Salves de tirs et recueillement en hommage au prince Philip

Deux garçons laissent une couronne en papier en hommage au prince Philip, duc d'Édimbourg, devant le château de Windsor, à Windsor, à l'ouest de Londres, le 10 avril 2021, au lendemain de son décès à l'âge de 99 ans.  (Paul ELLIS / AFP)
Deux garçons laissent une couronne en papier en hommage au prince Philip, duc d'Édimbourg, devant le château de Windsor, à Windsor, à l'ouest de Londres, le 10 avril 2021, au lendemain de son décès à l'âge de 99 ans. (Paul ELLIS / AFP)
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Publié le Samedi 10 avril 2021

Salves de tirs et recueillement en hommage au prince Philip

  • A deux mois de célébrer ses 100 ans, le duc d'Edimbourg s'est éteint "paisiblement" au château de Windsor, à l'ouest de Londres, vendredi matin
  • Des minutes de silence seront observées avant les matches de la Premier League de football

LONDRES : Par des salves de tirs ou des moments de recueillement, le Royaume-Uni en deuil rend hommage au prince Philip samedi, au lendemain du décès de l'époux de la reine Elizabeth II qui a perdu son plus fidèle soutien.

A deux mois de célébrer ses 100 ans, le duc d'Edimbourg s'est éteint "paisiblement" au château de Windsor, à l'ouest de Londres, vendredi matin. La reine a fait part de sa "profonde tristesse" de perdre celui qui fut son époux pendant plus de 70 ans et le père de ses quatre enfants (Charles, Anne, Andrew et Edward).

Connu pour ne pas avoir sa langue dans sa poche, le prince Philip s'est fait remarquer pour ses propos provocateurs parfois teintés de racisme ou de sexisme. Mais les Britanniques retiennent aussi son inlassable dévouement à une monarchie qu'il a contribué à moderniser et humaniser, et sa présence, en retrait mais sans faille, aux côtés de la souveraine.

A la Tour de Londres, au château d'Edimbourg, à Gibraltar et depuis les navires de la Royal Navy, où il a servi pendant la Seconde guerre mondiale, des salves seront tirées à 12H00 locales (11H00 GMT) pour saluer celui qui était devenu le patriarche de la famille royale britannique, après être né prince de Grèce à Corfou et avoir passé une enfance balloté dans toute l'Europe.

Des minutes de silence seront observées avant les matches de la Premier League de football.

Dès vendredi soir, les cloches de l'abbaye de Westminster, où son mariage a été célébré en 1947, ont sonné 99 fois, une fois par minute, en hommage au prince de 99 ans.

Par "respect pour la reine et la famille royale", les unionistes d'Irlande du Nord ont même appelé à cesser les manifestations qui agitent depuis plusieurs jours la province britannique, sans empêcher des heurts localisés.

Son portrait, seul ou accompagné de son épouse, figure en Une des journaux samedi avec les dates marquant son siècle de vie: 1921-2021. "Nous pleurons tous avec vous, Ma'am", assure le Sun en publiant en première page une photo du couple royal lors de son mariage.

"Toujours là"

Le prince Philip était le "le serviteur le plus loyal" du pays, selon le quotidien conservateur The daily Telegraph, un "indomptable duc", pour le tabloïd Daily Express.

Les télévisions ont bousculé leurs programmes et les enfants du prince défunt ont partagé leurs souvenirs dans un programme préenregistré diffusé par la BBC.

Sa fille Anne a décrit un père qui était "toujours là":" Si vous aviez des problèmes, vous pouviez toujours aller le voir sachant qu'il écouterait et essayerait de vous aider".

Dès l'annonce de son décès, des milliers de messages de condoléances sont arrivés du monde entier tandis que le public a afflué au château de Windsor ou au palais de Buckingham, résidence officielle de la reine à Londres, pour y déposer des fleurs et des mots de soutien.

Son décès marque la fin d'une époque, soulignent certains, à un moment où le pays se cherche une nouvelle identité après le Brexit.

"Il représentait la stabilité. Je suis âgée et je n'ai jamais connu ma vie sans lui", a expliqué à l'AFP Christine Playle, Anglaise de 75 ans, à Windsor.

Le prince Philip a participé à plus de 22.000 engagements publics officiels depuis l'accession de son épouse au trône en 1952. Un dévouement auquel Elizabeth II avait rendu hommage, confiant publiquement qu'il avait été sa "force" et son "soutien".

Format réduit 

La monarque, qui aura 95 ans le 21 avril, doit désormais affronter seule les crises qui ébranlent la famille royale britannique, telle que les récentes critiques de son petit-fils Harry et de Meghan envers "La Firme", surnom de la monarchie, accusée de racisme et de manque de soutien.

La question reste de savoir si le couple, qui a pris ses distances avec la famille royale et vit désormais en Californie, assistera aux funérailles de Philip dont le format s'annonce réduit.

Le College of Arms, organisation impliquée dans la mise en œuvre des protocoles royaux, a indiqué que le prince Philip n'aurait pas de funérailles d'Etat, et que son cercueil ne serait pas exposé au public.

Sa dépouille reposera au château de Windsor avant des funérailles à la chapelle St George, "conformément à la coutume et aux souhaits de Son Altesse Royale", indique cette organisation héraldique.

Le palais de Buckingham a déclaré vendredi que la reine "examinait" les arrangements pour ses funérailles.

En ces temps de pandémie, le public est encouragé à ne pas se rendre près des résidences royales pour éviter les attroupements, mais plutôt à faire un don à une association.

Un recueil de condoléances a aussi été mis en ligne.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.