A Chypre, l'héritage des Templiers est une réalité

Le château médiéval de Buffavento à Chypre (Photo, AFP).
Le château médiéval de Buffavento à Chypre (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 18 avril 2021

A Chypre, l'héritage des Templiers est une réalité

  • Dans les profondeurs d'un château de Chypre, île méditerranéenne ayant appartenu à la confrérie des croisés, se cache un héritage bien visible encore aujourd'hui
  • «L'architecture et les objets qui se trouvent ici reflètent la grande histoire de Chypre», affirme l'archéologue Elena Stylianou

LIMASSOL: Les fables sur les Templiers sont légendaires, mais dans les profondeurs d'un château de Chypre, île méditerranéenne ayant appartenu à la confrérie des croisés, se cache un héritage bien visible encore aujourd'hui, selon des historiens.

En bas d'un escalier en pierre étroit et escarpé du fort de la ville portuaire de Limassol, à l'intérieur d'une salle voûtée et bordée de pierres tombales de chevaliers médiévaux, se trouve la chapelle où le roi d'Angleterre Richard Ier, dit Cœur de Lion, se serait marié, en route pour les croisades en 1192.

« L'architecture et les objets qui se trouvent ici reflètent la grande histoire de Chypre », affirme l'archéologue Elena Stylianou, en brandissant une longue épée de l'époque des croisades, rouillée et abîmée mais toujours tranchante.

Compte tenu de sa situation stratégique, « Chypre était un endroit dont de nombreux étrangers voulaient s'emparer », rappelle-t-elle.

Richard Ier y a célébré sa nuit de noces en buvant du vin rouge sucré avant de passer sa lune de miel à détruire les campagnes, à brûler et à piller jusqu'à ajouter Chypre à la liste de ses possessions, avant de la vendre aux Templiers.

Croix des templiers gravée sur un sarcophage datant du 14ème siècle (Photo, AFP).

Le musée médiéval de Chypre, installé dans le fort, indique que si les parois principales du château datent de la période ottomane (XVIe siècle), elles reposent sur des fondations bien plus anciennes, et la voûte est « probablement une chapelle des fortifications principales des Templiers » à Chypre.

Les Templiers, armée internationale de combattants d'élite créée pour protéger les pèlerins européens se rendant à Jérusalem, utilisaient Chypre comme quartier général pour mener des campagnes militaires autorisées par le pape en Terre sainte, à un peu plus de 100 kilomètres par-delà la Méditerranée.

Pour l'historien médiéviste chypriote Nicholas Coureas, les croisades sont une étape-clé de la formation de l'identité nationale : « La conséquence la plus durable de la conquête de Richard est que, bien que Chypre ait changé de mains plusieurs fois, elle a toujours une orientation européenne, et la plupart des Chypriotes s'identifient davantage à l'Europe qu'à l'Asie ou à l'Afrique », explique Coureas.

« Grâce à sa position géographique et à sa population, Chypre est à la limite de l'Europe mais a des liens étroits avec le Moyen-Orient », ajoute Coureas.

Base pour des forces occidentales

Aujourd'hui, l'île est divisée depuis 1974, date à laquelle la Turquie a envahi et occupé le tiers nord en réponse à un coup d'Etat parrainé par Athènes visant à rattacher l'île à la Grèce.

Une zone tampon des Nations unies sépare le sud, hellénophone et majoritairement chrétien, de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), reconnue uniquement par Ankara.

« Les croisades sont très pertinentes aujourd'hui, car il y a beaucoup de parallèles », observe Coureas.

« Ce qui a également commencé à l'époque des croisades, c'est l'importance de Chypre en tant que base pour des opérations des forces occidentales opérant au Moyen-Orient et en Afrique du Nord », rappelle-t-il.

Ruines du château de Buffavento (Photo, AFP).

A ce jour, Chypre compte toujours deux bases britanniques souveraines à partir desquelles ont été lancées au cours de la décennie écoulée des opérations aériennes en Libye ou en Syrie.

Autre référence aux croisades, le vin rouge « Commandaria » de Chypre, nommé par les Templiers, qui est le plus ancien vin fabriqué et certifié « Appellation d'origine contrôlée », selon le Guinness des records. Des croisés figurent sur son étiquette.

Si les Templiers n'ont possédé Chypre que pendant huit mois, avant de la vendre au Français Guy de Lusignan, ils ont un temps conservé des châteaux sur l'île. Jusqu'à être qualifiés d'hérétiques et être brûlés sur les bûchers au XIVe siècle, selon divers ouvrages.

Aujourd'hui, Chypre reste parsemée de châteaux et de ruines laissés par les croisés, comme celui de Kolossi, autrefois une base de l'ordre des Chevaliers Hospitaliers. Ou encore, dans le nord, le château de Saint-Hilarion, perché au-dessus du port de Kyrenia, qui semble avoir inspiré le Château de Cendrillon de Walt Disney.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.