Nicolas Choite, serial entrepreneur: le gaming est en plein essor au Moyen-Orient

Nicolas Choite, gamer compétitif, serial entrepreneur dans l’e-sport et instigateur de plusieurs initiatives majeures. (Fournie)
Nicolas Choite, gamer compétitif, serial entrepreneur dans l’e-sport et instigateur de plusieurs initiatives majeures. (Fournie)
Short Url
Publié le Mardi 20 avril 2021

Nicolas Choite, serial entrepreneur: le gaming est en plein essor au Moyen-Orient

  • Avec près de 25% de croissance en 2020, la croissance du gaming au Moyen-Orient est une des plus dynamiques du secteur
  • Il y a en Afrique un potentiel économique et social énorme, tout particulièrement dans les zones reculées ou de conflit

Les acteurs du sport et de l’e-sport pèsent non seulement 90 milliards d’euros en France et 65 milliards d’euros dans les pays du Conseil de coopération du Golfe, mais ils sont aussi au cœur d’enjeux sociaux et culturels internationaux. Il est révélateur de constater les engagements croissants d’entrepreneurs français au Moyen-Orient et en Afrique. C’est pourquoi Arab News en français a choisi de donner la parole à Nicolas Choite, gamer compétitif, serial entrepreneur dans l’e-sport et instigateur de plusieurs initiatives majeures.

Vous vous êtes engagé à transmettre votre passion du jeu et vos savoirs en tant que coach, avec un palmarès impressionnant: top 4 au niveau mondial PES (Pro-evolution Soccer), deux fois vice-champion d’Europe, champion de France... Vos entreprises promeuvent le rôle social de l’e-sport. Pourquoi cette volonté de partage est-elle présente dans tous vos projets?

Par conviction personnelle et par passion. Jeune adolescent, j’ai eu la chance de participer au développement de la pratique compétitive du jeu vidéo. À l'époque, en l’absence d’Internet, le seul moyen de concourir était les Local Area Network (LAN), un lieu où se réunissaient des joueurs de jeu vidéo, avec leur propre matériel, pour s’affronter sur un réseau local. L’écosystème de l’époque était inexistant, et le jeu vidéo avait alors mauvaise presse. Je n’ai donc pas eu la possibilité de pouvoir exprimer mon plein potentiel, ni de vivre de ma passion en tant que joueur. Toutefois, j’ai rencontré d’autres passionnés qui m’ont ouvert sur le monde. J’ai adhéré aux valeurs de l’e-sport, à l’esprit de compétition, à la rigueur, à la créativité, et j’ai ressenti le besoin de les partager. C’est ainsi que j’ai animé, grâce à Bertrand Amar (Webedia), l’Africa Games Show, la première émission de télévision sur l’e-sport africain. Aujourd’hui, près de 75% des revenus de l’e-sport viennent des droits médias et du parrainage (822,4 millions de dollars en 2020). Il y a une bonne mobilisation de la part des médias.

Avec plus d’un milliard de sportifs, le sport est encore une réalité supérieure à l’e-sport: on compte 265 millions de licenciés en football (selon la Fifa), 220 millions en badminton, 450 millions pour le basket... mais avec 495 millions de gamers en 2020, et une croissance annuelle de +11,7% (étude Newzoo), l’e-sport profite-t-il de la crise sanitaire pour gagner du terrain?  

L’e-sport partage les valeurs du sport classique – engagement, dépassement de soi –, mais il apporte encore une certaine innocence et un sentiment d’appartenance, de communauté. Il ne faut plus opposer «sport ou e-sport», «éducation ou loisirs», mais œuvrer au développement conjoint du sport, de l’e-sport et de l’edutainment. Cette complémentarité et ces synergies m’ont poussé à cocréer la World Gaming Federation, une société e-sport, présente dans 17 pays, dont les solutions technologiques servent également le monde du sport. WGF a ainsi signé récemment un partenariat avec la Fédération française de football.

Vous êtes très engagé dans l’innovation et la recherche de modèles alternatifs. Quelles sont vos perspectives originales de développement?

Je crois à l’émergence de nouveaux modèles économiques. Dès 2010, sur fonds propres, j’ai créé Bunker Esport, un club amateur, pour fournir aux joueurs un tremplin vers une carrière professionnelle. Donner à d’autres la chance que je n’ai pas eue plus jeune, c’est l’essence de mon ADN: il faut croire aux rêveurs, en général, et aux gamers, en particulier.

La qualité de notre encadrement, les performances individuelles et collectives des joueurs ont porté leurs fruits: Bunker vient d’être sélectionné par le fabricant leader ROG (Asustek Republic of Gamer). BK ROG Esports devient le premier club amateur à devenir professionnel en s’associant avec une marque majeure pour en devenir la structure officielle. Au-delà du sponsoring classique, c’est un nouveau modèle de codéveloppement et le mariage de deux identités autour de valeurs communes.

Citoyen français, d’origine africaine, je mets à disposition cette richesse culturelle dans mon engagement pour le développement international de l’e-sport. J’ai ainsi été l’architecte des compétions panafricaines d’Orange Esport Experience. Je suis également partenaire d’ADIGA, African Digital Games, un éditeur franco-sénégalais qui prépare un jeu vidéo particulièrement novateur, dans son contenu, dans son modèle et dans ses services aux joueurs. Il y a en Afrique un potentiel économique et social énorme, tout particulièrement dans les zones reculées ou de conflit. 

Avez-vous des projets de développement au Moyen-Orient?

Avec près de 25% de croissance en 2020, la croissance du gaming au Moyen-Orient est une des plus dynamiques du secteur. Derrière le divertissement, c’est une réalité sociale pour les communautés locales et pour les expatriés. Les jeux sur mobile sont notamment utilisés par toutes les classes sociales et tranches d’âge, hommes et femmes confondus.

Le niveau d’équipement des particuliers, la qualité de l’infrastructure de télécoms ont attiré des investissements étrangers. Epic Games et Supercell ont introduit la langue arabe dans leurs titres à succès Fortnite et Clash of Clans, une décision bien accueillie en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, qui représentent les plus gros potentiels au Moyen-Orient. Notre expertise a attiré leur attention et nous travaillons sur plusieurs gros projets, encore confidentiels aujourd’hui.

Les valeurs partagées par le sport et le sport électronique sont pour moi non seulement un outil de rayonnement, mais aussi la possibilité d’un engagement humaniste. J’y suis culturellement et cultuellement profondément attaché. Si nous voulons accomplir notre ambition, à savoir construire le futur en modernisant l’éducation et le divertissement, réconcilier sport, e-sport, musique et formation, créativité et connaissances, nous devons avoir une éthique d’écoute et de construction. Cette loyauté, ce respect des uns et des autres, de leurs histoires et de leurs cultures, nous conduiront alors aux succès et feront de nous une des loudest voices  [«des voix fortes»] du divertissement.

 

Interview réalisée par Philippe Blanchard, précédemment directeur au Comité international olympique, puis en charge du dossier technique de Dubai Expo 2020. Passionné par les méga-événements, les enjeux de société et la technologie, Philippe dirige maintenant Futurous, les Jeux de l’Innovation et des sports du Futur.


Un nouvel organe de protection de la propriété intellectuelle permettra d’attirer davantage d’investissements

L’Arabie saoudite a mis en place un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle. (Reuters)
L’Arabie saoudite a mis en place un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle. (Reuters)
Short Url
  • Le Conseil du ministère public d’Arabie saoudite a approuvé la création du ministère public de la propriété intellectuelle à la mi-février
  • Dans son communiqué, le ministère de la Justice indique que la création de cet organe a été décidée en application de la Stratégie nationale sur la propriété intellectuelle

RIYAD: Des experts en innovation et en économie ont déclaré à Arab News que la mise en place par l’Arabie saoudite d’un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle permettra de favoriser la réalisation de projets innovants et d’attirer des investissements étrangers dans le pays.

Le Conseil du ministère public d’Arabie saoudite a approuvé la création du ministère public de la propriété intellectuelle à la mi-février.

Dans son communiqué, le ministère de la Justice indique que la création de cet organe a été décidée en application de la Stratégie nationale sur la propriété intellectuelle lancée par le prince héritier Mohammed ben Salmane, «qui consiste à mettre en place un environnement distingué pour l’organisation et le développement de services judiciaires dans les domaines de la propriété intellectuelle».

Le communiqué décrit le ministère public de la propriété intellectuelle comme «l’un des principaux facteurs permettant d’atteindre les objectifs de la Vision 2030 du Royaume».

Cet organe est chargé d’enquêter et d’engager des actions pénales dans les cas de violation des droits de propriété intellectuelle stipulés dans le système du droit des marques et le système de protection des droits d’auteur, déférés par l’Autorité saoudienne de la propriété intellectuelle, ainsi que dans le système des brevets et de la topographie pour les circuits intégrés, les variétés végétales et les modèles industriels.

Selon le ministère, «ces poursuites favoriseront le développement du Parlement dans le domaine de la protection judiciaire globale de la propriété intellectuelle. Elles disposeront d’un cadre de procureurs qualifiés qui ont été formés et ont acquis les compétences nécessaires conformément aux normes de compétence juridique pour la protection pénale des cas de violation des droits de propriété intellectuelle, ce qui conduira à la croissance (de ce secteur).»

«La mise en place d’un ministère public de la propriété intellectuelle contribue à créer “un environnement qui attire les technologies internationales, les innovateurs et les inventeurs aux niveaux local et mondial», a affirmé Abdallah Alakeel, président de l’Association saoudienne pour la recherche scientifique et l’innovation.

«L’inventeur, l’innovateur ou le propriétaire d’une entreprise créative ou technique aura la garantie que ses droits dans le Royaume seront protégés et sécurisés grâce à la présence de lois et de règlements clairs», a-t-il souligné.

Abdallah al-Hamed, responsable du conseil en investissement chez GIB Capital, espère que la création de cet organe préservera positivement les droits et confirmera la capacité du détenteur de ces droits à en bénéficier financièrement et intellectuellement de manière claire et authentique. Cela donnera lieu à une nouvelle réflexion sur l’environnement de la propriété intellectuelle et sa capacité en Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un «Davos des banlieues» en septembre pour les entreprises des quartiers populaires

Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
Short Url
  • «C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues», estime Aziz Senni, organisateur de «Davos des banlieues»
  • «On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte», dit l'entrepreneur

PARIS: Un forum économique ou "Davos" des banlieues, visant à favoriser l'activité des entreprises des quartiers populaires, sera organisé les 17 et 18 septembre à Paris, ont annoncé jeudi ses organisateurs.

"L'enjeu (...) est d'identifier des leviers pour engager une véritable dynamique économique au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), où vivent plus de 5 millions de Français, dont la plupart sont exposés à un taux de chômage 2,7 fois supérieur à celui de la moyenne nationale", indique le Forum économique des banlieues (FEB).

Dans les locaux du Conseil économique, social et environnemental (Cese), le millier de participants attendus passeront d'abord une journée à plancher sur la situation économique des quartiers populaires et les solutions pouvant y être apportées.

La seconde journée sera consacrée à la mise en relation d'entrepreneurs des quartiers avec de grandes entreprises, avec pour objectif de décrocher 100 millions d'euros de commandes.

"C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues", estime auprès de l'AFP l'entrepreneur Aziz Senni, organisateur de ce "Davos des banlieues", clin d'œil à la ville suisse où se tient chaque année le Forum économique mondial.

"On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte", poursuit-il. "On a là un tissu économique qu'on pourrait développer, en créant des emplois locaux, des stages, des alternances".

Chaque intervenant sera invité à formuler des propositions pour les entreprises des quartiers populaires, qui seront consignées dans un Livre blanc.

Le Premier ministre Gabriel Attal, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ou les anciens ministres Jean-Louis Borloo et Najat Vallaud-Belkacem y sont attendus, selon le FEB.

Côté acteurs privés, le fondateur de Free Xavier Niel, la directrice générale de la Fédération bancaire française Maya Atig ainsi que l'ex-président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux ont confirmé leur participation, indique-t-on de même source.

Les organisateurs souhaitent mettre l'accent sur les TPE et PME créées depuis plus de deux ans et moins éligibles aux aides publiques à l'entrepreneuriat, a expliqué Aziz Senni.

Le Forum économique des banlieues souhaite faciliter l'accès de 250 000 de ces entreprises installées dans les QPV aux marchés publics et privés.


Saudi Mobily connaîtra la plus forte croissance dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
Short Url
  • Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.
  • Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future

RIYADH : Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.

La liste révèle que la valeur de l'entreprise a augmenté d'environ 18 % par rapport à l'année précédente, conservant ainsi sa position de leader parmi les plus grandes entreprises du secteur au Moyen-Orient.

Les classements et les chiffres récemment publiés s'alignent sur l'objectif de l'Arabie saoudite de développer et de promouvoir la transformation numérique dans le Royaume et d'améliorer les services fournis dans le domaine des technologies de l'information et de la communication.

"Mobily est devenue le meilleur choix pour les particuliers et les entreprises, car ses réalisations au niveau de la marque reflètent ses performances exceptionnelles dans la fourniture de services numériques intégrés et pionniers dans le Royaume et sa réalisation de grands progrès dans le développement de l'infrastructure numérique", a déclaré Noura Al-Shiha, vice-présidente principale de la marque et de la communication d'entreprise chez Mobily.

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques.

Cette place est principalement attribuée aux diverses initiatives qu'il a lancées depuis qu'il a rejoint la société, également appelée Etihad Etisalat Co, en 2019, et à son rôle central dans l'amélioration de la croissance de la marque de l'entreprise.

Al-Shiha a déclaré que l'inclusion du PDG de Mobily dans l'indice mondial de protection des marques reflète son intérêt à faire de l'entreprise l'un des noms commerciaux les plus forts au monde. 

Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future.

La majorité des investissements de Mobily se concentrent sur le développement de l'infrastructure et l'adoption de nouvelles technologies telles que l'informatique en nuage et l'Internet des objets, l'augmentation des centres de données et l'élargissement de la portée du déploiement du réseau 5G. 

Cherchant à offrir une expérience moderne à ses clients, l'entreprise souhaite les placer au centre de son attention en adoptant l'approche "Customer First". Cette stratégie vise à atteindre les objectifs de la Saudi Vision 2030, qui s'efforce d'améliorer la qualité de vie des familles et des individus dans le Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com