Les artistes du CCG planchent sur le Ramadan en temps de COVID-19

Cette création est de l'artiste Faisal Alkherji. (Fourni)
Cette création est de l'artiste Faisal Alkherji. (Fourni)
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Publié le Vendredi 16 avril 2021

Les artistes du CCG planchent sur le Ramadan en temps de COVID-19

  • Depuis son lancement à l'occasion de la Journée internationale des musées l'année dernière, KAM a organisé trois expositions de groupe en ligne
  • La dernière installation du Khaleeji Art Museum présente le travail de six artistes émergents du Golfe

BENGALURU: Dans la dernière œuvre de l'artiste omanais Mahmood Al-Zadjali «More Precious Than Gold», il photographie une femme en train de manger un samboosa. Le public a le choix d’ignorer l'acte banal de manger et de se concentrer sur l'esthétique de la femme photographiée.

«Pendant le Ramadan, la nourriture se transforme en obsession. S'abstenir pendant la journée crée l’envie », écrit Al-Zadjali sur son compte Instagram. Il poursuit en expliquant que, puisque les gens préparent  rarement des plats traditionnels du Ramadan comme le luqaimat et le samboosa pendant le reste de l'année, venu le mois sacré, ces délices sont considérés comme «plus précieux que l'or».

L'artiste bahreïnite EssaHujeiry allie la photographie et le travail numérique. (Fourni)
L'artiste bahreïnite EssaHujeiry allie la photographie et le travail numérique. (Fourni)

Le clin d’oeil d'Al-Zadjali faisait partie de l'exposition d'art en ligne de l'année dernière «Ramadan en quarantaine», organisée par le Khaleeji Art Museum (KAM), le premier musée d'art numérique de la région dédié à la présentation des œuvres d'artistes émergents de la région. .

Depuis son lancement à l'occasion de la Journée internationale des musées l'année dernière, KAM a organisé trois expositions de groupe en ligne - «Khaleejis In The Time of Corona», «Ramadan in Quarantine» et «Art for Change» - et a accueilli deux expositions numériques solo.

Les fondatrices de KAM, les sœurs émiraties Manar et Sharifah Al-Hinai, forment également l'équipe derrière Sekka Magazine, un magazine d'arts et de culture en ligne lancé en 2017 et destiné aux jeunes de la région.

«Grâce à Sekka, nous rencontrons de nombreux artistes émergents de la région», dit Sharifah à Arab News. «Le monde de l'art est difficile à exploiter - encore plus lorsque vous êtes un artiste émergent. Les artistes avec lesquels nous avons travaillé nous disent que le plus grand défi auquel ils sont confrontés est qu'ils ne trouvent pas d'espaces pour exposer leur travail. Alors Manar et moi avons eu une conversation à ce sujet et nous nous sommes dit: «Pourquoi ne pas lancer une initiative d’art numérique?» Pendant une pandémie, le numérique est un excellent moyen d’atteindre le plus de gens possible.

Cette oeuvre est de Faisal Alkherji. (Fourni)
Cette oeuvre est de Faisal Alkherji. (Fourni)

Après plusieurs échanges, le duo a opté pour l'idée d'un musée numérique dédié aux artistes des pays arabes du Golfe. «Pour autant que nous le sachions, c'était quelque chose qui n'existait pas», dit Manar. «Nous sommes très fiers d'être le premier musée numérique à proposer cette plateforme.» Les sœurs sont actuellement en pourparlers avec diverses organisations aux EAU pour organiser des expositions physiques à l'avenir.

Leur première exposition, «Khaleejis In The Time of Corona», a été favorablement accueillie. «Avec des confinements partout dans le monde et une situation inédite, les gens voulaient voir comment les autres faisaient face au Covid-19», dit Manar. La galerie en ligne a enregistré plus de 10 000 vues.

Leur dernière installation - «Ramadan amid COVID-19 », qui a débuté le 12 avril - présente sept œuvres d'art de six artistes régionaux émergents sur la façade de l'hôtel Intercontinental de 36 étages à Dubai Festival City (DFC). Le spectacle se déroule jusqu'au 26 avril avec quatre «projections» tous les soirs.

La photographie d’Ishaq Madan montre une main gantée tenant un chapelet. (Fourni)
La photographie d’Ishaq Madan montre une main gantée tenant un chapelet. (Fourni)

Parmi les œuvres figure le «Ramadan 1441» du photographe bahreïni Ishaq Madan. Sa photographie montre une main gantée tenant un chapelet. L'idée est venue à Madan au pic de la pandémie l'année dernière. «Le Ramadan voit généralement tripler le nombre de fidèles, mais alors que le monde s'éloignait de la normalité, la connexion, pour certains, (était) difficile à trouver», explique-t-il. «Alors que les mosquées fermaient leurs portes, une nouvelle bataille spirituelle commençait - celle de trouver un lien avec les cieux au-dessus. Comme certains peuvent avoir des difficultés, il est important que nous renforcions nos liens spirituels.

Madan a créé un effet de peinture en combinant des techniques de lumière naturelle avec des perspectives inhabituelles - décrivant une histoire visuelle subtile à travers des personnages saisis dans le cadre.

«Ramadan, le mois béni de la paix et de la bonne volonté» de l’artiste omanais Mays Almoosawi est une illustration esquissée numériquement d’une femme arabe allongée sur un croissant de lune. (Fourni)
«Ramadan, le mois béni de la paix et de la bonne volonté» de l’artiste omanais Mays Almoosawi est une illustration esquissée numériquement d’une femme arabe allongée sur un croissant de lune. (Fourni)

«Ramadan, le mois béni de la paix et de la bonne volonté» de l’artiste omanais Mays Almoosawi est une illustration esquissée numériquement d’une femme arabe allongée sur un croissant de lune - un symbole de longue date du Ramadan. Almoosawi inclut d'autres symboles tels qu'une tasse à café et un caftan arabe traditionnel.

«L'illustration parle de la situation du Covid-19 pendant le Ramadan», dit-elle. «La plupart d'entre nous passons (généralement) le mois sacré à nous rassembler avec notre famille et nos amis. Mais cette année, nous attendons patiemment un retour à la normale.

L’œuvre d’Almoosawi présente souvent des figures féminines de formes diverses qui représentent la société dans laquelle elle a grandi, dit-elle. «En tant que fille arabe, j'ai toujours été entourée de femmes. Entendre leurs histoires et leurs incertitudes me touche.

La dernière œuvre de l'artiste omanais Mahmood Al-Zadjali «Plus précieux que l'or», est une photographie d’une femme en train de manger un samboosa. (Fourni)
La dernière œuvre de l'artiste omanais Mahmood Al-Zadjali «Plus précieux que l'or», est une photographie d’une femme en train de manger un samboosa. (Fourni)

L'artiste bahreïni Essa Hujeiry allie la photographie et le travail numérique. Son œuvre montre une main gantée et scintillante versant le café d'un pot mousseux dans une tasse tenue par la main d'un autre. «(Le café), dans la tradition arabe, unifie les gens et les rassemble», dit Hujeiry. «C'est une constante dans nos vies et aussi un symbole culturel qui incarne l'idée d'hospitalité, d'unité et de sécurité dans les familles pendant le mois sacré du Ramadan.»

Hujeiry a toujours été inspiré par le cosmos, l'espace et l'illusion, explique-t-il. Son travail en est le reflet, avec plusieurs éléments de paillettes et d'effets spatiaux entrecoupés de symboles culturels. Le reste de cette série, dit-il, montre comment nous pouvons être unifiés en tant que société même si nous sommes confrontés à une pandémie mondiale qui nous isole.

Le Covid-19 a peut-être changé la façon dont les gens célèbrent le Ramadan, mais Hujeiry espère que cela ne changera pas le sens de la célébration. «Nous allons toujours le célébrer avec nos proches, mais en gardant à l'esprit les mesures de précautions sanitaires», dit-il.


Le Forum des Arts de la Calligraphie Arabe s’ouvre à Djeddah

Le deuxième Forum des Arts de la Calligraphie Arabe a débuté à Djeddah, avec la participation de calligraphes arabes et internationaux, ainsi que d’artistes visuels. (SPA)
Le deuxième Forum des Arts de la Calligraphie Arabe a débuté à Djeddah, avec la participation de calligraphes arabes et internationaux, ainsi que d’artistes visuels. (SPA)
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  • Le forum s’inscrit dans le cadre de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, dans le cadre d’une initiative nationale en faveur des arts visuels, un pilier de l’identité culturelle du Royaume

DJEDDAH : Le deuxième Forum des Arts de la Calligraphie Arabe a débuté à Djeddah, avec la participation de calligraphes arabes et internationaux, ainsi que d’artistes visuels.

L’événement, qui se tient jusqu’au 28 août, vise à mettre en lumière la beauté et la diversité de cet art ancien, tout en soutenant les artistes et en valorisant la culture de la calligraphie arabe.

Saud Khan, coordinateur du forum, a souligné qu’il s’agissait de l’un des événements les plus prestigieux de son genre, avec 138 œuvres exposées, réalisées par 105 calligraphes venus de 13 pays, dont un groupe d’élite de calligraphes saoudiens.

Un comité de maîtres calligraphes a supervisé un processus de sélection rigoureux afin de garantir la qualité des œuvres présentées.

Le programme comprend également des performances artistiques en direct et des ateliers spécialisés destinés à accompagner les jeunes talents.

Le forum s’aligne sur la Vision 2030 du Royaume, en tant qu’initiative nationale visant à promouvoir les arts visuels, essentiels à l’identité culturelle saoudienne.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Anglaise doyenne de l'humanité fête ses 116 ans

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard". (AFP)
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  • Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans
  • "Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme"

LONDRES: La doyenne du monde, la Britannique Ethel Caterham, fête jeudi ses 116 ans, a annoncé la maison de retraite dans laquelle elle vit.

Née le 21 août 1909 dans un village du Hampshire, dans le sud de l'Angleterre, Ethel Caterham est devenue la doyenne de l'humanité début mai après le décès de la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas à l'âge de 116 ans.

Elle vit dans une maison de retraite du Surrey, un comté au sud de Londres.

"Ethel a une nouvelle fois choisi de ne pas accorder d'interviews, préférant passer la journée tranquillement avec sa famille pour qu'elle puisse en profiter à son rythme", a indiqué un porte-parole de la maison de retraite.

La supercentenaire et sa famille sont "reconnaissants pour tous les gentils messages et l'intérêt manifesté à son égard", a précisé la même source.

Ethel Caterham est le dernier sujet vivant du roi Édouard VII, dont le règne s'est achevé en 1910. Elle est aussi la Britannique la plus âgée de tous les temps, selon la base de données Oldest in Britain.

L'année dernière, elle avait reçu une lettre du roi Charles III la félicitant d'avoir atteint cette "étape remarquable".

 


Immersion avec Laura Smet dans la série policière «Surface»

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
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  • Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon)
  • Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête

PARIS: Faire remonter la mémoire d'un village et revenir une flic à la vie: le roman policier "Surface" d'Olivier Norek est décliné en série à partir de jeudi sur france.tv et de lundi sur France 2, avec une touche fantastique et Laura Smet dans le rôle titre.

Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon). Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête.

Sa hiérarchie la met au placard en l'envoyant dans l'Aveyron dans un village sans histoires. Mais les eaux du lac au fond duquel a été noyé le vieux village imaginaire d'Avalone font remonter à la surface un fût contenant le squelette d'un enfant disparu vingt-cinq ans auparavant. La capitaine de police n'a d'autre choix que de s'atteler à l'enquête, qui sera aussi sa rédemption.

C'est le premier polar d'Olivier Norek, 50 ans, à être adapté en série.

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin.

Elle est entourée notamment de Théo Costa-Marini dans le rôle du collègue bousculé par son arrivée, et de Tomer Sisley dans celui du plongeur de la brigade fluviale, obstiné et sensible.

L'équipe du commissariat local est particulièrement attachante, avec le trio Otis Ngoi, Quentin Laclotte Parmentier et Pauline Serieys.

Les co-scénaristes Marie Deshaires et Catherine Touzet ont dû opérer des choix radicaux pour faire tenir l'intrigue en six fois 52 minutes, et captiver le téléspectateur.

Olivier Norek, lui-même scénariste à ses heures ("Engrenages", "Les Invisibles"...), convient qu'il n'aurait pu écrire lui-même cette adaptation: "Le job est de faire exploser le livre et d'en prendre toutes les parties pour reconstruire".

Fantômes et cicatrices 

"Ce qui m'intéresse, c'est de voir la vision de quelqu'un d'autre: de scénaristes, d'un réalisateur, d'acteurs et d'actrices", confie l'écrivain dont le dernier roman paru en 2024, "Les Guerriers de l'hiver" (éd. Michel Lafon) sur la guerre entre la Finlande et l'URSS en 1939-40, sera porté sur grand écran.

Dans "Surface", le réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun, déjà aux manettes de la série "Vortex", a ajouté une dimension hypnotique voire fantastique à la série.

Les images sous-marines sont bluffantes. "C'était notre challenge: arriver à raconter cette histoire dans un décor englouti qui devait évoluer au fur et à mesure", dit-il.

La série a été tournée dans une piscine géante à Bruxelles, et entre les départements Tarn et Hérault, non loin de l'Aveyron qu'affectionne Olivier Norek.

Même si le personnage de Noémie s'y immerge à reculons, le monde rural est dépeint sans caricature, comme dans le livre où Olivier Norek a voulu "ne pas donner l'impression que c'est la ville qui regarde la campagne".

Son roman, qui s'est vendu à 500.000 exemplaires en langue française, est paru en six langues. Une traduction anglaise est en cours de négociation, et le livre doit être republié le 21 août, le jour de la mise en ligne de la série.

Norek, ancien policier lui-même et adepte d'une veine réaliste, s'est spécialement attaché à la reconstruction intime de l'enquêtrice. "Elle veut se cacher mais va devoir aller vers les gens, se révéler. C'est ce chemin-là, bien plus que l'intrigue de police, qui m'a intéressé", dit-il.

Un personnage avec lequel Laura Smet s'est mis au diapason: "Cette cicatrice, je la connais. Elle me parle", dit-elle.

"Noémie est quelqu'un d'extrêmement entier, qui a soif de justice. C'est une guerrière", décrit l'actrice qui, à 41 ans, avoue avoir "l'impression d'avoir passé (s)a vie sur un ring".

La fille de Johnny Hallyday et Nathalie Baye est rompue aux transformations, depuis son premier rôle dans "Les Corps impatients" de Xavier Giannoli en 2003, où elle apparaissait la tête rasée. Elle assure qu'il a été "difficile" de "quitter" le personnage de Noémie.