Trump réaffirme vouloir, "à un moment donné", retirer ses troupes d'Irak

A 74 jours de l'élection présidentielle, Donald Trump a renoué avec sa promesse de désengagement des théâtres d'opérations coûteux du Moyen-Orient (Photo, AFP).
A 74 jours de l'élection présidentielle, Donald Trump a renoué avec sa promesse de désengagement des théâtres d'opérations coûteux du Moyen-Orient (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 21 août 2020

Trump réaffirme vouloir, "à un moment donné", retirer ses troupes d'Irak

  • Washington et Bagdad font face au "défi" posé par les "groupes armés" souvent alliés de Téhéran
  • L'accueil de Trump a été chaleureux pour ce Premier ministre réputé être plus pro-américain que son prédécesseur

WASHINGTON: Donald Trump a réaffirmé jeudi, en présence du nouveau chef du gouvernement irakien, sa volonté de retirer les troupes américaines d'Irak, mais sans préciser de calendrier, au moment où Washington et Bagdad font face au "défi" posé par les "groupes armés" souvent alliés de Téhéran.

Le président des Etats-Unis a reçu pour la première fois à la Maison Blanche Moustafa al-Kazimi, nommé en mai dans un pays où Iraniens et Américains, ennemis jurés, se disputent l'influence.

L'accueil a été chaleureux pour ce Premier ministre réputé être plus pro-américain que son prédécesseur, ce qui a contribué à relancer les relations après des mois de tensions, comme en témoigne cette invitation rapide dans le Bureau ovale.

"Nous avons une très, très bonne relation depuis le début", a dit le milliardaire républicain au sujet du dirigeant irakien, "un homme très respecté", qui l'a remercié en retour pour le soutien américain.

A 74 jours de l'élection présidentielle, Donald Trump a renoué avec sa promesse de désengagement des théâtres d'opérations coûteux du Moyen-Orient. "A un moment donné, nous serons évidemment partis", a-t-il dit en se félicitant d'avoir réduit les troupes "à un niveau très, très bas". "Nous avons retiré nos soldats d'Irak assez rapidement, et nous avons hâte de ne plus avoir besoin d'être sur place car l'Irak pourra vivre sa vie et se défendre tout seul", a-t-il insisté.

Moustafa al-Kazimi a ensuite dit à des journalistes: "nous n'avons absolument pas besoin de troupes de combat en Irak, mais nous avons besoin de formation" et "de coopération en matière de sécurité".

Le sort des quelque 5.000 soldats et diplomates américains encore déployés en Irak depuis la guerre antijihadiste est plus que jamais sur la table depuis la vague de sentiment anti-américain qui a suivi la frappe ordonnée en janvier par Donald Trump pour tuer le puissant général iranien Qassem Soleïmani à Bagdad.

Le Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires intégrée à l'Etat irakien mais alliée de l'Iran, réclame au Parlement l'expulsion des troupes américaines.

Attaques quotidiennes
Washington a tenu un discours fluctuant en la matière, avant d'annoncer en juin, au début du "dialogue stratégique" américano-irakien qui s'est poursuivi cette semaine, son intention de "réduire" sa présence militaire en Irak "au cours des prochains mois". Un retrait progressif rendu possible, selon le gouvernement américain, par les succès contre le groupe jihadiste Etat islamique, même si les observateurs jugent que les forces irakiennes sont encore très loin d'être en mesure d'assurer seules la défense antijihadiste. Mais aucun détail n'a été rendu public.

Face à l'insistance des journalistes qui voulaient connaître un calendrier, le président Trump s'est tourné vers son secrétaire d'Etat, Mike Pompeo, qui a balayé à son tour les questions: "Dès que l'on aura pu mener à bien notre mission." "Le président a dit très clairement qu'il voulait ramener nos forces au niveau le plus bas le plus rapidement possible", a-t-il encore éludé.

La situation sur le terrain est toutefois loin d'être totalement stabilisée.

Mike Pompeo avait donné le ton dès mercredi en recevant son homologue irakien Fouad Hussein. "Des groupes armés, qui ne sont pas sous le contrôle total du Premier ministre, ont entravé nos progrès", a déclaré le chef de la diplomatie américaine. "Ces groupes doivent être remplacés par la police locale le plus tôt possible." Il n'a pas nommément désigné les factions irakiennes pro-Iran, mais la visite du Premier ministre irakien intervient sur fond d'attaques devenues quotidiennes de ces groupes contre des intérêts américains en Irak.

Mike Pompeo a promis de "soutenir les forces de sécurité irakiennes" pour "diminuer la puissance des milices qui terrorisent depuis trop longtemps le peuple irakien et sapent la souveraineté nationale de l'Irak".

Un haut responsable américain a ensuite insisté sur ce "problème persistant qui représente un défi pour la sécurité et la souveraineté irakiennes et une menace pour les intérêts sécuritaires américains dans la région".


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.