En Birmanie, la junte gracie des prisonniers et entend participer à un sommet régional

Des parents et des amis se rassemblent autour d'un bus transportant des prisonniers devant la prison d'Insein à Rangoun, en Birmanie, au moment où la junte militaire a libéré 23 184 prisonniers des prisons du pays, samedi, dans le cadre de l'amnistie du Nouvel An (Photo, Reuters).
Des parents et des amis se rassemblent autour d'un bus transportant des prisonniers devant la prison d'Insein à Rangoun, en Birmanie, au moment où la junte militaire a libéré 23 184 prisonniers des prisons du pays, samedi, dans le cadre de l'amnistie du Nouvel An (Photo, Reuters).
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Publié le Dimanche 18 avril 2021

En Birmanie, la junte gracie des prisonniers et entend participer à un sommet régional

  • 23 047 prisonniers, dont 137 étrangers, ont été graciés
  • Parmi les personnes libérées samedi de la prison d'Insein, à Rangoun, figurent au moins trois prisonniers politiques incarcérés depuis 2019

RANGOUN: La junte birmane a libéré ce samedi plus de 23 000 prisonniers à l'occasion de la fête du nouvel an. Parmi les détenus libérés figurent au moins trois prisonniers politiques. De son côté, le dirigeant militaire responsable du coup d'État mené en février a confirmé sa participation à un sommet régional qui se tiendra dans le courant du mois.

Aucune indication ne permettait de savoir si les personnes libérées comprenaient des militants pour la démocratie détenus pour avoir protesté contre le coup d'État. La chaîne de télévision publique MRTV a fait savoir que le commandant de la junte, le général Min Aung Hlaing, avait gracié 23 047 prisonniers, dont 137 étrangers qui seront expulsés de Birmanie. En outre, les autres prisonniers ont bénéficié d'une réduction de peine.

Alors que les forces de sécurité poursuivent leur campagne de répression meurtrière, des témoignages non vérifiés mais crédibles, étayés par des photos diffusées sur les médias sociaux, indiquent que trois personnes ont été tuées samedi dans la ville de Mogok, située dans le centre du pays, connue pour l'extraction de pierres précieuses.

Selon l'Association d'assistance aux prisonniers politiques, qui surveille le nombre de victimes et d'arrestations, les militaires birmans ont tué au moins 728 personnes, manifestants ou simples passants, depuis leur prise de pouvoir. 3 141 personnes sont emprisonnées, dont Aung San Suu Kyi, la conseillère d'état déchue, selon l'association.

Des femmes étreignent un homme devant la prison d'Insein à Rangoun, en Birmanie, le 17 avril 2021. Il fait partie des plus de 23 000 prisonniers libérés par la junte militaire à l'occasion des fêtes du Nouvel An (Photo, AP).

Au moins trois prisonniers politiques emprisonnés en 2019 ont été libérés samedi de la prison d'Insein, à Rangoun. Il s'agit des comédiens de la troupe Peacock Generation, arrêtés lors des célébrations du nouvel an de cette année pour avoir présenté des sketches se moquant des représentants militaires au Parlement et de l'implication de l'armée dans le secteur des affaires.

La troupe pratique le Thangyat, un art dramatique traditionnel qui mêle poésie, comédie et musique avec une touche de satire. Plusieurs membres de la troupe ont été condamnés en vertu d'une loi interdisant la diffusion d'informations susceptibles de compromettre ou de dévaloriser les membres de l'armée. En effet, ces acteurs ont probablement provoqué la colère des militaires parce qu'ils se sont produits en uniformes de l'armée.

En outre, plusieurs membres ont été reconnus coupables de diffamation en ligne pour avoir retransmis leurs performances en livestreaming. On ignore si tous ont été libérés.

Ross Dunkley, un autre prisonnier libéré, est un entrepreneur de presse australien condamné en 2019 à 13 ans de prison pour possession de drogue. C'est son ex-femme Cynda Johnston qui a confirmé sa libération, selon le quotidien The Sydney Morning Herald.

M. Dunkley est cofondateur du Myanmar Times, un quotidien en anglais, mais il a été contraint de céder ses actions dans ce journal. Il a acquis une grande notoriété pour avoir cofondé ou acquis des publications de langue anglaise dans d’anciens pays socialistes qui cherchaient à attirer des investissements étrangers. Il a cependant été quelquefois critiqué pour avoir conclu des affaires avec des régimes autoritaires.

La libération anticipée des prisonniers est monnaie courante lors des grandes fêtes, et cette libération est la deuxième annoncée par la junte depuis son arrivée au pouvoir.

Des proches attendent un bus transportant des prisonniers qui vont être libérés devant la prison d'Insein à Rangoun, le 17 avril 2021, alors que des milliers de détenus ont été libérés dans tout le pays pour marquer la fête traditionnelle du Nouvel An bouddhiste (Photo, AFP).

À la suite de la libération de plus de 23 000 condamnés à l'occasion de la Journée de l'Union, le 12 février, des informations ont circulé sur les médias sociaux selon lesquelles certaines de ces personnes avaient été recrutées par les autorités pour commettre des actes de violence, la nuit, dans des zones résidentielles afin de semer la panique, notamment en déclenchant des incendies. Certains quartiers ont réagi en créant des groupes de surveillance de quartier.

Au mois de mars, plus de 600 personnes, emprisonnées pour avoir manifesté contre le coup d'État, ont également été libérées de la prison d'Insein. Ce geste de conciliation rare de la part de l'armée semblait vouloir apaiser le mouvement de protestation. Pour la plupart, les personnes libérées étaient des jeunes qui avaient été arrêtés lors de manifestations de rue, alors que ceux qui étaient jugés être des meneurs de la protestation sont restés derrière les barreaux.

Ni le gouvernement militaire, ni ses opposants ne se montrent enclins à céder. Les pays occidentaux ont fait pression sur l'armée par le biais de sanctions diplomatiques et économiques, sans que ces mesures portent leurs fruits.

Les voisins de la Birmanie en Asie du Sud-Est, inquiets des perspectives d'instabilité dans la région, tentent également de convaincre la junte de se remettre sur la voie du rétablissement de la démocratie, ou du moins de mettre fin à sa violente répression.

Un porte-parole du ministère thaïlandais des Affaires étrangères à Bangkok a déclaré samedi que le commandant de la junte, Min Aung Hlaing, a confirmé sa participation au sommet de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), prévu le 24 avril. Tanee Sangrat a indiqué dans un message textuel adressé aux journalistes que le Brunei, président actuel de l'organisation composée de dix pays, a confirmé avoir suggéré une date pour une réunion au siège du groupe à Djakarta, la capitale de l'Indonésie. Ce pays a pris l'initiative d'appeler à une réunion spéciale pour discuter de la crise qui sévit en Birmanie.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.