Le combat contre la Covid-19 de plus en plus chaotique au Brésil

Le président brésilien Jair Bolsonaro (Photo, AFP).
Le président brésilien Jair Bolsonaro (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 07 avril 2021

Le combat contre la Covid-19 de plus en plus chaotique au Brésil

  • Les mesures pour les écoles, les églises ou les restaurants sont mal expliquées et soumises aux aléas des décisions judiciaires
  • Au Brésil, deuxième pays le plus endeuillé au monde derrière les Etats-Unis en valeur absolue, 336 947 personnes au total ont officiellement succombé à la Covid-19

BRASILIA: Le Brésil livre son combat contre le coronavirus dans la plus grande confusion, avec un éventail de mesures pour les écoles, les églises ou les restaurants contradictoires, mal expliquées et soumises aux aléas des décisions judiciaires.

La confusion règne alors que le géant sud-américain est frappé de plein fouet par l'épidémie : le bilan quotidien des décès a franchi pour la première fois la barre des 4 000 unités mardi, avec 4 195 morts. Au Brésil, deuxième pays le plus endeuillé au monde derrière les Etats-Unis en valeur absolue, 336 947 personnes au total ont officiellement succombé à la Covid-19.

Lundi matin, Marcia Matos, une habitante de Rio de Janeiro, était en train de préparer son enfant de deux ans pour la crèche quand une amie l'a prévenue que la reprise des activités y avait été suspendue.

Une suspension décidée la veille au soir par un juge, rendant caduc le décret municipal datant du vendredi précédent qui prévoyait la réouverture des établissements scolaires.

« C'est vraiment très confus. La crèche ne nous a prévenus qu'après l'heure où on le dépose normalement. Il était tout heureux à l'idée de retrouver ses petits camarades », déplore Matos.

Si son amie ne l'avait pas appelée, elle aurait connu le sort de nombreux parents qui ont emmené leurs enfants pour rien à l'école parce qu'ils n'avaient pas été informés de la décision judiciaire. 

Une décision finalement annulée mardi à la mi-journée, après un recours de la mairie, mais d'autres rebondissements judiciaires pourraient encore faire perdre la boussole aux parents d'élèves.

« Ici à Rio, nous sommes pris au milieu d'une bataille politique entre le maire et le gouverneur, et ça ajoute encore plus de confusion », souligne Marcia Matos.

Fin mars, le maire Eduardo Paes a décrété la fermeture totale des bars et des restaurants, mais le gouverneur de l'Etat de Rio, Claudio Castro, a permis qu'ils restent ouverts jusqu'à 23h00. 

Et au niveau national, le président d'extrême droite Jair Bolsonaro continue de critiquer les restrictions, au nom de la préservation de l'emploi.

Un discours contre le confinement à contre-courant des recommandations de la plupart des spécialistes, qui estiment que la reprise économique ne sera vraiment possible qu'une fois que la situation sanitaire sera sous contrôle, ce qui est loin d'être le cas au Brésil.

Record de contaminations en Argentine

Le nombre des contaminations au coronavirus enregistrées en Argentine lors des dernières 24 heures est de 20 870, un record depuis le début de l'épidémie dans ce pays, a annoncé mardi le ministère de la Santé.

Pendant la même période de 24 heures, les autorités ont compté 163 décès, ce qui porte le bilan général à 56 634 morts, et le nombre total des contaminations recensées depuis mars 2020 est de 2 428 029.

Le gouvernement est sur le point d'instaurer de nouvelles restrictions en raison de l'augmentation alarmante du nombre des cas, car la situation requiert « trois semaines d'efforts plus importants » de la part de la population, a déclaré la ministre.

Dans sa campagne d'immunisation contre la Covid-19, l'Argentine, qui compte 45 millions d'habitants, a reçu jusqu'à présent 7,2 millions de doses.

Les frontières de l'Argentine sont actuellement fermées au tourisme étranger.

« Vide juridique »

« Sans coordination nationale, sans un ministère de la Santé qui oriente la réponse face à la pandémie, il y a un grand vide juridique », explique José David Urbaez, du Centre d'Infectiologie de Brasilia.

« Il n'y a pas de définition claire pour tout le Brésil des activités qui doivent être considérées comme ‘essentielles’. Chaque ville, chaque Etat, définit à sa manière ce qui peut rester ouvert ou non, au gré des pressions politiques et économiques locales, c'est pourquoi la situation est si chaotique », résume-t-il.

Il y a un an, la Cour suprême a décidé que les Etats et les municipalités avaient le droit d'imposer leurs propres mesures pour tenter d'endiguer la propagation d'un virus que le président Bolsonaro qualifiait de « petite grippe ».

Le chef de l'Etat invoque régulièrement cette autonomie octroyée aux collectivités territoriales pour se dédouaner de sa gestion désordonnée de la crise sanitaire.

Mais la haute Cour stipulait clairement dans sa décision que le gouvernement fédéral n'était pas exempt de ses responsabilités de « prendre des mesures au niveau national ».

Églises ouvertes pour Pâques

Samedi, veille du dimanche de Pâques, un juge de la Cour suprême récemment nommé par le président Bolsonaro a décidé d'autoriser l'ouverture des lieux de culte dans tout le Brésil malgré les interdits en vigueur dans de nombreuses villes, à la demande d'une association de juristes évangéliques.

Nouveau rebondissement lundi, quand Gilmar Mendes, un autre magistrat de la plus haute juridiction, a rétabli l'interdiction pour l'Etat de Sao Paulo. 

La situation ne devrait se clarifier que mercredi, quand la Cour suprême tranchera en séance plénière.

« Cette multiplication des recours judiciaires est une conséquence directe de l'absence d'une coordination nationale, avec des décisions fermes et transparentes », insiste José David Urbaez.

Et les batailles judiciaires se sont aussi invitées au cœur de la grande passion nationale, le football, avec une succession d'arrêts contradictoires autorisant ou non l'organisation de rencontres dans le cadre de compétitions locales ou internationales.

C'est le cas de la Recopa, l'équivalent sud-américain de la Supercoupe d'Europe, qui devrait finalement avoir lieu dimanche, à Brasilia. A moins que les tribunaux ne décident d'entrer une nouvelle fois sur le terrain... 


CIJ: l'impartialité de l'UNRWA suscite de «sérieux doutes» selon les Etats-Unis

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
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  • La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre
  • Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ

LA HAYE: Un représentant des Etats-Unis a fait part mercredi à la Cour internationale de Justice de "sérieux doutes" concernant l'impartialité de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) lors d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens.

"L'impartialité de l'UNRWA suscite de sérieux doutes, du fait d'informations selon lesquelles le Hamas a utilisé les installations de l'UNRWA et que le personnel de l'UNRWA a participé à l'attentat terroriste du 7 octobre contre Israël", a déclaré Josh Simmons, de l'équipe juridique du département d'État américain.

La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ.

M. Simmons a déclaré aux juges qu'Israël avait "de nombreuses raisons" de mettre en doute l'impartialité de l'UNRWA.

"Il est clair qu'Israël n'a aucune obligation d'autoriser l'UNRWA à fournir une assistance humanitaire", a-t-il déclaré.

Israël a promulgué une loi interdisant à l'UNRWA, d'opérer sur le sol israélien, après avoir accusé certains membres du personnel d'avoir participé aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit.

Une série d'enquêtes, dont l'une menée par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a révélé des "problèmes de neutralité" à l'UNRWA, mais a souligné qu'Israël n'avait pas fourni de preuves de son allégation principale.

Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA, a déclaré mardi que plus de 50 membres de son personnel à Gaza avaient été maltraités et utilisés comme boucliers humains alors qu'ils étaient détenus par l'armée israélienne.

Lors de sa déposition face à la Cour, Diégo Colas, représentant la France, a appelé Israël à lever "sans délai" son blocage de l'aide vers la bande de Gaza".

"L'ensemble des points de passage doivent être ouverts, le travail des acteurs humanitaires doit être facilité, et le personnel doit être protégé conformément aux droits internationaux", a-t-il déclaré .

"Conséquences mortelles" 

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

"L'interdiction totale de l'aide et des fournitures humanitaires décrétée par les autorités israéliennes depuis le 2 mars a des conséquences mortelles pour les civils de Gaza", a déclaré dans un communiqué Claire Nicolet, responsable de la réponse d'urgence de l'ONG Médecins sans Frontières dans la bande de Gaza.

"Les autorités israéliennes utilisent l'aide non seulement comme une monnaie d'échange, mais aussi comme une arme de guerre et un moyen de punition collective pour plus de 2 millions de personnes vivant dans la bande de Gaza," a-t-elle ajouté.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier les obligations d'Israël concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'États tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

En juillet dernier, la CIJ avait aussi rendu un avis consultatif jugeant "illégale" l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, exigeant qu'elle cesse dès que possible.


Après la panne géante, les énergies renouvelables sur le banc des accusés en Espagne

Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
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  • Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne.
  • Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.

MADRID : L'essor des énergies renouvelables a-t-il fragilisé le réseau électrique espagnol ? Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne, malgré les messages rassurants des autorités.

« Le manque de centrales nucléaires et la multiplication par dix des énergies renouvelables ont mis à terre le réseau électrique », assure en une le quotidien conservateur ABC mercredi matin. « Les alertes sur les renouvelables depuis cinq ans » ont été « ignorées », regrette de son côté El Mundo, également classé à droite.

Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui a fait de l'Espagne l'un des champions européens de la transition verte.

Selon le gestionnaire du réseau électrique espagnol REE, le solaire et l'éolien ont représenté en 2024 près de 40 % du mix électrique espagnol. C'est près de deux fois plus qu'en 2014, et près du double également de la part du nucléaire, tombée l'an dernier à 20 %. 

Cette évolution est défendue par l'exécutif, qui s'est engagé à fermer toutes les centrales nucléaires d'ici dix ans, mais elle est source de tensions dans le pays, plusieurs rapports ayant pointé ces derniers mois de possibles risques en l'absence de mesures fortes pour adapter le réseau.

- Une énergie « sûre » ?

Dans son document financier annuel publié fin février, Redeia, la maison-mère de REE, avait ainsi mis en garde contre « la forte pénétration de la production renouvelable sans les capacités techniques nécessaires à un comportement adéquat face aux perturbations ».

Cela pourrait « provoquer des coupures de production », qui « pourraient devenir sévères, allant jusqu'à entraîner un déséquilibre entre la production et la demande, ce qui affecterait significativement l'approvisionnement en électricité » de l'Espagne, avait-elle écrit. 

Un message relayé par l'organisme espagnol de la concurrence (CNMC) dans un rapport de janvier. « À certains moments, les tensions du réseau de transport d'électricité ont atteint des valeurs maximales proches des seuils autorisés, dépassant même ces seuils à certains moments », avait écrit l'organisme.

Après la coupure de lundi, certains experts du secteur se sont interrogés sur un éventuel déséquilibre entre production et demande (difficile à corriger dans un réseau où l'éolien et le solaire ont une place prépondérante) qui aurait pu contribuer à l'effondrement du système électrique espagnol.

Dans un entretien accordé mercredi matin à la radio Cadena Ser, Beatriz Corredor, la présidente de Redeia et REE (l'ex-députée socialiste) a cependant assuré que la production d'énergies renouvelables était « sûre ».

« Relier l'incident si grave de lundi à une pénétration des énergies renouvelables n'est pas vrai, ce n'est pas correct », a-t-elle insisté, en assurant que le rapport de février ne faisait que dresser la liste de risques potentiels, comme l'y oblige la législation. 

- « Ignorance » -

Mardi déjà, Pedro Sánchez avait lui aussi défendu le modèle énergétique mis en œuvre par son gouvernement, rappelant que la cause précise de la panne qui a provoqué le chaos au Portugal et en Espagne durant de longues heures lundi n'était toujours pas connue à ce stade.

« Ceux qui lient cet incident au manque de nucléaire mentent franchement ou démontrent leur ignorance », a assuré le dirigeant socialiste.

« Les centrales nucléaires, loin d'être une solution, ont été un problème » durant la panne, car « il a été nécessaire de rediriger vers elles de grandes quantités d'énergie pour maintenir leurs réacteurs stables », a insisté le chef du gouvernement. 

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer la panne depuis deux jours, dont celle d'une cyberattaque. Mardi, la justice espagnole a ouvert une enquête pour déterminer si la panne avait été provoquée par un « sabotage informatique » susceptible d'être qualifié de « délit terroriste ».

REE estime cependant que cette hypothèse est peu crédible. « Au vu des analyses que nous avons pu réaliser avec l'aide notamment du Centre national du renseignement espagnol (CNI), nous pouvons écarter un incident de cybersécurité », a ainsi assuré le gestionnaire.

D'après REE, l'équivalent de 60 % de la consommation électrique de l'Espagne, soit 15 gigawatts, a disparu en l'espace de cinq secondes seulement lors de la panne survenue lundi à 12 h 33 (11 h 33 GMT), un phénomène qualifié d'« inédit » et « totalement extraordinaire ».


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.