Les adieux de la reine et son royaume au prince Philip

La fanfare des Grenadier Guards, dont Philip a été le colonel pendant 42 ans, mènera la procession jusqu'à la chapelle Saint-George, où se tiendra la cérémonie religieuse (Photo, AFP).
La fanfare des Grenadier Guards, dont Philip a été le colonel pendant 42 ans, mènera la procession jusqu'à la chapelle Saint-George, où se tiendra la cérémonie religieuse (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 17 avril 2021

Les adieux de la reine et son royaume au prince Philip

  • Le duc d'Edimbourg sera inhumé dans le domaine du château de Windsor, où Philip, né à Corfou prince de Grèce et du Danemark, a rendu son dernier souffle
  • Les circonstances aidant, le souhait du prince Philip d'éviter des funérailles en grande pompe sera respecté davantage même qu'il ne l'aurait initialement imaginé

WINDSOR: La reine et le Royaume-Uni font leurs adieux samedi au prince Philip, qui pendant plus de sept décennies a servi sans relâche la couronne et épaulé Elizabeth II, lors d'une cérémonie en comité restreint pour cause de pandémie et aux accents militaires.

Mort « paisiblement » il y a huit jours, l'époux de la reine, connu pour son franc parler et son humour - flirtant parfois avec le racisme ou le sexisme - aurait eu 100 ans le 10 juin.

Le duc d'Edimbourg sera inhumé dans le domaine du château de Windsor, où Philip, né à Corfou prince de Grèce et du Danemark, a rendu son dernier souffle après une vie dévouée au service de la monarchie depuis son mariage, il y a 73 ans, avec sa « Lilibet ».

La reine perd celui qui était selon les propres mots sa « force » et son « soutien », celui qui, depuis le couronnement d'Elizabeth II en 1952, était resté en retrait pour soutenir indéfectiblement son épouse et devenir pour la monarchie un pilier, pour la famille royale un patriarche.

Les circonstances aidant, le souhait du duc d'Edimbourg d'éviter des funérailles en grande pompe sera respecté davantage même qu'il ne l'aurait initialement imaginé.

En raison de l'épidémie de coronavirus, le public a été appelé à ne pas se rassembler devant les résidences royales. En deuil national depuis la mort du duc d'Edimbourg le 9 avril, le Royaume-Uni est appelé à observer une minute de silence à 15H00 locales (14H00 GMT), au début de la cérémonie religieuse.

Pour cette dernière, seules 30 personnes seront présentes, en vertu des règles sanitaires en vigueur en Angleterre.

Retransmises à la télévision, les obsèques, organisées dans une relative simplicité, reflèteront le passé militaire que portait fièrement le prince qui a combattu dans la marine pendant la Seconde Guerre mondiale.

Dernière demeure

La Royal Navy, la Royal Air Force et l'armée de terre seront ainsi présentes à Windsor pour accueillir son cercueil - recouvert de son étendard personnel et de son épée - qui sera transporté à bord d'un austère pick-up Land Rover vert que le duc d'Edimbourg a lui-même contribué à concevoir.

La fanfare des Grenadier Guards, dont Philip a été le colonel pendant 42 ans, mènera la procession jusqu'à la chapelle Saint-George, où se tiendra la cérémonie religieuse.

Le doyen de Windsor doit y louer son « inébranlable loyauté » envers la reine, son « courage », sa « force d'âme » et sa « foi », selon des extraits diffusés à l'avance.

«Who's who ?»: les principaux invités des obsèques

Voici les principales personnalités qui accompagneront la reine Elizabeth II pour les obsèques du prince Philip samedi à Windsor, réduites à 30 invités en raison de la pandémie de coronavirus.

Le prince Charles

Fils aîné de la reine et du prince Philip, héritier du trône, le prince de Galles, 72 ans, aura à ses côtés sa deuxième épouse Camilla, duchesse de Cornouailles.

Le prince William

Le fils aîné du prince Charles, le duc de Cambridge, 38 ans et deuxième dans l'ordre de succession à la couronne, sera accompagné de son épouse Kate.

Leurs trois enfants ont été jugés trop jeunes pour être présents.

Le prince Harry 

Frère cadet de William, le duc de Sussex, 36 ans, est rentré de Californie pour la première fois depuis sa mise en retrait de la monarchie il y un an. Tout signe de réconciliation avec son frère et son père, avec qui il a reconnu des tensions lors de son interview choc à la télévision américaine le mois dernier, sera scruté.

Son épouse Meghan Markle est restée aux Etats-Unis, ses médecins lui ayant déconseillé le voyage: elle est enceinte de leur deuxième enfant.

La princesse Anne

Seule fille de la reine et du prince Philip, la princesse royale, âgée de 70 ans, sera accompagnée de son mari, le vice-amiral Timothy Laurence, et de ses enfants Peter Phillips et Zara Tindall.

Le prince Andrew

Le duc d'York, 61 ans, s'est mis en retrait de la monarchie en 2019 après une interview désastreuse pour s'expliquer sur son amitié avec le défunt financier américain Jeffrey Epstein, accusé de trafic de mineures. Il sera accompagné de ses filles Beatrice et Eugenie. Cette dernière a donné naissance en février à son premier enfant à qui elle a donné Philip comme deuxième prénom en hommage au duc d'Edimbourg.

Le prince Edward

Le comte de Wessex, 57 ans, est le dernier des quatre enfants de la reine. Il sera avec son épouse Sophie, venue réconforter la reine après le décès de Philip, et leurs deux enfants.

Penelope Knatchbull

Penny, la comtesse Mountbatten, était l'une des amies les plus proches de Philip avec qui il pratiquait les sports hippiques. Son mari est le petit-fils du comte Mountbatten, mentor de Charles et assassiné en 1979 par l'organisation paramilitaire IRA.

Archie Miller Bakewell

L'un des rares invités non membres de la famille royale, il était resté très proche de Philip après avoir été son secrétaire particulier.

La famille de Philip

Plusieurs membres de la branche allemande de la famille de Philip seront présents, notamment Bernhard, prince héritier de Baden et petit-fils de sa soeur Theodora, ainsi que Donatus, à la tête de la maison de Hesse.

Clergé et choeur

La limite de 30 invités ne compte pas les représentants religieux célébrant la cérémonie, menée par le doyen de Windsor David Conner avec l'archevêque de Canterbury Justin Welby, chef spirituel des anglicans.

Un choeur composé de quatre chanteurs interprétera des chants choisis par Philip.

Le cercueil sera descendu dans le « Royal Vault », crypte où il restera jusqu'à ce que la reine ne l'y rejoigne à sa mort. Les époux ainsi réunis auront alors pour dernière demeure la chapelle du Memorial du roi George VI, père d'Elizabeth II.

Recouvert de son étendard personnel, son épée, sa casquette de la marine et d'une couronne de fleurs, son cercueil a quitté en fin de matinée la chapelle privée du château pour le hall du château.

L'archevêque de Canterbury Justin Welby, chef spirituel des anglicans, donnera la bénédiction à la fin de l'office.

Retrouvailles

Pour les Windsor, ces funérailles sont aussi l'occasion de se réunir après les crises récentes.

C'est la première fois depuis sa mise en retrait tonitruante de la monarchie et son départ outre-Atlantique que le prince Harry retrouvera en public la famille royale, marquée par l'ombre des accusations de racisme et d'indifférence que son épouse et lui-même ont portées lors d'une interview retentissante accordée à Oprah Winfrey.

Il apparaîtra notamment aux côtés de son frère aîné William et de son père le prince Charles.

Enceinte de leur deuxième enfant, l'épouse de Harry, Meghan Markle, est restée aux Etats-Unis sur les conseils de son médecin.

Un cousin entre deux frères

Unis en 1997 derrière le cercueil de leur mère Diana, les deux frères marcheront sur la même ligne pour suivre le cercueil de leur grand-père. Mais leur cousin Peter Phillips prendra place entre eux, un choix abondamment commenté dans la presse.

Sur le plan vestimentaire néanmoins, la famille royale britannique va s'attacher à présenter un front uni. Tous seront en tenue civile, une manière d'éviter de distinguer les princes Andrew et Harry, tous deux très attachés à l'armée.

Malgré deux missions en Afghanistan, Harry, ex-capitaine, n'a désormais le droit de porter ses médailles de service que sur un costume civil, après avoir perdu ses titres militaires honorifiques.

Même s'il appartient toujours à la Navy, l'apparition en uniforme du prince Andrew, deuxième fils de la reine et ex-pilote d'hélicoptère, aurait fait mauvais genre après sa mise en retrait de la monarchie, en raison de son amitié avec le défunt financier Jeffrey Epstein, poursuivi pour trafic de mineures.


Gaza: une commission de l'ONU accuse Israël de «génocide»

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  • La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien,
  • "La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport

GENEVE: Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre et d'autres responsables israéliens.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien, a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

"La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport.

Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate" de la commission, a réagi son ministère des Affaires étrangères.

Sa publication intervient près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël. Depuis, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a juré de détruire le mouvement islamiste qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza.

La commission d'enquête a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

"Intention de détruire" 

"Il est clair qu'il existe une intention de détruire les Palestiniens à Gaza par des actes répondant aux critères énoncés dans la Convention sur le génocide", a relevé dans un communiqué Mme Pillay, qui fut présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda et juge à la Cour pénale internationale (CPI).

Les plus hauts dirigeants israéliens "ont orchestré une campagne génocidaire", a ajouté la Sud-Africaine de 83 ans, ancienne Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.

La commission n'est pas une instance juridique mais ses rapports peuvent accroître la pression diplomatique et servent à recueillir des preuves que les tribunaux peuvent utiliser.

La commission a conclu un accord de coopération avec la Cour pénale internationale (CPI) avec laquelle "nous avons partagé des milliers d'informations", a expliqué Mme Pillay à l'AFP.

"La communauté internationale ne peut rester silencieuse face à la campagne génocidaire lancée par Israël contre le peuple palestinien à Gaza. Lorsque des signes et des preuves manifestes de génocide apparaissent, l'absence d'action pour y mettre fin équivaut à une complicité", a souligné Mme Pillay.

La campagne de représailles militaires dans le territoire palestinien a fait près de 65.000 morts, selon des données du ministère de la Santé de la bande de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, données jugées fiables par l'ONU.

Depuis le début de la guerre, Israël a été accusé à plusieurs reprises de commettre un génocide à Gaza, par diverses ONG, des experts indépendants de l'ONU, et jusque devant la justice internationale, à l'initiative de l'Afrique du Sud.

Les autorités israéliennes ont toujours vigoureusement rejeté ces accusations.

L'ONU n'a pas qualifié la situation de génocide, mais le chef des opérations humanitaires a exhorté à la mi-mai les dirigeants mondiaux à "agir pour empêcher un génocide".

A La Haye, la Cour internationale de justice (CIJ) avait sommé Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide. Quatre mois après, le procureur de la CPI avait demandé que des mandats d'arrêt soient délivrés à l'encontre de MM. Netanyahu et Gallant, soupçonnés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

La CPI est depuis dans le collimateur de Washington qui a pris des mesures contre des magistrats ayant autorisé la Cour à émettre ces mandats d'arrêt, notamment l'interdiction d'entrée sur le sol américain et le gel des avoirs détenus aux États-Unis.


Rubio promet un soutien "indéfectible" à Israël, avant une visite à Doha

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
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  • En visite à Jérusalem, le secrétaire d’État Marco Rubio a réaffirmé le soutien « indéfectible » des États-Unis à Israël dans sa guerre contre le Hamas à Gaza
  • Alors que les offensives israéliennes se poursuivent, causant de lourdes pertes civiles à Gaza, les critiques internationales s’intensifient

Jérusalem: Le secrétaire d'Etat Marco Rubio a promis lundi à Jérusalem le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, à la veille d'un déplacement à Doha.

Durant la visite de M. Rubio, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza assiégée et affamée, la Défense civile locale faisant état d'au moins 49 morts, dont des enfants.

Lancée en riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, cette offensive a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Le déplacement de M. Rubio a coïncidé avec un sommet arabo-islamique à Doha, quelques jours après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

"Les habitants de Gaza méritent un avenir meilleur, mais cet avenir meilleur ne pourra commencer que lorsque le Hamas sera éliminé", a déclaré M. Rubio après une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Vous pouvez compter sur notre soutien indéfectible et notre engagement à voir cela se concrétiser", a-t-il ajouté.

M. Rubio se rend mardi au Qatar, en route pour Londres, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, un médiateur entre Israël et le Hamas, a contrarié le président Donald Trump.

"Le Qatar a été un très grand allié. Israël et tous les autres, nous devons faire attention. Quand nous attaquons des gens, nous devons être prudents", a-t-il dit dimanche.

Malgré cette critique, M. Netanyahu a estimé que M. Trump était "le plus grand ami" qu'Israël ait jamais eu à la Maison Blanche.

- "Animaux barbares" -

Au sommet de Doha, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, s'en est prix à Israël, l'accusant de "vouloir faire échouer les négociations" en vue d'un cessez-le-feu à Gaza et d'une libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre.

Un communiqué final du sommet a appelé "tous les Etats à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël", alors que les six monarchies du Golfe ont appelé les Etats-Unis à "user de leur influence" pour contenir Israël.

A Jérusalem, M. Rubio s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

"Même si nous souhaitons vivement qu'il existe un moyen pacifique et diplomatique pour mettre fin (à la guerre) -et nous continuerons à explorer cette voie-, nous devons également nous préparer à la possibilité que cela ne se produise pas", a-t-il dit.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Les Etats-Unis sont également hostiles à cette démarche, qui selon M. Rubio, a "enhardi" le Hamas.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.

- "Un corps sans âme" -

Dans le territoire palestinien, la Défense civile a indiqué que plus de la moitié des 49 Palestiniens tués l'avaient été à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte-tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée israélienne, qui présente Gaza-ville comme l'un des derniers bastions du Hamas dans le territoire palestinien, y a détruit plusieurs tours d'habitation en accusant le Hamas de s'y cacher.

Les Palestiniens continuent de fuir, en grand nombre, la ville et ses environs, qui comptaient un million d'habitants selon l'ONU.

"Je me sens comme un corps sans âme", dit Susan Annan, une Palestinienne qui habitait dans l'une de tours détruites. "Nous avons quitté notre maison avec seulement nos vêtements. Nous n'avons rien pu emporter."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.