Twitter travaille sur une intelligence artificielle plus éthique et plus transparente

Le logo du réseau social américain Twitter affiché sur l'écran d'un smartphone et d'une tablette à Toulouse, dans le sud de la France. Twitter a déclaré le 14 avril 2021 qu'il lançait une initiative sur "l'apprentissage automatique responsable" qui comprendra des examens de l'équité algorithmique sur la plate-forme de médias sociaux. (Lionel BONAVENTURE / AFP)
Le logo du réseau social américain Twitter affiché sur l'écran d'un smartphone et d'une tablette à Toulouse, dans le sud de la France. Twitter a déclaré le 14 avril 2021 qu'il lançait une initiative sur "l'apprentissage automatique responsable" qui comprendra des examens de l'équité algorithmique sur la plate-forme de médias sociaux. (Lionel BONAVENTURE / AFP)
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Publié le Jeudi 15 avril 2021

Twitter travaille sur une intelligence artificielle plus éthique et plus transparente

  • Le réseau social dit vouloir améliorer ses algorithmes de "machine learning", c'est-à-dire les règles informatiques qui permettent aux ordinateurs d'"apprendre" automatiquement à partir des données
  • Twitter, Facebook et les autres plateformes sont régulièrement étrillées sur ces sujets par des ONG et élus politiques

SAN FRANCISCO : Twitter a présenté mercredi ses travaux en cours pour rendre plus éthiques les algorithmes à l’oeuvre dans les coulisses de la plateforme, et aussi pour donner plus de contrôle aux utilisateurs, une façon de répondre aux critiques sur les dangers liés à ces technologies.

Le réseau social dit vouloir améliorer ses algorithmes de "machine learning", c'est-à-dire les règles informatiques qui permettent aux ordinateurs d'"apprendre" automatiquement à partir des données. Grâce à ces systèmes dits d'intelligence artificielle (IA), la plateforme "déduit" en fonction de la navigation d'un utilisateur qu'il préfère les vidéos de chats à celle de chiens, par exemple.

Mais "quand Twitter utilise le +machine learning+, cela peut avoir des conséquences pour des centaines de millions de tweets par jour, et parfois un système peut se comporter différemment de l'intention selon laquelle il a été conçu", reconnaît la société californienne.

Les algorithmes des réseaux sociaux permettent de personnaliser automatiquement les fils de milliards d'utilisateurs, mais ils sont accusés de favoriser les contenus inflammatoires ou clivants, qui propagent la désinformation ou la haine dans les sociétés. 

Twitter, Facebook et les autres plateformes sont régulièrement étrillées sur ces sujets par des ONG et élus politiques.

Jack Dorsey, le fondateur et patron du réseau des gazouillis, a fait part à plusieurs reprises de son désir de donner plus de pouvoir sur l'IA aux utilisateurs, actuellement très passifs, et aussi de rendre la modération des contenus plus "décentralisée".

"On peut imaginer que vous classiez les algorithmes en fonction de ce que vous voulez voir", a-t-il suggéré en février, lors de la conférence aux analystes après la publication des résultats financiers du groupe.

"Le choix algorithmique donnera plus de contrôle aux utilisateurs pour façonner le Twitter qu'ils veulent. Nous sommes à un stade exploratoire sur ce sujet", a précisé l'entreprise mercredi.

Selon Twitter, un apprentissage automatisé des machines "responsable" consiste aussi à "assumer la responsabilité de nos décisions algorithmiques", ainsi qu'à assurer la transparence des décisions en amont et l'équité des résultats en aval.

L'équipe en charge de l'initiative doit commencer par publier des études, sur d'éventuels biais sexistes ou racistes de l'algorithme qui rogne les images avant la publication, par exemple, ou encore sur les "recommandations de contenus pour différentes idéologies politiques dans 7 pays".

D'autres grandes entreprises technologiques travaillent sur ces sujets. Chez Google, une série de désaccords entre la direction et l'équipe de recherche en éthique de l'IA s'est soldée par le licenciement de deux chercheuses et la démission d'un scientifique réputé.


Des économistes alertent sur un risque d'«effondrement» du journalisme de qualité

La dernière édition du « Wiener Zeitung », l'un des plus anciens journaux au monde, sera imprimée à Vienne le 29 juin 2023. Fondé en 1703, à l'époque de l'Empire des Habsbourg, il a survécu aux bouleversements de l'histoire, mais après des années d'incertitude, l'édition papier du journal viennois Wiener Zeitung va finalement disparaître. (AFP)
La dernière édition du « Wiener Zeitung », l'un des plus anciens journaux au monde, sera imprimée à Vienne le 29 juin 2023. Fondé en 1703, à l'époque de l'Empire des Habsbourg, il a survécu aux bouleversements de l'histoire, mais après des années d'incertitude, l'édition papier du journal viennois Wiener Zeitung va finalement disparaître. (AFP)
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  • "Cette ressource sera encore plus essentielle dans l'économie future, axée sur l'intelligence artificielle", soulignent ces économistes, parmi lesquels figurent également Philippe Aghion, Tim Besley, Diane Coyle et Francesca Bria
  • Les "médias d'intérêt public", définis comme fournissant des informations factuelles et fiables, et indépendants sur le plan éditorial, "jouent un rôle crucial" et "pourtant, partout dans le monde, [ils] sont menacés", constatent-ils

PARIS: Une dizaine d'économistes de renom, dont les Nobel Joseph Stiglitz et Daron Acemoglu, ont mis en garde lundi contre un risque d'"effondrement du journalisme d'intérêt public" qui apporte une information de qualité, avec des "conséquences considérables" notamment sur l'économie.

"L'accès à des informations fiables est la ressource fondamentale qui alimente l'économie du XXIe siècle", comme "les époques précédentes dépendaient de la vapeur ou du charbon pour leur développement industriel", estiment-ils dans une déclaration collective publiée par le Forum sur l'information et la démocratie.

"Cette ressource sera encore plus essentielle dans l'économie future, axée sur l'intelligence artificielle", soulignent ces économistes, parmi lesquels figurent également Philippe Aghion, Tim Besley, Diane Coyle et Francesca Bria.

Les "médias d'intérêt public", définis comme fournissant des informations factuelles et fiables, et indépendants sur le plan éditorial, "jouent un rôle crucial" et "pourtant, partout dans le monde, [ils] sont menacés", constatent-ils.

Ils souffrent de difficultés financières, en raison de "la concurrence de plus en plus déloyale exercée par les géants de la technologie" et les plateformes, et subissent une "ingérence croissante des gouvernements, notamment des gouvernements autoritaires, mais pas exclusivement".

Les économistes en appellent aux pouvoirs publics pour "investir dans un journalisme libre et indépendant", via des subventions directes ou indirectes, des "coupons citoyens" (montant à dépenser chaque année) ou en instaurant des "taxes numériques sur les principales plateformes".

Ils préconisent aussi de "modeler les écosystèmes de l'information dans l'intérêt public", avec en particulier une "règlementation appropriée" des groupes technologiques et d'IA.

Ces mesures permettraient d'éviter "une trajectoire qui semble mener à l'effondrement du journalisme d'intérêt public, avec des conséquences considérables pour notre économie, notre société et nos démocraties", selon eux.

Leur coût est "relativement faible" et elles devraient être menées "en concertation avec la société civile et le secteur privé".

Le Forum sur l'information et la démocratie découle d'un partenariat lancé en 2019 par la France et l'ONG Reporters sans Frontières (RSF), auquel une cinquantaine d’États ont adhéré.


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.