurockéennes. « On demandait un parachute pour sauter de l'avion et on se retrouve avec un matelas dont on discute encore de l'épaisseur ».

« Ce sera sans nous »

Malika Seguineau, du Prodiss (Syndicat national du spectacle musical et de variété), avait pointé auprès de l'AFP cette semaine « l'insuffisance » du fonds d'aide dédié aux festivals: « Sur les 30 millions, il y en 20 pour la musique – toutes esthétiques confondues, des musiques actuelles au classique – et 10 en direction des arts de rue et du théâtre ».

« On comprend qu'il faudrait organiser un évènement sur nos fonds propres, alors que nous en aurons besoin pour réenclencher la dynamique en 2022, nous ne pouvons donc pas prendre ce risque pour 2021 », décryptait encore cette responsable. 

« On se rend bien compte que le gouvernement communique sur un espoir retrouvé pour cet été, mais ce sera sans nous (les gros festivals de musiques actuelles, ndlr): nous ne pouvons pas organiser nos festivals du jour au lendemain, il y a un temps long de préparation, incompressible », insiste encore Jean-Paul Roland. 

« A 100 jours de l'évènement, l'absence de réponses à un certain nombre de questions rend la situation intenable pour nous », écrivent d'ailleurs les organisateurs de Musilac dans leur communiqué.

Jean-Paul Roland prédit que la liste des annulations va « encore s'accroître »: les pertes financières seraient « trop importantes dans le cadre sanitaire actuel ». « On ne nie pas la pandémie, mais ce qui nous fait le plus mal au ventre, c'est qu'on annule encore plus tôt en 2021 qu'en 2020 », conclut-il.

Pour l'heure, parmi les festivals majeurs de musiques actuelles, Les Vieilles Charrues (270 000 spectateurs en 2019) et les Francofolies (150 000 en 2019) ont promis de se dérouler en s'adaptant. Le Printemps de Bourges, prévu début mai (200 000 personnes en 2019) a été décalé du 22 au 27 juin. Le Printemps avait déjà anticipé et fait une croix sur sa plus grande enceinte à 10 000 personnes. Mais ses organisateurs sont toujours dans l'attente d'un calendrier pour la réouverture des lieux culturels en France.

Le Printemps de Bourges doit par ailleurs servir de cadre – le 22 juin – au second volet des états généraux des festivals sous l'égide de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.

 


Emeutes en Nouvelle-Calédonie: Macron convoque une réunion de crise

Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
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  • Les dirigeants des Républicains ont demandé que le Conseil des ministres instaure mercredi l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie pour mettre fin aux émeutes
  • Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie

PARIS: Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui a fait deux morts et des centaines de blessés, ont annoncé ses services.


La mairie de Paris demande au préfet d'interdire les maraudes d'ultradroite «  discriminatoires  »

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
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  • Le reportage donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités
  • Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri

PARIS: Deux adjoints de la maire de Paris Anne Hidalgo ont demandé mardi au préfet de police Laurent Nunez d'interdire les maraudes "discriminatoires" dans la capitale, menées par des groupes d'ultradroite aux propos "ouvertement racistes", après un reportage de BFMTV.

Le reportage en question donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités, dans un courrier transmis à l'AFP.

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri.

"On ne donne qu'aux Blancs", dit ainsi une jeune femme. "Les noirs évidemment et les arabes, on ne leur donne pas."

Des propos "extrêmement choquants, ouvertement racistes et discriminatoires" pour les deux adjoints, "qui sont de nature, selon nous, à relever d'une qualification pénale et salissent en tout état de cause l'image de notre ville, tout en étant susceptibles de troubler l'ordre public".

Les deux élus de gauche rappellent qu'en 2007, le Conseil d'Etat avait interdit la distribution des "soupes au cochon", une "façon détournée des extrémistes de droite d'exclure les musulmans".

Le groupuscule suivi par BFMTV "va plus loin en revendiquant son racisme et justifiant ces pratiques discriminatoires", s'alarment-ils.

Les élus de la municipalité demandent à Laurent Nunez et au ministre de l'Intérieur de "prendre les mesures d'interdiction de ce genre de distributions alimentaires qui sont plus sûrement des opérations de promotion de la haine que de solidarité".

Samedi, plusieurs centaines de militants d'ultradroite ont défilé à Paris. La préfecture de police de Paris avait pourtant interdit cette manifestation annuelle en arguant d'un risque de troubles à l'ordre public, mais le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure.


Nouvelle-Calédonie: un mort lors d'une nouvelle nuit d'émeutes, lés députés votent la révision constitutionnelle

Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville. (AFP).
Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville. (AFP).
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  • Plusieurs bâtiments publics de Nouméa ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP
  • Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville

NOUMEA: Une personne a été tuée par balle dans la nuit de mardi à mercredi lors d'une deuxième nuit consécutive d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, alors que les députés votaient à Paris la révision constitutionnelle du corps électoral à l'origine de la colère du camp indépendantiste.

Selon le représentant de l'Etat dans l'archipel français du Pacifique Sud, cette personne, touchée par des tirs avec deux autres personnes, est décédée des suites de ses blessures à l'hôpital de Nouméa.

Le Haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, a précisé devant la presse que la victime n'avait pas été victime "d'un tir de la police ou de la gendarmerie, mais de quelqu'un qui a certainement voulu se défendre".

Malgré le couvre-feu mis en place dans la principale ville du territoire dès 18h00 locales mardi (9h00 à Paris), les graves violences qui ont débuté lundi dans l'archipel ont repris dès la nuit tombée, marquée par de nombreux incendies, pillages et  échanges de tirs, y compris contre les forces de l'ordre.

Plusieurs bâtiments publics de Nouméa ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP.

Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville.

"On est dans une situation que je qualifierais d'insurrectionnelle", a déploré M. Le Franc, "L'heure doit être à l'apaisement (...) l'appel au calme est impératif", a-t-il insisté. "Je vous laisse imaginer ce qui va se passer si des milices se mettaient à tirer sur des gens armés".