Les compagnies aériennes auront une année encore difficile, avertit l'Iata

Logo de l'Association internationale du transport aérien (Iata). (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 22 avril 2021

Les compagnies aériennes auront une année encore difficile, avertit l'Iata

  • Les compagnies devraient encore voir leurs comptes rester dans le rouge de 47,7 milliards de dollars cette année, a indiqué mercredi l'Association internationale du transport aérien
  • La reprise sera très inégale selon les zones géographiques, avec des conséquences pour la situation financière des compagnies concernées

PARIS : De nouvelles pertes importantes avant un retour dans le vert espéré en 2022: les compagnies aériennes s'attendent encore à une année difficile, marquée par une reprise inégale selon les zones géographiques et restant à la merci de la pandémie.

Les compagnies, auxquelles l'épidémie de Covid-19 a déjà occasionné des pertes nettes cumulées de plus de 126 milliards de dollars en 2020, devraient encore voir leurs comptes rester dans le rouge de 47,7 milliards de dollars cette année, a indiqué mercredi l'Association internationale du transport aérien (Iata).

« Des pertes réduites » par rapport à 2020, « mais des souffrances qui vont se poursuivre », a résumé l'organisation, qui tablait jusqu'ici sur 38 milliards de pertes nettes cette année. « Nous pensons qu'il va falloir attendre 2022 pour que le secteur revienne à l'équilibre ou aux bénéfices », a souligné l'économiste en chef de l'Iata Brian Pearce, lors d'une visioconférence.

L'Iata a néanmoins révisé légèrement à la hausse ses prévisions de trafic mondial de passagers, à 43% du niveau de 2019, contre une fourchette de 33 à 38% évoquée en février.

Les compagnies, grevées par d'importants coûts fixes, « vont consommer encore 81 milliards de dollars de trésorerie » cette année, a constaté le directeur général de l'Iata Willie Walsh.

« Le rythme de la reprise est plus lent que nos prévisions » en décembre, a-t-il noté lors de la visioconférence. M. Walsh a toutefois salué la « bonne nouvelle » que constituait selon lui la réduction prévue des pertes des compagnies par rapport à 2020.

Les 43% du trafic pré-pandémie, exprimé en kilomètres-passagers payants (RPK), traduiraient une hausse de la fréquentation de 26% sur un an, « mais c'est loin de représenter une reprise », a relevé l'Iata, en soulignant que « les marchés intérieurs allaient s'améliorer plus vite que les voyages internationaux », dépendants des fermetures de frontières et quarantaines.

Et la reprise sera très inégale selon les zones géographiques, avec des conséquences pour la situation financière des compagnies qui y exploitent des liaisons, a expliqué M. Pearce.

L'Europe à la traîne?

Ainsi, en Amérique du Nord, « nous nous attendons à ce que les pertes soient réduites de façon spectaculaire » en 2021, à la faveur d'une reprise du trafic de passagers dans la foulée d'une campagne de vaccination dynamique aux États-Unis, a-t-il indiqué.

Globalement, la reprise dans les régions « dépendra de la taille des marchés intérieurs », et l'Europe risque d'être à la traîne car son activité aérienne dépend beaucoup des liaisons internationales, a prévenu l'économiste en chef de l'Iata.

L'organisation prévoit ainsi cette année pour l'Amérique du Nord une activité passagers (en RPK) de 68,5% du niveau de 2019, mais seulement de 33,7% pour l'Europe. Et les marchés intérieurs américains et chinois auront retrouvé fin 2021 leur activité d'avant la crise sanitaire, a-t-elle estimé.

Les projections sur la situation du Vieux Continent sont cohérentes avec les chiffres diffusés plus tôt mercredi par l'organisation fédérant plus de 500 aéroports de la zone, ACI Europe.

Selon elle, le trafic des passagers dans ces équipements devrait rester cette année 64% en dessous de son niveau de 2019, une dégradation de 12 points de ses précédentes prévisions. Les niveaux d'avant la pandémie ne seraient retrouvés qu'en 2025 au lieu de 2024.

Ce pessimisme a été nourri par le bilan du premier trimestre 2021: le trafic passagers dans les aéroports européens a dégringolé de 81,7% par rapport à la même période il y a deux ans.

Dans le monde, quelque 2,4 milliards de passagers prendront l'avion en 2021, selon l'Iata, contre 1,8 milliard en 2020. En 2019, il y en avait eu 4,5 milliards. 

La très bonne tenue du trafic de fret, dont les tarifs sont particulièrement élevés, aidera les compagnies, mais ne suffira pas à elle seule à équilibrer leurs comptes, selon l'organisation.

Le chiffre d'affaires cumulé des compagnies aériennes devrait atteindre 458 milliards de dollars cette année, 23% de mieux que les 372 milliards générés en 2020, mais encore loin de l'activité de 2019, avec 838 milliards, selon l'Iata, qui regroupe 290 compagnies aériennes représentant 82% du trafic dans le monde.

 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com