Des milliers de manifestants contre la réforme de l'assurance chômage

Des manifestants assistent à une manifestation appelée par les syndicats français CGT et Solidaires contre une réforme de l'assurance chômage en France, à Paris, le 23 avril 2021. (Photo, AFP)
Des manifestants assistent à une manifestation appelée par les syndicats français CGT et Solidaires contre une réforme de l'assurance chômage en France, à Paris, le 23 avril 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 24 avril 2021

Des milliers de manifestants contre la réforme de l'assurance chômage

  • Ces manifestations étaient organisées par les syndicats CGT et Solidaires et des associations comme le Mouvement national des chômeurs et précaires
  • Les intermittents du spectacle, qui occupent des lieux culturels depuis plusieurs semaines, constituaient le gros des cortèges

PARIS : Plusieurs milliers de personnes, sous l'impulsion des intermittents du spectacle, ont manifesté vendredi un peu partout en France pour demander le retrait de la réforme de l'assurance chômage qui doit entrer en vigueur le 1er juillet.

Ces manifestations étaient organisées par les syndicats CGT et Solidaires et des associations comme le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) auxquels se sont joints des collectifs d'intermittents qui occupent des lieux culturels depuis plusieurs semaines.

De fait, les intermittents du spectacle, qui ne sont pas concernés directement par la réforme de l'assurance-chômage mais réclament une prolongation de leur année blanche et la réouverture immédiate des lieux culturels, constituaient le gros des cortèges.

« Vivre de l'art est un art de vivre », « Festival: l'entubé de l'été », pouvait-on ainsi lire sur les pancartes à Paris où plusieurs milliers de personnes, souvent jeunes, ont marché dans une ambiance festive dans l'après-midi depuis la place d'Italie vers la place de la Bastille.

Habillés de vêtements noirs avec une croix blanche, les manifestants marseillais, environ 300, ont descendu la Canebière vers le Vieux Port en faisant claquer les couvercles de caissons de matériel technique. 

Intermittent du spectacle à Martigues, Christophe Crispu s’inquiète : « On a eu une année blanche mais on arrive à la fin et on ne sait pas si elle sera reconduite », explique le quinquagénaire, qui a travaillé un mois depuis un an.

Dans le viseur des manifestants, l'entrée en vigueur cet été du nouveau mode de calcul des allocations, qui sera moins favorable aux demandeurs d'emploi qui alternent régulièrement périodes de chômage et d'activité.

Selon l'Unédic, 1,15 million de personnes qui ouvriront des droits à l'assurance-chômage dans l'année suivant le 1er juillet devraient ainsi toucher une allocation mensuelle plus faible qu'avec les règles actuelles (de 17% en moyenne) avec dans le même temps une « durée théorique d'indemnisation » allongée (14 mois en moyenne contre 11 avant la réforme). 

Robert Chassagnon, 42 ans, maître d'hôtel à Paris dans l'événementiel, travaille en contrats courts pour plusieurs employeurs et craint de perdre « jusque 40% de son allocation chômage » les mois où il ne travaille pas. 

« Parmi nos artistes, certains ont perdu leur statut d'intermittent et tombent, de fait, dans le système généraliste. Cette réforme va les rendre encore plus précaires », s'indigne Sandrine Le Metayer, 53 ans, metteuse en scène à Montpellier où plusieurs performances ont été données depuis le haut des marches du Centre chorégraphique national occupé.

Pour Timo Metzemakers, contrebassiste et représentant CGT spectacle à Bordeaux, « le message envoyé par cette réforme extrêmement injuste, c'est "vous ne valez rien" ».

« Convergence des luttes »

A Nantes, le cortège de 1500 manifestants s'était réuni au théâtre Graslin, actuellement occupé, en arborant des pancartes comme « Trop long l'entracte », « Macron démission » ou encore « réouverture immédiate des lieux culturels ».

« Il y a une convergence des luttes qui est importante, et vu que j'aime beaucoup la culture, je me reconnais vraiment dans l'occupation du théâtre Graslin », a expliqué Arthur, 17 ans, lycéen en classe de terminale.

A Lyon, 600 manifestants ont marché du TNP de Villeurbanne à l'Opéra de Lyon, deux lieux occupés respectivement par des intermittents et des étudiants issus des filières artistiques depuis la mi-mars. Ils étaient 200 à Saint-Etienne avec des intermittents organisant un clapping et scandant « Nous sommes tous essentiels » sur l'air de « We Will Rock You ».

A Lille, 500 personnes ont manifesté derrière une banderole « stop aux licenciements, délocalisations, et suppressions de postes ».

« Il est hors de question d'avoir une réforme qui va casser les droits avec tous les PSE en cours: Nocibé, les Flunch, les Auchan, les Carrefour », a dénoncé Jean-Paul Delescaut, secrétaire de la CGT dans le Nord.

Sur LCI, Élisabeth Borne a assuré vendredi « avoir entendu ces oppositions » mais « pense vraiment qu'il faut modifier le système actuel ». 

« Certains ont pu s'en accommoder, on voit qu'ils ont été totalement percutés par la crise, à tel point qu'on a dû mettre en place une aide exceptionnelle pour ces salariés qui alternaient des contrats courts, qui n'ont pas pu travailler en 2020, pour leur assurer un revenu de 900 euros », a-t-elle souligné.

 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.