Dans l’incertitude, les Turcs se tournent vers les dépôts en devises

Le gouverneur de la Banque Centrale Turque Murat Uysal s’exprimant lors d’un briefing portant sur l’inflation dans le pays (Photo, Adem ALTAN/AFP).
Le gouverneur de la Banque Centrale Turque Murat Uysal s’exprimant lors d’un briefing portant sur l’inflation dans le pays (Photo, Adem ALTAN/AFP).
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Publié le Mercredi 19 août 2020

Dans l’incertitude, les Turcs se tournent vers les dépôts en devises

  • Les investisseurs étrangers ont retiré près de 1,5 milliard de dollars d'actifs de Turquie
  • Les dépôts en espèces et en or dans les banques du pays atteignent les plus hauts niveaux depuis des années

ANKARA : La livre turque continue à perdre de sa valeur par rapport au dollar américain, poussant les gens à placer leurs dépôts en devises étrangères dans les banques par mesure de précaution, en signe de méfiance envers les indicateurs économiques.

Le montant des dépôts en devises étrangères dans les banques turques appartenant à des résidents turcs a atteint 248,6 milliards de dollars américains, selon des données officielles - le niveau le plus élevé depuis des années.

Les données ont révélé que durant la période comprise entre le 10 juillet et le 7 août, le montant des dépôts bancaires en devises étrangères et en or a augmenté de 18,2 milliards de dollars américains.

Entretemps, les investisseurs étrangers ont retiré près de 1,5 milliard de dollars d'actifs de Turquie. 

Dans l'intervalle, les banques publiques turques ont commencé à appliquer une commission de 0,2 à 0,5 pour cent sur l'achat et la vente de devises étrangères, afin de réfréner l'augmentation du montant des liquidités en circulation, et de réduire les taux de change record que la livre a récemment connus.

Mais cela n’a pas convaincu les gens de laisser leurs économies en devises étrangères dans les banques dans une relative sécurité.

« Le degré de dollarisation de l'économie a pris de l’ampleur, ce qui diminue la valeur de la livre, en raison de la demande croissante de devises étrangères », a précisé à Arab News Nikolay Markov, économiste principal auprès de Pictet Asset Management.

Selon Markov, tant que la Banque Centrale Turque est en mesure de fournir des dollars ou d’autres devises étrangères pour refinancer le système bancaire, les banques turques ne devraient pas faire face à de trop nombreux problèmes.

« Le problème est une nouvelle dépréciation de la livre, qui est inflationniste, et conduit à court terme à un déficit plus important, ce qui peut précipiter une crise de la balance des paiements », a-t-il déclaré.

Ecart budgétaire

Les experts ont longtemps exhorté le gouvernement turc à une hausse d’urgence des taux. Mais le gouvernement affirme que la compétitivité de la livre est plus importante que le taux de change, et a continué à dépenser les réserves de devises étrangères pour maintenir le taux de change presque fixe.

Interrogé au cours d’un entretien télévisée le 12 août pour savoir si les gens devraient s'inquiéter de la hausse du dollar et si la vie deviendrait beaucoup plus chère en Turquie, le ministre du Trésor et des Finances Berat Albayrak, gendre du président turc Recep Tayyip Erdogan, a demandé au présentateur Ahmet Hakan s'il était payé en dollars.

« Le but des commissions en espèces est de décourager la conversion de la livre en devises étrangères, de réduire la pression à la baisse sur la livre et de freiner également les transactions informelles et non déclarées. Les commissions en espèces pour les transactions en devises étrangères sont assez courantes dans le monde, et en particulier dans les pays des marchés émergents », a déclaré Markov.

Au milieu de la pandémie du coronavirus qui a sapé l'activité économique mondiale, la Turquie a accusé un déficit budgétaire pour le sixième mois consécutif, avec un écart budgétaire mensuel de 29,7 milliards de livres (4 milliards de dollars américains) en juillet, portant le déficit au cours des sept premiers mois de cette année à 139,1 milliards de livres. Les dettes des entreprises turques en devises étrangères sont également une cause d’inquiétude.

Selon Timothy Ash, spécialiste en stratégie des marchés émergents auprès de Bluebay Asset Management et basé à Londres, l'application de commissions sur les réserves de change peut soit fonctionner, soit rendre les gens plus inquiets encore au sujet de la sécurité de leurs dépôts en devises étrangères.

« Cela pourrait pousser les gens à penser à l’imminence de nouvelles restrictions et à et les encourager à retirer leurs dépôts des banques », a-t-il affirmé à Arab News.

Cette semaine, Erdogan devrait présider un sommet sur l’économie, auquel participeront les hauts responsables du fonds souverain et les ministres concernés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com