L'Egypte lève le voile sur une ville enfouie depuis 3 000 ans

Une photo publiée par le ministère égyptien des Antiquités le 8 avril 2021 montre les restes d'une ville vieille de 3000 ans, surnommée The Rise of Aten, datant du règne d'Amenhotep III, découverte par la mission égyptienne près de Louxor. AFP / EGYPTIAN MINISTRY OF ANTIQUITIES
Une photo publiée par le ministère égyptien des Antiquités le 8 avril 2021 montre les restes d'une ville vieille de 3000 ans, surnommée The Rise of Aten, datant du règne d'Amenhotep III, découverte par la mission égyptienne près de Louxor. AFP / EGYPTIAN MINISTRY OF ANTIQUITIES
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Publié le Lundi 12 avril 2021

L'Egypte lève le voile sur une ville enfouie depuis 3 000 ans

  • La découverte, annoncée jeudi dans un communiqué de la mission archéologique, sera montrée à la presse samedi par le célèbre archéologue et ancien ministre des Antiquités Zahi Hawass, qui a dirigé les fouilles
  • La nouvelle de cette découverte était largement partagée sur les réseaux sociaux vendredi, avec les quelques photos que les autorités ont bien voulu diffuser en attendant samedi

LE CAIRE : L'Egypte, qui cherche à raviver l'intérêt pour le tourisme culturel et l'égyptologie, organise samedi une visite médiatisée dans une ville antique de plus de 3000 ans récemment découverte dans le sud du pays après avoir été enfouie pendant des millénaires.

La découverte, annoncée jeudi dans un communiqué de la mission archéologique, sera montrée à la presse samedi par le célèbre archéologue et ancien ministre des Antiquités Zahi Hawass, qui a dirigé les fouilles. 

"La mission archéologique (...) a découvert une ville ensevelie (...) qui date du règne du roi Amenhotep III et qui a continué d'être utilisée par le roi Toutankhâmon, soit il y a 3000 ans", affirme le communiqué.

Citée dans le communiqué, Betsy Brian, professeure d'égyptologie à l'Université John Hopkins, aux Etats-Unis, considère que "la découverte de cette cité perdue est la deuxième plus importante découverte archéologique depuis la tombe de Toutankhâmon". 

La nouvelle de cette découverte était largement partagée sur les réseaux sociaux vendredi, avec les quelques photos que les autorités ont bien voulu diffuser en attendant samedi.

Elle intervient après plusieurs autres annonces archéologiques ces dernières années.

Elle survient aussi quelques jours après que 22 chars transportant des momies de rois et reines de l'Egypte antique ont traversé Le Caire lors d'un défilé spectaculaire pour rejoindre le Musée national de la civilisation égyptienne (NMEC), nouvelle demeure de ces dépouilles royales.

En janvier à Saqqara, un site qui se trouve à une quinzaine de kilomètres au sud des célèbres pyramides du plateau de Guizeh, les autorités avaient dévoilé au public de nouveaux "trésors", dont une cinquantaine de sarcophages du Nouvel Empire vieux de plus de 3000 ans.

Après des années d'instabilité politique liées à la révolte populaire de 2011, qui a porté un coup dur au tourisme, l'Egypte cherche à faire revenir les visiteurs, notamment en promouvant le tourisme culturel et en particulier les sites de l'Egypte antique.

La nouvelle découverte se situe sur la rive ouest du Nil près de Louxor, des lieux déjà riches en vestiges de l'Egypte pharaonique comme la vallée des rois ou le temple de la reine Hatchepsout.

"En bon état"

Les images de la ville antique distillées par les autorités jeudi montrent notamment un réseau de murs de briques datant, selon le communiqué, du roi Amenhotep III. 

Arrivé sur le trône en 1391 avant notre ère, Amenhotep III est mort en -1353. Des objets, dont des bijoux et des poteries portant son sceau ont été découverts dans la ville, confirmant ainsi la datation, est-il précisé. 

Avec son enthousiasme habituel, M. Hawass, cité dans le communiqué, a qualifié cette "cité dorée perdue" de "plus grande ville antique d'Egypte".

Parfois accusé par ses pairs d'être un businessman mégalomane, et de manquer de rigueur scientifique, M. Hawass répond en étalant ses découvertes archéologiques passées, qu'il juge "majeures". 

La mission a commencé ses excavations en septembre 2020 entre les temples de Ramsès III et d'Amenhotep III près de Louxor, à environ 500 km au sud du Caire.

"En quelques semaines, à la grande surprise de l'équipe, des formations en briques d'argile ont commencé à apparaître", indique le communiqué. Et le site est "en bon état de conservation, avec des murs presque entiers et des pièces pleines d'outils de la vie quotidienne".

La découverte permettra notamment "de nous offrir un rare aperçu de la vie des anciens Egyptiens durant les heures les plus fastes du (Nouvel) Empire", selon Betsy Brian.

La ville est composée de "trois palais royaux (...) ainsi que du centre administratif et manufacturier de l'Empire". Mais les archéologues ont également exhumé une "zone de préparation de la nourriture" avec une "boulangerie", un "quartier administratif" et un "atelier" de construction.

Deux sépultures de "vaches ou de taureaux" ainsi qu'une dépouille humaine "inhabituelle" ont également été découvertes.


L’Istituto Marangoni de Milan va ouvrir un campus à Riyad

Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
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  • La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi
  • L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami

RIYAD: L’Istituto Marangoni, basé à Milan, en collaboration avec la Commission saoudienne de la mode, ouvrira à Riyad un institut de formation supérieure proposant des cours spécialisés dans la mode et le luxe, avec l’intention de l’inaugurer en 2025. 

Selon un communiqué, la mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. 

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Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. (Photo fournie) 

«Nous sommes très heureux d’établir un partenariat avec l’Istituto Marangoni. Il s’agit de l’un des principaux établissements d’enseignement mondiaux axés sur la mode et le design. Il possède de nombreux campus à travers le monde, mais c’est la première fois qu’il en ouvre un en Arabie saoudite. Il s’agit également du premier établissement d’enseignement au Royaume en tant que destination d’investissement direct étranger, ce qui montre son engagement vis-à-vis du potentiel du marché saoudien, en particulier pour les créateurs et les entreprises. Grâce à ce partenariat, nous serons en mesure de former tous les créateurs locaux en Arabie saoudite et de leur proposer des emplois», déclare à Arab News Burak Cakmak, directeur général de la Commission de la mode du ministère de la Culture d’Arabie saoudite. 

Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. Les étudiants pourront choisir de suivre leurs études à Riyad, avec la possibilité d’intégrer le marché de la mode grâce à un stage de six mois au cours de la dernière année d’études, ou de poursuivre leurs études de licence dans n’importe quel campus international de l’Istituto Marangoni. 

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La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. (Photo fournie) 

L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami. 

Dans un communiqué, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, déclare: «Nous avons établi cet important partenariat avec la Commission saoudienne de la mode parce que nous sommes convaincus qu’elle élaborera un programme solide en vue de créer un système de luxe et de mode en Arabie saoudite.» 

«Nous voulons mettre nos connaissances et nos compétences à la disposition de la nouvelle génération. Les jeunes générations – notamment les femmes – veulent pouvoir suivre des études en Arabie saoudite et non pas seulement à l’étranger», ajoute-t-elle. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le documentaire saoudien Horizon mis à l’honneur

La princesse Lamia bent Majed Saoud Al-Saoud, secrétaire générale d'Alwaleed Philanthropies, préside la remise d'un certificat honorifique à Abdullah Alahmari, PDG de l'initiative Konoz, et Yazeed Albader, producteur associé de « Horizon ».  (Photo, AN/Huda Bashatah)
La princesse Lamia bent Majed Saoud Al-Saoud, secrétaire générale d'Alwaleed Philanthropies, préside la remise d'un certificat honorifique à Abdullah Alahmari, PDG de l'initiative Konoz, et Yazeed Albader, producteur associé de « Horizon ». (Photo, AN/Huda Bashatah)
L’ambassadeur de l’UE en Arabie saoudite, Christophe Farnaud, la princesse Lamia al-Saoud et le rédacteur en chef d’Arab News, Faisal Abbas, ont assisté à la projection spéciale du documentaire Horizon. (Photo AN/Huda Bashatah).
L’ambassadeur de l’UE en Arabie saoudite, Christophe Farnaud, la princesse Lamia al-Saoud et le rédacteur en chef d’Arab News, Faisal Abbas, ont assisté à la projection spéciale du documentaire Horizon. (Photo AN/Huda Bashatah).
L’ambassadeur de l’UE en Arabie saoudite, Christophe Farnaud, la princesse Lamia al-Saoud et le rédacteur en chef d’Arab News, Faisal Abbas, ont assisté à la projection spéciale du documentaire Horizon. (Photo AN/Huda Bashatah).
L’ambassadeur de l’UE en Arabie saoudite, Christophe Farnaud, la princesse Lamia al-Saoud et le rédacteur en chef d’Arab News, Faisal Abbas, ont assisté à la projection spéciale du documentaire Horizon. (Photo AN/Huda Bashatah).
L’ambassadeur de l’UE en Arabie saoudite, Christophe Farnaud, la princesse Lamia al-Saoud et le rédacteur en chef d’Arab News, Faisal Abbas, ont assisté à la projection spéciale du documentaire Horizon. (Photo AN/Huda Bashatah).
L’ambassadeur de l’UE en Arabie saoudite, Christophe Farnaud, la princesse Lamia al-Saoud et le rédacteur en chef d’Arab News, Faisal Abbas, ont assisté à la projection spéciale du documentaire Horizon. (Photo AN/Huda Bashatah).
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  • Ce documentaire explore les trésors écologiques et les habitats uniques au sein du Royaume
  • Arab News a récemment inauguré Green And Blue, une initiative qui aborde des sujets environnementaux ayant trait au changement climatique et à la préservation de la faune, entre autres

RIYAD: Les réalisateurs d’un documentaire récemment produit et très acclamé sur la faune saoudienne ont été récompensés lors d’une projection spéciale du documentaire Horizon à la résidence de l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) à Riyad.

Ce nouveau documentaire, produit par l’initiative Konoz, s’inscrit dans le cadre d’une collaboration entre le Centre pour la communication gouvernementale du ministère saoudien des Médias et le Centre national pour la faune.

Il explore les trésors écologiques et les habitats uniques au sein du Royaume.

arabie saoudite
La princesse Lamia bent Majed Saoud al-Saoud (à gauche), secrétaire générale d’Alwaleed Philanthropies, était l’invitée d’honneur de l’événement. (Photo AN/Huda Bashatah)

La princesse Lamia bent Majed Saoud al-Saoud, secrétaire générale d’Alwaleed Philanthropies, était l’invitée d’honneur de l’événement. La princesse Lamia, grâce à son travail avec cette organisation, a récemment fait part de l’initiative Atlai, une plate-forme innovante d’intelligence artificielle visant à soutenir les efforts mondiaux de lutte contre la déforestation.

La projection a été suivie de la remise d’un certificat honorifique à Abdallah Alahmari, PDG de l’initiative Konoz et à Yazid Albader, coréalisateur du documentaire Horizon. La cérémonie a été présentée par l’ambassadeur de l’UE en Arabie saoudite, Christophe Farnaud, la princesse Lamia et le rédacteur en chef d’Arab News, Faisal Abbas.

M. Farnaud déclare: «Le documentaire Horizon capture la beauté à couper le souffle de la diversité des paysages naturels et de la faune saoudienne.»

«Pendant des siècles, une grande partie de la péninsule Arabique, y compris l’Arabie saoudite, a exercé une attraction mystérieuse sur les explorateurs et les voyageurs européens.»

L’ambassadeur a évoqué l’importance de la protection de l’environnement en raison des besoins humains fondamentaux comme la nourriture et l’eau.

«L’Initiative verte saoudienne et le Pacte vert pour l’Europe ont des objectifs communs. Nous dépendons tous de la nature pour notre alimentation, notre air, notre eau, notre énergie et nos matières premières. La nature et la biodiversité rendent la vie possible, assurent la santé et stimulent notre économie. La nature est également notre meilleure alliée pour lutter contre la crise climatique», soutient-il.

«Le changement climatique, la diversification économique et la transition vers les énergies renouvelables restent des domaines prioritaires à la fois pour l’UE avec sa politique de Pacte vert pour l’Europe, ainsi que pour l’Arabie saoudite avec son initiative Vision 2030.»

La princesse Lamia a commenté les merveilles naturelles fascinantes de l’Arabie saoudite présentées dans le documentaire.

«Grâce à Horizon, nous sommes témoins de la beauté à couper le souffle et de la riche biodiversité de l’Arabie saoudite. Ce documentaire nous plonge au cœur de la diversité de la faune et des paysages du Royaume», déclare-t-elle.

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Les réalisateurs du documentaire sur la faune saoudienne, Horizon, ont été récompensés lors d’une projection spéciale à la résidence de l’ambassadeur de l’UE à Riyad. (Photo AN/Huda Bashatah)

«La projection de ce soir n’est pas seulement une célébration du riche patrimoine naturel de l’Arabie saoudite, mais aussi un appel à l’action et un rappel de notre responsabilité commune de protéger les précieux écosystèmes qui définissent notre monde.»

«À une époque où nos forêts et nos écosystèmes naturels disparaissent à un rythme alarmant, la plate-forme Atlai, créée par Alwaleed Philanthropies, témoigne du pouvoir de l’innovation et de la collaboration. Il s’agit de susciter une passion pour la préservation, une ferveur pour la conservation et un engagement à sauvegarder notre planète pour les générations à venir.»

M. Abbas a félicité l’équipe saoudienne à l’origine du documentaire Horizon : «Nous sommes ravis de nous associer à la délégation de l’UE pour organiser une projection spéciale de ce documentaire remarquable qui présente la faune saoudienne de manière vraiment captivante.»

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Faisal Abbas, rédacteur en chef d’Arab News. (Photo AN/Huda Bashatah)

Il ajoute: «Dans le cadre de l’initiative Green and Blue d’Arab News, qui met l’accent sur l’environnement et la durabilité, nous sommes également fiers de remettre aux membres de l’équipe saoudienne à l’origine du documentaire Horizon un certificat honorifique et nous les remercions pour leur contribution à la préservation et à la mise en valeur des merveilles que notre cher Royaume a à offrir.»

Arab News a récemment inauguré Green And Blue, une initiative qui aborde des sujets environnementaux ayant trait au changement climatique, à la désertification, à la préservation de la faune, à la durabilité et à l’énergie verte, avec un accent particulier sur l’environnement en Arabie saoudite.

Le PDG de l’initiative Konoz a exprimé sa joie d’assister à la projection du film.

«Ce documentaire met en lumière la beauté de l’Arabie saoudite, son relief varié et la faune et la flore que nous avons la chance d’avoir au sein du Royaume», précise M. Alahmari.

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Les réalisateurs du documentaire sur la faune saoudienne, Horizon, ont été récompensés lors d’une projection spéciale à la résidence de l’ambassadeur de l’UE à Riyad. (Photo AN/Huda Bashatah)

Il a remercié le ministre des Médias, Salmane ben Youssef al-Dossary, pour son soutien constant afin que le film mette en valeur le Royaume et atteigne un public plus large.

Le coréalisateur du documentaire explique comment Horizon a nécessité plus de deux cent soixante jours de tournage et plus de deux mille heures d’enregistrement, car il couvrait toutes les régions.

«Si vous voulez filmer certains animaux, vous n’aurez peut-être pas de chance sur place. Il faut donc faire des repérages, arriver quelques jours avant, rester des semaines pour faire une belle photo ou obtenir cette ligne d’horizon parfaite avec les nuages, le coucher ou le lever du soleil», indique M. Albader.

«Je suis très heureux d’être là, la projection a été un moment formidable. C’est un vrai plaisir de rencontrer des ambassadeurs et de constater à quel point les gens sont soucieux de la nature et de la faune. Ce n’est que le début de nombreux événements à venir.»

Horizon est désormais disponible sur Netflix.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Aya Nakamura au centre du jeu et des Flammes

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  • La chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde va concourir pour le titre d'artiste féminine de l'année face à Meryl et Nej
  • Sous tous les regards, Aya Nakamura, reine des nominations dans six catégories, sera l'attraction de la cérémonie des Flammes, les Victoires du rap et ses courants, jeudi soir au Châtelet à Paris

PARIS: Sous tous les regards, Aya Nakamura, reine des nominations dans six catégories, sera l'attraction de la cérémonie des Flammes, les Victoires du rap et ses courants, jeudi soir au Châtelet à Paris.

"Chaleur", titre sorti le 15 février par Werenoi et Aya Nakamura, colle à la 2e édition de cet évènement avec ces deux artistes qui attisent les braises de l'industrie musicale.

La chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde va notamment concourir pour le titre d'artiste féminine de l'année face à Meryl et Nej.

Werenoi, quatre nominations dans le sillage de l'album "Carré", le plus vendu en France en 2023, s'aligne dans la catégorie artiste masculin face à Tiakola et Gazo, lauréat du prix l'an dernier.

Chez les femmes, c'est l'interprète de "Djadja", son tube de 2018 qui cumule près de 960 millions de vues sur YouTube, qui l'avait emporté en 2023.

Le nom d'Aya Nakamura tourne en boucle dans les conversations et dans les médias depuis que le magazine L'Express a émis l'idée qu'elle chante un morceau d'Edith Piaf à la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, le 26 juillet.

La Franco-Malienne est depuis dénigrée par l'extrême droite. Une banderole du collectif identitaire Les Natifs donnait ainsi le ton: "Y'a pas moyen Aya, ici c'est Paris, pas le marché de Bamako".

"Elle ne chante pas français, elle ne chante d'ailleurs pas +étranger+ non plus, elle chante on ne sait pas quoi", avait aussi tancé Marine Le Pen.

Du haut de sa réussite

La chanteuse a aussi ses défenseurs. "Contrairement à la fachosphère, je pense que cette artiste représente la France d'une manière remarquable", a lancé Mourad Boudjellal, éditeur de bandes dessinées et ancien patron du RC Toulon, dans La Tribune du Dimanche. "Du haut de sa réussite, elle emmerde tous les gens sans talent qui ne pourront jamais remplir un stade", a-t-il encore glissé.

"Qui représente mieux la France en 2024 qu'Aya Nakamura ? Artistiquement, c'est elle qui donne l'heure", renchérit le chanteur Black M dans Le Parisien.

"Je fais le constat désolant qu'on en est là, en France. Qu'en 2024 il y ait encore un débat sur une artiste comme Aya Nakamura, dont je salue le parcours et le grand talent", a commenté l'acteur Omar Sy, dans Le Nouvel Obs ce jeudi.

Pour rappel, la présence de l'artiste aux JO n'a pas été confirmée officiellement. Pour Emmanuel Macron, elle aurait "tout à fait sa place dans une cérémonie d'ouverture ou de clôture des Jeux". En ajoutant que la décision reviendrait au directeur artistique de ces cérémonies, Thomas Jolly.

Les attaques n'ont pas l'air de déstabiliser la championne du streaming, qui a mis en ligne lundi soir une vidéo sur Snapchat aux côtés de Brigitte Macron et Hélène Mercier-Arnault, épouse de l'homme d'affaires Bernard Arnault.

L'arrivée sur le tapis rouge de la chanteuse de "Copines", 28 ans, sera sans doute une des images les plus relayées sur les réseaux sociaux pendant la soirée.

Boulot pas encore fini

La cérémonie des Flammes, retransmise pour la première fois en direct sur W9, en parallèle de Twitch et YouTube, sera scannée par les professionnels de la filière.

Son empreinte est déjà visible. Cette année, Gazo, à égalité avec Vianney, a été sacré artiste masculin par les Victoires de la musique. Tout comme Aya Nakamura chez les femmes, alors que cette institution ne lui avait accordé jusqu'ici qu'une distinction anecdotique.

Tom Brunet, co-producteur de la cérémonie des Flammes, sourit quand l'AFP l'interroge sur ce copié-collé pour deux trophées majeurs. "Le boulot n'est pas encore fini, on veut pérenniser l'évènement", insiste le co-créateur de ce rendez-vous créé pour mettre en lumière rap et r'n'b, souvent dans l'ombre auparavant aux Victoires.

Les nominations et les lauréats résultent, pour la grande majorité des 24 Flammes décernées à partir de 21H00, de l'agrégat du vote du public et du vote du jury.

Les Flammes sont nées de l'association entre Yard, média et agence de communication dont Tom Brunet est co-fondateur, et Booska-P, autre média. Spotify, plateforme leader du streaming musical, est associée depuis le début à l'événement.