Election présidentielle en Syrie le 26 mai, Assad grand favori

Bachar Al Assad. (AFP)
Bachar Al Assad. (AFP)
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Publié le Dimanche 18 avril 2021

Election présidentielle en Syrie le 26 mai, Assad grand favori

  • Agé de 55 ans, le chef de l'Etat n'a pas encore annoncé sa candidature. Il avait accédé au pouvoir en 2000, après la mort de son père Hafez al-Assad, lui-même à la tête de la Syrie trois décennies durant
  • Le scrutin à venir est le deuxième depuis le début en 2011 d'un conflit dévastateur qui a fait plus de 388 000 morts et jeté sur la route de l'exode des millions de Syriens, réfugiés à l'étranger ou déplacés dans des camps miséreux sur le territoire

DAMAS : L'élection présidentielle se tiendra le 26 mai en Syrie, où Bachar al-Assad devrait sans difficulté remporter un quatrième mandat, en l'absence de compétition sérieuse dans un pays ravagé par la guerre et dirigé depuis un demi-siècle par le clan Assad.

Agé de 55 ans, le chef de l'Etat n'a pas encore annoncé sa candidature. Il avait accédé au pouvoir en 2000, après la mort de son père Hafez al-Assad, lui-même à la tête de la Syrie trois décennies durant.

Le scrutin à venir est le deuxième depuis le début en 2011 d'un conflit dévastateur qui a fait plus de 388 000 morts et jeté sur la route de l'exode des millions de Syriens, réfugiés à l'étranger ou déplacés dans des camps miséreux sur le territoire.

La date de l'élection a été fixée au 26 mai "pour les citoyens installés en Syrie", a annoncé dimanche le président du Parlement, Hammouda Sabagh, à l'occasion d'une séance extraordinaire. Les Syriens vivant à l'étranger voteront dans les ambassades le 20 mai.

Dès lundi, les candidatures pourront être déposées devant la Haute Cour constitutionnelle, et ce jusqu'au 28 avril. Pour entrer dans la course, les candidats doivent obtenir la signature de 35 des 250 députés au Parlement, pratiquement tous acquis au parti Baas de M. Assad.

Les élections vont se tenir dans les régions tenues par Damas, qui contrôle les deux-tiers du pays. Grâce au soutien militaire de ses alliés, la Russie et l'Iran, le pouvoir Assad, après s'être retrouvé un temps en mauvaise posture, a enchaîné les victoires depuis 2015 face aux rebelles affaiblis et aux jihadistes.

Une "mascarade" 

En 2014, la Syrie avait organisé sa première présidentielle depuis des décennies, M. Assad et son père ayant été élus lors de référendums.

Cette année-là, M. Assad avait remporté le scrutin avec plus de 88% des voix. Ses deux seuls concurrents étaient des inconnus largement considérés comme des faire-valoir.

La loi électorale empêche de fait les figures de l'opposition en exil de se présenter: chaque candidat doit en effet "avoir vécu en Syrie pendant une période de 10 ans de manière continue au moment de présenter sa candidature".

En théorie, en l'absence d'une majorité absolue, un second tour doit être organisé.

Réagissant à l'annonce de la date de la présidentielle, Nasr Hariri, une figure de l'opposition installée en Turquie, a dénoncé sur Twitter "une mascarade", illustrant "la déconnexion du régime des réalités du peuple syrien, qui s'est révolté contre lui".

En mars, cinq puissances occidentales -Etats-Unis, France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni- ont fustigé la tenue d'une telle élection en Syrie, pronostiquant qu'elle ne serait "ni libre ni juste" et soulignant qu'elle ne devrait "pas mener à une quelconque normalisation de la (communauté) internationale avec le régime".

"Le processus politique quel qu'il soit a besoin de la participation de tous les Syriens, dont les membres de la diaspora et les personnes déplacées, afin que toutes les voix soient entendues", ont-ils écrit dans un communiqué commun.

En ruine 

Le conflit en Syrie a été déclenché par la répression de manifestations prodémocratie et s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de puissances étrangères et une multiplication des factions armées et de groupes jihadistes.

En une décennie, les efforts diplomatiques parrainés par l'ONU n'ont pas permis de trouver une solution négociée au conflit, tandis que l'opposition politique en exil n'a fait que s'affaiblir.

Après dix ans d'une violence inouïe, les combats sont devenus sporadiques et ont fortement baissé en intensité.

La province d'Idleb, ultime grand bastion jihadiste et rebelle dans le nord-ouest du pays, échappe encore au pouvoir d'Assad. Et le Nord-Est s'est doté d'une administration autonome dominée par les Kurdes, alliés des Occidentaux.

Aujourd'hui, les infrastructures sont en ruine et l'économie s'est effondrée, sous le coup des sanctions occidentales et des effets de la crise financière au Liban voisin, selon les autorités, tandis que la monnaie nationale connaît une dépréciation inédite.


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.