Pub, mécénat, abonnements, les podcasts en quête de rentabilité

Podcast sur l'histoire de New York, «The Bowery Boys», lancé en 2007, est de ceux qui ont réussi à surnager (Photo, Instagram).
Podcast sur l'histoire de New York, «The Bowery Boys», lancé en 2007, est de ceux qui ont réussi à surnager (Photo, Instagram).
Short Url
Publié le Mardi 20 avril 2021

Pub, mécénat, abonnements, les podcasts en quête de rentabilité

  • Le chiffre d'affaires publicitaire des podcasts aux Etats-Unis pourrait atteindre 1,33 milliard de dollars cette année
  • Le nombre de podcasts, lui, augmente à un rythme plus élevé encore et a doublé en 11 mois

NEW YORK: Malgré l'afflux des auditeurs, des annonceurs et des investisseurs, l'univers des podcasts cherche encore son modèle de rentabilité, entre publicité, abonnements optionnels ou modèle 100% payant.

L'année 2021 sera celle du milliard. Le cabinet eMarketer s'attend en effet à ce que le chiffre d'affaires publicitaire des podcasts aux Etats-Unis franchisse cette année ce seuil symbolique pour atteindre 1,33 milliard de dollars.

Mais si les revenus publicitaires progressent de plus d'un tiers par an, le nombre de podcasts, lui, augmente à un rythme plus élevé encore et a doublé en 11 mois, passant de un à deux millions sur la plateforme Apple Podcasts, leader historique du marché, selon le site spécialisé Podcast Industry Insights.

Podcast sur l'histoire de New York, « The Bowery Boys », lancé en 2007, est de ceux qui ont réussi à surnager, malgré des moyens modestes, grâce au soutien précoce d'Apple.  

« Je suis vraiment content que nous ayons démarré en 2007 et pas en 2021 », reconnaît Tom Meyers, son co-fondateur. « La probabilité que quelque chose comme ça arrive aujourd'hui serait tellement infime. »

Les podcasts vedettes, comme « The Joe Rogan Expérience » (30 millions de dollars de revenus en 2019 selon Forbes), talk-show récemment racheté par Spotify, ou « My Favorite Murder » (15 millions) font mieux que s'en sortir.

Mais pour la plupart des podcasts, la publicité ne suffit pas à atteindre la rentabilité. « The Bowery Boys » en passe par des abonnements optionnels - une forme de donations - et le site de référence Patreon, via lequel 1 316 particuliers contribuent à hauteur de 6 548 dollars par mois.

Le podcast « Chapo Trap House », talk-show orienté très à gauche, glane, lui, plus de 170 000 dollars mensuels, un record pour Patreon. En échange, il propose à ses contributeurs des épisodes exclusifs, comme « The Bowery Boys ».

Le contenu payant, c'est le Graal, encore rare dans un univers historiquement bâti sur la gratuité. En février, Spotify, l'autre grand du marché, a annoncé qu'il allait ouvrir sa plateforme aux podcasts payants, une petite révolution.

La rumeur prête au Suédois le projet de lancer une offre de podcasts par abonnements payants, distincte de son catalogue musical. Il produit déjà directement de nombreux podcasts, qui pourraient alimenter un catalogue exclusif.

En janvier, le site The Information rapportait que la même idée était à l'étude chez Apple.

« Tout le monde veut devenir le Netflix du podcast », observe Tom Meyers.

Mais même si l'ère des sites de partage illégal a un temps brouillé les repères, l'habitude de payer pour la musique est ancrée chez les consommateurs, souligne Peter Vahle, analyste du cabinet eMarketer, ce qui n'est pas le cas des podcasts.

La plupart des acteurs majeurs du podcast, Apple, Spotify, mais aussi Amazon Music « vont devoir convaincre leurs utilisateurs que ça vaut le coup de payer pour les deux », musique et podcast, prévient Peter Vahle, « un défi ».

Selon un sondage YouGov publié fin mars par le site Variety, 83% des auditeurs de podcasts écartent l'idée de payer pour écouter un programme. La plateforme payante Luminary, lancée en fanfare en 2019, peine à décoller.

La radio souffre

Outre la publicité et le mécénat, beaucoup de podcasts professionnels complètent leurs revenus en vendant des produits dérivés, des livres, en organisant des événements en public (hors pandémie) ou en réalisant des émissions sponsorisées.

Co-fondatrice de Podcorn, plateforme de mise en relation entre annonceurs et créateurs de podcasts, qui crée des publicités sur mesure, Agnes Kozera compare le milieu à ce qu'était YouTube au début des années 2010. 

A l'époque, « il n'y avait pas beaucoup de YouTubeurs qui monétisaient leurs contenus » sur le site de vidéos en ligne, se souvient-elle.

Pour elle, la publicité reste « de loin », « la plus importante » source de revenus pour les créateurs de podcasts, avec le potentiel d'intéresser « beaucoup plus d'annonceurs » que YouTube, « car toutes les marques ne sont pas faites pour la vidéo ».

Beaucoup proposent aujourd'hui des publicités insérées automatiquement et différenciées selon les caractéristiques de chaque auditeur. 

Une rupture, de nature à transformer un marché où les messages publicitaires étaient le plus souvent lus pendant l'émission, souvent par le présentateur lui-même, selon Peter Vahle.

Après avoir inquiété, la pandémie aura finalement bénéficié au podcast. La baisse historique des trajets domicile-travail en voiture a plombé la radio et après des années d'imperméabilité, « il y a un transfert » progressif des revenus publicitaires vers le podcast, pointe Agnes Kozera, même si le rapport devrait encore être de un à dix en 2021, selon plusieurs études.

Tandis qu'il grignote des revenus à la radio, le podcast doit-il s'inquiéter de l'émergence des salons audio, les espaces de discussion popularisés par la plateforme Clubhouse ? Agnes Kozera n'y voit pas de menace, car « avec le contenu en direct, les annonceurs ne peuvent rien vérifier ou valider. Donc il y a un risque. »


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Short Url
  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
Short Url
  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.