En France, l'épidémie se stabilise à un niveau élevé, prudence sur le cap du 15 mai

La crise sanitaire a provoqué des dégâts économiques et sociaux sans précédents. En un an, 360 000 emplois ont été détruits dans le secteur privé et l'Etat a dû débloquer des dizaines de milliards d'euros d'aides directes pour soutenir les entreprises, entre chômage partiel et fonds de solidarité.(AFP)
La crise sanitaire a provoqué des dégâts économiques et sociaux sans précédents. En un an, 360 000 emplois ont été détruits dans le secteur privé et l'Etat a dû débloquer des dizaines de milliards d'euros d'aides directes pour soutenir les entreprises, entre chômage partiel et fonds de solidarité.(AFP)
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Publié le Vendredi 16 avril 2021

En France, l'épidémie se stabilise à un niveau élevé, prudence sur le cap du 15 mai

  • Au-delà de ce cap de la mi-mai, le gouvernement, qui a déjà vu s'effondrer l'espoir d'un début de retour à la vie normale mi-avril, avance à pas prudents, au moment où plusieurs pays européens accélèrent leur réouverture
  • Si la circulation du virus semble ne plus augmenter d'après les indicateurs épidémiologiques, ceux-ci "se maintenaient à un niveau très élevé durant la semaine dernière, a mis en garde Santé publique France

PARIS : Face à une épidémie de Covid-19 qui a déjà fait 100 000 morts et dont les indicateurs se stabilisent à un niveau élevé, l'exécutif maintient l'objectif de rouvrir de rares activités à la mi-mai, sans faire de grandes promesses.

"Le président de la République avait indiqué que les réouvertures démarreraient autour de la mi-mai, et donc c'est autour de la mi-mai que pourront démarrer les réouvertures", a affirmé sur franceinfo le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, en rappelant qu'il s'agissait de rouvrir "certaines terrasses et certains lieux de culture".

De plus, les dates de réouverture des établissements scolaires (le 26 avril pour les maternelles/primaires et le 3 mai pour les collèges/lycées) "seront tenues", a-t-il ajouté, sans toutefois exclure que "certaines classes du collège" reviennent en demi-jauge, comme les lycéens.

Au-delà de ce cap de la mi-mai, le gouvernement, qui a déjà vu s'effondrer l'espoir d'un début de retour à la vie normale mi-avril, avance à pas prudents, au moment où plusieurs pays européens accélèrent leur réouverture (Danemark, Suisse, Grande-Bretagne, Belgique).

"Rien ne serait pire que de dire à la mi-mai 'on commence à tout rouvrir', et 15 jours ou trois semaines plus tard, parce que le virus revient, on serait obligé de tout refermer", a tempéré sur France 2 jeudi soir le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Mais chez les restaurateurs, fermés depuis la fin octobre, comme tous les lieux culturels, la date du 15 mai "est dans la tête de tous les professionnels", prévient le président du principal syndicat de l'hôtellerie restauration (Umih) Roland Héguy. Pour lui, "un nouveau décalage de calendrier ne serait pas compris".

La crise sanitaire a provoqué des dégâts économiques et sociaux sans précédents. En un an, 360 000 emplois ont été détruits dans le secteur privé et l'Etat a dû débloquer des dizaines de milliards d'euros d'aides directes pour soutenir les entreprises, entre chômage partiel et fonds de solidarité.

Si la circulation du virus semble ne plus augmenter d'après les indicateurs épidémiologiques, ceux-ci "se maintenaient à un niveau très élevé" durant la semaine dernière, a mis en garde Santé publique France.

"Un peu plus serein" 

Ainsi, le nombre de nouveaux cas s'est maintenu à plus de 200 000 (230 770, contre 275 249 la semaine précédente), malgré un jour férié supplémentaire (Pâques). 

Et avec plus de 13 000 hospitalisations hebdomadaires, plus de 3 100 admissions en réanimation et plus de 2.100 décès, "la tension hospitalière se poursuit sur l'ensemble du territoire métropolitain et la mortalité est toujours en hausse", ajoute Santé publique France.

"La troisième vague est loin d'être terminée", malgré "un certain nombre d'évolutions favorables", a commenté le Premier ministre Jean Castex lors d'un déplacement à Caen vendredi.

Depuis lundi, le nombre de malades Covid-19 en réanimation s'est stabilisé au-dessus de 5 900, encore loin du pic de la première vague (7 000).

"Il y a dix jours, (...) quand un malade arrivait, je ne savais pas où on allait le mettre. Cette semaine je suis un peu plus serein", explique le Dr Serge Carreira, chef du service de réanimation à l'hôpital Saint-Camille de Bry-sur-Marne, près de Paris, où le nombre de lits est passé de 12 à 20.

Cela n'a pas empêché une barre symbolique d'être franchie jeudi, celle des 100.000 morts depuis le début de l'épidémie.

La vaccination, elle, continue de progresser, dépassant les 400.000 injections quotidiennes, mais le taux de couverture vaccinale (22,8% de la population majeure avec une première dose, 8,1 % avec deux) est encore relativement bas.

Le gouvernement a annoncé des créneaux dédiés ce week-end pour les plus de 55 ans, pour vacciner des enseignants, policiers et d'autres professions exposées.

De son côté, la ministre de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher n'a pas exclu que l'Union européenne ne renouvelle pas ses contrats avec le vaccin d'AstraZeneca pour 2022, après des relations tendues entre Bruxelles et le laboratoire anglo-suédois à cause de livraisons non tenues et des questions autour des risques d'effets secondaires.

Pour le vaccin à ARN Pfizer/BioNTech, une troisième dose, en plus des deux prévues, sera "probablement" nécessaire, puis sans doute une injection chaque année, a affirmé le patron du géant pharmaceutique américain, Albert Bourla.


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".